Louis Blasi

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Louis Blasi
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AveyronVoir et modifier les données sur Wikidata
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Vue de la sépulture.

Louis Blasi ( - ), est un résistant français fusillé par les Allemands le à Sainte-Radegonde près de Rodez, Aveyron. Il est commissaire principal de police à Carcassonne, Aude en 1939.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Blasi est né le à Torreilles, commune des Pyrénées-Orientales, près de Perpignan. Ses parents, François et Catherine Blasi, y sont agriculteurs[réf. nécessaire].

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il s'engage dans la Marine à dix-huit ans en . Il obtient le brevet de canonnier pointeur et est nommé instructeur à l’école de canonnage de Toulon[réf. nécessaire].

À la mobilisation, le , il est embarqué comme maître canonnier sur le cuirassé Gaulois et y restera affecté jusqu’au . Il prend part à la Bataille des Dardanelles. Le Gaulois fait partie de la flotte franco-anglaise qui bombarde les côtes de l’empire ottoman et qui participe à la grande tentative d’attaque du contre les bastions de la Turquie défendant le détroit des Dardanelles. Le Gaulois subissant un feu nourri de l’artillerie côtière est gravement touché et s’enfonce par l’avant. Il devra sortir du champ de bataille et aller s’échouer sur une île près de Drepano pour ne pas sombrer. Renfloué, il reprendra la mer pour Toulon pour y être réparé[1].

Envoyé en Serbie, Louis Blasi prend part aux combats et à la retraite de Serbie dans l'Expédition de Salonique du Front d’Orient[2].

Il quitte la Marine en .

Médaille Commémorative "D'Orient" avec inscription "Dardanelles"
Certificat de la Médaille Commémorative D'Orient avec inscriptionDardanelle

Après la Guerre : carrière dans la Police.[modifier | modifier le code]

Caricature de Louis Blasi offerte par un réfugié espagnol du Camp de Bram en 1939

Il passe le concours d’inspecteur de police en 1919 et est admis dans les cadres de la Sûreté générale, il débute à Bordeaux dans la police mobile. Il est bientôt muté à Narbonne, comme inspecteur principal de police spéciale puis comme officier de police judiciaire[réf. nécessaire].

Reçu au concours de commissaire de police en 1930, il va exercer ses fonctions à Lunel pour revenir deux ans après en à Narbonne, comme commissaire central. Il reste à Narbonne jusqu’en [réf. nécessaire].

Il est nommé commissaire spécial, chef de service à Carcassonne le . Il assure la bonne marche de son secteur et organise trois camps de réfugiés dans l’Aude: Bram[3], Montelieu et Couiza. Les réfugiés sont en majorité des espagnols, fuyant la guerre civile. Il est chargé du contrôle des entrées et sorties, des identifications et des renseignements.

Il reçoit la Légion d’honneur le et il est nommé commissaire principal chef du service départemental des Renseignements généraux de Carcassonne[réf. nécessaire].

Parallèlement, il entre dans la franc-maçonnerie, à Narbonne, il appartient à la loge « La Libre pensée » du Grand Orient de France[4].

La Seconde Guerre mondiale: La Résistance[modifier | modifier le code]

La révocation[modifier | modifier le code]

Quand la guerre éclate, il est commissaire principal de police à Carcassonne mais en raison de son appartenance maçonnique, il est révoqué par le Préfet de Carcassonne, représentant du Gouvernement de Vichy. À la suite de la loi du sur les membres de la franc-maçonnerie, il est déclaré démissionnaire d'office le [réf. nécessaire].

Le réseau Gallia[modifier | modifier le code]

Il entre dans la résistance dans le réseau Gallia[5], au bureau central de renseignements et d'action BCRA, et rejoint le Maquis (résistance) dans la région de Rodez. Il est nommé chef du service Renseignements avec le grade de Lieutenant des F.F.C. Forces françaises combattantes[réf. nécessaire].. Il accomplit de nombreuses missions secrètes sous le nom de « Fiat » et il est recherché et poursuivi par la Gestapo et par la Milice française. C’est pour lui et surtout pour sa famille une période extrêmement difficile, il doit se cacher pour échapper aux recherches tout en continuant ses missions. Il échappe plusieurs fois à l’arrestation[6].

L'arrestation à Rodez et l'exécution à Sainte Radegonde[modifier | modifier le code]

Lors d’une mission, le , il est arrêté dans un café par la Gestapo à Rodez[7]. Bien qu’ayant des faux-papiers, il a probablement été dénoncé. Il est interné à la prison militaire de Rodez d’où il ne peut plus donner de nouvelles[réf. nécessaire].

Il meurt le [7], veille de la libération de la ville, les Allemands se préparent au départ et décident d’exécuter les 30 prisonniers, la plupart ayant pris une part active à la Résistance. L’ordre est donné et ils sont conduits, attachés deux par deux, au champ de tir de Sainte-Radegonde près de Rodez où ils sont fusillés et sommairement enterrés. Dans la nuit les troupes d’occupation abandonnent Rodez. Le lendemain, au matin, les corps atrocement mutilés sont découverts par les habitants du voisinage[8].

Hommages et Mémoire[modifier | modifier le code]

Le mémorial de Sainte Radegonde[9] est inauguré le et tous les ans, le , donne lieu à une commémoration solennelle.

Louis Blasi est inhumé dans le cimetière de la commune de Torreilles, son village natal, près du carré militaire où ont lieu les cérémonies commémoratives. La place principale au cœur du village porte son nom depuis 1945 et rend ainsi hommage à ce Torreillan, résistant et combattant des Forces françaises combattantes, « Mort pour la France »[10].

Le nom de Louis Blasi se trouve aussi sur les listes des monuments suivants[11]:

  • Monument aux morts de Torreilles devant la mairie.
  • Mémorial de l’Hôtel de Police à Carcassonne.
  • Plaque commémorative sur le parvis de la cathédrale Saint-Michel à Carcassonne.
  • Mur du souvenir du Grand Orient de France, 500 francs-maçons du Grand Orient de France victimes du nazisme et du régime de Vichy.

La Grande Chancellerie de l’Ordre de la Libération a attribué à Louis Blasi la médaille de la Résistance française à titre posthume en .

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Phillipe Caresse 2012, p. 129-130.
  2. Voir certificat en image.
  3. « Un mémorial, à Bram, pour les Républicains espagnols », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  4. Association« Mémoire résiste », Antimaçonnisme, francs-maçons et résistance dans le midi toulousain : De la persécution à la reconstruction des loges (1940-1945), Paris, Books on Demand Editions, , 560 p. (ISBN 978-2-322-03988-3, lire en ligne), p. 497.
  5. Extrait du Mémoire d'histoire du XXe siècle de J-P Meyssonnier http://www.reseaugallia.org/pages/l-historique-de-gallia
  6. Lucien Maury, La résistance audoise (1940-1944), tome1, Carcassonne, Comité d´Histoire de la Résistance du département de l´Aude, , 451 p., p.136
  7. a et b L'Indépendant, 11 janvier 2012 Un resistant exemplaire(http://www.lindependant.fr/2012/01/11/un-resistant-exemplaire,104809.php)
  8. Christian Font et Henri Moizet, Construire l´Histoire de la Résistance, Aveyron 1944, Rodez, Toulouse, CDDP Rodez-CDIHP Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, , 343 p. (ISBN 2-86565-182-7), p. 225-229, p.245
  9. Article du journal La Dépêche: Le massacre de Sainte Radegonde https://www.ladepeche.fr/article/2004/08/17/265690-le-massacre-de-sainte-radegonde.html
  10. « La place Louis Blasi », sur torreilles.fr (consulté le ).
  11. « BLASI Louis Pierre Gaëtan », sur memorialgenweb.org (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Phillippe Caresse, Warship 2012, Londres, Conway, , 208 p. (ISBN 978-1-84486-156-9), « The Battleship Gaulois »
  • Laurent Moreau, A bord du Cuirassé " Gaulois ", Dardanelles-Salonique 1915-1916, Payot, Paris, 1930

Liens externes[modifier | modifier le code]