Logiciel antipub

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Interface d'uBlock Origin, extension de blocage de pub open source.

Un logiciel antipub, raccourci pour antipublicitaire, est un logiciel qui permet de supprimer les publicités en ligne lors de l'affichage de pages webs dans un navigateur web.

Depuis la fin des années 2010 les principaux navigateurs web proposent un blocage sélectif des pop-up publicitaires.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Avantages[modifier | modifier le code]

Pour les utilisateurs, le blocage de la publicité permet d'éviter la distraction, voire la surcharge cognitive due à des contenus indésirables dans les pages Web consultées. Il permet également un affichage plus rapide et plus clair des pages web ainsi débarrassées des publicités, une moindre consommation de ressources (processeur, mémoire vive et bande passante) ainsi qu'une certaine protection de la vie privée par désactivation des systèmes de suivi, de trace numérique, et d'analyse mise en œuvre par les régies publicitaires.

Les utilisateurs de forfaits de téléphonie mobile data (données) (utilisant les normes GPRS, 3G, 4G), ainsi que les utilisateurs de l'internet fixe dans certains pays, qui paient au volume de données échangées ou ont une limitation de ce dernier, ont un intérêt financier au blocage de la publicité en ligne, notamment en bloquant les fichiers audio et vidéo, gros consommateurs de bande passante.

La publicité en ligne causerait l'émission de 60 mégatonnes de CO2 par an[1] de par son impact direct et potentiellement beaucoup plus en favorisant l'achat compulsif et la société de consommation[2].

Controverses[modifier | modifier le code]

Pour certains fournisseurs de contenus web, les bloqueurs de publicité les privent de tout ou partie de leurs revenus, obligeant ceux-ci à trouver de nouveaux modèles économiques, à dégrader la qualité de leur service, voire à fermer[3].

Le , la CNIL a publié de nouvelles règles concernant l'utilisation des cookies publicitaires et autres traceurs, conduisant les sites web libre d'accès à revoir leur modèle économique ; ainsi, des sites web francophones connus, se sont mis à proposer des abonnements de quelques euros en cas de refus des cookies[4].

Les détracteurs de la publicité en ligne font valoir que la publicité sur le Web est utilisée pour pister l'internaute de site en site au moyen des cookies de sites tiers[5], ceci en raison de la nature même du modèle économique de la publicité sur internet, dont les rétributions se font en échange des données personnelles des utilisateurs. Ces derniers avancent en outre que l'usage de la publicité pose de sérieux problèmes éthiques en incitant notamment les contenus qui y font appel à l'autocensure et au racolage et poussant les usagers à la surconsommation[6].

Apparu en 2016, Brave (navigateur web) propose aux utilisateurs et annonceurs publicitaires un nouvel équilibre de financement des sites web.

Depuis les années 2020 des outils informatiques sont mis en service par certains sites web afin de détecter et empêcher la navigation si un logiciel antipub est utilisé.

Moyens informatiques[modifier | modifier le code]

Extensions spécifiques aux navigateurs Web[modifier | modifier le code]

Pour la famille Mozilla[modifier | modifier le code]

  • Adblock Plus : extension bloqueuse de pub pour les navigateurs Mozilla/Firefox. Depuis , Adblock Plus ne filtre plus, par défaut et par le biais d'une liste blanche désactivable certaines publicités jugées acceptables par la communauté. Google aurait conclu un accord financier entre les deux groupes afin de figurer en partie sur cette liste[7].
  • uBlock Origin, extension open source bloqueuse de pub pour les navigateurs Firefox, Chrome et Opera
  • Adblock Edge : fork d'Adblock Plus depuis sa version 2.1.2, mais sans « liste blanche ». Le développement a été arrêté au profit de Ublock Origin[8].
  • Adblocker Ultimate
  • Element Hiding Helper, une extension qui complète Adblock pour filtrer les formats de publicités, comme les AdWords de Google, les pubs Yahoo, etc.
  • Customize Google : extension Firefox permettant (entre autres) de supprimer les publicités dans Google, d'anonymiser le cookie Google et de ne plus être surveillé par Google Analytics.

Navigateur web Safari[modifier | modifier le code]

  • uBlockSafariblock
  • Adblock

Navigateur web Opera[modifier | modifier le code]

  • uBlock Origin
  • Depuis Opera version 6 : la fonction « Bloquer le contenu » (« Content blocking ») permet à l'utilisateur, durant la navigation web, de bloquer sur une source de publicité en ligne en cliquant dessus (bouton droit).
  • Depuis la version 10 , diverses extensions permettent de bloquer automatiquement des sources de publicités.
  • Depuis la version 37, un nouveau bloqueur de publicité est intégré nativement au navigateur, en plus des nombreuses extensions existantes[9].

Navigateur web Internet Explorer[modifier | modifier le code]

  • IE7pro est un module complémentaire d'Internet Explorer intégrant un filtre de publicités.

Navigateur web Google Chrome[modifier | modifier le code]

Les navigateurs basés sur Chromium (comme Irridium) peuvent utiliser les extensions Chrome.

  • Adblock Plus pour Chrome, conçue par le même auteur qu'Adblock Plus pour Firefox
  • AdBlock (qui représente une extension différente d'Adblock Plus)
  • uBlock Origin
  • L'extension AdThwart bloque les publicités à la manière d'AdBlock Plus

Navigateur web Vivaldi[modifier | modifier le code]

Depuis sa version 3[10], Vivaldi intègre nativement un bloqueur de publicité. Ce dernier est également intégré dans la version Android.

Pour toute application Internet[modifier | modifier le code]

À destination d'un informaticien ou d'un utilisateur expert, il existe des moyens logiciels de filtrage de plus grande ampleur entre l'ordinateur et l'internet (fichier hosts, serveurs proxy ou DNS...).

Filtrage via le fichier hosts[modifier | modifier le code]

Une première méthode consiste à interdire au système d'exploitation d'accéder aux sites web spécialisés dans la fourniture de publicités, en inscrivant leur adresse web (ex : 3738.mass-ad.spamiscool.com) dans le fichier hosts de l'ordinateur. Des fichiers contenant des listes de ces sites sont maintenues à jour sur le net.

Cette méthode trouve vite ses limites. En effet, la taille de ce fichier hosts devient gigantesque (il y a de nombreux sous-serveurs dans les régies de pubs et de nouveaux serveurs sont mis en service chaque jour), et d'autre part, les sites web classiques ont parfois des publicités hébergées sur leurs propres serveurs. Les autres méthodes consistent à filtrer un peu plus intelligemment, en utilisant notamment des filtres à expressions rationnelles.

Logiciels proxy[modifier | modifier le code]

  • Proxomitron (en)† (pour Windows) pouvait filtrer les pubs (développement arrêté en 2003).
  • Proximodo† (pour Windows) : successeur de Proxomitron. Arrêté en 2005.
  • Squid le permet aussi (pour experts) mais il faut souvent créer ses propres listes.
  • Privoxy (pour divers OS, dont Ubuntu)[11].

Popularité[modifier | modifier le code]

Nombre mensuel d'utilisateurs de bloqueurs de publicités estimé par PageFair.

L'utilisation de logiciels antipub progresse de 41 % dans le monde entre le deuxième trimestre de 2014 et le deuxième trimestre de 2015[12]. Selon une étude de 2016, 72 millions d'Américains, 12,8 millions de Britanniques et 13,2 millions de Français utilisaient ce type de logiciel. En , 22 % des personnes majeures utilisaient un bloqueur de publicités au Royaume-Uni[13],[14]. Les pays d'Asie concentrent 94 % des bloqueurs de publicité sur mobile, quand l'Europe et l'Amérique comportent la plus grande part d'utilisation sur PC[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Quel est le réel impact environnemental des pubs en ligne ? », sur kapt.mobi (consulté le )
  2. « Stop à la publicité climaticide », sur Greenpeace France (consulté le )
  3. (en) Why Ad Blocking is devastating to the sites you love par Ken Fisher sur Ars Technica (2010)
  4. « Nouvelles règles pour les cookies et autres traceurs : bilan de l’accompagnement de la CNIL et actions à venir », sur cnil.fr (consulté le )
  5. Halte à l’invasion des cookies ! Comment Firefox peut améliorer le respect de la vie privée en ligne traduction française sur le Framablog de l'article de Jenny Boriss
  6. « Les couts sociétaux de la publicité en ligne », sur La Quadrature du Net, (consulté le )
  7. « Adblock Plus, Google aurait payé pour voir ses publicités passer sur liste blanche », sur presse-citron.net,
  8. « Adblock Edge », sur addons.mozilla.org (consulté le )
  9. (en-US) « Built-in ad blocker in Opera | For Windows and Mac », Opera Desktop,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Jon von Tetzchner, « One day. Two big Vivaldi browser releases », sur blog officiel de Vivaldi, (consulté le )
  11. « Privoxy [Wiki ubuntu-fr] », sur ubuntu-fr.org (consulté le ).
  12. (en) « Look Who's Driving Adblock Growth », sur Fortune (consulté le )
  13. (en) Mark Sweney, « More than 9 million Britons now use adblockers », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  14. (en) Mark Sweney, « Fears of adblocking ‘epidemic’ as report forecasts almost 15m UK users next year », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  15. Nelly Lesage, « Adblock : en 2016, l’utilisation des bloqueurs de pub a augmenté de 30 % », sur Numerama,

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]