Ligne de Beillant à Angoulême
(Saintes - Angoulême)
Ligne de Beillant à Angoulême | |
Train Corail Royan – Paris-Austerlitz en gare de Cognac en 2007. | |
Pays | France |
---|---|
Villes desservies | Saintes, Cognac, Jarnac, Châteauneuf-sur-Charente, Angoulême |
Historique | |
Mise en service | 1867 |
Concessionnaires | Charentes (1862 – 1878) État (Non concédée) (1878 – 1937) SNCF (1938 – 1997) RFF (1997 – 2014) SNCF (depuis 2015) |
Caractéristiques techniques | |
Numéro officiel | 579 000 |
Longueur | 65 km |
Écartement | standard (1,435 m) |
Électrification | Non électrifiée |
Pente maximale | 10 ‰ |
Nombre de voies | Voie unique (Anciennement à double voie) |
Signalisation | BM-VU SNCF |
Trafic | |
Propriétaire | SNCF |
Exploitant(s) | SNCF |
Trafic | TER, fret |
Schéma de la ligne | |
modifier |
La ligne de Beillant à Angoulême est une ligne de chemin de fer française à écartement standard qui relie Beillant, à proximité de Saintes, à Angoulême via Cognac et Jarnac, ouverte le .
Elle constitue la ligne no 579 000 du réseau ferré national.
Histoire
[modifier | modifier le code]Initialement, en 1854, cette ligne faisait partie d'un projet de liaison transversale est-ouest entre La Rochelle et Angoulême, puis Limoges, où l'on rejoindrait la ligne projetée de Bordeaux vers Lyon[1].
La ligne d'Angoulême à Saintes est déclarée d'utilité publique par décret impérial le [2].
Elle est concédée à Messieurs les fils de Guilhou selon les modalités définies par un décret impérial du [3]. L'adjudication est approuvée par décret impérial le [4].
En 1863, la concession est cédée à une société anonyme, la Compagnie des chemins de fer des Charentes, pour l'adjudication de la ligne entre Rochefort et Angoulême par Saintes (122 km), tandis que le tronçon entre La Rochelle et Rochefort est cédé à la compagnie d'Orléans.
La gare de Jarnac fait l'objet de discussions, et le tracé rive gauche de la Charente l'emporte, bien que la gare soit éloignée de la ville située rive droite.
À Châteauneuf-sur-Charente la ligne offre une correspondance avec les destinations de Barbezieux et Saint-Mariens. Cette ligne d'intérêt local est aujourd'hui déclassée.
À Angoulême, la ligne rejoint dans un premier temps celle de Paris à Bordeaux par un embranchement aux Alliers[5],[6].
Le premier train circula entre Rochefort et Saintes le , entre Saintes et Cognac le , et entre Cognac et Angoulême le .
La ligne est inaugurée le , sous la présidence du ministre des Travaux Publics qui reçoit déjà de nombreuses délégations de la Haute-Vienne demandant le prolongement de la ligne vers Limoges[1].
À Angoulême, les relations entre la Compagnie d'Orléans et la Compagnie des Charentes iront en se dégradant. Aucun accord ne pouvant être trouvé pour partager la gare, sont engagés le percement d'un deuxième tunnel de 470 m sous la ville en 1875, ainsi que le contournement de la ville par le sud par une portion de 9 km, en même temps que la création d'une deuxième gare, la gare de l'État, située en face de celle de la Compagnie d'Orléans (ligne Paris-Bordeaux), appelée gare d'Orléans (la gare actuelle). En même temps la Compagnie des Charentes construit le prolongement de la ligne vers Limoges.
Une loi du approuve la convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer des Charentes pour le rachat par l'État du réseau de la compagnie à la suite des difficultés financières de cette dernière[7]. La ligne est intégrée au réseau de l'Administration des chemins de fer de l'État. Cependant, le réseau de l'ancienne Compagnie des Charentes est démembré et la ligne adjacente entre Angoulême et Limoges est cédée par l'État à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) selon les termes d'une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[8].
En 1934, à Angoulême, le trafic voyageurs de la gare de l'État pour Saintes est définitivement dévié vers la gare d'Orléans, et la portion au sud du plateau d'Angoulême n'est plus réservée qu'aux trains de marchandises[5].
Le , le réseau de l'État fusionne avec les grandes compagnies ferroviaires françaises pour constituer la SNCF.
L'ancien tunnel de l'État est désaffecté peu après la Seconde Guerre mondiale puis transformé en tunnel routier dans les années 1980.
Exploitation
[modifier | modifier le code]Cette ligne présente en 2009 un trafic de 450 000 voyageurs par an.
De Saintes à Angoulême, les gares desservies par les trains de voyageurs sont les suivantes :
Utilisée pour le trafic régional entre Limoges, Angoulême, Saintes et Royan, la ligne était aussi empruntée pour le trafic voyageurs de Paris à Saintes et Royan, avec des voitures directes Intercités en juillet et août jusqu'en 2014 à raison d'un aller-retour quotidien[9].
Du au , Réseau ferré de France procède à une rénovation importante de cette ligne par le remplacement des rails, des traverses et du ballast et la modernisation de la signalisation, ainsi que la suppression de diverses parties inutiles des faisceaux de voies dans certaines gares, en réponse à la disparition des activités de fret dans ces établissements. Le chantier d'un coût de 60 millions d'euros est financé par le conseil régional de Poitou-Charentes, les départements de Charente et Charente-Maritime, l'agglomération du Grand Angoulême et l'Union européenne[10].
Durant les six premiers mois de l’année 2021, le trafic est de nouveau interrompu pour travaux de rénovation : SNCF Réseau refait à neuf 33 kilomètres de voie (rails, traverses, ballast…). Le financement provient d’une convention entre la Région Nouvelle-Aquitaine et l’État. Les travaux ont permis la levée des restrictions de vitesse et donc la réduction du trajet de 9 minutes[11].
Matériel
[modifier | modifier le code]La ligne fut l'une des rares à être parcourue par la petite série de locomotives CC 65000, machines surnommées "sous-marins".
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Henry Le Diraison et Yvette Renaud, Voyages en Charente au temps de la vapeur, La Couronne, Centre départemental de la documentation pédagogique de la Charente, coll. « Cultures et traditions charentaises », , 304 p. (ISBN 2-903770-48-4, présentation en ligne), p. 44-47
- « N° 9326 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'Angoulême à Saintes : 14 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 18, no 953, , p. 238.
- « N° 10474 - Décret impérial qui prescrit la mise en adjudication de la concession des chemins de fer de Napoléon-Vendée à La Rochelle, de Rochefort à Saintes, de Saintes à Coutras, et de Saintes à Angoulême : 19 avril 1862 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 20, no 1041, , p. 246 - 264.
- « N° 10473 - Décret impérial qui approuve l'adjudication de la concession des chemins de fer de Napoléon-Vendée à La Rochelle, de Rochefort à Saintes, de Saintes à Coutras, et de Saintes à Angoulême : 6 juillet 1862 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 20, no 1041, , p. 242 - 246.
- Henry Le Diraison et Christian Genet, Les cinq gares d'Angoulême, coll. « Nos deux Charentes en cartes postales anciennes », , 23 p., chap. 33
- « La jonction à Angoulême aux Alliers en 1870 » sur Géoportail.
- « N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 18 mai 1878 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395, , p. 801 - 823 (lire en ligne).
- « N° 14217 - Loi qui approuve la convention passée, le 28 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Orléans : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 352 - 359 (lire en ligne).
- Site SNCF
- Ph. D. P., « Pas de trains Saintes-Cognac », Sud Ouest, (lire en ligne).
- « La ligne SNCF Angoulême-Saintes reprend du service après six mois de travaux » (consulté le )