Les Nuits rouges de Harlem

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Les Nuits rouges de Harlem
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Titre original Shaft
Réalisation Gordon Parks
Scénario John D. F. Black
Ernest Tidyman
Acteurs principaux
Sociétés de production Metro-Goldwyn-Mayer
Shaft Productions Ltd.
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre policier
Durée 100 minutes
Sortie 1971

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Nuits rouges de Harlem (Shaft) est un film américain réalisé par Gordon Parks, sorti en 1971. Il est assez largement considéré comme le film le plus emblématique du genre blaxploitation.

Synopsis[modifier | modifier le code]

John Shaft est un détective privé afro-américain, qui travaille à Harlem. Solitaire, il ne fait confiance à personne. Un jour, il est engagé par un gros trafiquant de drogue dont la fille a été enlevée. Mais cela n'est que le point de départ de la guerre entre les deux mafias : les Blancs et les Noirs...

Fiche technique[modifier | modifier le code]

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Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Richard Roundtree, ici en 1973
Isaac Hayes, compositeur de la musique du film

Genèse, développement et attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Le scénario est tiré du roman Shaft (en) d'Ernest Tidyman publié en 1970[1]. Ce dernier, ancien journaliste notamment au New York Post et The New York Times, signe d'ailleurs lui-même l'adaptation, avec le scénariste John D. F. Black.

Ron O'Neal a passé une audition pour le rôle principal mais n'est pas choisi en raison d'une couleur de peau jugée « trop claire »[2].

Moses Gunn incarne Bumpy Jonas, un gangster inspiré d'Ellsworth Johnson, parrain de Harlem entre les années 1930 et 1960[3].

Tournage[modifier | modifier le code]

Pour réduire le budget, la Metro-Goldwyn-Mayer veut tourner le film à Los Angeles en y recréant en studio le Harlem des années 1970. Cela est décidé quelques semaines seulement avant le début officiel du tournage. Le réalisateur Gordon Parks menace alors de démissionner. Le studio revient alors sur son idée[3]. Le tournage a donc lieu à New York, entre janvier et , notamment à Greenwich Village (extérieurs de l'appartement de Shaft)[4]. Le tournage a également lieu à Harlem, à Roosevelt Island, sur Hudson Street ou encore sur Times Square[5].

Musique[modifier | modifier le code]

Isaac Hayes qui avait, dans un premier temps, auditionné pour le rôle principal, compose la musique du film. Il remporte l'Oscar de la meilleure chanson originale pour la chanson Theme from Shaft et devient ainsi le premier compositeur noir à recevoir cette récompense[3].

Accueil[modifier | modifier le code]

Critique[modifier | modifier le code]

L'accueil critique est partagé. En général, les critiques apprécient le film pour son innovation, son succès et ses effets sur l'industrie cinématographique, aussi bien de la part des journalistes blancs que les noirs[6]. Vincent Canby évoque par ailleurs un film divertissant mais sans trop de qualité[7]. Certains critiques, comme Clayton Riley, regrettent que la vie des Afro-Américains ne soit pas plus prise au sérieux[8].

Bien des années après sa sortie, le film obtient 89% d'opinions favorables sur l'agrégateur Rotten Tomatoes[9]. De plus, il figure parmi les 1001 films à voir avant de mourir de Steven Jay Schneider, livre paru en 2003.

Box-office[modifier | modifier le code]

Les Nuits rouges de Harlem est l'un des trois films rentables pour la MGM en 1971. Le magazine Time évoque alors des recettes astronomiques de 13 millions, pour un budget de 500 000 $[10]. Le Los Angeles Times annonce un budget plus proche du million et des recettes de seulement 4,5 millions sur le sol américain[11]. Selon Variety, en 1976, le film aurait rapporté 7,656 millions de dollars[12].

En France, le film totalise 569 334 entrées[13].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Clins d’œil[modifier | modifier le code]

Dans une scène, on peut apercevoir Shaft lisant Essence Magazine, dont le réalisateur Gordon Parks est l'un des créateurs. Par ailleurs, le réalisateur Gordon Parks fait un caméo : il est le propriétaire de l'appartement[2].

Série télévisée, suites et héritage[modifier | modifier le code]

Ed Barth (Al Rossi) et Richard Roundtree (John Shaft) dans l'épisode The Killing de la série télévisée

Les Nuits rouges de Harlem connaîtra deux suites, Les Nouveaux Exploits de Shaft (1972) et Shaft contre les trafiquants d'hommes (1973), toujours avec Richard Roundtree

Une série télévisée en 7 épisodes de 73 minutes, toujours avec Richard Roundtree et la musique d'Isaac Hayes au générique, est diffusée entre 1973 et 1974 dans le cadre du New CBS Tuesday Night Movies sur CBS]. En France, la série est diffusée à l'époque sur TF1 et n'est pas rediffusée pendant presque 30 ans. Cependant, en , la série est rediffusée sur la chaîne Ciné Polar.

En 2000 sort le film Shaft, dans lequel Richard Roundtree et Gordon Parks font de courtes apparitions. Samuel L. Jackson y incarne J. P. Shaft, présenté comme le neveu de John Shaft.

En 2019, trois générations de Shaft se croiseront dans Shaft. Richard Roundtree et Samuel L. Jackson[15] reprennent leur rôle du précédent film, alors que Jessie Usher incarne le jeune John Shaft III.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Roger Ebert, « Shaft Movie Review & Film Summary (2000) | Roger Ebert », sur www.rogerebert.com (consulté le )
  2. a et b Secrets de tournage - Allociné
  3. a b et c « 11 histoires incroyables sur Shaft », sur Followatch, (consulté le )
  4. « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  5. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  6. Ed Guerrero, Framing Blackness: The African American Image in Film (Culture and The Moving Image), Philadelphie, Temple University Press,
  7. Vincent Canby, “‘Shaft’- At Last, a Good Saturday Night Movie,”New York Times, July 11, 1971
  8. (en) Clayton Riley, "Shaft Can Do Everything—I Can Do Nothing", The New York Times, August 13, 1972
  9. (en) Shaft sur Rotten Tomatoes
  10. (en) « Show Business: Black Market », Time, (consulté le )
  11. (en) MGM to Specialize and Diversify, Too: Aubrey Sees Big Year, Details 'Select' Movies, Resort Plans MGM: Leo Seeks Greener Fields Dallos, Robert E; Delugach, Al. Los Angeles Times (1923-Current File) [Los Angeles, Calif] 24 Oct 1971: h1.
  12. "All-time Film Rental Champs", Variety, 7 January 1976 p 44
  13. « Les Nuits rouges de Harlem », sur JP box-office (consulté le )
  14. « Awards » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  15. « Entertainment & the Arts | `Shaft' sequel kept the funky music and hired Samuel L. Jackson - a cool cat who also can act | Seattle Times Newspaper », sur community.seattletimes.nwsource.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]