Kikou Yamata

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Kikou Yamata
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière d'Anières (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Kikou Eva YamataVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Autres informations
Distinction
Archives conservées par
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Kikou Yamata (山田 菊, Yamata Kiku?, - )[1] est une femme de lettres [2] française de père japonais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Kikou Yamata est née à Lyon le . Ses parents sont Yamada Tadazumi et Marguerite Varot. Son père est un diplomate japonais, natif de Nagasaki, son père a appris le français auprès de Léon Dury à Tokyo, puis à Kyoto, il a rencontré Émile Guimet qui l'apprécie et lui propose ensuite de venir étudier à Lyon[3] comme élève de l'école de La Martinière de Lyon[4]. Il est nommé consul du Japon à Lyon.

Sa famille rentre au Japon en 1908[3]. Après une enfance passée à Tokyo, elle fait, à 26 ans, son entrée dans les salons littéraires parisiens et devient vite « la » Japonaise pour la société parisienne de l'époque, d'autant plus qu'elle parle un français parfait : les habitués des salons de Mme Lucien Muhlfeld ou de la duchesse de la Rochefoucauld se passionnent pour les explications que Mademoiselle « Chrysanthème » (, kiku?) donne sur le Japon, pays alors surtout connu en France au travers des romans de Pierre Loti.

Elle rencontre les grandes figures du monde littéraire parisien, André Maurois, Anna de Noailles, Jacques Chardonne, Jean Cocteau, Léon-Paul Fargue et Paul Valéry. Yamata devient célèbre avec Masako, roman publié en 1925.

Parallèlement à sa carrière littéraire, Kikou Yamata continue aussi à faire connaître l'art du bouquet japonais, l'ikebana, dont elle a été la pionnière en France.

Kikou Yamata quitte Paris pour le Japon en 1939. Après la guerre, elle revient en France, et renoue avec la littérature. Les deux ouvrages qu'elle écrit en 1953, Trois Geishas et surtout la Dame de Beauté, finaliste malheureux du Prix Femina, connaissent un grand succès en France.

Elle est faite Chevalier de la Légion d'honneur en 1957, et meurt à Genève en Suisse le .

Elle laisse une œuvre où trois thèmes dominent :

  • la description du Japon et de son histoire ;
  • la femme japonaise, figure puissante, à l'opposé de la mousmé de Loti, et que Kikou Yamata dépeint au fil de l'évolution historique du Japon, de la période prébouddhique au XXe siècle ;
  • la dualité de sa propre existence franco-japonaise, ni totalement occidentale, ni totalement orientale, et pourtant sommée par le cours de son histoire d'assumer l'une ou l'autre de ces identités.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1918 : Ballades et Promenades
  • 1924 : Sur des Lèvres Japonaises
  • 1925 : Masako,  lire en ligne sur Gallica
  • 1927 :
    • Le Shoji, intimités et profils japonais
    • Les Huit Renommées
    • Vers L'Occident, proses
  • 1928 : Le Roman de Genji, traduction du roman de Murasaki Shikibu
  • 1929 :
    • Shizouka, princesse tranquille
    • Saisons Suisses
  • 1930 :
    • Japon Dernière Heure
    • La Trame au Milan d'Or
  • 1931 : La Vie du Général Nogi
  • 1934 : Vies de Geishas
  • 1937 : Mille Cœurs en Chine
  • 1941 : Le Christ de bronze ou la mort d'un fondeur de Namban, traduction du roman de Yoshirō Nagayo
  • 1942 : Au Pays de la Reine
  • 1950 : Écrivains de Paris
  • 1953 :
    • La Dame de Beauté
    • Trois Geishas
  • 1955 : Le Japon des Japonaises
  • 1956 : Le Mois sans Dieux
  • 1957 : Rikkas du Japon
  • 1958 : Histoire d'Anières
  • 1960 :
    • L'Art du Bouquet
    • Deux Amours Cruelles, traduction de deux nouvelles de Jun'ichirō Tanizaki, Shunkinshô et Ashikari
  • 1962 :
    • Quatre Nouvelles Insolites
    • Retour au Pays, traduction de Kikyô par Jirō Osaragi

Le fonds d'archives de Kikou Yamata (papiers personnels, correspondances, œuvres, papiers littéraires) est conservé à la Bibliothèque de Genève.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Étant française et non japonaise, son nom est généralement écrit en katakanas dans l'ordre prénom-nom au Japon : キク・ヤマタ, et non en kanjis
  2. Appellation conforme au souhait de Kikou Yamata
  3. a et b Sandrine Chabre, Il aima le Japon et le fit aimer : Léon Dury, 1822-1891, Lambesc, Éditions le Pressoir malicieux, , 254 p. (ISBN 978-2-9583191-0-6 et 2-9583191-0-5, OCLC 1347083775, lire en ligne), p. 158 et 223
  4. martan, « Rhône (69) (2ème partie) - Guide National des Maisons Natales », sur Guide National des Maisons Natales, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Midori Yajima, La Japonaise, vie de Kikou Yamata
  • Monique Penissard, La Japolyonnaise, préface de Han Suyin, Editions Favre, Lausanne 1988, (ISBN 2-8289-0348-6)
  • Monique Penissard, KIKOU YAMATA, La Japolyonnaise, Essai biographique, préface de Han Suyin, Jacques André Éditeur, Lyon 1998, (ISBN 2-907922-63-7)
  • Yves et Dominique Mahuzier, Le Japon que j'aime, adapté en film par Yves Mahuzier
  • Denis C. Meyer, Monde flottant, la médiation culturelle du Japon de Kikou Yamata, L'Harmattan, Paris 2009
  • Bibliographie complète détaillée (oeuvres sur l'auteur)