Juan Manuel Cardenas-Castro

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Juan Manuel Cardenas-Castro (FR) Juan Manuel Cárdenas Castro (PE)
Juan Manuel Cardenas-Castro (ca 1920). Archives Cardenas-Castro
Naissance

Urubamba (Pérou)
Décès
(à 97 ans)
Paris (France)
Autres noms
Cardenon ; Kanchacc
Nationalité
Péruvien
Activité
Peintre, dessinateur, caricaturiste, dessinateur de presse, illustrateur, muséographe.

Juan Manuel Cardenas-Castro, né à Urubamba, Cuzco le et mort à Paris le , est un dessinateur et peintre péruvien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Doué pour le dessin, il a passé son enfance à portraiturer les gens de son entourage et par la suite, jeune adulte, à Cuzco puis à Lima, a été dessinateur pour divers journaux et revues. Ainsi, de 1916 à 1920, il est un collaborateur régulier de la revue Variedades pour laquelle il illustre les textes d’auteurs péruviens comme José María Eguren, Horacio H. Urteaga, Abraham Valdelomar... et aussi ceux des écrivains européens tels Alphonse Daudet, Gabriele D'Annunzio, Maxime Gorki... Ses dessins, pastels et gouaches sont venus aussi illustrer les principaux événements culturels relatés dans la revue au cours des cinq années de sa collaboration. Il acquiert ainsi une certaine reconnaissance de ses pairs et de la part de critiques d’art comme Teófillo Castillo[1].

Voyage en France[modifier | modifier le code]

Au cours de l’année 1920, Juan Manuel Cardenas-Castro part pour la France et résidera à Paris[2]. Il est rejoint l’année suivante[3] par son frère José Félix[4], peintre aussi. Les deux frères poursuivent ensemble leurs parcours initiatique et artistique dans la capitale rayonnante des arts dont le centre est le quartier de Montparnasse[5].

En 1926, Juan Manuel Cardenas-Castro participe au Salon du Franc[6] qui se déroule au Palais Galliera. Cette exposition a pour but de rassembler les artistes étrangers vivant à Paris afin qu’ils contribuent par le revenu des ventes de leurs œuvres à la stabilité de la monnaie française. Juan Manuel Cardenas-Castro est choisi comme représentant du Pérou[7] avec la sculptrice Carmen Saco[8]. À cette occasion, l’état français[9] acquiert une de ses œuvres exposées aux côtés de celles d’autres artistes, tels Chagall, de Chirico, Van Dongen, Foujita, Gris, Ortiz de Zárate, Zadkine. Il côtoie également tous ces peintres et sculpteurs dans les cafés de Montparnasse, Le Dôme, Le Select, La Rotonde, La Coupole. Parmi les amis et compatriotes de jeunesse qu’il retrouvera dans « la ville lumière », on peut citer, entre autres, Ventura Garcia Calderón, José Carlos Mariátegui, César Vallejo

Peintre et muséographe[modifier | modifier le code]

Sa rencontre avec l’anthropologue et américaniste Paul Rivet, le fondateur du Musée de l'Homme, est déterminante et oriente sa vie professionnelle qu’il partage à partir de 1928 entre l’art et les sciences, d’une part, dans son atelier parisien et, d’autre part, au Musée d'ethnographie du Trocadéro[10] et au Musée de l'Homme[11]. Ainsi, au travers de sa peinture indigéniste et de sa production de dessins ethnographiques[12], il cherchera toujours à retrouver ses racines et sa terre natale en mettant en avant ses origines cuzquénienne. Son expertise du monde andin sera précieuse, tant pour les ethnologues, avec lesquels il collabore comme Henri Lehmann, Alfred Métraux, Henry Reichlen, Pierre Verger que pour l’élaboration de son œuvre[13].

Peintre indigéniste[modifier | modifier le code]

Un florilège d’œuvres inédites au Pérou a été présentée au Museo historico regional de Cusco Casa del Inka Garcilaso de la Vega en 2019[14]. Il révèle le travail remarquable d’un dessinateur et peintre contemporain du photographe Martín Chambi. Juan Manuel Cardenas-Castro a retranscrit de manière admirable le quotidien de la vallée de l’Urubamba, puisant aussi les sources de son inspiration dans l’histoire ancienne de cette Vallée sacrée dont il est originaire.

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1926 - « Salon du Franc » organisé par l’association Paris-Midi au Musée Galliera (France) du 22 au [15].
  • 1956 - « Juan Cardenas-Castro-Kanchacc » - Exposition monographique - Salon de l’Amérique latine, 96 avenue d’Iéna Paris (France).
  • 2019 - « Juan Manuel Cárdenas-Castro » - Exposition monographique - Musée Historique Régional de Cusco Casa del Inka Garcilaso de la Vega (Pérou) du 1er au [16].

Activité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Cardenas-Castro, « De la suite d’une mission de recherche au Pérou autour de l’œuvre de Juan Manuel Cardenas-Castro », sur Sciences & art contemporain, (consulté le )
  2. admin, « De Juan Manuel et José Félix Cardenas-Castro : deux artistes péruviens au sein de la diaspora latino-américaine à Paris (3) », sur Sciences & art contemporain, (consulté le )
  3. Luis Fernando Villegas Torres, Vínculos artísticos entres España y Perú (1892- 1929) : elementos para la construcción del imaginario nacional peruano, thèse d’Histoire de l’art, Université Complutense de Madrid, 2014, p. 296, 602
  4. Alain Cardenas-Castro, « José Félix Cardenas-Castro, peintre, architecte et politique, entre exil et retour au Pérou », sur Sciences & art contemporain, (consulté le )
  5. Sarah Josselyn Wilson, Paris : capitale des arts 1900-1968, Hazan, (OCLC 939430776, lire en ligne)
  6. « Salon du Franc », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  7. Luis Fernando Villegas Torres (Universidad Nacional Mayor de San Marcos), Recherches sur les peintres péruviens en France : Daniel Hernandez – Alberto Lynch, Colloque international, « Images et représentations du Pérou en France – 1821-2021 » Musée d’Aquitaine, Bordeaux, 12, 13 novembre 2021.
  8. Musée Galliera, Paris. 1926. Salon du Franc, catalogue d’exposition du Salon du Franc. Organisé par Paris-Midi, du 22 au 31 octobre 1926. Avant-propos de Maurice de Waleffe, Impr. Bellenand et fils, Fontenay-aux-Roses, 1926. 24 p.
  9. « Collection en ligne | Centre national des arts plastiques », sur www.cnap.fr, (consulté le )
  10. Bernard Dupaigne, Histoire du Musée de l'homme : de la naissance à la maturité, 1880-1972, Paris, Éditions Sépia, , 372 p. (ISBN 979-10-334-0121-6, lire en ligne), p. 112
  11. André Delpuech, Christine Laurière et Carine Peltier-Caroff, Les années folles de l'ethnographie : Trocadéro 28-37, Paris, Muséum national d'histoire naturelle, publications scientifiques, coll. « Archives », 1007 p. (ISBN 978-2-85653-807-4, lire en ligne), p. 908
  12. Musée de l'homme, Bulletin du Musée d'ethnographie du Trocadéro : bulletin semestriel n°2, Musée d'ethnographie du Trocadéro, (lire en ligne), p. 58 et ill. coul. entre pp 40 et 41
  13. Alain Cardenas-Castro : Création artistique  et données ethno-anthropologiques péruviennes. 1915-2015 : une lignée de peintres muséographes, les Cardenas-Castro, thèse en esthétique, sciences et technologies des arts, spécialité arts plastiques et photographie, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis : 2021. 1292 p.
  14. (fr + es) Juan Manuel Cárdenas Castro [catalogue d’exposition] (1er au 15 octobre 2019), Cusco, Ministerio de Cultura, Dirección deconcentrada de cultura de Cusco, , 16 p. ill. coul.
  15. « La Presse », sur Gallica, (consulté le )
  16. admin, « Museo Histórico régional – Casa del Inka Garcilaso de la Vega, Cusco, Pérou, exposition d’œuvres inédites, du 1er au 15 octobre 2019. », sur Sciences & art contemporain, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Guillermo Rouillon, La Creación Heroica de José Carlos Mariátegui, tome I, La Edad de Piedra (1894 - 1919), 1975, editorial Arica S. A., Lima (Pérou).
  • (es) L. Julio G. Gutiérrez, Sesenta años de arte en el Qosqo (1927-1988): ensayos, articulos y comentarios, Municipalidad del Qosqo, 1994.
  • (es) Gabriela Lavarello Vargas de Velaochaga, Artistas plásticos en el Perú: siglos XVI - XVII - XVIII - XIX – XX, 2009.

Liens externes[modifier | modifier le code]