Jilava

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Jilava
Nom officiel
(ro) JilavaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom local
(ro) JilavaVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Județ
Localisation géographique
Chef-lieu
Jilava (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Superficie
26,76 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
71 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
10 611 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
396,5 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Petre Ilie Elefterie (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Contient la localité
Jilava (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
Code postal
077120Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Jilava est un village et une commune dans le județ d'Ilfov en Roumanie, au sud de Bucarest.

Le nom vient d'un mot roumain lui-même dérivé d'un mot slave (žilav) passé dans la langue roumaine en jilav signifiant « lieu humide ».

Le village est principalement connu comme zone industrielle et pour son fort transformé en prison en 1938.

Prison de Jilava[modifier | modifier le code]

Cellule à Jilava

Le roi Carol Ier (1839-1914), y fit construire un fort, élément des fortifications protégeant Bucarest (en). À l'époque de la dictature carliste le fort fut transformé en prison, remplie par des détenus membres de la Garde de fer, en quasi-guerre civile contre les autorités.

Lors de l'abdication du roi Carol II et de l'instauration de l'« État national légionnaire » associant la Garde de Fer et le maréchal Ion Antonescu, les « légionnaires » de la Garde de Fer furent libérés et des intellectuels, membres des forces de l'ordre et hommes politiques démocrates les remplacèrent dans les cellules.

Les 26 et , les « légionnaires » au pouvoir tuèrent dans la prison 64 prisonniers politiques (« massacre de Jilava ») dont une cinquantaine de gendarmes et de policiers et l'ancien ministre de la Justice, Victor Iamandi, pour « venger l'assassinat » de leur chef Corneliu Zelea Codreanu en 1938 par le régime carliste. C'est aussi aux abords de la prison que furent fusillés le quatre dirigeants du régime fasciste roumain dont Ion Antonescu, arrêtés et jugés après que la Roumanie est passée du côté des Alliés le . Le , les forces armées roumaines capturèrent 98 militaires allemands de la Wehrmacht qui y furent détenus un mois avant d'être livrés à l'URSS conformément à la convention d'armistice soviéto-roumaine du [1].

Treize anciens « légionnaires » jugés par le régime communiste de Roumanie y furent exécutés le  : réfugiés en Allemagne après la guerre, ils avaient été enrôlés par la CIA et parachutés en Roumanie pour aider la résistance anti-communiste. De nombreux détenus politiques du régime communiste y furent également détenus avant d'être transférés dans les camps de travail forcé du Bărăgan et du canal Danube-Mer Noire. Le , le tueur en série Ion Rîmaru (en) y fut également fusillé. Lors de la chute de la dictature communiste, les détenus se mutinèrent et demandèrent leur libération, mais seuls les prisonniers politiques furent amnistiés et libérés[2]. Depuis le rétablissement de la démocratie, la prison ne compte plus que des détenus des droit commun.

Quelques prisonniers politiques connus
  • Paul Goma (né en 1935), écrivain.
  • Vlad Ghica (1873-1954), prêtre issu d'une famille princière, fondateur d'hospices et opposant au nazisme et au communisme. Arrêté à près de 80 ans, mort à Jilava de mauvais traitements.
  • Marian Munteanu (né en 1962), ethnologue, professeur et militant civique roumain. Il a été un des représentants du mouvement pour les droits civils en 1989.
  • Constantin Noica (1909-1987), journaliste, philosophe, écrivain et poète.
  • Zenovie Pâclișanu (né en 1886), historien et académicien, mort en détention à Jilava en novembre 1958.

Démographie[modifier | modifier le code]

Lors du recensement de 2011, 80,74 % de la population se déclarent roumains et 12,3 % comme roms (0,47 % déclarent une autre appartenance ethnique et 6,47 % ne déclarent pas d'appartenance ethnique)[3].

Politique[modifier | modifier le code]

Élections municipales de 2016[4]
Parti Sièges
Parti social-démocrate (PSD) 5
Parti national libéral (PNL) 4
Parti Mouvement populaire (PMP) 2
Parti du pouvoir humaniste (PPU) 2
Alliance des libéraux et démocrates (ALDE) 1
Union nationale pour le progrès de la Roumanie (UNPR) 1
Parti des Roms « Pro-Europe » 1
Indépendant 1

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ro) Documente privind istoria militară a poporului român (23-31 august 1944), Editura Militară, Bucarest 1977, vol.I, pp. 178-181, doc.192 ; p. 194, doc. 207 et p. 335, doc. 135.
  2. Cristian Erving-Micu, « Penitenciarul Jilava » in : Revista penitenciarelor nr. 1/2011, p. 32-33.
  3. (ro) « Tab8. Populația stabilă după etnie – județe, municipii, orașe, comune », sur recensamantromania.ro.
  4. (ro) « Rezultate finale 5 iunie 2016 », sur www.2016bec.ro (consulté le ).

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