Jean-Marie Du Chastel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jean-Marie Du Chastel
Biographie
Naissance
Dinan (Côtes-d'Armor)
Ordre religieux ordre de Cîteaux
Ordination sacerdotale
Décès (à 79 ans)
Saint-Hélier (Jersey)
Abbé de l'Église catholique
Abbaye de Fontaine-les-Blanches
Abbé de Reigny
Autres fonctions
Fonction religieuse
prêtre, confesseur
Fonction laïque
Général du clergé de Bourgogne en 1763-1764 et 1765 (élu). Conseiller des deux dernières reines de France

Jean-Marie Du Chastel, né le à Dinan (Côtes-d'Armor) et mort le à Saint-Hélier (Jersey), est un ecclésiastique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Second fils de Jean-René Du Chastel, seigneur de la Rouaudais, et de dame Anne-Marie Mousset de Mauny son épouse, Jean-Marie Du Chastel voit le jour à Dinan le et fut baptisé en l'église Saint-Sauveur de Dinan, le .

Il embrasse la carrière ecclésiastique nommé à un canonicat de la cathédrale de Metz en 1741. Il fut ordonné prêtre à Nantes le et il passa la licence en théologie à la Maison royale de Navarre en 1747. Il accumule ensuite les titres et les bénéfices afférents à ces charges. Élu général du clergé de Bourgogne en 1763, 1764 et 1765, il fut le conseiller et aumônier de la reine Marie Leszczynska

En 1791 se trame un complot visant à faire évader Marie-Thérèse de France avec l'accord du roi et de la reine, projet mis au point par les amis de la cause royale dont fait partie Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan et son confesseur l'abbé Jean-Marie du Chastel dit l'abbé de la Conninais. Il se vit confier la responsabilité de conduire l'enfant en Bretagne d'où elle devait gagner l'Est de la France puis l'étranger.

La fuite et l'arrestation de Varennes annihilèrent ces projets. À partir de cet événement les langues se délièrent et l'on eut vent des projets de l'abbé qui sentant son arrestation imminente, fit atteler à quatre la voiture de la princesse de Lamballe, pour regagner au plus vite son manoir de La Conninais, mais après l'arrêté du département des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) du , Jean-Marie Du Chastel qui n'était pas assermenté fut invité à quitter Dinan. S'étant retiré à la Gaudière en Saint-Juvat, il y fut encore débusqué. Il se retira avec d'autres prêtres de Dinan, Gervais, Férard et Macé, à Saint-Méen en Ille-et-Vilaine. Le , les administrateurs du district étant alertés, l'abbé dut s'exiler en 1792 par mesure de sécurité en Angleterre. Son nom figure sur la liste des émigrés. D'après les registres de Mgr de Cheylus, évêque de Bayeux, il reçoit des secours en argent et vêtements d'août 1796 à janvier 1799. Il mourut à Saint-Hélier à Jersey le [1].

La voiture que Mme de Lamballe lui avait prêtée pour fuir est conservée à Pleugueneuc au château de la Bourbansais[2].

Fonctions et charges[modifier | modifier le code]

Fratrie[modifier | modifier le code]

  • Louis Jean Julien, chevalier, seigneur de la Rouaudais, de la Gaudière-Beaumont et autres lieux, né à Dinan le et baptisé à Saint-Sauveur de Dinan le même jour, ancien capitaine du régiment du Lyonnois Infanterie, chevalier de l'ordre de Saint-Louis et capitaine-général des milices garde-côtes en Bretagne. Épouse par contrat du Françoise Geneviève de la Vallée, fille héritière de feu François de la Vallée, seigneur de la Conninais et présomptive héritière de Dame Françoise de Marcheix, sa mère de ce mariage sont issus :
    • Louis François Tanneguy, chevalier dit comte Du Chastel, né le , reçut page du roi en sa petite écurie en novembre 1758, enseigne à drapeaux au régiment des Gardes françaises au mois de septembre 1761 et enseigne à pique au même régiment en 1763 dont il est sous lieutenant depuis 1769. Mort en 1798. Il fut portraituré par Jean-Honoré Fragonard vers 1769. Une copie anonyme de ce portrait date du XIXe siècle[3]. Il quitta la France en 1791 et disparut à Philadelphie en 1798. Sa veuve Marie-Jeanne Béonore de Mollet mourut à Londres en 1799. Il était amateur de gravures et de livres qui furent saisies pendant Révolution dans son manoir de La Conninais, et que réclamèrent par la suite ses héritiers[4].
    • Louis Jean René, dit le chevalier Du Chastel, né le . Reçu chevalier de Malte de minorité au grand prieuré d'Aquitaine le , page de feue la reine en 1763, il entre sous-lieutenant dans la légion de Condé en 1766 dont il est lieutenant depuis 1769.
    • Henri Joseph Aimé et Jacques Marie Guillaume, chevaliers, nés jumeaux le , baptisés le même jour à l'église de Taden et morts la même année.
    • Reine Henriette Claire Céleste, dite demoiselle de la Conninais, née au château de la Conninais le , baptisée le 1er mai à Taden, célibataire en 1771.
  • Jean-Marie.
  • Agnès Reine Louise, née à la Gaudière le jeudi , mariée le à François César Du Chastel de La Rouvrais, lequel fut veuf avec postérité.
  • Henriette Marie Bonne, née le samedi , célibataire.

Armoiries[modifier | modifier le code]

  • « Le château d'or, sommé de trois tours de même en champ de gueules ». Armoiries conservées par les cadets de cette maison, les seigneurs de la Rouaudais.
  • « De gueules au château d’or ; aliàs : sommé de trois billettes de même (Sceau 1353) ; aliàs : de neuf boulets de canon, six à fleur et trois enfoncés »[5].
  • « Fascé d’or et de gueules de six pièces », n'était à l'origine qu'une devise : « Prêts à faire face à tout venant », adopté par la branche aîné des Du Chastel.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Archives nationales de France :

  • 1769, Lettres patentes permettant à Du Chastel (Jean-Marie), aumônier de la feue rein, abbé commendataire de l'abbaye royale Notre-Dame de Rigny, ordre de Cîteaux d'emprunter à constitution de rentes jusqu'à concurrence de 44,000 Livres ;
  • , Dépôt d'une procuration instituant Jean-Marie Du Chastel, abbé commendataire de l'Abbaye de Rigny et aumônier ordinaire de la Dauphine, procureur de Louis Julien Jean Du Chastel, seigneur de la Rouaudais, de La Gaudière-Beaumont, chevalier de l'Ordre Royal et militaire de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de lyonnois infanterie[6].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant…, T.IV, chez la Veuve Duchesne, 2e édition, 1772, p. 239-240.
  • E. Jouffroy d'Eschavannes, Armorial Universel, Vol.I, Paris, L. Curmer éditeur, 1844, p. 123.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. de l'Estourbeillon, Les Familles Françaises à Jersey, Nantes, 1886, p. 305.
  2. Elle resta dans une remise du manoir de la Conninais et suivit la destinée de cette demeure qui fut vendue plusieurs fois avant de devenir la propriété de la Banque nationale pour le Commerce et l'Industrie. Désirant utiliser tous les locaux, elle fit don de cette vieille chaise de poste en ruine au musée de Dinan. Le musée ne disposant pas de place suffisante et ne pouvant faute de moyens restaurer le véhicule ruiné en fit don par l'entremise de M. Surel ingénieur des Arts et Métiers, avec l'accord de la municipalité au comte de Lorgeril à charge pour lui de la restaurer. Elle est conservée dans une remise du château de la Bourbansais à Pleugueneuc (cf. Guide du château et du Parc zoologique de la Bourbansais, Dinan, Imprimerie Peigné, 1969, p. 32 à 34).
  3. L'Estampille - L'Objet d'art, juin 2013, p. 52-57.
  4. Archives départementales des Côtes-d'Armor, Liasse 1 Q 259, Lettre adressée par le comte de Goyon représentant les héritiers Du Chastel, au Directeur de l'Enregistrement des Domaines le 30 juillet 1811. Cité dans L'Objet d'art de juin 2013, p. 56.
  5. Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, vol. 1, 1890, p. 189-317.
  6. Minutes et répertoires du notaire Jean-Louis Bro, 6 juillet 1766-18 avril 1804.