Jean-François Janinet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean-François Janinet
Naissance
Décès
Période d'activité
Nationalité
Activités
Maître
Lieu de travail
Influencé par

Jean-François Janinet ou François Janinet, né en 1752 à Paris où il est mort le , est un graveur et aérostier français.

Actif vers la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution française, qui eut une approche novatrice de la gravure en couleurs.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Le père de Jean-François Janinet était un graveur en pierres fines établi rue Saint-Germain à Paris, et il enseigna probablement à son fils les rudiments du dessin. Le jeune homme fut ensuite élève de Jean-Jacques Bachelier avant d’entrer à l’Académie royale en pour étudier la peinture. Dès 1771, Janinet avait pu fréquenter l’atelier de Louis Bonnet, dont il poussa plus loin les techniques, pour obtenir un effet semblable à l’aquarelle ou au lavis.

Carrière sous l’Ancien Régime[modifier | modifier le code]

À gauche : aérostat créé par Jean-François Janinet et Léon Miolan en 1784. Gravure de Jean-François Janinet.
À droite : gravure anonyme satirique décrivant l'échec de la tentative d'ascension du à Paris au jardin du Luxembourg.

Les premières gravures de Janinet datent de 1774. Il grave alors d’après les peintres à la mode tels qu'Hubert Robert, Jean Honoré Fragonard ou Jean-Baptiste Greuze. Il se révèle dès cette époque excellent portraitiste, comme en témoigne son portrait de Mlle Bertin, modiste de la reine. Janinet se fait remarquer par les frères Campion et participe à un projet collectif illustrant les monuments de Paris.

Sa carrière artistique ne l’empêche pas de s’intéresser aux sciences, et notamment à l’aérostatique, à laquelle il renonce après l'échec d'une tentative d'ascension le au jardin du Luxembourg avec l'abbé Miolan dans un ballon de leur fabrication, ballon qu’il se proposait de diriger à l’aide d’une sorte de gouvernail en forme de queue de poisson[1].

Marié à Marie-Madeleine-Françoise Poumentin, dont il a une fille, Janinet poursuit sa carrière de graveur. Sa technique lui permet notamment de donner des versions très fidèles des gouaches du peintre Nicolas Lavreince, petites scènes de genre typique de l’esprit léger du XVIIIe siècle. Il est également chargé des illustrations de l’hebdomadaire Costumes et annales des grands Théâtres de Paris.

Sous la Révolution[modifier | modifier le code]

La Révolution n’affecte pas le succès de Jean-François Janinet qui s’adapte à de nouvelles sources d’inspiration. Il donne des gravures d’actualité, comme Le Départ des Dames de la Halle et des Femmes de Paris pour Versailles, , Les Femmes de Versailles siégeant à l’Assemblée nationale au milieu des députés, le ou encore une Vue du Champ de Mars au moment de la prestation du serment civique[2]. De au printemps de l’année suivante, il produit et met en vente un ensemble de 52 gravures sur les événements politiques de la Révolution, qu’il accompagne de description des faits ; ces gravures existent en noir et blanc et en couleur[3]. Il va ensuite travailler assidûment à des gravures d’après Jean-Guillaume Moitte, inspiré par les souvenirs de la République romaine. On lui doit ainsi des œuvres historiques telles que La Mort de Lucrèce, présentée au Salon de 1793, ou allégoriques comme ces deux aquatintes de 1792, L’Égalité et La Liberté[4].

Ses élèves Charles-Melchior Descourtis, Leveillé et Antoine Carrée, ont repris ses techniques innovantes de gravure en couleurs.

Œuvres[modifier | modifier le code]

De nombreuses estampes de Jean-François Janinet sont conservées à Vizille au musée de la Révolution française.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gaston Tissandier, La Navigation aérienne : L’aviation et la direction des aérostats dans les temps anciens et modernes, Paris, Hachette, coll. « Bibliothèque des Merveilles », , in-8° Ouvrage illustré de 99 vignettes (OCLC 504151892).
  2. Salon de 1791.
  3. Philippe de Carbonnières, Les Gravures historiques de Janinet : collections du musée Carnavalet, Paris, Paris Musées, , 205 p., 26 cm (ISBN 978-2-7596-0171-4, lire en ligne), p. 18-19.
  4. La Liberté est assise sur un trône et tient dans ses mains un bonnet phrygien et une massue avec laquelle elle écrase le despotisme.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :