Jean Durozier

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Jean Durozier
Description de l'image Defaut.svg.

Naissance
Castillon-la-Bataille
Décès
Montauban
Activité principale Directeur de théâtre, metteur en scène, comédien
Lieux d'activité Midi-Pyrénées

Scènes principales

Théâtre populaire d'Occitanie (TPO), Auch
Comédie de la Mandoune, Montauban

Jean Durozier est un directeur de théâtre, metteur en scène et comédien français né le à Castillon-la-Bataille (Gironde) et mort le à Montauban, acteur de la décentralisation théâtrale en Midi-Pyrénées[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfant de la balle, Jean Durozier naît dans une famille de comédiens itinérants. Les Pacot, les Falk, les Durozier font tourner depuis le XIXe siècle leur théâtre ambulant dans tout le pays pendant cinq générations[2],[3]. L'arrière grand-père est chef d'orchestre au Théâtre de Bayonne. Pendant la période parisienne, sa grand-mère crée le rôle de Tortillard dans Les Mystères de Paris au Théâtre de l'Ambigu-Comique et son grand-père joue la pantomime sur les places publiques. Formé au Conservatoire de Bordeaux il retrouve le théâtre ambulant de son grand-père pendant les vacances lors desquelles il joue le mélodrame (Le Bossu, Les Deux Orphelines…). Il rejoint rapidement Jean Vilar puis Jean-Louis Barrault à Paris[4].

En 1966 il crée à Auch le Théâtre populaire occitan (TPO)[5], compagnie théâtrale associée à un cours d'art dramatique. Il présente les auteurs du répertoire classique et moderne (Aristophane, Shakespeare, Molière, Racine, Corneille, Anouilh, Camus, Sartre, Eugène Ionesco, Bertolt Brecht...) ou les œuvres moins connues du théâtre contemporain (La Corrida de Paul Larreya, Les Gens de la Belle d'Yves Heurté, Le Cycle du crabe de Gabriel Cousin[6]...) au Théâtre municipal d'Auch, en tournée dans les petites villes, en milieu rural, dans les écoles et dans les festivals. Attaché à la diffusion la plus large du théâtre, il assure, au travers d'animations avec les comédiens de sa troupe, la formation des jeunes spectateurs en collaboration avec les enseignants des établissements scolaires de l'Académie de Toulouse. Il organise un festival annuel de théâtre sur le parvis de la cathédrale d'Auch où il monte des adaptations de grandes œuvres littéraires comme Les Trois Mousquetaires avec Michel Le Royer, Le Bossu avec Daniel Gélin, Notre Dame de Paris avec Robert Etcheverry puis à la Maison de Gascogne (L'Alouette, Caligula...) où il invite des compagnies de la région comme le Théâtre de feu (Mont-de-Marsan) de Jean-Manuel Florensa. Il anime avec le TPO le festival de théâtre de Lacapelle-Marival (Les Oiseaux d'Aristophane...). En 1973, il crée à Montignac en Périgord une adaptation de Jacquou le Croquant sous la forme d'un feuilleton théâtral de plusieurs jours associant les villageois aux comédiens de la compagnie[7].

En 1979, Jean Durozier s'installe avec le TPO à Montauban où la compagnie adopte le nom de Comédie de la Mandoune et prend possession en 1997 d'une salle en périphérie à laquelle est donnée son nom : Le Local - Espace Jean Durozier et où son action se poursuit. Cette action est reconnue par le Ministère des Affaires culturelles qui alloue en 1983 au Théâtre populaire d'Occitanie de Jean Durozier une subvention de 130 000 francs au titre de la décentralisation dramatique[8]. En 1989 il s'installe à Montricoux où il anime avec la Comédie de la Mandoune dès la saison suivante le festival annuel Les Fantaisies du château[9]. À quatre-vingt-trois ans, il remonte sur les planches pour jouer lui-même Les Chaises de Ionesco[10]. En juillet 2011 le Local ferme les portes derrière lesquelles Jean Durozier, découvreur de talents, a créé durant quinze ans les œuvres de jeunes auteurs comme Jean-Pierre Pelaez[11],[12]. À sa mort, le dramaturge et metteur en scène François-Henri Soulié le décrit en ces termes :

« Des dizaines de rôles que Jean Durozier habita sur les planches surgit, faute de pouvoir les évoquer tous, un Arnolphe dans L'École des femmes pétri d'une bouleversante humanité. Il y portait la passion amoureuse déçue au plus haut degré de son intensité dramatique. D'un acte à l'autre, tout l'éventail des sentiments se déployait en lui tandis qu'il offrait au public subjugué les nuances changeantes de l'âme humaine[13]. »

Ses enfants Jacques Durozier, Jocelyne Durozier, Joël Durozier, Jean Dominique et Nicolas Durozier sont également comédiens, metteurs en scène ou techniciens du spectacle et nombre de ses élèves ou anciens comédiens comme Paul Chariéras[14], Dhelia Breda-Rudnik, Mathieu Buscatto[15] ou François-Henri Soulié[16], mènent également une carrière théâtrale ou cinématographique.

En 2017, Vladimir Kozlov, régisseur du TPO, a réalisé un documentaire intitulé Ne laisse jamais la baraque ! sur Jean Durozier et son théâtre pour France 3 Occitanie[17].

Carrière[modifier | modifier le code]

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Auch/Montauban. Jean Durozier est décédé », La Dépêche du Midi, 28 novembre 2011, sur le site ladepeche.fr
  2. « Ballade pour le théâtre ambulant », Jean-Pierre Thibaudat, Libération, , sur le site liberation.fr
  3. Maurice Durozier, autre membre de cette nombreuse famille en raconte l'histoire dans son spectacle Brûleur de planches : « Scènes de famille », Claire Moreau-Shirbon, La Vie, 9 mai 1996, sur le site lavie.fr
  4. Radioscopie de Jean Durozier par Jacques Chancel, 21 octobre 1977, document audio de l'Institut national de l'audiovisuel, sur le site ina.fr
  5. Plus tard rebaptisé Théâtre populaire d'Occitanie afin d'éviter toute confusion, le répertoire présenté n'étant pas en langue occitane.
  6. Le Cycle du Crabe, Gabriel Cousin, Répertoire des auteurs de théâtre, Centre national des écritures du spectacle, sur le site repertoire.chartreuse.org
  7. Historique du Local - Espace Jean Durozier sur le site lelocal-theatre.com
  8. Question écrite du 19 septembre 1983 - Journal officiel des débats parlementaire - p. 5206 sur le site archives.assemblee-nationale.fr
  9. « Montricoux. Le château Marcel-Lenoir accueille les artistes de la Comédie de La Mandoune », La Dépêche du Midi, 6 août 2010, sur le site ladepeche.fr
  10. « Jean Durozier remonte sur les planches », La Dépêche du Midi, , sur le site ladepeche.fr
  11. Les Rats, Jean-Pierre Pelaez, Répertoire des auteurs de théâtre, Centre national des écritures du spectacle, sur le site repertoire.chartreuse.org
  12. « Montauban. La famille Durozier ferme "son" Local mais continue l'aventure du spectacle », La Dépêche du Midi, 19 juillet 2011, sur le site ladepeche.fr
  13. « Montauban. Jean Durozier : "le rideau est tombé" », François-Henri Soulié, La Dépêche du Midi, 28 novembre 2011, sur le site ladepeche.fr
  14. Interview de Paul Chariéras sur le site ac-nice.fr
  15. Notice de Mathieu Buscatto sur le site rsdoublage.com
  16. « Le metteur en scène Montalbanais François Henri-Soulié présentera Sa «controverse». », La Dépêche du Midi, 13 octobre 2010, sur le site ladepeche.fr
  17. Vladimir Kozlov, « Ne laisse jamais la baraque », sur film-documentaire.fr

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]