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Jacky au royaume des filles

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Jacky au royaume des filles

Réalisation Riad Sattouf
Scénario Riad Sattouf
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films des Tournelles
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie
Durée 90 minutes
Sortie 2014

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Jacky au royaume des filles est une comédie française écrite et réalisée par Riad Sattouf, sortie en 2014.

Synopsis

Dans la République démocratique et populaire de Bubunne, les femmes commandent et les hommes restent au foyer. Jacky a vingt ans, vit dans un village isolé et aime en secret la Colonelle, fille de la dictatrice. Quand la Générale annonce la tenue de la « Grande Bubunerie » (cérémonie pendant laquelle la Colonelle devra se choisir un mari, qui deviendra « Grand Couillon »), c'est l'effervescence chez tous les jeunes hommes nubiles du pays.

Fiche technique

Distribution

Production

Développement

Auditions

Vincent Lacoste, Noémie Lvovsky, Anthony Sonigo, Emmanuelle Devos et Valeria Golino retrouvent le réalisateur Riad Sattouf, après avoir tourné dans Les Beaux Gosses, sorti en 2009.

Tournage

Le tournage a eu lieu en Lituanie et en Géorgie ainsi que dans les studios français de Bry-sur-Marne[2]. Le palais du Parlement de Bucarest, ainsi que la Piața Constituției et le Bulevardul Unirii apparaissent lors des allocutions publiques de la Générale et de la Colonelle .

Réception

Accueil critique

L'accueil critique du film a été relativement bienveillant mais non sans réserve, les critiques saluant généralement la distribution, l'humour dépaysant et l'originalité de la démarche et du scénario, mais considérant parfois que le film ne tenait pas toute la course.

  • Pour 20 Minutes, Caroline Vié s'enthousiasme de trouver « Charlotte Gainsbourg épatante en colonelle, Anémone en dictatrice et Didier Bourdon en bonniche sont entrés dans son délire avec gourmandise. […] Si son film se révèle un brin bordélique, il séduit cependant par son originalité et son humour potache[3]. ».
  • Pour Le Nouvel Observateur, Fabrice Pliskin apprécie le fait que « Par la violence mate de ses bastonnades, souvenir autobiographique des châtiments corporels des écoles syriennes [...], par son inquiétante étrangeté, Jacky excède la simple pochade à la Groland[4]. ».
  • Pour Libération, Eric Loret relate « Faille et détournement sont les deux mamelles du rire de ce second film de Riad Sattouf, après les Beaux Gosses, alors que le simple renversement des rôles (on connaît le pitch : dans une dictature imaginaire, filmée en Géorgie, les mecs sont voilés et les femmes militaires) eût été lassant, voire lourd. Là, au contraire, c’est « Ubu et la théorie du genre », tout le monde passe à la trappe, [...] la perversité polymorphe de Sattouf nous fait le retrouver partout où on ne l’attend pas, moyennant plusieurs saltos arrière de l’intrigue[5]. ».
  • Pour Les Inrockuptibles, Jacky Goldberg félicite « Si Jacky au royaume des filles (beau titre) n’accomplit pas toutes ses potentialités, notamment comiques, et semble parfois s’aventurer sur les rives de la “zèderie” heureuse – quoiqu’un dialogue, très drôle, sur la culture du navet laisserait penser que son auteur n’est pas dupe –, il finit par emporter l’adhésion[6]. ».
  • Télérama, fidèle à son habitude, a livré deux critiques opposées. Aurélien Ferenczi trouve que « Jacky au royaume des filles n'a guère d'équivalent dans le cinéma français actuel », faisant l'éloge de la « présentation hilarante du mode des vies des masses opprimées, péripéties goûteuses dans lesquelles est entraîné notre héros froussard. C'est une pépite d'art brut (comprenez que la mise en scène va au plus simple, sans effets de style), irrésistible et excellemment jouée par une distribution hétérogène et inattendue, rassemblant entre autres Didier Bourdon, Anémone, Noémie Lvovsky ou encore Michel Hazanavicius (oui, le réalisateur de The Artist) », et déclare s'être délecté du fait que « Le film s'empare de situations contemporaines — principalement la résistance à la privation de liberté — et les passe dans une moulinette d'une grande puissance burlesque. Ce n'est pas la manière la plus sotte de parler du monde d'aujourd'hui[7]. ».
    À l'inverse, pour Frédéric Strauss « C'est vrai que tout séduit : la distribution, l'imaginaire, les décors. Tout séduit comme dans une bande-annonce. Anémone en générale « Pinochette », c'est drôle d'emblée. Mais ensuite ? Rien ou presque, aucune scène qui vienne vraiment alimenter la fantaisie du personnage. Pareil pour Valérie Bonneton en femme violeuse : d'entrée de jeu, ça fait mouche. Mais ce n'est qu'une bouffée d'inspiration, aussi vite envolée. Tout est à l'avenant dans cette comédie qui, tout à la fois, multiplie les bonnes idées et cultive l'inconsistance. Comme si Riad Sattouf, s'embarquant dans une fable susceptible de prendre du sens (politique, religieux), voulait nous prouver qu'il n'en reste pas moins un jeune cinéaste déconneur, mal élevé, indomptable. Jacky au royaume des filles est la copie brouillonne d'un élève doué, qui préfère passer pour un cancre que de devenir le premier de la classe. Ce qui est plutôt sympathique[8]. ».
  • Pour Le Monde, Isabelle Regnier trouve que « Le film déploie un burlesque noir audacieux, à défaut d'être toujours drôle. Le résultat, inégal, traduit l'attitude de Riad Sattouf vis-à-vis de son film. Une claque salutaire à la frilosité ambiante[9]. ».
  • Pour Cahiers du cinéma, Joachim Lepastier nuance « L’attente était forte, et le résultat sans être déshonorant a du mal à soulever l’enthousiasme. […] le film se retrouve ainsi dans un étrange entre-deux, à peine plus poussé que le sketch surproduit, encore trop loin du conte voltairien[10]. ».
  • Dans Le Point, François-Guillaume Lorrain trouve que « Le scénario est original, amusant. La réalisation, un peu moins. Est-ce le trop grand écart entre l'ambition du sujet et la trivialité du ton ? On touche là peut-être aux limites du genre[11]. ».
  • Pour L'Humanité, Vincent Ostria est sans appel : « Ça amuse cinq minutes parce que la dictatrice est incarnée par Anémone et sa fille par Charlotte Gainsbourg, mais c’est laborieux à la longue. Brillant auteur de BD, Riad Sattouf confirme qu’il n’a pas l’étoffe d’un metteur en scène[12]. ».
  • Pour Positif, Yann Tobin déplore que « L'exercice devient vite laborieux, s'arrêtant à la frontière du franc délire pour cause de platitude visuelle et de redondance d'effets comiques[13]. ».

Notes et références

  1. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database.
  2. « Lieux de tournage » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database.
  3. Caroline Vié, « « Jacky au royaume des filles », le retour de Riad Sattouf », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  4. Fabrice Pliskin, « Dossier critique sur le site [[Allociné]] », sur Allociné (consulté le ).
  5. Eric Loret, « Riad Sattouf : «j’ai dit à Vincent qu’il était nul, et là, il a pleuré» », sur Libération, (consulté le ).
  6. Jacky Goldberg, « Jacky au royaume des filles : Riad Sattouf démonte les rouages de la domination », sur Les Inrockuptibles (consulté le ).
  7. Aurélien Ferenczi, « Jacky au royaume des filles », sur Télérama, (consulté le ).
  8. Frédéric Strauss, « Jacky au royaume des filles », sur Télérama, (consulté le ).
  9. Isabelle Regnier, « « Jacky au royaume des filles » : un jeu burlesque de permutation des genres », sur Le Monde, (consulté le ).
  10. Joachim Lepastier, « Dossier critique sur le site [[Allociné]] », sur Allociné (consulté le ).
  11. François-Guillaume Lorrain, « "Jacky au royaume des filles" : Riad Sattouf met le monde à l'envers », sur Le Point, (consulté le ).
  12. Vincent Ostria, « Jacky au royaume des filles », sur L'Humanité (consulté le ).
  13. Yann Tobin, « Dossier critique sur le site [[Allociné]] », sur Allociné (consulté le ).

Article connexe

Liens externes