Isaac Holden

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Isaac Holden
Sir Isaac Holden vers la fin de sa vie.
Fonctions
Membre du 25e Parlement du Royaume-Uni
25e Parlement du Royaume-Uni (d)
Keighley
-
Membre du 24e Parlement du Royaume-Uni
24e Parlement du Royaume-Uni (d)
Keighley
-
Membre du 23e Parlement du Royaume-Uni
23e Parlement du Royaume-Uni (d)
Keighley
-
Membre du 22e Parlement du Royaume-Uni
22e Parlement du Royaume-Uni (d)
Northern West Riding of Yorkshire (en)
-
Membre du 19e Parlement du Royaume-Uni
19e Parlement du Royaume-Uni (d)
Knaresborough (d)
-
Titre de noblesse
Baronnet
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Undercliffe Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
autodidacte
Activités
Père
Isaac Holden (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Mary Forest (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
1832 Marion Love (1811-1847),
1850 Sarah Sugden (1804-1890)
Enfants
Angus Holden (en)
Edward Holden (d)
Mary Holden (d)
Margaret Holden (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Archives conservées par
Bibliothèque de l'université de Leeds (d) (BUS/Holden)Voir et modifier les données sur Wikidata
Titre honorifique
Sir

Sir Isaac Holden (), est un inventeur et fabricant, connu à la fois pour ses travaux sur le peignage de la laine et sur les allumettes.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Il est né dans le village de Hurlet près de Glasgow, et dès l'âge de dix ans a travaillé dans une filature de coton. Il est devenu en grande partie autodidacte, bien qu'il ait brièvement étudié dans une école de grammaire. Après un apprentissage réussi, il est devenu professeur dans les écoles locales, et en 1829 obtient un poste à l'Académie du château de Reading, Berkshire. C'est là qu'il a développé l'allumette "Lucifer", mais n'a pas breveté l'invention, qui a été apparemment déposée par le père d'un de ses élèves. L'année suivante, il retourna en Écosse, et après une brève période dans l'enseignement est devenu un comptable dans une usine de laine peignée à Cullingworth en Angleterre.

Industrie de la laine[modifier | modifier le code]

Se tournant vers le côté technique, il a développé, à Bradford, en 1846, un cardeur de laine et un dispositif pour la fabrication de fils de Genappe, qu'il a fait breveter, en 1847, avec Samuel Lister (plus tard Lord Masham). Lister était l’inventeur d’un procédé mécanique qui fit la fortune des Holden, en même temps que des industriels et commerçants du textile.

Machine à peigner la laine.

En 1848, en France, Holden crée une usine, avec Lister, dénommée, Lister & Holden, à Saint-Denis route de Gonesse[note 1] et qu'il exploitera pendant treize ans. Une usine Holden est construite à Croix dans l'arrondissement de Lille, en 1852 et une autre à Reims[1] en 1853[2]. Ces trois sites couvrent plus de vingt-trois hectares au sol, et offrent un emploi à 4 000 personnes. L'entreprise a un total de 500 cardeuses et 370 machines de peignage, accomplissant autant de travail que 25 000 travailleurs avant l'introduction des machines.

Peigneuse de Holden, construite en 1914.

Les peigneuses de Heilmann et de Holden permettent enfin de travailler en masse, de préparer plus vite au fil, les fibres longues et courtes, jusqu’alors cardées, qui arrivent en grande quantité d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud et d’Argentine.

En 1858, le traité qui existait entre Lister et Holden se trouvant expiré, Isaac Holden associa à ses travaux Angus et Edward Holden, ses fils, et ses deux neveux, Jonathan Holden et Isaac Crothers[3]. Lister ayant pris sa retraite de l'entreprise, la société est devenue la société Isaac Holden & Sons.

L'entreprise Isaac Holden & Sons est devenue la plus grande affaire de laine peignée dans le monde.

Les travaux à Saint-Denis ont été abandonnés en 1860, étant trop éloignés des autres métiers avec lesquelles le peignage était lié. À cette époque, Holden a aussi pensé qu'il est nécessaire de remodeler l'ensemble de leurs machines pour laver, carder et aussi pour parfaire le peigne nacteur[note 2], dont il prévu une nouvelle vie. Pour ce faire, il a acheté un petit moulin à Bradford, et l'a adapté comme atelier mécanique pour faire des expérimentations. Cet atelier de production a été fermé en 1864, peu après l'ouverture de Alston Works, leur peignage de Bradford.

La société Isaac Holden et fils participe à l'Exposition universelle de 1878 et à l'Exposition universelle de Paris de 1889.

Le peignage Holden de Croix adhère au cartel des peigneurs de laine, en sort en septembre 1890 et y rentre de nouveau en avril 1902. En 1908 le cartel obtient des peigneurs, Jonathan HoldenReims) et Isaac Holden & fils à Reims, l’engagement de ne pas monter d’unités nouvelles pendant cinq ans. Ces engagements sont reconduits en 1913. Les Holden seront éliminés du cartel en 1938 (éviction des étrangers au territoire)[4].

Reims - l'usine des Anglais, boulevard Saint-Marceaux.

Le peignage de Reims, détruit durant la Grande Guerre, ne fut pas reconstruit. Les familles étrangères n’eurent pas droit aux dommages de guerre.

Mécénat[modifier | modifier le code]

Holden a pris avec lui en France, en 1849, quelques jeunes ouvriers anglais, et depuis ce temps, il a toujours eu une certaine proportion de ses compatriotes employés dans les usines françaises, à Croix (Nord) comme à Reims, avait entraîné une forte augmentation de la présence anglaise et partant, du culte protestant. Isaac Holden finança en premier lieu le temple de Croix, aujourd’hui disparu, de même que celui de Reims en 1867.

Isaac Holden et son neveu Isaac Crothers-Holden sont « membres protecteurs » de l'association des ingénieurs de l'Institut industriel du Nord (École centrale de Lille).

Holden fonda en 1880[5], avec quelques Anglais vivant à Reims, le Bicycle club rémois qui est l'un des plus vieux clubs de France[6].

Le Stade Roubaisien, fondé en 1886, est né d’une association de jeunes sportifs de l’Amicale Club de Roubaix et d’un groupe d’ouvriers anglais travaillant au Peignage Holden de Croix [7].

Alston Works AFC fut fondé en 1901 par les ouvriers d'Alston Works, en Angleterre, ils étaient connus comme "The Dentals", sans doute en référence à leur outil de travail : le peigne.

Mandats politique[modifier | modifier le code]

Holden a également servi en tant que membre libéral du Parlement pour Knaresborough de 1865 à 1868, pour la circonscription du Nord-Ouest du Yorkshire de 1882 à 1885 et pour Keighley 1885 à 1895.

Il a été créé baronnet en 1893, et est décédé à Oakworth House, près de Keighley, le . Son fils et héritier, Sir Angus Holden, a été créé en 1908 pair avec le titre de baron de Holden Alston.

Domaine[modifier | modifier le code]

Holden possédait la propriété d'Oakworth House, près de Keighley dans le Yorkshire. En 1893, à l'âge de 86 ans, il a été créé baronnet d'Oakworth House dans le comté de York. Holden est mort en août 1897, âgé de 90 ans, et a été remplacé dans le titre de baronnet par son fils aîné Angus Holden. Sa fille Margaret avait épousé Alfred Illingworth qui lui succéda comme député de Knaresborough. En 1908, son fils a été élevé à la pairie en tant que baron Holden.

Les anciens terrains d'Oakworth House ont été donnés comme parc public à la population d'Oakworth par la famille de Sir Isaac Holden en 1927. C'est ce qu'on appelle Holden Park

Famille[modifier | modifier le code]

Isaac Holden a été marié avec Marion Love (1811-1847) en 1832 dont il eut quatre enfants (Angus, Edward, Mary et Margaret). En 1850, Isaac Holden se marie avec Sarah Sugden (1804-1890). Ses neveux Jonathan Holden (1828-1906) et Isaac Holden Crothers (1830-1908) ont participé avec Angus Holden à la gestion des usines françaises des Holden. Jonathan dirige l'usine de Reims et Isaac Crothers, celle de Croix.

Photographies[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La cheminée fut la plus haute d'Europe avec 105 m, dite aussi le Ballot des Anglais.
  2. Nacteur : qualifiait un des peignes de la peigneuse des filatures de laine.

Références[modifier | modifier le code]

  1. L'Industriel républicain de la Champagne du 18 décembre 1851
  2. Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France
  3. Turgan, Les grandes usines de France:tableau de l'industrie française au XIXe siècle, Volume 8, Livres 141 à 160, Michel-Lévy frères, Paris
  4. Jean-Luc Mastin, Les groupes textiles du Nord face au marché (XIXe siècle) : un improbable monopole collectif ? L’exemple du cartel des peigneurs de laine, 1881-1914
  5. Archives départementales de la Marne, 87 M 59, Statuts du Bicycle-club de Reims, septembre 1881
  6. Alex Poyer, Cyclistes en sociétés Naissance et développement du cyclisme associatif français (1867-1914) [1]
  7. Une histoire du football Roubaisien

Sources[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]