Irene Polo
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Domiciles |
Barcelone (- |
Activités |
Irene Polo Roig ( - ) est une journaliste, publiciste, agent littéraire pour le théâtre et traductrice espagnole. Elle a été l'une des premières femmes journalistes de la presse catalane. Irene Polo, active dans la défense des droits du travail, a participé à la création de l’Agrupació Professional de Periodistes (Association des journalistes professionnels). À cause de la guerre civile espagnole, elle a vécu les trois dernières années de sa vie en exil à Buenos Aires, où elle s'est suicidée à l'âge de 32 ans.
Biographie
[modifier | modifier le code]Irene Polo est née à Poble-sec, quartier de Barcelone, le . Son père, Antonio Polo, policier, est décédé jeune. Sa mère s'appelait Francisca Roig. Comme beaucoup d'autres femmes de l'époque, elle n'a pas pu faire d'études[1]. Elle a déménagé à Madrid en 1914.
Avant de faire carrière dans le journalisme, elle a travaillé comme responsable de la publicité pour la société de production cinématographique Gaumont[1]. Elle a commencé sa carrière de journaliste au magazine Mirador (es) en 1930 et a travaillé professionnellement à Barcelone jusqu'en 1936. Les articles publiés pendant ces années dans Imatges (ca), La Humanitat (es), La Rambla (ca), L'Opinió (ca), L'Instant (ca), La Publicitat et Última Hora (es)[a] sont des témoignages ironiques et brillants de la société et de la politique de l'époque. Elle a donné des articles sur la mode : l'apparition des pantalons pour femmes, celle du décolleté ; des rapports sur la vie sociale qui dénonçaient la mendicité à Barcelone, les mauvaises conditions de vie des travailleurs et des immigrants, et la vigilance politique, y compris celui dans lequel elle prétend être adepte de l'Action nationale jeunesse (es) ou des articles consacrés à la censure, alors qu'elle en était elle-même victime. En tant qu'envoyée spéciale, elle a rendu compte d'événements tels que le procès à Madrid du gouvernement catalan pour les événements d'octobre 1934 ou les grèves révolutionnaires dans les mines de Sallent et Súria. Elle a interviewé l'homme politique Santiago Casares Quiroga en Galice. Elle a combattu pour le droit du travail et a participé à la création de l'Agrupació Professional de Periodistes (Association des journalistes professionnels)[1],[3].
Elle a participé, mais moins fréquemment, à d'autres périodiques : Films Selectos, Gran Proyector[b], El Be Negre, Mundo Gráfico, La Veu de Catalunya, El Noticiero Universal, la Revista de Catalunya[5].
Irene Polo, journaliste, a défendu les progrès dans la société, comme dans les pages de La Rambla le , où elle publie une compilation d'entretiens avec des femmes marquantes de la société catalane (Aurora Bertrana, Carmen Cortés de Aguada, Mercè Plantada i Vicente (ca) et Margarita Xirgu) qui détaillent ce qu'elles espèrent en 1932, qui serait, selon Irene Polo, « une nouvelle ère pour notre féminisme »[6].
Elle est ouvertement homosexuelle et adepte du nudisme. Elle est membre du Cercle saphique de Madrid de Victorina Durán[7]. Elle fonde, en 1933, l'Agrupació Professional de Periodistes (Association professionnelle des journalistes)[8].
En 1936, Irene Polo se rend aux États-Unis en tant qu'agent de la compagnie théâtrale de Margarita Xirgu. Lorsque la compagnie a été dissoute en 1939, elle n'a pas pu retourner à Barcelone en raison de la guerre civile espagnole et a vécu en exil à Buenos Aires avec sa mère et ses sœurs, qui ont pu fuir la guerre[9]. Là, elle a travaillé comme traductrice en français et en anglais pour les éditeurs Losada (es) et Sopena. En , elle accepte le poste de directeur de la publicité pour Xavier Serra, propriétaire des parfumeries Dana à Barcelone[10].
Elle tombe dans une profonde dépression. Dans une correspondance avec le peintre Miquel Villà (es), elle avoue souffrir de dépression nerveuse : « J'ai une dépression nerveuse terrible et une angoisse, je ne sais pas si je pourrai résister au cas où cela devrait durer plus longtemps »[11]. Son amour pour Margarita Xirgu n'étant pas réciproque[3] et l'impossibilité de retourner dans son pays la poussent à se suicider à Buenos Aires, le , à l'âge de 32 ans[1]. Elle est enterrée au Cimetière de la Chacarita[6].
Commentaires
[modifier | modifier le code]- « Polo va revolucionar el periodisme dels anys 30 amb reportatges brillants i entrevistes inèdites, com quan va aconseguir la de Buster Keaton i el va fer riure. Una breu i intensa vida de pel·lícula, amb final tràgic inclòs. »[c],[12]
- « Irene Polo fue, sin duda, una de las representantes más potentes y brillantes de ese periodismo, protagonizado, en su gran – gran – mayoría, por hombres, como Víctor Alba, Carles Sentís, Sempronio, Tísner o Josep M. Planes. »[d],[6]
Publications
[modifier | modifier le code]- (pt) Irene Polo (édition de Glòria Santa Maria et Pilar Tur), La fascinació del periodisme. Cròniques (1930-1936), Barcelone, Quaderns Crema (es), (ISBN 84-7727-389-8, lire en ligne)
Traductions
[modifier | modifier le code]- Jules Sandeau, El dia sense demà, traduction de Le jour sans lendemain, Barcelona, Quaderns Literaris, 96, 1936
- Émile Zola, Miserias humanas, traduction de Pot-Bouille, Sopena Argentina, 1952
- Romain Rolland, Vida de Beethoven, Librería Hachette, 1945
- Octave Aubry, Vida Privada de Napoleon, Losada, 1939
- André Maurois, Ariel o la vida de Shelley, Losada, 1939
- Jane Austen, Orgullo y prejuicio, Juventud Argentina, 1941
- Guy de Pourtalès, Wagner: historia de un artista, Losada, 1941
- Jules Romains, El 6 de octubre ; El crimen de Quinette [Los hombres de buena voluntad], Losada, 1941
Articles
[modifier | modifier le code]- « Barcelona-Sitges-Barcelona, amb Buster Keaton, Lluís Alonso i Norma i Natàlia Talmadge », Imatges,
- « “Any nou, vida nova”. Ara va de debò. Com veuen algunes dones catalanes l’any 1932 el primer que estrena la República i que inicia una era nova per al nostre Feminisme », La Rambla,
- « Feminisme. Clara Campoamor i el vot de les dones », La Humanitat,
- « Jornades tràgiques. Sallent, el cau de l’angúnia », La Rambla,
- « Dret de defensa. El primer moviment d’Aliança Obrera », La Rambla,
- « Les modistes que aquesta nit no aniran a ballar », Última Hora,
- « La Xirgu parla de Valle-Inclán a Última Hora », Última Hora,
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (ca) Mar Casas Honrado, Irene Polo: Bocetos de la vida y la obra de una periodista meteórica, Memoria Académica,
- (ca) Albert Guasch Rafael, Virginia Luzón, Alan Ruiz Terol, Irene Polo i la història de la Catalunya de la Segona República, Universitat autónoma de Barcelona, (lire en ligne)
- Josep Maria Casasús i Guri (ca), Periodisme que ha fet història, Barcelona, Diputació de Barcelona, 1991
- Elvira Altés (es), Les periodistes en el temps de la República, Diputació de Barcelona, 2007
- (ca) Carme Serrallonga (es) et Maria Llonc (18 dones invisibles de la nostra història), « Més històries de dones », ara.cat, ? (lire en ligne, consulté le )
- (ca) Víctor Alba, Andreu Nin, Editorial Pòrtic,
- Montserrat Bacardí (ca), Pilar Godayol, « Catalan, women, translators, and theorists », Journal of Iberian and Latin American Studies, 22:3, 2014, p. 215-227.
- (ca) Jordi Rovira, « Pionera, brillant, oblidada », Col·legi de Periodistes de Catalunya, (lire en ligne, consulté le )
- (ca) Report, « Pioneres, periodistes », Report.cat. Setmanari d'anàlisi de periodisme i comunicació, (lire en ligne, consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Irene Polo » (voir la liste des auteurs).
Notes
[modifier | modifier le code]- D'après Víctor Alba, Irene Polo fut rédactrice en chef de Última Hora[2]
- « La Superviviente de un Drama. Una entrevista con Teresita Guitard, la que fue secuestrada por Enriqueta Martí »[4]
- « Irene Polo a révolutionné le journalisme dans les années 1930 avec des reportages brillants et des interviews inédites, comme lorsqu'elle a contacté Buster Keaton et l'a fait rire. Une vie brève et intense, comme on en voit au cinéma et avec une fin tragique. »
- « Irene Polo a été, sans aucun doute, l'un des représentants les plus importants et brillants de ce journalisme, avec des hommes (en grande - grande - majorité) tels que Víctor Alba, Carles Sentís, Sempronio (es), Tísner (es) ou Josep Maria Planes (es). »
Références
[modifier | modifier le code]- (ca) « Irene Polo (1909 - 1942) - Narrativa i pedagogia », sur Internet Archive WayBack Machine, BIOGRAFIES DE DONES CATALANES, (version du sur Internet Archive)
- Alba, p. 24.
- (ca) Diari de Girona, « La Xirgu i la dissortada Irene Polo - Opinió - Diari de Girona », www.diaridegirona.cat, (lire en ligne, consulté le )
- Gran Proyector, novembre 1930 [lire en ligne]
- Mar Casas, « Ara més que mai, Irene Polo », D’estil, 2017 [lire en ligne]
- Casas.
- (es) « EL DIA QUE SUPE QUE ERA FEMINISTA », sur eldiaquesupequeerafeminista.blogspot.com (consulté le )
- Report.
- (es) Jesús Mª Monge, « Irene Polo, La fascinació del periodisme. Cròniques(1930-1939). Reseña de Josefa Bauló », sur www.elpasajero.com, Barcelona, Quaderns Crema, (consulté le )
- Elvira Altés Rufias, Diccionari biogràfic de dones [lire en ligne]
- Rovira.
- Serrallonga.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Irene Polo i Margarida Xirgu, recordades, blog d'Emili Casademont i Comas
- une photographie de Irene Polo et Buster Keaton à Sitges
- Escriptores Republicanes, Gènere i Modernitat a la Catalunya Contemporània, 2007 liste des articles publiés par Irene Polo
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Journaliste espagnole
- Journaliste espagnol du XXe siècle
- Exilé du franquisme en Argentine
- Journaliste suicidé
- Suicide en Argentine
- Traducteur espagnol
- Traducteur depuis le français vers le catalan
- Traducteur depuis le français vers l'espagnol
- Traducteur d'œuvres littéraires d'Émile Zola
- Naissance en novembre 1909
- Décès en avril 1942
- Décès à 32 ans
- Naissance à Barcelone
- Décès à Buenos Aires
- Antifranquiste espagnol
- Féministe catalane
- Personnalité liée à Barcelone
- Membre du Cercle saphique de Madrid