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Hôtel d'Angleterre (Blois)

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Grand Hôtel d'Angleterre
Présentation
Type
Période
Destruction
État de conservation
Détruit
Localisation
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Région
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Commune
Quartier
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Ayant existé du XVIIIe au XXe siècle, l'hôtel d'Angleterre était le premier hôtel au sens moderne[Note 1] de la ville de Blois, en France métropolitaine.

L'édifice a été détruit par les bombardements allemands sur Blois au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1940.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Grand Hôtel du bout du pont[modifier | modifier le code]

Selon les historiens locaux Bergevin et Dupré, l'hôtel a ouvert la même année qu'a été percée la rue du Pont[Note 2], au début du XVIIIe siècle[1].

Alors unique hôtel de la ville au milieu de petites auberges, l'hôtel d'Angleterre s'est rapidement construit une réputation d'« établissement de premier ordre »[2],[3] avec une clientèle distinguée[4]. Au XIXe siècle, des guides touristiques font l'éloge de sa cuisine et de ses vins proposés, de son service de location de voitures vers les châteaux de la région, en plus de sa localisation privilégiée en bord de Loire[2],[3].

Lors de la guerre franco-prussienne de 1870, l'hôtel accueille le un conseil de guerre pour l'armée de la Loire, alors dirigée par le général Louis d'Aurelle de Paladines[5].

En 1871, le comte de Chambord Henri d'Artois séjourne à l'hôtel, dans la nuit du 2 au . Il s'agit là de son premier voyage en France depuis 1830, et espère une éventuelle troisième restauration monarchique après la chute du Second Empire[6]. Le prétendant légitimiste au trône s'éteindra finalement avant la fin de la IIIe République.

Suite au percement de la rue du Prince Impérial[Note 3], l'hôtel est entièrement rénové dans les années 1880[3],[source insuffisante].

L'hôtel en temps de guerre[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre civile espagnole, en , des enfants madrilènes trouvent réfuge à Blois ; une partie d'entre eux se voit affecter un hébergement d'urgence au sein de l'hôtel d'Angleterre[7].

Trois ans plus tard, au début de la Seconde Guerre mondiale, en , l'armée décide de réquisitionner la cité scolaire Augustin-Thierry pour en faire un hôpital. L'hôtel d'Angleterre devient alors le lieu des classes pour les élèves de quatrième et de troisième[8].

Le , l'édifice est détruit lors des bombardements visant le pont et l'hôtel de ville, au début de l'invasion allemande lors de la Seconde Guerre mondiale[9]. Il ne fut pas intégré dans le plan de reconstruction du centre-ville, avec une place en demi-cercle comme actuelle tête de pont[Note 4] telle que dessinée par le maire Henri Drussy pendant l'Occupation[10].

Localisation[modifier | modifier le code]

Bien que le nom de l'hôtel rappelle la rue d'Angleterre, une des plus anciennes rues de Blois[1] située dans le Haut-Bourg, l'hôtel d'Angleterre se trouvait dans le quartier du Puits-Châtel, près du pont Jacques-Gabriel, à l'angle de l'actuelle rue Denis-Papin et du quai du Maréchal de Lattre de Tassigny.

L'hôtel était voisin de l'ancien hôtel de ville de Blois, également détruit en 1940.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À la différence des différents hôtels particuliers de Blois.
  2. Actuelle rue Émile-Laurens.
  3. Actuelle rue Denis-Papin.
  4. Actuelle place de la Résistance.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois (volume 1), Blois, Chez tous les libraires, , 679 p. (ISBN 978-1-160-10666-5, lire en ligne), Partie II, chap. IX (« Maisons anciennes »), pp. 568.
  2. a et b Livret-Chaix : guide officiel des voyageurs sur tous les chemins de fer de l'Europe et des principaux paquebots de la Méditerranée et de l'océan, Chaix, (lire en ligne), p. 35
  3. a b et c Paul Joanne, Bretagne, avec un appendice pour les îles anglaises de Jersey et de Guernesey, Hachette, (lire en ligne), p. 7
  4. Louis Belton, Les anciennes communautés d'arts et métiers à Blois, Marchand, (lire en ligne), p. 88–89
  5. Oliver Krafft, J'accuse Gambetta et les républicains, FeniXX (réédition numérique), (ISBN 978-2-402-05801-8, lire en ligne), chap. XXI (« Proclamation : À l'Armée, par Léon Gambetta »)
  6. Domaine national de Chambord, « Les Lys et la République : Henri, comte de Chambord (1820–1883) » Accès libre, sur Google Arts & Culture (consulté le )
  7. « 1936 : les premiers réfugiés espagnols arrivent », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne Accès libre)
  8. Jean-Yves Denis et al., Le Collège - Le Lycée Augustin-Thierry : grande et petite histoire, Blois, Association des anciens élèves du Collège et du Lycée Augustin-Thierry, , 110 p., p. 31–32
  9. Ville de Blois, « En vidéo : Blois pendant la Seconde Guerre mondiale » Accès libre, sur blois.fr,
  10. Archives départementales de Blois, « Les projets de reconstruction de Blois » Accès libre, sur archives.blois.fr (consulté en )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]