Gour de Tazenat

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Gour de Tazenat
Image illustrative de l’article Gour de Tazenat
Le gour de Tazenat en 2004.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Département Puy-de-Dôme
Géographie
Coordonnées 45° 58′ 48″ N, 2° 59′ 28″ E
Type Naturel
Origine Volcanique
Superficie 30 ha
Longueur 700 m[1]
Largeur 700 m[1]
Altitude 713 m
Profondeur 66 m[1]
Hydrographie
Alimentation Ruisseau, précipitations
Émissaire(s) Ruisseau
Îles
Nombre d’îles Aucune
Divers
Peuplement piscicole Perche, brochet, carpe, perche arc-en-ciel, gardon, truite
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Gour de Tazenat
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
(Voir situation sur carte : Puy-de-Dôme)
Gour de Tazenat

Le gour de Tazenat est un maar, un lac d’origine volcanique qui marque la limite nord de la chaîne des Puys. Il est situé dans la commune de Charbonnières-les-Vieilles (près de Manzat), dans le nord du département français du Puy-de-Dôme.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le Gour de Tazenat est nommé Gorg de Tasanat en langue occitane.

Le nom Tasanat vient de Tasgunnacon qui veut dire « tanière du blaireau » en gaulois[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

Le gour de Tazenat en automne vu du sentier de randonnée.

Situation[modifier | modifier le code]

Le gour de Tazenat se situe à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Riom à 5 km au nord-est de Manzat et à 2,5 km au sud de Charbonnières-les-Vieilles. Ce lac est interdit à la navigation.

Topographie[modifier | modifier le code]

Le lac a une profondeur de 66 mètres[1]. Ses berges, sauf au nord et au nord-est, sont boisées et en pente prononcée d'une hauteur de cinquante mètres environ.

Le gour, avec au sud, en arrière plan gauche la chaine des Puys, et le plateau des Combrailles à droite

Le cratère de ce volcan mesure 80 mètres de profondeur compte tenu des sédiments[1] et 700 mètres de diamètre en moyenne. Un sentier de 2,8 kilomètres, parfois plat, parfois assez escarpé, permet d'en faire le tour.

Géologie[modifier | modifier le code]

Le gour de Tazenat est un maar, un cratère d'origine volcanique formé par une explosion phréato-magmatique. Il s'est formé il y a 29 000 ans au minimum, une datation obtenue par carottage des sédiments[1].

Les berges du lac forment un croissant volcanique (au nord, est et sud) constitué de projections disposées en strates.

Dans les strates situées à la base, les projections volcaniques de type basaltique, rejetées sous forme de blocs, de bombes et de pouzzolanes, sont mélangées à des blocs de roches (granite, granulite, roches métamorphiques) arrachées au socle cristallin par la violence des explosions. Ces fragments de roches du socle peuvent représenter jusqu'à 60 % du contenu des strates de la base des dépôts[3]. Les bombes volcaniques présentent assez souvent une forme en chou-fleur, typique des éruptions phréato-magmatiques, due à des craquelures créées au contact de l'eau[3]. La mise en place de ces premières projections correspond au début de l'éruption, lorsque le magma qui remonte vers la surface entre en contact avec de l'eau continentale (nappe phréatique), ce qui provoque de fortes explosions à même de briser des fragments de socle cristallin, ainsi que l'apparition de bombes volcaniques en chou-fleur[3].

Par la suite, l'eau ayant été éliminée, l'activité devient plus magmatique que phréatique, et les dépôts de projections situés dans les strates les plus hautes contiennent beaucoup moins d'éléments du socle[3]. Après l'arrêt de l'activité éruptive, le gour s'est progressivement rempli d'eau grâce au ruisseau de Rochegude, qui coulait à proximité.

Faune et flore[modifier | modifier le code]

La faune aquatique se compose en majorité de perches et en partie de brochets, de carpes, de perches arc-en-ciel, de gardons, de truites, d'autres poissons à chair blanche, occasionnellement d'anguilles, d'écrevisses ainsi que de méduses d'eau douce (Craspedacusta sowerbyi)[réf. nécessaire] et d'ombles chevaliers.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Guy de Maupassant évoque le lac dans la nouvelle Mes vingt-cinq jours parue dans Contes divers en 1885 ainsi que dans Mont-Oriol en 1887[4].

Henri Pourrat, dans L'homme à la peau de loup (p. 16), indique un « singulier endroit, d'un chiffre lunaire ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Pierre Boivin et al., Volcanologie de la Chaîne des Puys, Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne, , 4e éd., p. 106-108.
  2. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise. Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, Éditions Errance, , 385 p., p. 292-293
  3. a b c et d Maurice Krafft et François-Dominique de Larouzière, Guide des volcans d'Europe et des Canaries : France, Islande, Italie, Grèce, Allemagne, Canaries, Paris, Delachaux et Niestlé, , 455 p. (ISBN 2-603-00813-7), p. 62,64
  4. Guy de Maupassant - numérisation Thierry Selva, Mes vingt-cinq-jours (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • [1] sur eauvergnat.fr