Frédéric Alfred d'Erlanger

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Frédéric d'Erlanger
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Frédéric d' ErlangerVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Ferd. RegnalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Père
Mère
Marguerite Mathilde Slidell d'Erlanger (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Raphael Slidell von Erlanger (d)
Émile Beaumont d'Erlanger (en)
Rodolphe d’ErlangerVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Oxford and Cambridge Musical Club (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Première pierre de Merebank House, entre Dorking et Horsham, datée du 10 juin 1932

Le baron Frédéric Alfred d'Erlanger (né le à Paris et mort le à Londres) est un compositeur, banquier et mécène franco-britannique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Frédéric d'Erlanger naît à Paris[1] le [2], au 25, rue d'Auteuil[3]. Il a trois frères[4]. Son père, le baron Émile d'Erlanger, Allemand naturalisé britannique, dirige une banque française, sa mère, Mathilde (née Slidell), est américaine.

Frédéric d'Erlanger commence ses études musicales à Paris avec Anselm Ehmant[2], son seul professeur. Il publie sa première œuvre, un recueil de chansons, à l'âge de 20 ans. Peu de temps après, en 1886, il s'installe à Londres avec son frère aîné, le baron Emile Beaumont d'Erlanger (en), pour travailler comme banquier[1]. Son frère et lui sont tous deux naturalisés britanniques[5].

Millionnaire[6], Frédéric d'Erlanger est décrit comme un « véritable homme de la Renaissance » ; il est un mécène des arts reconnu à Londres, il promeut et finance l'opéra à Covent Garden et il est administrateur du London Philharmonic Orchestra[7].

Il s'investit également dans les pays en développement finançant des chaînes de grands magasins en Amérique du Sud et des chemins de fer en Afrique du Sud[1].

Il est membre fondateur de l'Oxford and Cambridge Musical Club (en)[8]. « Baron Fred », comme on l'appelait, participait fréquemment aux soirées musicales régulières du jeudi du club.

Le supplément au London Gazette du , dans les registres des associés de la société Erlangers, indique qu'il vit à cette époque dans la maison de Park House, Rutland Gate, Londres.

En 1925, Frédéric d'Erlanger épouse Catherine, une « Française de bonne famille »[9].

En 1932, il met son nom sur la première pierre de ce qui était alors la Musicians' House, rebaptisée plus tard Merebank House, dans ce qui était alors une campagne assez dégagée entre Dorking et Horsham, construite pour la Musicians' Union (en)(qu'il soutenait), maison construite pour héberger cinq musiciens à la retraite[10].

Frédéric d'Erlanger a son domicile au 4, Moorgate, mais il meurt le , alors qu'il séjournait au Claridges Hotel London[2]. Il laisse 601 461 livres sterling dans son testament. L'un de ses deux exécuteurs testamentaires est son neveu, Leo Frédéric Alfred Baron d'Erlanger (en), fils de son frère le peintre français et baron Rodolphe d'Erlanger. L'autre exécuteur est un avocat.

Musique[modifier | modifier le code]

D'Erlanger était vraiment un « compositeur gentleman » amateur dont le travail de banquier a contribué à financer son intérêt pour la musique[11].

Il a composé des opéras, de la musique de chambre et des œuvres orchestrales entre autres. Parmi les opéras figurent Jehan de Saintré[2] (Aix-les-Bains,  ; Hambourg, 1894), Inès Menso [1] (produit, sous le pseudonyme de Ferd. Regnal, à Londres à Covent Garden le , puis en Allemagne sous le nom de Die Erbe ), Tess[1] (d'après Tess d'Urberville[12] de Thomas Hardy ) joué au Teatro di San Carlo, Naples, le et à Covent Garden le , les deux fois sous la baguette d'Ettore Panizza (en) et Noël, créé à l'Opéra-Comique de Paris le . En 1935, son ballet en un acte Les cents baisers sur un livret de Boris Kochno est produit par les Ballets russes et chorégraphié par Bronislava Nijinska, avec un décor et des costumes de Jean Hugo[13] ; il a ensuite été enregistré par Antal Dorati et le London Symphony Orchestra[14].

Les œuvres orchestrales comprennent la Suite symphonique n°2, créée lors des Proms le [15] et le Concerto pour violon en ré mineur, op 17 (1902), créé par Hugo Heermann en Hollande et en Allemagne, puis repris de Fritz Kreisler pour sa première britannique au Queen's Hall le [16]. Il a aussi composé l'Andante symphonique Op 18 pour violoncelle et orchestre (1904), le prélude symphonique Sursum Corda ! (1919) et le Concerto symphonique pour piano et orchestre (1921)[17], ainsi que la Messe de Requiem, chorale de 1930, admirée et interprétée par Adrian Boult[2]. Une valse orchestrale, Midnight Rose, est devenue populaire et a été enregistrée par John Barbirolli en 1934[16].

En musique de chambre il a composé un quatuor à cordes et la sonate pour violon en sol mineur (tous deux de 1900). Le Quintette avec piano a été joué pour la première fois au St James's Hall Piccadilly le par le Kruse Quartet, avec d'Erlanger lui-même au piano[7].

Clarté de la forme et élégance de l'idée et de l'expression sont les marques distinctives de la musique de d'Erlanger, que ce soit dans son œuvre lyrique, dans sa musique de chambre et d'orchestre, ou dans ses mélodies[2].

Compositions sélectionnées[modifier | modifier le code]

Opéra[modifier | modifier le code]

In un sobborgo di Cholet (Maine-et-Loire). E' la notte di Natale, scénographie de Noël acte 1 (non daté).
Nel Wessex - La fattoria di Talbothays, scénographie pour Tess acte 3 (1906).
  • Jehan de Saintré (J. & P. Ferrier; 2 Actes. Création le à Aix-les-Bains).
  • Inès Mendo (P. Decourcelle & A. Liorat, d'après Prosper Mérimée ; 3 Actes. Première le à Covent Garden, Londres).
  • Tess (Texte en italien : Luigi Illica d'après Tess d'Urberville de Thomas Hardy ; 4 Actes. Création 1906 à Naples, Teatro San Carlo).
  • Noël (J. & P. Ferrier ; création le à Paris).

Ballet[modifier | modifier le code]

  • Les cent baisers (1931)

Œuvres concertantes[modifier | modifier le code]

  • Concerto pour violon en ré mineur, op. 17 (1903)
  • Andante Symphonique pour Violoncelle et Orchestre, Op. 18 (1904).
  • Ballade pour violon et orchestre
  • Concerto symphonique pour piano et orchestre (1921)
  • Poème pour violon et orchestre en ré majeur (1926)

Œuvres orchestrales[modifier | modifier le code]

  • Suite symphonique n° 1 (1893)
  • Suite symphonique n° 2 (1895)
  • Midnight Rose, Valse pour orchestre
  • Andante symphonique, op. 18 (1904)
  • Sursum Corda !, Prélude pour orchestre (1919)
  • Prélude romantique (1935)

Œuvres chorales[modifier | modifier le code]

  • Messe de Requiem (1930)

Musique de chambre[modifier | modifier le code]

  • Prélude pour violon et piano (1895)
  • Quatuor à cordes (1900)
  • Sonate pour violon en sol mineur (1900)
  • Quintette avec piano (1901)

Musique pour piano[modifier | modifier le code]

  • Étude Concertante n° 1 (1899)
  • Étude Concertante n° 2 (1900)

Lieder[modifier | modifier le code]

  • Chanson légère d'après EB Sozios (1896)
  • Les deux sommeils d'après E.-B. d' Erlanger (1917)
  • Dans tes yeux d'après E.-B. d' Erlanger (1919)
  • Mon âme à ton cœur s'est donnée d'après Victor Hugo (1919)
  • Talisman after, Th. Salignac (1919)
  • Sérénade florentine d'après Jean Lahor (1922)
  • En sourdine d'après Paul Verlaine (1922)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Vicente García-Márquez, The Ballets Russes: Colonel de Basil's Ballets Russes de Monte Carlo, 1932–1952, Knopf, (ISBN 978-0-394-52875-5, lire en ligne), p. 109
  2. a b c d e et f (en) Bruce R. Schueneman et William Emmett Studwell, Minor ballet composers: biographical sketches of sixty-six underappreciated yet significant contributors to the body of western ballet music, Routledge, , 32–33 p. (ISBN 978-0-7890-0323-2, lire en ligne)
  3. Archives de Paris Acte de naissance no 442 dressé au 16e arrondissement le 01/06/1868, vue 17 / 27
  4. (en) Justin McGuinness, Tunisia handbook, Footprint Travel Guides, (ISBN 978-1-903471-28-9, lire en ligne), p. 464
  5. « Two veteran bankers », The Bankers' Magazine, vol. 155,‎ , p. 348, 353 (lire en ligne)
  6. (en) Garry O'Conner, The pursuit of perfection: a life of Maggie Teyte, Atheneum, (ISBN 9780689109645, lire en ligne), p. 116
  7. a et b Foreman, Lewis: Notes to Dunhill & Erlanger: Piano Quintets, Hyperion CDA68296 (2020)
  8. (en) Parker, « Papers of the Oxford and Cambridge Musical Club, 1899–1954 », Oxford and Cambridge Musical Club, (consulté le )
  9. (en) Maureen Emerson, Escape to Provence, Escape to Provence, (ISBN 978-0-9558321-0-9, lire en ligne), p. 63
  10. Anon. (1932), "Musicians’ Home : Foundation Stone Laid at Holmwood : A Picturesque Ceremony", The Dorking and Leatherhead Advertiser, Juin 1932.
  11. Barnard, Nick. Review of the Piano Quintet at MusicWeb International (Octobre 2020)
  12. (en) Stephen Banfield et Geoffrey Holden Block, Jerome Kern, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-11047-0, lire en ligne Inscription nécessaire), 154
  13. Irina Baronova and the Ballets Russes de Monte Carlo, by Victoria Tennant
  14. O'Connor, Patrick. Review in Gramophone
  15. Proms performance archive
  16. a et b Foreman, Lewis. Notes to Cliffe and Elanger: Violin Concertos, Hyperion CDA67838 (2011)
  17. (en) Sir Henry Joseph Wood, My life of music, Ayer Publishing, (ISBN 978-0-8369-5820-1, lire en ligne), p. 80

Liens externes[modifier | modifier le code]