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Federico Martín Aramburú

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Federico Martín Aramburú

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Fiche d'identité
Nom complet Federico Martín Aramburú
Naissance
La Plata (Argentine)
Décès (à 42 ans)
Paris 6e (France)
Taille 1,82 m (6 0)
Surnom Fede[1]
Poste Centre, ailier
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a

2004-2006
2006-2008
2008-2010
2010-2012
2012
CA San Isidro
Biarritz olympique
USA Perpignan
US Dax
Glasgow Warriors
CA San Isidro

52 (40)[2]
21 (5)[2]
43 (30)[2]
41 (20)[2]
8 (10)[2]
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b

2004-2009
Argentine à sept
Argentine

22 (40)[3]

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.
Dernière mise à jour le 23 février 2024.

Federico Martín Aramburú, né le à La Plata (Argentine) et assassiné le à Paris, est un joueur international argentin de rugby à XV.

Évoluant aux postes de centre et d'ailier, il effectue la majeure partie de sa carrière en France, notamment au Biarritz olympique Pays basque avec qui il est sacré champion de France à deux reprises, avant de jouer pour l'USA Perpignan et l'US Dax, puis les Glasgow Warriors.

En équipe nationale, il porte le maillot argentin à vingt-deux reprises, disputant la Coupe du monde en 2007, que l'Argentine termine troisième après avoir battu la France en finale de bronze.

Après une altercation, puis une bagarre dans un bar parisien du boulevard Saint-Germain, il est tué dans la rue de plusieurs balles dans le dos. Les suspects, placés en détention provisoire durant l'instruction de l'affaire, sont deux militants d'extrême droite.

Origines familiales et formation

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La mère de Federico, Cecilia Aramburu[4], d'ascendance basque, aurait un ancêtre parti de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) en 1850[5].

Carrière en club

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Federico Martín Aramburú commence sa carrière sportive au Club Atlético San Isidro, club du Grand Buenos Aires en Argentine[6].

Il arrive en France en 2004 pour jouer au Biarritz olympique en Top 16, rejoignant son compatriote Martín Gaitán[7],[8]. Il joue deux saisons avec le club, avec qui il remporte deux titres de champion de France. Il est également finaliste de la Coupe d'Europe en 2006, étant remplaçant au coup d'envoi[9].

En 2006, Federico Martín Aramburú rejoint l'USA Perpignan dans le même championnat[10]. Deux saisons plus tard, il s'engage avec l'US Dax[11]. Il joue deux saisons avec le club landais, malgré la relégation du club en Pro D2 à l'intersaison 2009[12].

En 2010, il part en Écosse rejoindre les Glasgow Warriors en Celtic League[13],[14].

En 2012, Federico Martín Aramburú annonce son départ du club, avec l'intention de mettre un terme à sa carrière[15], mais effectue une dernière saison en Argentine dans son club d'origine, San Isidro[16].

Carrière en équipe nationale

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Federico Martín Aramburú joue dans un premier temps avec l'équipe d'Argentine de rugby à sept[17].

Il obtient sa première sélection avec l'équipe d'Argentine à XV le contre le Chili[3].

Martín Aramburú fait partie du groupe argentin retenu pour disputer la Coupe du monde 2007 en France[18]. Il joue deux matchs lors de la compétition, face à la Géorgie en poule, et contre la France lors de la petite finale[3]. Il inscrit à chaque fois un essai[3]. Les Pumas terminent troisième de la compétition.

Il joue son dernier match au niveau international le contre l'Écosse[3]. Avec les Pumas, il accumule un total de vingt-deux sélections, pour huit essais marqués[3].

Reconversion (2013-2022)

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Federico Martín Aramburú s'installe à Biarritz, où il gère une société de tourisme, Esprit Basque, associé avec un ancien coéquipier, Shaun Hegarty[19].

En 2015, il est élu président des socios du Biarritz olympique Pays basque, succédant à Nicolas Brusque, président de 2009 à 2015 devenu président du club[20]. En 2018, il présente sa démission à la suite de l'éviction de Nicolas Brusque et de l'arrivée de Benjamin Gufflet à la présidence du BO[21].

Vie privée

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Federico Martín Aramburú est marié et père de trois enfants[19],[22],[1].

Alors qu'il séjourne à Paris pour assister au match de rugby France-Angleterre du tournoi des Six Nations 2022[23], Federico Martín Aramburú est tué[24],[25] par balles le à l'âge de 42 ans.

Circonstances du meurtre

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Le , dans un bar du boulevard Saint-Germain, peu avant 6 heures du matin, un homme vient demander quelque chose à deux clients, Loïk Le Priol et Romain Bouvier. Ceux-ci, membres du GUD[26] sont sous contrôle judiciaire et ont notamment l'interdiction de se rencontrer. Selon des témoignages, sa demande est refusée, puis il subit moqueries et humiliation à caractère raciste[27].

Toujours selon des témoignages, Federico Aramburú et son ancien coéquipier néozélandais, Shaun Hegarty, interpellent les deux clients peu courtois pour leur demander de se calmer. La tension monte, et lorsque Federico Martín Aramburú et Shaun Hegarty décident de quitter le bar, une bagarre éclate[27]. Federico Martín Aramburú est violemment frappé à terre[28],[29].

Les antagonistes sont séparés par les videurs du bar et repartent chacun de leur côté. Federico Martín Aramburú et Shaun Hegarty descendent le boulevard Saint-Germain et font halte dans un hôtel pour soulager leurs blessures (œil au beurre noir et entaille à la joue). Alors qu'ils sortent de l'hôtel, Loïk Le Priol et Romain Bouvier arrivent dans une jeep[27] militaire conduite par Lyson Rochemir, compagne de Loïk Le Priol.

Romain Bouvier repère les rubgymen, Lyson Rochemir arrête la jeep et Bouvier avance vers les deux hommes. Il tire à quatre reprises sur Federico Martín Aramburú. Loïk Le Priol arrive peu de temps après en courant et tire six balles dans son dos[30],[31].

Auteurs présumés

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Les trois occupants de l'automobile sont identifiés grâce à des témoins et à des images de vidéosurveillance[32].

Lyson Rochemir est arrêtée le jour même et placée en garde à vue, mise en examen le pour complicité d'assassinat[33] et « refus de remettre la convention de déchiffrement d'un moyen de cryptologie », c'est-à-dire de donner un code de déverrouillage, puis placée en détention provisoire[34]. Elle est libérée sous contrôle judiciaire en décembre[35].

Loïk Le Priol est interpellé en Hongrie, à proximité de la frontière ukrainienne[36], dans la nuit du 22 au [37].

Bouvier est interpellé dans la journée du à Sablé-sur-Sarthe par la BRI de Nantes[38].

Le parquet de Paris requiert un procès pour assassinat en aout 2024 contre Priol et Bouvier, et un procès pour une femme et un homme soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire[39].

Un an après son meurtre se rassemblent sur les lieux de sa mort ses proches, des élus et des personnalités du rugby, parmi lesquels plusieurs de ses anciens coéquipiers du Biarritz olympique comme Shaun Hegarty, Thomas Lièvremont, Damien Traille, Imanol Harinordoquy et Thierry Dusautoir, son président d'alors Serge Blanco, et l'international argentin Gonzalo Quesada[25].

Une fresque est peinte en sa mémoire, située rue du Centre à Biarritz à proximité des halles et inaugurée en . Elle retrace sa vie, au travers de sa carrière sportive ainsi que plusieurs éléments relatifs à Biarritz et au Pays basque où il s'était installé[40].

L'équipe vétéran Archiball Côte basque, rassemblant des anciens joueurs de clubs basques et dont Aramburú était membre[41], met en place annuellement en son honneur un match commémoratif, la veille des fêtes de San Fermín à Pampelune, disputé contre des clubs espagnols[42].

Avec le Biarritz olympique Pays basque :

  • Championnat de France :
  • Coupe d'Europe :
    • Finaliste (1) : 2006

Statistiques en équipe nationale

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Federico Martín Aramburú obtient 22 sélections internationales en équipe d'Argentine entre le contre le Chili et le contre l'Écosse. Il inscrit 40 points, huit essais[3].

Il obtient 7 sélections en 2004, 4 en 2005, 1 en 2006, 2 en 2007, 6 en 2008, 2 en 2009[3].

Notes et références

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  1. a et b Marc Duzan, « Un an après la disparition de Federico Martin Aramburu, ses proches se confient sur le premier jour du reste de leur vie », Midi olympique, (consulté le ).
  2. a b c d et e « Federico Martin Aramburu », sur itsrugby.fr (consulté le ).
  3. a b c d e f g et h (en) « Federico Martín Aramburú », sur espn.co.uk (consulté le ).
  4. Épisode Meurtre en ovalie de la série 13 h 15, le samedi, d'une durée de 36 minutes. Réalisation de Vincent Nguyen, François Reinhardt. Diffusé pour la première fois le 9 mars 2024 sur la chaîne France 2. Visionner l'épisode en ligne.
  5. « Amoureux du Pays basque, joueur des Pumas... qui était Federico Martin Aramburu, l’ex-rugbyman tué à Paris ? », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. (es) « Quién era Federico Martín Aramburú, el ex Puma asesinado en París », sur www.lanacion.com.ar, (consulté le ).
  7. « Federico Martin Aramburu : «Fais attention à Dourthe, il va te chercher...» », sur www.lequipe.fr, (consulté le ).
  8. « Souvenirs et anecdotes du derby... », sur www.rugbyrama.fr, (consulté le ).
  9. (en) « Munster open floodgates of relief and goodwill », sur www.theguardian.com, (consulté le ).
  10. « L'USAP se mobilise », sur www.rugbyrama.fr, (consulté le ).
  11. « Dax: Martin-Aramburu arrive », sur www.rugbyrama.fr, (consulté le ).
  12. « Rugby (Pro D2) : Federico Martin-Aramburu veut "changer d’air" », sur www.sudouest.fr, (consulté le ).
  13. « Aramburu à Glasgow », sur www.lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. (es) « Fede Aramburu firmó con Glasgow », sur www.espn.com.ar, (consulté le ).
  15. (en) « Glasgow's Aramburu to quit », sur www.eurosport.com, (consulté le ).
  16. (es) « “Quiero terminar donde todo comenzó” », sur www.aplenorugby.com.ar, (consulté le ).
  17. (es) « Los Pumas 7's rendirán homenaje en Singapur a Federico Martín Aramburú », sur www.espn.com.uy, (consulté le ).
  18. (en) « Rugby: Revised Argentina World Cup squad », sur www.nzherald.co.nz, (consulté le ).
  19. a et b "Ancien rugbyman tué par balles à Paris : un militant d’extrême droite suspecté" par Stéphane Joahny, 19 mars 2022, Le Journal du Dimanche
  20. « Biarritz Olympique : la nouvelle tête des supporters actionnaires », Sud Ouest, (consulté le ).
  21. « Le président des Socios de Biarritz présente sa démission », sur rugbyrama.fr, (consulté le ).
  22. Laurent Zègre, « Mort de Federico Martin Aramburu : « Il aimait la 3e mi-temps, ses copains et la famille », ses amis racontent », Sud Ouest, .
  23. « Trois suspects recherchés, le tireur identifié, ce qu'on sait du meurtre de l'ancien joueur de rugby Aramburu à Paris », sur rmcsport.bfmtv.com (consulté le ).
  24. « Assassinat du rugbyman Federico Martin Aramburu : un nouveau suspect mis en examen », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  25. a et b « Paris rend hommage à l’ex-rugbyman Aramburu, tué par balles il y a un an », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  26. « Mort d’Aramburu: ce que l’on sait de l'enquête, après l’arrestation des deux derniers suspects », sur rmcsport.bfmtv.com (consulté le ).
  27. a b et c « Le point sur l’enquête sur l’assassinat de Martin Aramburu », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  28. « RECIT. Mort de Federico Martin Aramburu : bagarre, fusillade, traque... on vous raconte l'affaire du rugbyman abattu en plein Paris », sur ladepeche.fr (consulté le )
  29. « « S'il avait pu le tuer avec ses poings... », le récit glaçant d'un témoin de la mort de Federico Martin Aramburu », sur L'Équipe (consulté le )
  30. Laurent Zègre, « Rugby : l’ex-international argentin Federico Martin Aramburu, ancien joueur de Biarritz, abattu en plein Paris », Sud Ouest, .
  31. AFP, « Hommage au rugbyman Martin Aramburu, tué par balles à Paris il y a un an », Libération, (consulté le ).
  32. « Mort du rugbyman Martin Aramburu : un militant d'extrême droite impliqué dans l'assassinat ? », Le Figaro, (consulté le ).
  33. « Mort de Federico Martin Aramburu : la conductrice de la jeep mise en examen pour complicité d’assassinat », Sud Ouest, (consulté le ).
  34. « Mort de l'ancien rugbyman Federico Martin Aramburu : une femme mise en examen pour "complicité d'assassinat" et incarcérée », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  35. « Assassinat de l'ex-rugbyman Federico Martín Aramburú : une complice présumée remise en liberté », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  36. « Le nationaliste Loïk Le Priol arrêté en Hongrie pour le meurtre de Federico Martin Aramburu », L'Obs, (consulté le ).
  37. « Federico Martin Aramburu : le principal suspect dans le meurtre du meurtre de l’ancien rugbyman arrêté en Hongrie », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. AFP, « Mort du rugbyman Martin Aramburu: un dernier suspect interpellé dans la Sarthe », Var-Matin, .
  39. AFP, « Mort du rugbyman argentin Aramburu : procès pour assassinat requis en France », sur mediapart.fr, (consulté le )
  40. Raphaëlle Gourin, « Mort de Federico Martin Aramburu : la piste de l’extrême droite confirmée », Sud Ouest, (consulté le ).
  41. Laurent Zègre, « Mort de Federico Martin Aramburu : la piste de l’extrême droite confirmée », Sud Ouest, (consulté le ).
  42. Jean-Pierre Tamisier, « Assassinat de Federico Martín Aramburú : le dossier d’instruction en phase de clôture », Sud Ouest, (consulté le ).

Liens externes

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