Édouard De Bièfve

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Édouard De Bièfve
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Bruxelles
Nom de naissance
Jean François Édouard De Bièfve
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Lieux de travail
Distinction
Œuvres principales
signature d'Édouard De Bièfve
Signature

Édouard De Bièfve, né le à Bruxelles et mort dans la même ville le (à 73 ans), est un peintre belge qui s'est illustré comme portraitiste et peintre d'histoire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean François Édouard De Bièfve est né à Bruxelles en 1808, fils d'un marchand, Charles de Bièfve et d'Anne Josèphe Julienne Thys[N 1]. Son oncle maternel est Jean-François Thys, artiste peintre à Bruxelles. Dès son enfance, il apprend le dessin comme art d'agrément[1].

Édouard De Bièfve étudie de 1825 à 1828 à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles auprès de Joseph Paelinck. En 1828, il poursuit son apprentissage à Paris en qualité de sculpteur à l'atelier de David d'Angers, puis il rejoint l'atelier de peinture de Paul Delaroche de 1831 à 1841. En 1841, son chef-d'œuvre, Le Compromis des nobles en 1566 place le jeune artiste au rang des maîtres et lui acquiert une réputation européenne[1]. Il partage durant la décennie 1831-1840 son temps entre Paris et Bruxelles où il expose aux salons triennaux et reçoit un accueil critique positif. Édouard De Bièfve est ensuite invité à la cour du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, puis à celle du roi de Bavière Louis Ier[2]. En 1843, De Bièfve est élu membre effectif de l'Académie des arts de Berlin et devient membre honoraire de plusieurs institutions allemandes et autrichienne : l'École supérieure des beaux-arts de Dresde, l'Académie des beaux-arts de Munich et l'Académie des beaux-arts de Vienne[3].

Il obtient une médaille d'or de l'Académie royale des beaux-arts de Gand. Il reçoit le titre de peintre de la Reine Louise d'Orléans en 1845[réf. souhaitée]. Il est considéré comme l'un des artistes qui, aux côtés de Nicaise De Keyser, Louis Gallait et Gustave Wappers, affirme les tendances rénovatrices et nationales de l'art en Belgique[4]. Une exposition des œuvres des peintres belges d'histoire Gallait, De Keyser et De Bièfve circule dans plusieurs métropoles allemandes en 1842 et 1843 et sert de modèle à des artistes allemands tel Adolph von Menzel[5]. Cependant, il ne réussit plus jamais à égaler son chef-d'œuvre Le Compromis des nobles en 1566 et recueille des critiques défavorables en dépit de la reconnaissance officielle[2].

Considéré, à l'instar de ses confrères peintres d'histoire, comme peintre de « propagande nationale[6] », Édouard De Bièfve essuie également d'autres critiques lorsqu'il expose au salon de Bruxelles de 1842, une Almée alanguie sur un canapé, considérée comme un sujet explicitement sexuel[7]. Au point de vue de son tempérament, il « était doué d'un caractère simple, peu expansif, mais plein de douceur et d'urbanité [...] Il était profondément sensible à la critique [...], elle lui causait plutôt du chagrin que du dépit[1] ».

Après plusieurs années où il vit retiré et au cours desquelles une affection mélancolique nerveuse l'empêchait de peindre[1], il meurt à l'âge de 73 ans à Bruxelles, en sa demeure avenue Marnix, le [N 2]. Hormis une nièce à laquelle il lègue une somme de 10 000 francs, il déshérite sa famille et verse à la caisse centrale des artistes la même somme. Le reste de sa fortune est légué aux hospices de la ville de Bruxelles. Le , après des funérailles à la cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg, il est inhumé dans le mausolée, réalisé par l'architecte Emmanuel Cels, au cimetière de Laeken[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Le Compromis des nobles en 1566.

Sélection d'œuvres[1],[2] :

  • Eucharis et Télémaque allant à la chasse, 1828 ;
  • Portrait équestre de Léopold Ier, roi des Belges, 1832, conservé au palais de Compiègne ;
  • Ugolin et ses fils dans la tour de Pise, 1836 ;
  • Le Compromis des nobles en 1566, 1841, Musée des beaux-arts de Liège ;
  • La Paix des Dames, 1843 ;
  • Raphaël composant la transfiguration, 1845 ;
  • Rubens rétablissant la paix entre l’Angleterre et l’Espagne, 1848 (détruit) ;
  • Le Compromis (taille réduite) ;
  • Le duc d'Albe à l'hôtel de ville de Bruxelles, 1850 ;
  • La Belgique fondant la Monarchie, 1853 ;
  • Sabine de Bavière à l’abbaye de La Cambre, 1859 ;
  • La comtesse d'Egmont au couvent de la Cambre après la mort de son mari, 1860 ;
  • La comtesse d'Egmont à l'église, 1860 ;
  • Le Conseil de guerre d'Alexandre Farnèse au siège d'Anvers, 1862 ;
  • Guillaume d’Orange méditant son plan de campagne de Briele 1572, 1868 ;
  • Les chevaliers de l'ordre teutonique ;
  • Le banquet de juillet à Cuylembourg ;
  • Les mots de Marie ;
  • Souvenir de Venise.

Honneurs[modifier | modifier le code]

Édouard De Bièfve est :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Son acte de naissance, rédigé en français le , précise qu'il est né le , à une heure du matin, à la Vieille Steenporte, première section, n° 1194 et désigne ses parents comme Charles De Bièfve, marchand et Anne Joseph Julienne Thys, conjoints. Les déclarants sont : 1) Jean Louis Sevestre, oncle de l'enfant, avocat, 38 ans, demeurant place de Saint-Michel et 2) Jean François Thys, oncle de l'enfant, artiste, 28 ans, demeurant rue de Laeken (acte n° 2612 de l'année 1808).
  2. Son acte de décès, rédigé en français le , précise qu'il est mort le , à sept heures du matin, avenue Marnix, et le désigne comme « officier de l'ordre de Léopold, peintre d'histoire », âgé de 73 ans 2 mois et 3 jours. Les déclarants sont : 1) Charles Verraert, 50 ans, pensionné et 2) Pierre Joseph Heerridder, 67 ans, pensionné (acte n° 541 de l'année 1882).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Anonyme, Bulletin de l'académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique : Édouard De Bièfve, Bruxelles, , 876 p., p. 304.
  2. a b c et d Bénédicte Verschaeren, « Un objet d'art comme concession perpétuelle », Epitaaf, no 5,‎ , p. 10-14 (lire en ligne, consulté le ).
  3. (de) « Jean François Edouard de Bièfve », sur adk.de, (consulté le ).
  4. Comte de Limburg-Stirum et Ferdinand Vanderhaeghen, Messager des Sciences historiques : Archives des arts de la bibliothèque de Belgique, Gand, Eugène Vanderhaeghen, , 510 p., p. 504.
  5. Jacques Le Rider, L'Allemagne au temps du réalisme : De l'espoir au désenchantement 1848-1890, Paris, Albin Michel, , 496 p. (ISBN 978-2-22621-649-6), p. 259.
  6. (nl) Tom Verschaffel, « Schilderen voor het vaderland : kunst en nationale propaganda in de negentiende eeuw », Kunstschrift, vol. 48, no 3,‎ , p. 16-29.
  7. (en) Jill Matus, Unstable Bodies : Victorian Representations of Sexuality and Maternity, Manchester, Manchester University Press, , 288 p. (ISBN 978-0-71904-348-2), p. 135-137.

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Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]