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Corderie royale

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Corderie royale
Façade de la Corderie royale.
Informations générales
Type
Corderie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Ouverture
1985
Surface
14 000 m2 dont près de 2 000 m2 pour le Centre international de la mer (sur lesquels 1 000 m2 sont accessibles au public)
Visiteurs par an
150 000
Site web
Collections
Collections
Maritime
Bâtiment
Protection
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Coordonnées
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La Corderie royale - Centre international de la mer est un vaste ensemble muséal situé au cœur de l'arsenal maritime de Rochefort, ville bénéficiant du label de « villes et pays d'art et d'histoire »[1].

Présentation

Le site de la Corderie royale qui abrite le Centre international de la mer[2] est un vaste espace muséographique qui fait partie du Grand Arsenal de Rochefort, haut lieu historique, culturel et touristique de la ville qui comprend également le Musée national de la Marine, le chantier de construction de la réplique de l'Hermione, et le projet de rénovation du Commissariat de la marine sur le quai aux vivres[3] de Rochefort.

C'est par excellence le site muséographique le plus fréquenté de la ville recevant plus de 50 000 visiteurs chaque année.

Cet ensemble muséographique exceptionnel est mentionné dans nombre de guides touristiques aussi bien que sur le site de l'office de tourisme Rochefort Océan [4], de la Charente-Maritime[5] et de Poitou-Charentes[6].

La Corderie royale est également inscrite dans la Route historique des trésors de Saintonge, circuit de découverte des monuments de la Saintonge.

Historique

Une création grandiose

Façade de la Corderie.

La Corderie royale est l'un des bâtiments les plus importants de l'arsenal et ce fut l'un des premiers construits lors de la fondation de la ville en 1666. Rochefort au XIe siècle porte le nom d'un village : « Roccafortis ». De 1653 à 1660, Jean Colbert du Terron gère les affaires de Mazarin dans son gouvernement de Brouage. Il recherche sur la côte un site propre à remplacer ce port qui s’envase et propose à son cousin, Jean-Baptiste Colbert, d’en installer un nouveau à Rochefort, à l’embouchure de la Charente. L'architecte de la corderie fut François Blondel qui lança les travaux en mars 1666. Envoyé aux Antilles, il ne put constater le résultat de ses plans.

La réalisation ne fut pas simple en raison du terrain. Situé en bordure de la Charente, sur un sol constitué d'une couche de vase épaisse de près d'une trentaine de mètres, parfois inondé d'une soixantaine de centimètres d'eau aux grandes marées. Avant la construction du bâtiment lui-même, il fallut donc surélever de quelques pieds[7] et établir un radier constitué d'un quadrillage de pièces de chêne de 30 centimètres de section enfoncé à 5 pieds sous la nappe phréatique[8].

Ce n'est qu'une fois le radier terminé que commença réellement la construction, à l'aide de pierres calcaires des carrières proches de Crazannes. Afin de ne pas déstabiliser ce radeau flottant, la construction par les 700 ouvriers se fit de manière symétrique, le passage au niveau supérieur n'ayant lieu que lorsque les deux pans de mur avaient atteint le niveau.

Finalement, après plus de trois ans de travail, la construction s'acheva en juin 1669.

Pendant près de deux cents ans, le bâtiment long de plus de 374 mètres fut utilisé pour réaliser les cordages de la marine royale. La longueur du bâtiment central correspondait à la fabrication d'un cordage d'une encablure d'un seul tenant. L'aile principale est bornée par deux pavillons. Au nord, celui destiné au stockage du chanvre et au sud, celui destiné au goudronnage du cordage. On utilisait à la Corderie du chanvre qui arrivait des provinces de France et de Rīga en mer Baltique afin de réaliser des cordages, dont les plus grands, une fois terminés mesuraient une encablure, soit environ 200 mètres de long. Toutes les étapes étaient prises en charge à l'arsenal, jusqu'au goudronnage pour éviter que les cordages ne pourrissent en mer.

La fin de la corderie en 1867 et la reconversion du site

En 1867, les cordiers cessent leur activité sur le site de Rochefort. Le bâtiment aura alors vocation à accueillir plusieurs institutions :

  • L'école de maistrance et des apprentis armuriers
  • L'annexe de l'artillerie navale
  • Les travaux maritimes
  • Les archives secrètes de la marine
  • Le musée des « petits-modèles »

L'abandon progressif du site

La Corderie Royale côté Charente.

Le il est décidée de fermer de l'arsenal de Rochefort, avec pour corollaire l'abandon progressif de la Corderie.

Le déclin de la Corderie sera complet lorsque les forces d'occupation allemandes quittant la ville en août 1944 incendieront le monument. Le feu qui dura plusieurs jours rendit le bâtiment inutilisable. Laissé à l'abandon total pendant plus d'une vingtaine d'années, la Corderie et ses alentours furent complètement envahis de broussailles et de ronces. Cette végétation abondante mettait en péril ce remarquable édifice chargé de l'histoire de la ville.

En 1964, l'amiral Maurice Dupont entreprit le nettoyage du site avec l'aide d'appelés et en 1967, le bâtiment fut déclaré monument historique.

La municipalité, dorénavant propriétaire des lieux, décida alors en 1974 dans le cadre du contrat « Ville moyenne » de lancer des travaux de réhabilitation du site monumental.

La Corderie royale aujourd'hui

La médiathèque municipale.

Le bâtiment, dont les travaux de restauration ont été commencés en 1976 et achevés en 1988, ont permis de faire bénéficier à la ville du "Grand prix national du patrimoine". Aujourd'hui, cet imposant édifice abrite des services administratifs et tertiaires importants :

Le site de la Corderie royale est agrémenté d'un vaste parc en bordure de la Charente.

Le Jardin des Retours et l'aire des gréements

Gréement à l'échelle 1/2 dans l'aire des gréements.

Cet agréable parc de création contemporaine, inauguré en 1991 et dénommé le "Jardin des Retours"[9], a été créé pour mettre en valeur le site de la Corderie royale.

Il est de plus composé de l'aire des gréements qui s'égrène en bordure de la Charente dont le but est d'illustrer le thème des cordages et le temps de la marine à voile. Le labyrinthe des Batailles navales composé d'ifs lui fait suite.

Ce vaste jardin aux plantes rares qui s'étend sur une surface arborée de 18 hectares a été aménagé comme un théâtre de verdure, imaginé comme une introduction à l'art botanique, et forme un espace de promenade tout autour de la Corderie royale[9]. Il est divisé en trois grands espaces de verdure représentés par le jardin de la Marine, le jardin de la Galissonnière et le jardin des Amériques.

Muséographie

Le Centre international de la mer, dénommé parfois Centre international de la mer de Rochefort, est le musée proprement dit de la Corderie royale : il s'étend sur une surface d'exposition de 300 m² occupant l'aile nord du plus long arsenal de France. Il a été ouvert au public en 1986.

Machine à câbler

Il comprend une bibliothèque spécialisée abritant un large éventail d'ouvrages, documents et revues sur le thème de la mer, ouverte au public en annexe de la Médiathèque municipale, et une photothèque et cinémathèque de la mer avec salle polyvalente de projection. Une salle d'exposition permanente est consacrée à l'histoire de la corderie et à la fabrication des cordages, tandis qu'à l'atelier de matelotage, la démonstration des nœuds marins met en lumière la complexité de cette technique. La salle aux dimensions impressionnantes est adaptée aux différentes tailles des cordages à confectionner : dans ce vaste hall d'exposition, les outils et les machines (dont une machine à câbler du XIXe siècle), les matières premières utilisées (dont le chanvre), les procédés et méthodes de fabrication sont présentés dans un souci pédagogique. Des scènes animées sur la vie à bord des vaisseaux complètent la visite. Des expositions temporaires sur le monde maritime sont renouvelées en moyenne tous les deux ans. La librairie maritime propose 8 000 références de livres en rapport avec la monde de la mer. Lors des périodes estivales, des visites guidées sont proposées sur les deux sites muséographiques de la Corderie royale et du chantier-exposition de L'Hermione[10].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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