Château de Saint-Sulpice (Lot)

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Château de Saint-Sulpice
Début construction XIIIe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire initial Famille Hébrard de Saint-Sulpice
Destination initiale Château fort
Destination actuelle Habitation
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1988)
Coordonnées 44° 34′ 12″ nord, 1° 47′ 15″ est
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Quercy
Région Occitanie
Département Lot
Commune Saint-Sulpice
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Château de Saint-Sulpice
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Château de Saint-Sulpice
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Château de Saint-Sulpice

Le château de Saint-Sulpice est un château situé à Saint-Sulpice, en France.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château est situé sur le territoire de la commune de Saint-Sulpice, dans le département français du Lot.

Historique[modifier | modifier le code]

Le château a été le berceau de la famille Hébrard de Saint-Sulpice. Vendu comme bien national en 1790, il a été acheté pour servir de carrière de pierres, puis, pour construire une villa de style balnéaire qui a disparu, le château a été presque entièrement démoli au XIXe siècle. Il n'en reste que des vestiges.

Géraud d'Hébrard est le plus ancien membre connu de cette famille originaire de Cajarc. Le fief de Saint-Sulpice, près de l'abbaye Saint-Pierre de Marcilhac-sur-Célé, a peut-être été acquis par la famille Hébrard de la maison de Béduer[1].

Un Guillaume Hébrard a pris en 1250 le titre de chevalier, seigneur de Saint-Sulpice. Il était le père d'Aymeric d'Hébrard, évêque de Coïmbre (1279 - †1295), qui a fait bâtir un monastère de religieuses de l'ordre de Saint-Augustin. Pour travailler leurs terres, il fait venir des esclaves sarrasins.

L'ancien château de Saint-Sulpice était une forteresse du XIIIe siècle qui protégeait les possessions des Hébrard dans la vallée du Célé[2].

Jean III Hébrard de Saint-Sulpice a épousé Claude de Gontaut-Biron en 1551. Ils ont transformé le château médiéval en une belle demeure Renaissance. Quand ils sont dans le Quercy, ils résident à Couanac ou à Saint-Sulpice. Jean III Hébrard est mort dans son château de Saint-Sulpice en 1581 comblé d'honneurs[3]. Ses descendants mâles vont connaître un sort tragique : son fils aîné, Henri, est assassiné à Blois par le vicomte de Tours, en 1576[4], Armand, un fils cadet, trouve la mort à 18 ans au siège de la Rochelle, en 1573, Bertrand, son dernier fils, est tué à la bataille de Coutras, en 1587. Sa fille, Catherine Hébrard de Saint-Sulpice s'est mariée en 1587 avec Pons de Lauzières, marquis de Thémines. Bertrand Hébrard de Saint-Sulpice s'est marié en 1579 avec Marguerite de Balaguier, dame de Monsalès, dont il a eu Claude Hébrard de Saint-Sulpice, mariée en 1601 avec Emmanuel Ier de Crussol, duc d'Uzès.

Au début du XVIIe siècle, le château passe par alliance à la famille de Crussol d'Uzès qui a laissé à l'abandon ses châteaux hérités en Quercy.

25 ans avant la Révolution, le propriétaire du château qui avait renoncé à l'habiter a vendu tout ce qu'il contenait, meubles, tableaux et une bibliothèque de plus de 3 000 livres.

En 1780, Antoine Vidal de Lapize a acquis un ensemble de peintures sur bois et sur toile du château de Saint-Sulpice pour l'installer dans son château de la Pannonie[5].

Le château est saisi à la Révolution comme bien d'émigré. Il est acheté par plusieurs propriétaires qui ont entrepris de le démolir pour en vendre les matériaux, sauf les murs bâtis en moellon.

Une branche collatérale de la famille Hébrard de Saint-Sulpice, la famille La Noue, a racheté le château au XIXe siècle et a y a fait construire en 1904 une villa de style balnéaire par l'architecte Anatole Bienaimé (1848-1911) qui avait construit une centaine de villas au Touquet-Paris-Plage. Cette villa a été détruite en 1982.

Les vestiges du château médiéval ont été inscrits au titre des monuments historiques le [6].

Description[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Guillaume Lacoste, Histoire générale de la province de Quercy, tome 2, p. 202, J. Girma libraire-éditeur, Cahors (lire en ligne)
  2. Pierre Jules de Bourrousse de Laffore, tome 2, p. 57-59 (lire en ligne)
  3. Il doit son ascension à la protection des Montmorency. Il a été ambassadeur de France à Madrid en 1562.
  4. Henri Hébrard de Saint-Sulpice (1553-1576) a été présent au siège de La Rochelle de 1573 où il a rencontré le duc d'Anjou. Il fait partie de la maison du roi de Pologne et a accompagné le duc d'Anjou en Pologne. Il est présent au château de Blois avec son père où la cour est composée de factions qui s'opposent. Dans une lettre à sa mère, datée du 8 décembre 1576, il indique que le climat est très dégradé entre Monsieur, frère du roi, duc d'Alençon, et l'entourage du roi Henri III. Il a été tué par Jean de Beaune, vicomte de Tours, seigneur de Semblançay, chambellan du duc d'Alençon, dans la cour du château de Blois, le 20 décembre 1576, à la suite d'une querelle au cours d'une partie de palle-mail où Saint-Sulpice a accusé Beaune de ne pas être un gentilhomme. Pour se venger de l'insulte, Beaune le fait assassiner par des hommes de main. Il meurt dans les bras de son père. (Nicolas Le Roux, La Faveur du Roi: Mignons et courtisans au temps des derniers Valois (vers 1547-vers 1589), Champ Vallon (collection Époques), Seyssel, 2000 Aperçu). Le coupable est décapité en effigie à Blois le 6 juin 1577. Jean Hébrard de Saint-Sulpice a quitté la cour avec le corps de son fils. Villeroy, secrétaire d'État lui écrit le 30 janvier 1577 : « Monsieur, toujours n'aurons nous plus parler que de tels meurtres et assassinements ; ce sont aussi les fruits de la guerre civile, de laquelle s'exemptent plus souvent ceux qui en sont la cause que les innocents. Il faut lever les yeux au ciel, se recommander à Dieu et le prier qu'il ait compassion de ce pauvre royaume et des gens de bien. »
  5. Patrimoines Midi-Pyrénées : peinture monumentale ; lambris de revêtement
  6. « Château de Saint-Sulpice », notice no PA00095251, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Catherine Didon, Châteaux, manoirs et logis : le Lot, p. 220, Association Promotion Patrimoine, Éditions patrimoines & médias, Chauray, 1996 (ISBN 2-910137-18-X) ; 336 p.
  • Colette Chantraine, Vallées du Lot & Célé. Figeac, p. 69, Les éditions du Laquet (collection Guides Tourisme & Patrimoine), Carlucet, 1993 (ISBN 978-2-950614-04-9) ; 96 p.
  • Louis d'Alauzier, Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban, p. 218, dans Bulletin de la Société des Études du Lot, 1984, tome 105
  • Germaine Claval, Claude de Biron, dame de Saint-Sulpice, p. 20-42, 107-126, dans Bulletin de la Société des Études du Lot, 1978, tome 99
  • Adrien Foissac, Notes sur Saint-Cirq-Lapopie, p. 78, dans Bulletin de la Société des Études du Lot, 1933, tome 54
  • Pierre Jules de Bourrousse de Laffore, La Maison d'Hébrard, issue des comtes Hébrards, ducs de Frioul, marquis de Trévise, tome 1, Imprimerie Quillot, Agen, 1888 (lire en ligne)
  • Pierre Jules de Bourrousse de Laffore, La Maison d'Hébrard, issue des comtes Hébrards, ducs de Frioul, marquis de Trévise, tome 2, Imprimerie Quillot, Agen, 1888 (lire en ligne)
  • Jacques-Antoine Delpon, Statistique du département du Lot, tome 1, p. 478-481, chez Bachelier, Paris, 1831 (lire en ligne)

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]