Cathédrale de Phnom Penh

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Cathédrale du Christ-Roi de Phnom Penh
La cathédrale, avant 1970
La cathédrale, avant 1970
Présentation
Type Église cathédrale
Rattachement Vicariat apostolique de Phnom Penh
Début de la construction 1952
Fin des travaux 1962
Style dominant Architecture Moderne
Date de démolition 1975
Géographie
Pays Drapeau du Cambodge Cambodge
Ville Phnom-Penh
Coordonnées 11° 34′ 31″ nord, 104° 55′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Cambodge
(Voir situation sur carte : Cambodge)
Cathédrale du Christ-Roi de Phnom Penh

La cathédrale de Phnom Penh est le siège du vicaire apostolique du Cambodge et l'église-mère de l'Eglise catholique romaine au Cambodge. Une nouvelle cathédrale est actuellement en projet. L'ancienne cathédrale du Christ-Roi de Phnom Penh était un édifice religieux catholique important de la capitale du Cambodge. Construite en 1952 pour être le siège du vicariat apostolique de Phnom Penh elle fut détruite par les Khmers rouges en 1975.

L'église de Saint-Joseph, première cathédrale de Phnom Penh[modifier | modifier le code]

La communauté chrétienne de Phnom Penh existe au bord du Mékong depuis l'installation du Palais Royal à Phnom Penh après sa migration de la ville royale de Oudong. Depuis sa construction, l'église de Saint-Joseph servait de cathédrale aux catholiques du Cambodge. Les plans d'une nouvelle cathédrale furent conçus par Mgr Valentin Herrgott au début des années 1950. Ce dernier fit également construire l'évêché juste à côté.

La cathédrale du Christ-Roi, cathédrale du Cambodge[modifier | modifier le code]

Une cathédrale pour rebâtir l’Église au Cambodge après la guerre d'Indochine[modifier | modifier le code]

La construction de la nouvelle cathédrale est financée en grande partie par les dommages de guerre versés par la France pour les églises détruites pendant la guerre d'Indochine[1]. De nombreux dons privés affluent aussi de ceux comme le capitaine Gérard de Cathelineau qui admirent l' "acte de courage"[2] d'un évêque qui se lance dans un si grand projet alors que la situation politique du pays est si incertaine.

Travaux[modifier | modifier le code]

Les travaux ont commencé en 1952 lorsque le pays était encore un protectorat français au sein de l'Indochine française ; la première pierre est bénite le 26 octobre 1952 par Mgr Chabalier M.E.P., vicaire apostolique de Phnom Penh en présence du père du roi, son Altesse Norodom Suramarit et de Jean Risterucci, commissaire de République française au Cambodge[3]. À l'époque, la nouvelle cathédrale est un des plus grands chantiers de la ville.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Dimensions[modifier | modifier le code]

Les dimensions du bâtiment sont imposantes : 80 m de longueur, 36 m de largeur au transept, avec une nef de 20 m de large, et deux tours qui culmineront à 60 m de hauteur, le plus haut bâtiment de la ville à l'époque.

Architecture[modifier | modifier le code]

Une cloche de la cathédrale, maintenant devant le musée national[4].

La cathédrale est construite dans un style triomphal néo-gothique.

Les tours abritaient 5 cloches, fondues par l'entreprise Paccard, d'Annecy. Les vitraux furent importés de Belgique.

Localisation[modifier | modifier le code]

La cathédrale faisait face au Wat Phnom, le symbole même de la ville ; elle était plus haute, faisant 60 m. La très grande partie de la population a conservé sa religion bouddhiste et voyait là une concurrence étrangère. La destruction a été réalisée avec des moyens rudimentaires, bien qu'elle fût en béton armé. L'emplacement qu'occupait la cathédrale est aujourd'hui celui du Ministère des Postes et Télécommunications, à côté de l'Hôtel de Ville de Phnom Penh, qui est installé dans l'ancien évêché (ce bâtiment, lui, n'a pas été détruit).

Inauguration et consécration au Christ Roi[modifier | modifier le code]

La nef a été inaugurée en 1955[1] et la façade a été terminée en 1962[5], Mgr Gustave Raballand étant alors devenu Vicaire apostolique de Phnom Penh. La première grande célébration qui eut lieu dans la cathédrale non encore complètement terminée furent d'ailleurs les funérailles de Mgr Chabalier le 15 juin 1955. La cathédrale était consacrée au Christ-Roi de l'Univers.


Une cathédrale dynamitée par les Khmers rouges[modifier | modifier le code]

À gauche sur la photo, le bâtiment du ministère des Postes et Télécommunication, construit sur l'emplacement de la cathédrale. À droite, l'ancien évêché, aujourd'hui Hôtel de ville de Phnom Penh. On remarque sur la clôture les croix et fleurs de lys.

Le bâtiment fut détruit en 1976 par le régime des Khmers rouges, au même titre que le Monument aux morts de Phnom Penh ou la Banque nationale du Cambodge[6]. Malgré la complexité d'une telle opération d'annihilation totale d'un bâtiment en béton armé, aucun document officiel ne circule à ce jour au sujet de cette destruction. Seul l'évêché, actuelle mairie de Phnom Penh, subsiste aujourd'hui.

Le projet d'une nouvelle cathédrale à Phnom Penh Thmey[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, il n'y a toujours pas de cathédrale à Phnom Penh, dans un pays qui compte plus de 90 % de bouddhistes. Un projet de reconstruction existe à Phnom Penh Thmey. Le terrain est acquis depuis plusieurs années, sans que la décision de construction soit prise.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François Ponchaud, La Cathédrale de la Rizière : 450 ans d'histoire de l'Église au Cambodge, Paris, Fayard, , 237 p. (ISBN 2-86679-069-3), p. 118
  2. Michel Gasnier, Le capitaine Gérard de Cathelineau (1921-1957): Un officier français, Nouvelles Editions Latines, (ISBN 978-2-7233-1237-0, lire en ligne), p. 137.
  3. Chroniques d'outre-mer: études et informations, Documentation francaise, Éditions de la Présidence du Conseil., (lire en ligne)
  4. Milton Osborne, Phnom Penh : A Cultural History, Oxford University Press, , 24 p. (lire en ligne)
  5. « Phnom Penh Cathedral », sur blogspot.fr (consulté le ).
  6. « Un morceau de l’histoire catholique disparaît au Cambodge », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )