Aller au contenu

Bernhard de Lippe-Biesterfeld

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bernhard zur Lippe-Biesterfeld
Bernard de Lippe-Biesterfeld
Description de cette image, également commentée ci-après
Le prince Bernhard en 1976.

Titre

Prince consort des Pays-Bas


(31 ans, 7 mois et 24 jours)

Prédécesseur Henri de Mecklembourg-Schwerin
Successeur Claus von Amsberg
Biographie
Titulature Prince de Lippe-Biesterfeld
Prince des Pays-Bas
Dynastie Maison de Lippe-Biesterfeld
Nom de naissance Bernhard Leopold Friedrich Eberhard Julius Kurt Karl Gottfried Peter Prinz zur Lippe-Biesterfeld
Naissance
Iéna, Drapeau du Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach
Décès (à 93 ans)
Utrecht, Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Sépulture Nouvelle église de Delft
Père Bernhard de Lippe
Mère Armgard von Sierstorpff-Cramm (en)
Conjoint Juliana
Enfants Béatrix
Irène des Pays-Bas
Margriet des Pays-Bas
Christina des Pays-Bas
Religion Protestantisme

Signature

Signature de Bernhard zur Lippe-Biesterfeld Bernard de Lippe-Biesterfeld

Description de cette image, également commentée ci-après

Bernhard de Lippe-Biesterfeld (parfois francisé en Bernard), né le à Iéna (Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach) et mort le à Utrecht (Pays-Bas), est un prince allemand devenu prince des Pays-Bas lors de son mariage avec la future reine Juliana. Il est ainsi prince consort des Pays-Bas de 1948 à 1980 sous le nom de prince Bernhard des Pays-Bas.

Il est le père de la reine Beatrix et le grand-père de l'actuel roi Willem-Alexander.

Naissance et famille

[modifier | modifier le code]

Né comte Bernhard de Lippe-Biesterfeld du mariage morganatique en 1909 de son père, le prince Bernhard de Lippe (de la branche de Lippe-Biesterfeld), avec sa mère, la baronne Armgard von Sierstorpff-Cramm (divorcée du comte Bodo von Oeynhausen), il recouvre ses droits dynastiques en 1916 et est créé prince de Lippe-Biesterfeld avec le traitement adéquat d'altesse sérénissime[1].

Études, mariage et descendance

[modifier | modifier le code]
Mariage de Bernard de Lippe-Biesterfeld et de Juliana en 1937.

Il étudie le droit à l'université de Lausanne et à l'université Humboldt de Berlin. En 1933, il adhère au NSDAP (parti nazi) qu'il quitte le [2].

Le , il épouse la princesse héritière des Pays-Bas Juliana, fille unique de la reine Wilhelmine. De cette union naissent quatre filles, la future reine Béatrix, née en 1938, Irène née en 1939, Margriet née en 1943, et Marijke, appelée Christina (1947-2019).

Le prince Bernhard a également deux filles illégitimes : Alicia de Bielefeld, née en 1952 d'une mère pilote allemande, et Alexia Grinda, née en 1967 de sa maîtresse française Hélène Grinda (1944), elle-même petite-fille d'Édouard Grinda (1866-1959), homme politique.

Seconde Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Lors de l'invasion allemande des Pays-Bas, il se réfugie avec la famille royale en Angleterre. Tandis que sa femme gagne le Canada, il intègre la Royal Air Force comme pilote de chasse et participe à plusieurs missions de combat. Assurant le lien entre la reine et les autorités alliées, il devient, en 1944, commandant en chef des forces armées néerlandaises qui participent à la bataille de Normandie puis à la libération des Pays-Bas. Le 5 mai 1945, il assiste à la reddition des troupes d'occupation allemande à l'hôtel de Wereld à Wageningue.
Bernhard a eu de mauvaises relations avec le field marshal britannique Montgomery qui ne voyait en lui qu’un amateur et un aventurier[3].

Prince consort des Pays-Bas

[modifier | modifier le code]

Quand son épouse devient reine des Pays-Bas en 1948, il devient prince consort et le demeure jusqu'à l'abdication de celle-ci en 1980. Il est considéré comme cofondateur du très controversé groupe Bilderberg[4], dont la première édition a lieu, en 1954, à Oosterbeek, aux Pays-Bas. Il est en outre le créateur du prix Érasme.

De 1954 à 1964, il est président de la Fédération équestre internationale. Il est le président fondateur du Fonds mondial pour la nature (WWF) de 1962 à 1976[5].

Mort et inhumation

[modifier | modifier le code]

Il meurt, le , seulement huit mois après être veuf, au centre hospitalo-universitaire d'Utrecht, des suites d'un cancer, et inhumé vêtu d'un uniforme de l'armée de l'air néerlandaise, le 11 décembre à Delft[6].

Controverses

[modifier | modifier le code]

Affaire Lockheed

[modifier | modifier le code]

En , le prince Bernhard est accusé de corruption passive. Le scandale éclate, lors de séances publiques d'une commission d'enquête du Sénat américain qui laisse entendre que « le prince aurait reçu 1,2 million de dollars pour faciliter la signature d'un contrat portant sur des avions de chasse »[6]. Le gouvernement du Premier ministre Joop den Uyl est ébranlé et la monarchie ne peut se maintenir que par l'abandon de la charge d'inspecteur général des armées qu'occupait le prince. Dans une interview posthume, le prince Bernhard a confirmé son implication dans l'affaire Lockheed et a, par ailleurs, révélé l'existence de ses deux filles illégitimes. Pourtant il réussit à éviter les poursuites judiciaires et a pu porter ses décorations militaires jusqu’à la fin de sa vie[7].

Cette affaire a pu précipiter l'abdication de Juliana, le 30 avril 1980, jour de son 71e anniversaire, en faveur de sa fille aînée Béatrix. L'ancienne reine se retire alors avec le prince Bernhard au palais de Soestdijk.

Membre du parti nazi NSDAP

[modifier | modifier le code]

La nouvelle de l'appartenance du prince au parti nazi est révélée par la presse en , ce que le prince Bernhard a réussi à cacher depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a adhéré au parti d’Hitler à 22 ans et l'a quitté le , après ses fiançailles avec Juliana. Deux historiens néerlandais à l'origine de la nouvelle ont découvert aux États-Unis un document authentifiant l’appartenance du prince Bernhard au parti[8]. Il fut membre de la Reiter-SS, une unité à cheval accueillant les cavaliers membres de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie allemande[9].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Jean-Fred Tourtchine, "Généalogie et état présent des familles princières de Lippe-Biesterfeld (princes souverains de Lippe) et de Lippe-Weissenfeld", L'ordre de la noblesse. Familles d'Europe enregistrées in ordine nobilitatis en 1983–1984. Volume VI 1983-1984. [Paris, 1985], p. CCLVXXXVI.
  2. « Le prince Bernhard ancien membre du parti nazi NSDAP », sur Libération,
  3. « BERNHARD retrospective », sur centerblog.net (consulté le ).
  4. https://file.wikileaks.org/file/bilderberg-history-1956.pdf
  5. (en) « Presidents - past and present », WWF.
  6. a et b « La confession posthume
    du Prince Bernhard
     », sur Nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le )
    .
  7. « Pays-Bas : le prince Bernhard fait trembler le royaume », sur RTL.BE, (consulté le ).
  8. (Libération, 7 décembre 1995, http://www.liberation.fr/planete/1995/12/07/le-prince-bernhard-ancien-membre-du-parti-nazi-nsdap_152867)
  9. Matthieu Auzanneau, Or noir - La grande histoire du pétrole, Paris, La Decouverte, , 882 p. (ISBN 2707190624), p. 331

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]