Belle Poule (1765)

Belle Poule | |
![]() Combat de la Belle Poule et de l’Arethusa. |
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Autres noms | HMS Belle Poule |
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Type | frégate |
Histoire | |
A servi dans | ![]() ![]() |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | 1767 |
Équipage | |
Équipage | 268 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 43 mètres |
Maître-bau | 11,2 mètres |
Tirant d'eau | 4,9 mètres |
Tonnage | 1 150 tonnes |
Propulsion | voile |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 30 ou 32 canons |
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La Belle Poule est un navire de guerre français en service de 1765 à 1780. C'est une frégate de 12 (c'est-à-dire avec des canons de 12 livres), de la classe Dédaigneuse, portant 30 canons. Elle est la première à avoir porté le nom de Belle Poule.
Sommaire
Construction[modifier | modifier le code]
La frégate la Belle Poule est construite entre mars 1765 et début 1767 à Bordeaux, d'après les plans de l'ingénieur Léon Guignace. La coque est longue de 43 mètres, déplaçant 650 tonneaux. Le seul coût des décorations, dues à Martial Cessy, sculpteur à Bordeaux, s'élèvent à 850 livres.
Carrière[modifier | modifier le code]
Campagnes en Amérique et aux Indes[modifier | modifier le code]
En 1768, elle fait deux croisières aux Antilles.
En 1772, la Belle Poule est désigné pour une campagne hydrographique dans l'océan Indien sous le commandement du chevalier de Grenier (un des officiers du bord est le comte de La Pérouse). Le but est de trouver la route la plus courte possible entre les Mascareignes et les comptoirs français des Indes.
Pour améliorer sa vitesse avant de l'envoyer dans les mers chaudes, elle est le premier navire de guerre français à être doublé en cuivre, en 1772. Elle rentre à Brest le .
Préludes de la guerre d'indépendance des États-Unis[modifier | modifier le code]
Juste avant le déclenchement officiel de la guerre d'indépendance des États-Unis, les tensions sont vives entre la Royal Navy britannique et la Marine royale française.
Le , un vaisseau anglais prend en chasse la Belle Poule au large de Groix, comme si elle était un corsaire américain camouflé sous pavillon français. La frégate s'enfuit jusqu'à Brest.
En décembre 1777, elle est désignée pour ramener aux États-Unis Silas Deane, envoyé par Benjamin Franklin, avec le Traité d'alliance franco-américain et le Traité d'Amitié et de Commerce franco-américain[réf. souhaitée]. Mais la frégate est interceptée par les vaisseaux britanniques HMS Hector et Courageux (deux vaisseaux de 74 canons) qui demandent à visiter la frégate, la croyant américaine. Le capitaine français, Charles de Bernard de Marigny, répond :
« Je suis la Belle Poule, frégate du Roi de France ; je viens de la mer et je vais à la mer. Les bâtiments du Roi, mon maître, ne se laissent jamais visiter. »
Les Britanniques s'excusent et libèrent la frégate sans la fouiller.
Combat de la Belle Poule et de l’Arethusa[modifier | modifier le code]
Sous le commandement de Jean-Isaac Chadeau de la Clocheterie, elle affronte le au soir, pendant quatre heures, au large de Plouescat, la frégate britannique HMS Arethusa (de 32 canons). Le commandant en second Le Grain de Saint-Marceau est tué, il y a 30 morts et une centaine de blessés côté français, mais l’Arethusa perd un mât et doit s'échapper sous la protection de la flotte britannique.
Ce combat est le casus belli du roi Louis XVI de France pour déclarer la guerre à son cousin le roi George III du Royaume-Uni. Cet affrontement est aussi connu pour avoir déclenché une vague patriotique et belliciste à Versailles et Paris, marqué par la décoration de la Clocheterie par le Roi et par la mode des coiffures à la Belle Poule (représentant la frégate, voiles et cordages en cheveux laqués compris).
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Le , le HMS Nonsuch (de 64 canons) la prend en chasse au large de l'île d'Yeu ; le capitaine français, le chevalier Raymond-Marie Kergariou de Coatlès[1], est tué et la frégate se rend. La Belle Poule est intégrée à la Royal Navy en février 1781, tout en conservant son nom d'origine. Le 17 avril, en compagnie du Berwick, elle capture le bâtiment corsaire Callonne, sous le commandement de Luke Ryan[2]. La Calonne n'était sortie des chantiers navals que depuis deux ans, était une meilleure marcheuse et était équipée pour un voyage de trois mois et un équipage de 200 hommes. Elle était armée de 22 canons de 9 livres, six canons de 4 livres et six carronades de 12 livres[3]. Le 5 août, commandée par Philip Patton, elle participe à la bataille du Dogger Bank contre une flotte hollandaise commandée par le contre-amiral Johan Zoutman.
Désarmée en 1798, elle est démolie à Chatham en 1808.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Taillemite 2002, p. 274.
- (en) Londres Gazette: no. 12262. p. 4. 15 janvier 1782.
- (en) Londres Gazette: no. 12192. p. 4. 29 mai 1781.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, éditions Tallandier, , 573 p. (ISBN 2-84734-008-4)
- Michel Vergé-Franceschi, Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française, Rennes, éditions Ouest-France, , 428 p. (ISBN 2-7373-1129-2)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)