Bataille de Bordeaux (football)

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Le match Brésil - Tchécoslovaquie du 12 juin 1938 comptant pour les quarts de finale de la Coupe du monde de football de 1938, surnommé bataille de Bordeaux, est une rencontre mémorable entre l'équipe du Brésil et l'équipe de Tchécoslovaquie.

Feuille du match[modifier | modifier le code]

Brésil 1 - 1
a. p.
Tchécoslovaquie Parc Lescure (Bordeaux)
17 h 00
Historique des rencontres
Leônidas But inscrit après 30 minutes 30e (1 - 0) Nejedlý But inscrit après 65 minutes 65e (pén.) Spectateurs : 22 021
Arbitrage : Pál von Hertzka
[1]
Walter - Domingos da Guia, Machado (Carton rouge 44e) - Zezé Procópio (Carton rouge 14e), Martim Capitaine, Afonsinho - Lopes, Romeu, Leônidas, Perácio, Hércules Équipes Plánička Capitaine - Burgr, Daučík - Košťálek, Bouček, Kopecký - Říha (Carton rouge 44e), Šimůnek, Ludl, Nejedlý, Puč

Contexte[modifier | modifier le code]

Escalier entouré de deux murs de style art-déco menant à une grande porte de stadium
Le Parc Lescure, à Bordeaux.

En 1933, le maire de Bordeaux Adrien Marquet décide de construire un nouveau stade, un projet qu'il confie aux architectes Raoul Jourde et Jacques D'Welles. Cette réalisation s'inscrit dans une série d'équipements publics d'une architecture Art-déco[1], comme la nouvelle Bourse du travail, la piscine Judaïque, les abattoirs. Ce stade, nommé Parc Lescure en l'honneur des anciens propriétaires du terrain, succède à l'ancien Parc des Sports des années 1920.

Le nouveau Parc Lescure est sélectionné pour faire partie des onze stades accueillant les matchs de la Coupe du monde de football de 1938, qui se déroule en France pour la première fois. Le match Brésil - Tchécoslovaquie est programmé le comme match inaugural de la nouvelle enceinte.

Les deux équipes ayant la réputation de pratiquer un jeu « spectaculaire », l'affiche est considérée comme « alléchante » par les médias et le public bordelais[2].

Parcours des deux équipes[modifier | modifier le code]

Le Brésil est la seule équipe avec l'Argentine à participer aux éliminatoires de la zone Amérique du Sud. Du fait de la décision de la FIFA d'organiser de nouveau la Coupe du monde en Europe (et non en Amérique du Sud comme prévu initialement par respect du principe d'alternance entre les continents), l'Argentine se retire, le Brésil se qualifie donc sans disputer de match. Par la suite, en huitième de finale, le Brésil bat la Pologne 6-5 après prolongation à Strasbourg.

Lors des tours préliminaires, la Tchécoslovaquie est affectée au groupe 7, où elle doit affronter la Bulgarie lors de matchs aller-retour pour déterminer l'équipe qualifiée pour la Coupe du monde. Après un nul 1-1 à Sofia, la Tchécoslovaquie obtient son billet grâce à une large victoire 6-0 à domicile au match retour. En huitièmes de finale, la Tchécoslovaquie s'impose 3-0 après prolongation face aux Pays-Bas, au Havre.

Déroulement de la rencontre[modifier | modifier le code]

Le match, baptisé la « bataille de Bordeaux », voit se dérouler une rare violence : Plánička et Nejedlý subissent une fracture respectivement au bras droit et la jambe droite. Tandis que Nejedlý ne termine pas le match, Plánička continue vaillamment de garder le but tchécoslovaque durant la deuxième mi-temps et la prolongation. Košťálek, touché à l'estomac, Leônidas et Perácio, blessés eux aussi, sortent du terrain avant la fin de la prolongation.

À cette époque, les cartons rouges n'existaient pas, c'est donc simplement oralement que l'arbitre Pál von Hertzka signifie les expulsions aux joueurs concernés[3].

Conséquences[modifier | modifier le code]

En raison du score nul, le match sera rejoué le et remporté par le Brésil. C'est le dernier match rejoué en Coupe du monde de football avant 1970 et l'instauration des tirs au but.

Le match, considération faite de son statut de rencontre inaugurale du Parc Lescure, est entré dans l'histoire de Bordeaux comme un évènement sportif majeur. Dès le lendemain, le journal  La Liberté du Sud-Ouest  titre « l'inauguration du stade municipal a constitué un évènement sans précédent dans les annales de la cité bordelaise ». En 1998, Bernard Guiraudon, qui a assisté à la rencontre, affirme à son sujet « c'était la première fois qu'il y avait un grand match à Bordeaux »[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les équipements publics art déco de Bordeaux
  2. « 1938, en attendant l'horreur... », sur sofoot.fr, (consulté le )
  3. Olivier Di Lello, « Saga des cartons rouges : la mascarade de Nuremberg », sur cartonrouge.ch, (consulté le )
  4. Nicolas Rinaldi, « 12 juin 1938 : quand le Brésil disputait le quart de finale de la Coupe du monde... à Bordeaux. », sur sudouest.fr, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]