Barbier (métier)

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Barbier
Un barbier rasant la barbe d'un homme.
Présentation
Forme féminine
Barbière
Secteur
Métiers voisins
Codes
ROME (France)
D1202

Un barbier est une personne, dont le métier consiste à entretenir les cheveux ou la pilosité faciale (la barbe, la moustache, les rouflaquettes, etc.) des hommes. Son métier est proche de celui d'un coiffeur, en plus spécialisé. Il doit savoir raser de près (dans le sens de pousse du poil) et à blanc (dans le sens contraire de pousse du poil). Le barbier est un statut qui a disparu en 1989 ainsi que le titre de Maître Barbier.

Histoire[modifier | modifier le code]

Sous l’Ancien Régime, le terme de « barbier » désignait différents métiers dont les frontières se sont peu à peu éloignées :

  • le barbier et le barbier-perruquier étaient les ancêtres de nos coiffeurs actuels. L'expression est toujours utilisée au Québec pour désigner un coiffeur pour homme ;
  • le barbier chirurgien était chargé de la petite chirurgie et pouvait effectuer des soins comme les saignées, la pose de ventouses ou de pansements. Ce n'est qu'en 1691 qu'un édit royal français sépare chirurgiens et barbiers, nommés alors Barbier de longue robe et Barbier de courte robe. Le Barbier Perruquier arrive beaucoup plus tard.
  • Le métier de Barbier existe depuis l'Egypte Ancienne.

Description du métier[modifier | modifier le code]

Dans certains pays, les boutiques de barbiers sont visibles dans la rue grâce à des enseignes de barbiers aux formes caractéristiques et aux couleurs bleu-blanc-rouge. Le barbier installe généralement ses clients sur une chaise de barbier. Le barbier s'occupe du rasage des hommes qui ne portent pas la barbe, mais aussi de l'entretien des cheveux, de la barbe, des moustaches ou des rouflaquettes pour ceux qui en portent, il nettoie les oreilles, épile les sourcils et les poils du nez. Il emploie un rasoir (qui peut être mécanique, ou, aux époques les plus récentes, électrique) et un lubrifiant, par exemple de la mousse à raser. Au XIXe siècle, il pouvait être d'usage de proposer au client de raser soit au pouce soit à la cuillère : ce dernier objet introduit dans la bouche du client permettait de gonfler la joue et de faciliter ainsi le rasage[1].

Représentations dans les arts[modifier | modifier le code]

Dans le théâtre français, un barbier fameux est Figaro, créé par Beaumarchais dans Le Barbier de Séville en 1775 et repris dans Le Mariage de Figaro puis La Mère coupable. Ces pièces ont fait l'objet de plusieurs adaptations en opéras, en films et en téléfilms. En 1950, Norman Rockwell peint La boutique du barbier Shuffleton une huile sur toile qui servit d’illustration pour la couverture du magazine américain Saturday Evening Post du 29 avril 1950.

En Angleterre, le personnage de Sweeney Todd, barbier criminel qui égorgeait ses victimes, et dont il n'est pas sûr qu'il s'inspire d'un criminel réel[2], apparaît dans la littérature du XIXe siècle et fait l'objet de nombreuses pièces de théâtre, comédies musicales, films et téléfilms.

Animaux[modifier | modifier le code]

Le terme "barbering" appliqué aux souris de laboratoire est un comportement dans lequel les souris utilisent leurs dents pour arracher les poils du visage de leurs compagnons de cage lorsqu'elles se toilettent. Il est pratiqué par les souris mâles et femelles. Le "barber" plume les vibrisses du receveur. Ce comportement est probablement lié à la dominance sociale[3].

Poteau de barbier[modifier | modifier le code]

Un poteau rayé rouge, blanc et bleu

Le poteau de barbier, avec ses rayures spirales bleues, rouges et blanches, symbolise différents aspects du métier. C'est un symbole de l'époque où les barbiers pratiquaient des procédures médicales. Les rayures blanches et rouges représentent les bandages et le sang, tandis que les rayures bleues représentent les veines. Le poteau peut être stationnaire ou rotatif, souvent à l'aide d'un moteur électrique[4],[5]. Un poteau de barbier en rotation crée une illusion d'optique, dans laquelle les rayures semblent monter ou descendre le long du poteau, plutôt que d'en faire le tour[6],[7].

Aux États-Unis, la bande bleue est également parfois utilisée pour correspondre au drapeau[8],[9],[10]. En Corée du Sud, les poteaux de barbiers sont utilisés à la fois pour les vrais salons de coiffure et pour les bordels[11],[12]. À Forest Grove, en Oregon, le "poteau de barbier le plus haut du monde" mesure 72 pieds (21,9456 m)[13] En raison de ses bandes et couleurs vives, le sébaste à bandes rouges Sebastes babcocki est appelé "poteau de barbier". D'autres pseudonymes incluent bandit, condamné, canari, Hollywood et drapeau espagnol[14].

L'expression "barber pole" est un jargon dérisoire au craps, et désigne le fait de mélanger des "chèques de jeu de différentes dénominations". Les mises qui combinent différentes dénominations sont "censées être empilées avec la dénomination la plus élevée en dessous"[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bien qu'appuyé sur aucun document, cette pratique est citée par Albert Demard dans Un homme et son terroir (1979).
  2. « Sweeney Todd: Fact or Fiction ? », article dans The Independent, 3 janvier 2006. Page consultée le 25 avril 2011.
  3. JR Sarna, RH Dyck et IQ Whishaw, « The Dalila effect: C57BL6 mice barber whiskers by plucking », Behavioural Brain Research, vol. 108, no 1,‎ , p. 39–45 (PMID 10680755, DOI 10.1016/S0166-4328(99)00137-0, S2CID 18334770, CiteSeerx 10.1.1.519.7265)
  4. « Barber Pole », sur Webster's New World College Dictionary, Cleveland, Wiley Publishing, (consulté le )
  5. Kate Smith, « Why Barber Poles are Red and White » [archive du ], sur Sensational Color (consulté le )
  6. « Book Reviews: What Are Musical Paradox and Illusion? », University of California, Santa Cruz, vol. 120, no 1,‎ , p. 123–170, 124, 132 (DOI 10.2307/20445384, JSTOR 20445384, lire en ligne)
  7. Stefano Carrella, Iswandy, Kuncup, Lutz, Kai et King, Andreas « 3D-Localization of Low-Power Wireless Sensor Nodes Based on AMR-Sensors in Industrial and AmI Applications » (18–19 May 2010) (lire en ligne, consulté le )
    Vorträge der 15. ITG/GMA-Fachtagung
    « (ibid.) », dans Sensoren und Messsysteme 2010, Nuremberg, Berlin Offenbach (ISBN 978-3-8007-3260-9)
  8. « A Quick History Of Barbering | Austin, TX Barbershop » [archive du ], sur eighteeneight.com, (consulté le )
  9. Joan Burke, « Management of Barber Pole Worm in Sheep and Goats in the Southern U.S », U.S. Department of Agriculture Dale Bumpers Small Farms Research Center, Booneville, Arkansas,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. Susan Schoenian, « Diseases: Worms », sur Sheep 101,
  11. Katharine Hyung-Sun Moon, Sex Among Allies: Military Prostitution in U.S.–Korea Relations, New York, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-10642-9, lire en ligne), p. 45
  12. Jamie Trecker, Love and Blood: At the World Cup with the Footballers, Fans, and Freaks, Orlando, Houghton Mifflin Harcourt, (ISBN 978-0-15-603098-4, lire en ligne Inscription nécessaire), 13 :

    « prostitution barber. »

  13. Doug Kirby, Ken Smith et Mike Wilkins, « Forest Grove, Oregon: World's Tallest Barber Shop Pole », Novato, California, Roadside America, (consulté le )
  14. « Redbanded rockfish », sur Alaska Fisheries Science Center, National Marine Fisheries Service National Oceanic and Atmospheric Administration (consulté le )
  15. « Crap Dictionary », sur World Casino Directory, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]