Antoine Gaubil

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Antoine Gaubil (en chinois : Sun Kiun-yung caractère chinois: 宋君榮) (Gaillac, -Pékin, ) est un missionnaire jésuite, mathématicien, géographe, astronome, historien, traducteur et grammairien français à la cour impériale de Pékin. Il est connu par sa vaste correspondance avec les scientifiques français Fréret et Delisle. Ses travaux furent plus tard mis largement en valeur par Abel Rémusat[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoine Gaubil entre au noviciat de Toulouse de la Compagnie de Jésus le . Il y prononce ses premiers vœux en 1706 avant d'entamer sa formation en philosophie et en théologie. Une fois son cursus d'études achevé il enseigne l'hébreu, les mathématiques, la physique, l'astronomie, l'histoire dans différents collèges jésuites de France (Le Puy, Tournon, Cahors, Albi, La Flèche, ainsi qu'au collège Louis-le-Grand de Paris de 1717 à 1719)[2]. En 1718, il est ordonné prêtre à Paris par l'évêque d’Évreux. Mandaté par Louis XV, il part de Lorient le pour gagner la Chine. Il consignera ses données de navigation qu'utilisera plus tard Lapérouse. Après une étape de neuf mois à Poulo Condor entre et , il atteint la côte chinoise à Canton le , où il apprend les langues chinoise et mandchoue. Il s'attache également à réunir tous les travaux d'astronomie, de mathématiques et de chronologie chinoises qui pourront lui être utiles. Il s'installe à Pékin le . Les missionnaires n'étant tolérés à Pékin qu'en raison des services scientifiques rendus aux empereurs mandchous, il se fait reconnaître en tant qu'homme de sciences, notamment par son travail sur l'astronomie et la géographie[3]. Antoine Gaubil se montre très critique à l'égard des figuristes comme Joachim Bouvet et Jean-François Foucquet[4].

L'empereur Yongzheng le charge d'établir des relations avec les savants russes, notamment de Saint-Pétersbourg. C'est ainsi qu'il sera nommé, en 1739, membre de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg. Suivront ensuite ses nominations en tant que membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris, membre de l'Académie des instructions et belles-lettres, et, en 1751, élu associé étranger de la Royal Society de Londres[4].

Il remplace plus tard le père Parrenin dans la direction du collège mandchou (1741). Entre 1742 et 1748 il est supérieur des Jésuites de Pékin. A partir de 1754 il supervise ensuite la construction de l'observatoire[2]. Il meurt à Pékin le 24 juillet 1759.

Traductions[modifier | modifier le code]

Antoine Gaudil est réputé pour avoir traduit tout ou partie plusieurs livres canoniques chinois tels que le Liji (Classique des rites), le Yijing (Classique des changements) ou encore le Shujing (Classique des documents)[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Traité de l'astronomie chinoise, 1732
  • Histoire abrégée de l'astronomie chinoise
  • Observations mathématiques, astronomiques, géographiques, chronologiques et physiques (1729-1732), avec Etienne Souciet
  • Histoire de Gentchiscan et de toute la dinastie des Mongous ses successeurs conquérans de la Chine (1739), avec Antoine Gaubil comme traducteur
  • Abrégé de l'histoire chinoise de la grande dynastie des Tang (1814)
  • La morale du Chou-King, ou Le livre sacré de la Chine (1851), avec Antoine Gaubil comme traducteur
  • Les livres sacrés de l'Orient (1875), avec Antoine Gaubil comme traducteur

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joseph Dehergne, Le Père Gaubil et ses correspondants (1689-1759), in Bulletin de l'Université l'Aurore, vol.5, 1944, p. 354–392
  • Joseph Dehergne, Gaubil : historien de l'astronomie chinoise, in Bulletin de l'Université l'Aurore, vol.6, 1945, p. 168–227
  • Charles Herbermann, Antoine Gaubil, in Catholic Encyclopedia, 1913 (Lire en ligne)
  • François Angelier, Dictionnaire des Voyageurs et Explorateurs occidentaux, Pygmalion, 2011, p. 325-326 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Renée Simon, R.P. Antoine Gaubil, S.J. Correspondance de Pékin 1722-1759, Genève, Droz, 1970 (Études de philologie et d'histoire, 14), 1001 p., préface de Paul Demiéville

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nouveaux Mélanges Asiatiques, T.II, p 289
  2. a b et c Claudia von Collani, Les Jésuites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins éditions, (ISBN 978-2-38292-305-4), p. 701-702
  3. Jacques Gernet, « À propos du Père Gaubil S.J., à Pékin de 1723 à 1759 », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 153, no 1,‎ , p. 9–19 (DOI 10.3406/crai.2009.92438, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b François, ... Euvé, Mathématiques, astronomie, biologie et soin des âmes : les jésuites et les sciences, Lessius, impr. 2012 (ISBN 978-2-87299-226-3 et 2-87299-226-X, OCLC 826796801, lire en ligne), p. 77

Liens externes[modifier | modifier le code]