Anoplosaurus

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Anoplosaurus curtonotus

Anoplosaurus (« reptile sans arme ») est un genre éteint de dinosaures ornithischiens herbivores de l'infra-ordre des ankylosauriens et de la famille des nodosauridés. Il est rattaché à la sous-famille des struthiosaurinés par J. I. Kirkland et ses collègues en 2103[2]. Il a vécu en Angleterre où ses restes fossiles ont été découverts en 1872 dans les sables verts de Cambridge datés du Crétacé supérieur (Cénomanien), soit il y a environ entre 100,5 et 93,9 millions d'années.

Historique[modifier | modifier le code]

Espèce type Anoplosaurus curtonotus[modifier | modifier le code]

Harry Govier Seeley (1839-1909) a nommé ce genre en 1879 d’après un squelette post-crânien partiel, composé de fragments dentaires, de nombreuses vertèbres du cou, du dos, et du sacrum, des parties de la ceinture pectorale, des fragments d'humérus, une partie du fémur gauche, le tibia gauche, les os de pied, les côtes et d’autres fragments[1]. Il l'a considéré comme probablement juvénile, en raison de sa petite taille[3]. D’autres paléontologues ont commencé à le considérer comme un dinosaure « blindé »[4],[5].

En 1923, quand Franz Nopcsa a suggéré que certains des restes appartenaient à un camptosaure, tandis que d'autres appartenaient à Acanthopholis[6].

Cette suggestion a été suivie (avec les modifications comme la taxinomie d'Iguanodontidae a changé au cours des années)[7].

En 1999, Suberbiola et Barrett ont réexaminé le matériel. Ils l'ont décrit comme un nodosauridé primitif, le manque d’armure étant probablement dû au jeune âge de l'animal à sa mort[8]. D'autres articles ont repris ces conclusions[9],[10].

« Anoplosaurus major »[modifier | modifier le code]

Une deuxième espèce, A. major, a été nommée par Seeley en 1879 d’après une vertèbre du cou et trois vertèbres caudales partielles découvertes dans la même formation que l'espèce type[3].

Cette « espèce » est aujourd'hui considérée comme une chimère composée à partir d'éléments provenant de plusieurs espèces. La vertèbre de cou vient d'un ankylosaurien et les vertèbres caudales d'un Iguanodon indéterminé[8],[10],[11]. Anoplosaurus major est donc un nomen dubium.

Une troisième « espèce » A. macrocercus (Seeley, 1879/Kuhn, 1964) est peut-être synonyme de Syngonosaurus.

Inventaire des fossiles retrouvés[modifier | modifier le code]

  • A. curtonotus : un squelette partiel et divers éléments isolés
  • « A. major » : SMC B 55561 : une vertèbre caudale.

Classification[modifier | modifier le code]

En 2011, l'analyse phylogénétique conduite par Richard S. Thompson, Jolyon C. Parish, Susannah C. R. Maidment et Paul M. Barrett sur les nodosauridés[12] place Anoplosaurus en position basale au sein de cette famille, en groupe frère avec le genre Hylaeosaurus.

En 2013, J. Kirkland et ses collègues, lors de la description d'un nouveau genre de nodosauridés, Europelta, intègrent Anoplosaurus dans la sous-famille des struthiosaurinés, en compagnie de ce dernier ainsi que des genres Hungarosaurus et Struthiosaurus[2].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) H. G. Seeley. 1879. On the Dinosauria of the Cambridge Greensand. Quarterly Journal of the Geological Society of London 35:591-636
  2. a et b (en) J. I. Kirkland, L. Alcalá, M. A. Loewen, E. Espílez, L. Mampel et J. P. Wiersma, « The Basal Nodosaurid Ankylosaur Europelta carbonensis n. gen., n. sp. From the Lower Cretaceous (Lower Albian) Escucha Formation of Northeastern Spain », PLoS ONE, vol. 8, no 12,‎ , e80405 (PMID 24312471, PMCID 3847141, DOI 10.1371/journal.pone.0080405)
  3. a et b (en) Seeley, H.G. (1879). On the Dinosauria of the Cambridge Greensand. Quarterly Journal of the Geological Society of London 35:591-635
  4. Zittel, K.A. (1893). Traité de Paléontologie III, Paléozoologie, Vertebrata (Pisces, Amphibia, Reptilia, Aves). Paris: Doin, xii-894
  5. (de) Hennig, E. (1915). Kentrosaurus aethiopicus. Die Stegosaurier-Funde von Tendaguru Deutsch-Ostravrika. II. Historisch-systematische Einführung. Palaeontographica Supplement 7:103-253
  6. (en) Nopcsa, F. (1923). Notes on the British dinosaurs, Part IV: Acanthopholis. Geological Magazine 60193-199
  7. (en) Norman, D.B., and Weishampel, D.B. (1990). Iguanodontidae and related ornithopods. In: Weishampel, D.B., Osmólska, H., and Dodson, P. (eds.). The Dinosauria. University of California Press:Berkeley, 510-533. (ISBN 0-520-06727-4)
  8. a et b (en) Suberbiola, X.-P., and Barrett, P.M. (1999). A systematic review of ankylosaurian dinosaur remains from the Albian of England. Special Papers in Palaeontology 60:177-208
  9. (en) Carpenter, K. (2001). Phylogenetic analysis of the Ankylosauria. In: Carpenter, K. (ed.). The Armored Dinosaurs. Indiana University Press:Bloomington 455-483. (ISBN 0-253-33964-2) (PDF is 1744 kb)
  10. a et b (en) Vickaryous, M.K., Maryan'ska, T., and Weishampel, D.B., (2004). Ankylosauria. In: Weishampel, D.B., Dodson, P., and Osmólska, H. (eds.). The Dinosauria (second edition). University of California Press:Berkeley 363-392. (ISBN 0-520-24209-2)
  11. (en) Norman, D.B. 2004. Basal Iguanodontia. In: Weishampel, D.B., Osmólska, H., and Dodson, P. (eds.). The Dinosauria (second edition). University of California Press:Berkeley, 413-437. (ISBN 0-520-24209-2)
  12. (en) Richard S. Thompson, Jolyon C. Parish, Susannah C. R. Maidment and Paul M. Barrett, « Phylogeny of the ankylosaurian dinosaurs (Ornithischia: Thyreophora) », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 10, no 2,‎ , p. 301–312 (DOI 10.1080/14772019.2011.569091, lire en ligne)