André d'Ypres

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André d'Ypres
Décès
Période d'activité
Autres noms
Maître de Dreux Budé
Activités
Lieu de travail
Mouvement
Mécène
Influencé par
Œuvres principales

André d'Ypres, mort à Mons (Hainaut) en 1450, est un peintre et enlumineur du XVe siècle, originaire d'Amiens, formé en Flandres puis installé à Paris. La plupart des historiens de l'art s'accordent pour voir en lui le Maître de Dreux Budé, le père probable de Colin d'Amiens, alias le Maître de Coëtivy, et le grand-père de Jean d'Ypres et Nicolas Dipre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Plusieurs documents d'archives permettent de retracer son parcours. Il est mentionné à Amiens vers 1425-1426. Il est reçu franc-maître des peintres de Tournai en 1428. Il est installé à Amiens de 1435 à 1444, où il est employé par la municipalité à peindre des blasons sculptés et à des travaux de peinture à l'occasion de la visite du dauphin Louis dans la ville. Il quitte Amiens sans doute vers 1445 avec son fils Nicolas appelé aussi Colin pour s'installer à Paris. Un document postérieur, daté de 1479, le signale comme feu André d'Ypres, « en son vivant hystorieur et enlumyneur, bourgeois de Paris, demourant en la rue Quiquenpoit ». Un autre document de la Collégiale Sainte-Waudru de Mons indique qu'un peintre André d'Ypres, peintre parisien, a vu ses funérailles célébrées dans l'église en 1450 à la suite de sa mort dans la ville au cours d'un voyage de retour d'un pèlerinage à Rome[1].

Identification du Maître de Dreux Budé[modifier | modifier le code]

La Crucifixion du Parlement de Paris (vers 1450).

Le nom de convention de ce maître anonyme a été forgé par l'historien de l'art Charles Sterling à partir d'un petit triptyque de la Crucifixion dont le panneau central est aujourd'hui conservé au J. Paul Getty Museum et commandé par le chancelier du roi Dreux Budé. Il y a vu un artiste néerlandais qui serait venu à Paris pour y exécuter plusieurs commandes dont ces deux œuvres[2]. Cet artiste a été rapproché de La Crucifixion du Parlement de Paris réalisé à la même époque et dans un style très proche, influencé par Robert Campin et Rogier van der Weyden. La redécouverte de plusieurs documents liés à André d'Ypres et à son fils Colin d'Amiens a permis de rapprocher des deux peintres le Maître de Dreux Budé pour le premier et le Maître de Coëtivy pour le second. Ces indices documentaires sont confirmés par le style du maître anonyme, qui montre une influence des deux peintres tournaisiens alors qu'André d'Ypres a été formé dans cette même ville de Tournai[3].

D'autres œuvres ont été rapprochées de ce peintre : des miniatures dans des manuscrits, un dessin, mais aussi des vitraux dont il aurait réalisé les cartons. Cette identification fait quasiment l'unanimité, à l'exception de quelques historiens[3].

Œuvres attribuées[modifier | modifier le code]

L'essentiel de ces œuvres sont encore attribuées sous le nom de Maître de Dreux Budé.

Panneaux[modifier | modifier le code]

Le triptyque est réuni pour la première fois en 2024 lors de l'exposition Les arts en France sous Charles VII (1422-1461) au musée de Cluny - musée national du Moyen-Âge[10].

Manuscrits enluminés[modifier | modifier le code]

Cartons et dessins[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Lorentz, « La peinture à Paris au XVe siècle : un bilan (1904-2004) », dans Dominique Thiébaut, Primitifs français. Découvertes et redécouvertes : Exposition au musée du Louvre du 27 février au 17 mai 2004, Paris, RMN, , 192 p. (ISBN 2-7118-4771-3), p. 86-107
  • François Avril et Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, BNF/Flammarion, , 439 p. (ISBN 978-2-08-012176-9), p. 53-59
  • Philippe Lorentz, « Le retable du parlement de Paris et son peintre : trois hypothèses récentes », Bulletin Monumental, t. 156, no 3,‎ , p. 309-311 (lire en ligne, consulté le )
  • Dominique Vanwijnsberghe, « Nord. Du nouveau sur le peintre André d'Ypres, artiste du Nord installé à Paris », Bulletin Monumental, t. 158, no 4,‎ , p. 365-369 (lire en ligne, consulté le )
  • Philippe Lorentz et M. Comblen Sonkes, Corpus de la peinture des anciens Pays-Bas méridionaux et de la Principauté de Liège au quinzième siècle, vol. 19, Musée du Louvre, Paris, III, Centre International d'Étude de la Peinture médiévale,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Vanwijnsberghe 2000
  2. Charles Sterling, La Peinture médiévale à Paris, 1300-1500, 1990, p. 59-63
  3. a et b Lorentz 2004
  4. Notice du Louvre
  5. « Le Louvre achète le panneau du Maître de Dreux Budé chez Sotheby’s Londres », sur La Tribune de l'Art, (consulté le )
  6. (en) « Notice du catalogue de la vente du 9/12/2015 », sur Sotheby's (consulté le )
  7. Notice du Louvre
  8. notice du Getty
  9. Avec Jeanne Peschard, femme de Dreux I Budé, et ses filles Jacquette et Catherine présentées par sainte Catherine
  10. Séverine Lepape, L'art au temps de Charles VII, une période à redécouvrir, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, p. 100-101.
  11. Notice de la base Initiale, IRHT
  12. Notice de la vente Christie's
  13. Notice du Louvre
  14. Mathieu Deldicque, Maxence Hermant, Séverine Lepape et Sophie Lagabrielle (dir.), Les arts en France sous Charles VII (1422-1461), Paris, GrandPalaisRmn, , 304 p. (ISBN 9782711880195), p. 227