Raymonde Dien

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Raymonde Dien
Raymonde Dien à Berlin-Est en août 1951.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 93 ans)
Saint-DenisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Raymonde Émilia Octavie HuberdeauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique

Raymonde Dien, née Huberdeau, le à Mansigné[1], est une militante communiste française, connue pour avoir été emprisonnée pendant dix mois en 1950 à la suite d'une action de protestation contre la guerre d'Indochine.

Biographie

Le 23 février 1950, Raymonde Dien, sténodactylo, participe avec des centaines d'autres membres et sympathisants du PCF à une manifestation improvisée à la gare de Saint-Pierre-des-Corps pour ralentir la marche d'un train militaire dont le chargement de blindés est destiné à l'Indochine[2]. La foule occupe la voie de chemin de fer, certains manifestants se couchant sur les rails. La manifestation terminée, une femme en pantalon est signalée par les militaires du convoi aux policiers, qui se rendent dans l'après midi au siège local du parti, y trouvent seule Raymonde Dien, la reconnaissent au signalement, l'arrêtent, la font reconnaître par les mêmes témoins, et l'accusent de s'être couchée sur les rails[2].

Elle est emprisonnée à Tours. Elle est la seule manifestante poursuivie, le secrétaire de la section des cheminots de la CGT étant, lui, libéré au bout de trois semaines. Elle est inculpée sous le chef de « complicité de détérioration de matériel susceptible d’être employé pour la Défense nationale »[2] et est transférée au fort du Hâ à Bordeaux[2], où elle est incarcérée avec deux ex secrétaires de la Gestapo libérables. Défendue par l'avocate Marie-Louise Jacquier-Cachin[2],[3], elle est condamnée au terme du deuxième jour du procès, le , par un tribunal militaire à un an de prison ferme[2] et quinze ans de déchéance de ses droits civiques.

À l'instar d'Henri Martin[4], elle devient un symbole de l'opposition contre la guerre d'Indochine. Elle bénéficie d'une campagne de soutien de grande ampleur, en France et dans le Bloc de l'Est. En France, Maurice Thorez déclare : « Il faut arracher à leurs geôles, Raymonde Dien et Henri Martin »[Ruscio 1]. Cette association entre Henri Martin et Raymonde Dien, est accentuée par l'existence d'une chanson militante :

« Henri Martin, Raymonde Dien
N’ veulent pas qu’on tue les Vietnamiens
Ils aiment tant la paix
Qu’aux juges ils sont suspects[Ruscio 2],[2]. »

Vidéo externe
Raymonde Dien se raconte, le 27 février 2010

Raymonde Dien est libérée à Noël 1950[Ruscio 1]. Elle est ensuite, de 1953 à 1958, une dirigeante de l’Union des jeunes filles de France, branche féminine des organisations de jeunesse du PCF.

Hommages


Bibliographie

Références

  1. a et b p. 272.
  2. p. 278.
  1. Claude Pennetier (dir.), Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social : Période 1940-1968, de la seconde guerre mondiale à mai 1968, vol. 4 : Cos à Dy, Paris, Éditions de l'Atelier, coll. « Le Maitron », , 460 p. (ISBN 978-2-7082-3995-1), p. 331.
  2. a b c d e f et g Alain Ruscio, « il y a 60 ans : Raymonde Dien et Henri Martin contre la guerre d’Indochine », section de Toulon de la Ligue des droits de l'homme, (consulté le ).
  3. « Raymonde Dien se souvient », Association d'amitié franco-vietnamienne (consulté le ).
  4. Alain Ruscio, INDOCHINE. Il y a 60 ans, Raymonde Dien et Henri Martin L'Humanité,

Articles connexes

Liens externes

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