L'homme blessé est un tableau peint entre 1844 et 1854 par Gustave Courbet. Il mesure 81,5 × 97,5 cm et est conservé au musée d'Orsay à Paris.
Historique
Cette peinture fait partie des nombreux autoportraits de Gustave Courbet. Elle a été peinte en 1844 et représentait à l'origine l'artiste assoupi sur un arbre, plus jeune, une femme, probablement son grand amour Virginie Binet, penchée sur son épaule[1]. En 1854, après une rupture amoureuse, Gustave Courbet reprend son œuvre, remplace la femme par une épée et ajoute une tache de sang au niveau de son cœur en signe de tristesse.
Courbet conservera cette huile jusqu'à sa mort en 1877. Après avoir fait partie de la collection de Juliette Courbet, la sœur de Gustave, L'Homme blessé est acquis par l'État lors d'une vente aux enchères à l'Hôtel Drouot, à Paris. Dans un premier temps, l'œuvre est exposée au musée du Louvre, puis, en 1986, elle est réaffectée au musée d'Orsay[2].
Courbet réalise une copie (79,5 x 99,5 cm) de ce tableau en 1866, actuellement exposée au Kunsthistorisches Museum de Vienne[3].
Description
Adossé à un arbre, un homme, les yeux clos semble assoupi. Il tient dans sa main un morceau du manteau qui le recouvre. La tache de sang sur sa chemise, au niveau du cœur et l'épée à son côté, fait penser à un duel qui aurait mal tourné.
Dans une lettre à son ami Proudhon, il explique : « La vraie beauté ne se rencontre que dans la souffrance (…). Voilà pourquoi mon duelliste mourant est beau »[4].
Analyse
En scannant la toile, on s'est aperçu que trois tableaux se sont en fait succédé. On distingue une première œuvre de laquelle ne reste qu'une tête de femme. La seconde représentait deux amants, dont l'un est Gustave Courbet plus jeune, en 1844. La troisième est le chef-d’œuvre que l'on connaît : Courbet, blessé, adossé au pied d'un arbre[5].
Plusieurs hypothèses ont été soulevées pour expliquer cette juxtaposition :
- l'époque, la toile était chère et pour faire des économies, Courbet aurait repeint sur sa propre toile.
- après que sa compagne, Virginie Binet, l'a quitté en 1851, emmenant son fils, Courbet lui envoie un message en la supprimant de la peinture, en ajoutant une épée et une tache de sang sur sa chemise. Il devient l'homme amoureux agonisant.
Références
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
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Tableaux |
- Juliette Courbet âgée de dix ans (vers 1841)
- Autoportrait au chien noir (1842)
- Portrait de Juliette (1842)
- Portrait de Zélie Courbet (vers 1842)
- Portrait présumé d'une jeune fille d'Ornans (1842)
- Le Désespéré (1843-1845)
- Portrait de Juliette Courbet (1844)
- La Bacchante (1844-1847)
- Les Amants heureux (1844)
- Les Falaises de l'Essart-Cendrin (1847)
- Portrait de Charles Baudelaire (1848)
- L'Après-dînée à Ornans (1849)
- Les Casseurs de pierres (1849)
- L'Homme à la pipe (vers 1849)
- Un enterrement à Ornans (1850)
- Autoportrait (vers 1850)
- Pompiers courant à un incendie (1850-1851)
- Les Demoiselles de village (1851)
- Madame Auguste Cuoq (1852)
- Les Paysans de Flagey revenant de la foire (1850-1855)
- Les Baigneuses (1853)
- La Fileuse endormie (1853)
- Lutteurs (1853)
- Autoportrait dit au col rayé (1854)
- Bonjour Monsieur Courbet (1854)
- Le Bord de mer à Palavas (1854)
- L'Homme blessé (1844-1854)
- Les Cribleuses de blé (1854)
- L'Atelier du peintre (1855)
- La Voyante (vers 1855)
- Portrait de Louis Gueymard (1857)
- Les Demoiselles des bords de la Seine (été) (1857)
- La Curée (1857)
- Baigneuses (1858)
- Le Repas de chasse (1858)
- Le Chasseur allemand (1859)
- Le Renard dans la neige (1860)
- Le Renard pris au piège (1860)
- Le Cerf à l'eau (1861)
- Femme nue au chien (1861-1862)
- Bouquet de fleurs dans un vase (1862)
- Femme nue couchée (1862)
- La Source (1862)
- La Source de la Loue (série, 1863-1864)
- La Femme au chat (1864)
- La Femme aux bas blancs (1864)
- Le Chêne de Flagey (1864)
- Le Gour de Conche (1864)
- La Réflexion (1864)
- Le Bateau de pêche (1865)
- Le Coup de vent (vers 1865)
- Femme couchée (1865)
- Proudhon et ses enfants (1865)
- Le Ruisseau couvert (Le Puits-Noir) (1865)
- Le Ruisseau du Puits noir (vers 1865)
- Une papeterie à Ornans (vers 1865)
- La Vallée de la Loue (1865)
- Jo, la belle Irlandaise (série, 1865-1866)
- L'Origine du monde (1866)
- Remise de chevreuils au ruisseau de Plaisir-Fontaine (1866)
- Le Sommeil (1866)
- La Femme au perroquet (1866)
- Paysage de neige dans le Jura, avec chevreuil (1866)
- La Remise des chevreuils en hiver (1866)
- Le Cerf dans la forêt (1867)
- Chasseurs dans la neige (1867)
- Le Chevreuil chassé aux écoutes, printemps (1867)
- La Dame aux bijoux (1867)
- L'Hallali du cerf (1867)
- La Femme à la vague (1868)
- La Source (1868)
- La Vague (série, 1869-1870)
- La Mer calme (1869)
- Portrait de Paul Chenavard (1869)
- La Trombe, Étretat (vers 1869-1870)
- La Falaise d'Étretat après l'orage (1870)
- Nature morte aux fruits (série, 1871-1872)
- Autoportrait à Sainte-Pélagie (1872)
- La Mer, à Étretat (1872)
- Vue d'Ornans (vers 1872)
- Le Veau blanc (1873)
- Château de Chillon (série, 1873-1876)
- Tête de chamois (vers 1875)
- Vue du lac Léman (1876)
- Le Saut du Doubs (s.d.)
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