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Littérature amérindienne

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La littérature amérindienne est la littérature orale et écrite des peuples autochtones des Amériques[1]. Il s'agit de traditions orales ou d'anciens écrits hiéroglyphiques et pictographiques d'Amérique centrale, de contes populaires et de mythes, puis de publications (autobiographies, études à caractère anthropologique, fictions) reprenant des pratiques d'écriture plus similaires aux pratiques européennes.

Territoire nord-américain

Les littératures amérindiennes en Amérique du Nord sont issues d'un ensemble de traditions orales datant d'avant le contact avec les Européens et/ou de l'adoption ultérieure des pratiques d'écriture européennes. Les traditions orales comprennent non seulement les récits narratifs, mais aussi les chansons, les chants et la poésie utilisés lors des rituels et des cérémonies. Nombre de ces histoires et de ces chansons ont été transcrites par des anthropologues blancs, mais souvent au prix de conflits importants avec les tribus et avec des erreurs d'interprétation et/ou de traduction importantes[2].

Les premiers amérindiens ayant publiés des ouvrages, à la fin du XVIIIe siècle aux États-Unis, sont le plus souvent des indiens convertis au christianisme, des hommes envoyés comme missionnaires dans leur peuple d'origine pour tenter de les convertir en utilisant les langues autochtones[3], comme Samson Occom ou encore William Apess (en). Au début du XIXe siècle apparaît celle qui est considérée comme la première écrivaine amérindienne publiée, Jane Johnston Schoolcraft (de son nom amérindien Bamewawagezhikaquay), dont les parents sont un trappeur d'origine irlandaise d'une part, et Ozhaguscodaywayquay, fille d'un important chef de guerre de la tribu des Ojibwés, d'autre part. Mais elle fait longtemps exception, les femmes amérindiennes parvenant à être publiées sont encore rares. Peut être citée également Catherine Brown (en), une femme d'origine cherokee et une missionnaire[3], puis d'autres mais plutôt dans la deuxième moitié du XIXe siècle comme Sarah Winnemucca qui a décrit les premiers contacts de son peuple avec les explorateurs et les colons blancs, mais aussi Zitkala-Sa, d'origine lakota, qui témoigna du processus d'assimilation culturelle assez violent pratiqué par certaines institutions envers les enfants amérindiens[3], ou Sophia Alice Callahan, d'origine creek[3]. Au XXe siècle, Ella Cara Deloria, sioux, est une écrivaine mais surtout « une des premières figures biculturelles vraiment bilingues de l’anthropologie américaine », travaillant avec Franz Boas et s'employant à collecter les éléments de la culture traditionnelle de son peuple[3].

Au début des années 1900, alors que le public blanc américain commence à s'intéresser à la vie et aux cultures des Amérindiens, des écrivains amérindiens transcrivent les histoires de leurs cultures, comme Old Indian Days de Charles Eastman et Coyote Tales de Mourning Dove (en). D'autres écrivent de la fiction, par exemple, le roman Cogewea de Mourning Dove et The Surrounded de D'Arcy McNickle (en). L'œuvre amérindienne la plus connue de cette période est sans doute Green Grow the Lilacs, une pièce de l'auteur cherokee Lynn Riggs (en) qui a servi de base à une comédie musicale Oklahoma !, un des premiers grand succès musical de Broadway[4], adaptée au cinéma également.

La fin du XXe siècle est marquée par la renaissance amérindienne[5]. Cette expression Renaissance amérindienne, quelquefois critiquée et forgée en 1983, désigne la forte augmentation des publications de littérature amérindienne à partir de 1969 puis durant les années suivantes[6]. Mais cette renaissance n'a pas été que littéraire[7].

Amérique du Sud et Amérique centrale

En Amérique centrale ou en Amérique du Sud, une des caractéristiques littéraires est l'existence, avant les colonisations européennes (espagnole, mais aussi portugaise, anglaise et française) de textes en hiroglyphes. Après l'arrivée des colonisateurs européens, des écrits apparaissent en langues yumanes, langues uto-aztèques, langues mayas (quiché, tzotzile, etc.), langues tequistlatèques, langues zoques, purépecha, langues zapotèques, quechua, mapudungun, etc., mais sous les caractéristiques des éditions européennes[8].

L'autre point important est l'accès dès le XXe siècle aux plus hautes fonctions de l'exécutif de personnalités politiques d'origines en partie amérindiennes comme Lázaro Cárdenas[9], qui ont repris à leur compte une politique d'indigénisme, ouvrant ainsi des espaces à la littérature amérindienne[8].

Articles connexes

Notes et références

  1. Marie-Hélène Jeannotte, Nous sommes des histoires : réflexions sur la littérature autochtone, Montréal, Québec, Mémoire d'encrier, , 276 p.
  2. (en) Rubén G. Mendoza et Richard J. Chacon, The Ethics of Anthropology and Amerindian Research. Reporting on Environmental Degradation and Warfare, Springer New York,
  3. a b c d et e Simone Pellerin, « Amérindiennes - Écrivaines [États-Unis XIXe – XXIe siècle] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 134-136
  4. Patrick Niedo, « Oklahoma ! », dans Hello, Broadway ! Une histoire de la comédie musicale américaine, Mengès, (lire en ligne)
  5. (en) Kenneth Lincoln, Native American Renaissance, University of California Press,
  6. Crystel Pinçonnat, « La construction d'une visibilité ethnique sur la scène littéraire : le cas des écrivains amérindiens », Revue de littérature comparée, no 317,‎ , p. 53-69 (DOI 10.3917/rlc.317.0053, lire en ligne)
  7. Paulo A. Paranagua, « Renaissance des Indiens d'Amérique », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. a et b Marisol Cee Moo, « Amérindiennes - Écrivaines [Amérique latine XXe siècle] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 134
  9. Jacques Madaule, « Avec Cárdenas, l'héritier de Zapata », Le Monde,‎ (lire en ligne)