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Abba Kovner

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Abba Kovner
Abba Kovner au procès d'Adolf Eichmann en 1961.
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Vitka Kempner (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Prix Shlonsky (d) ()
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Prix Bialik ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Abba Kovner, né le à Sébastopol (Ukraine) et mort le à Ein HaHoresh (Israël) est un poète, écrivain et partisan juif d'origine lituanienne.

Jeunesse

Abba Kovner est né à Sébastopol en Ukraine mais sa famille immigra peu de temps après à Vilnius en Lituanie, où il grandit et étudia à l'académie hébraïque de Vilna et à l'école des arts. Pendant ses études, il rejoint et devint un membre actif du mouvement de jeunesse socialiste sioniste Hachomer Hatzaïr. En , Vilnius est occupée par l'armée soviétique et devient la capitale de la Lituanie soviétique. Abba Kovner intègre un mouvement de résistance antisoviétique.

Seconde Guerre mondiale

En , les nazis envahirent la Lituanie et bâtirent le ghetto de Vilnius. Kovner et plusieurs de ses amis réussirent à s'en échapper et se réfugièrent dans un couvent de dominicains de la banlieue de Vilnius. Il retourna plus tard dans le ghetto et assista au massacre de milliers de Juifs. Estimant qu'une révolte était possible, il décida de former un groupe de combattants juifs, la Fareynikte Partizaner Organizatsye (Organisation des partisans unis) aux côtés de Vitka Kempner et de Rozka Korczak en 1942[1]. Pendant quelques semaines, il trouva refuge au monastère de Sœur Bertranda, où il écrivit son manifeste pour une révolte du ghetto[2]. Il commanda un groupe de partisans réfugiés dans les forêts de Vilnius, qui luttèrent contre les soldats nazis.

Vengeance

Il survécut à la Shoah et après la libération par les Soviétiques en 1945, il fonda le mouvement Berihah qui organisa l'immigration des Juifs vers le futur État d'Israël.

Abba Kovner fonda aussi le groupe des Nakam qui visait à se venger des responsables de la Shoah, avec des actions visant des civils et prisonniers allemands :

  • Plan A : empoisonner le réseau d'approvisionnement en eau de grandes villes allemandes avec comme cibles principales : Nuremberg, Hambourg et Munich ;
  • Plan B : empoisonner le réseau d'approvisionnement de camps de prisonniers allemands dont celui de Nuremberg et de Dachau[3].

Kovner se chargea alors de se rendre en Israël pour obtenir du poison en quantité suffisante. Il retourna ensuite en Europe, mais fut arrêté sur le bateau qui le menait en France. Un de ses amis jeta le poison à la mer[3].

En , les membres de la Nakam interviennent dans une boulangerie utilisée pour fournir du pain pour le camp d'internement de Langwasser (en) près de Nuremberg, où de nombreux prisonniers de guerre allemands étaient détenus. Ils recouvrirent la plupart des pains avec de l'arsenic, mais furent perturbés et fuirent avant de terminer leur travail. Plus de 2 200 des prisonniers allemands sont tombés malades et 207 ont été hospitalisés, mais aucun décès n'a été signalé[4]

Une fois libéré, il retourna en Israël et rappela les membres de Berihah en Israël après avoir finalement réussi à empoisonner à l'arsenic le pain destiné aux prisonniers du camp de Nuremberg.

Israël

Kovner rejoint la Haganah en , et peu de temps après, Israël déclare l'indépendance, en . Il devient capitaine de la Brigade Givati dans l'armée de Tsahal.

Pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949, il devient célèbre pour ses « pages de bataille », intitulées « mort aux envahisseurs ! », qui contenait des nouvelles du front. Cependant, le ton des pages qui appelait à la vengeance de l'Holocauste et qui traitait l'ennemi égyptien de vipères et de chiens a bouleversé de nombreux dirigeants politiques et militaires israéliens[5]. Dans ses écrits, il attise les sentiments les plus cruels des soldats, justifiant les exactions : « Massacrez ! Massacrez ! Massacrez ! Plus vous tuez de chiens meurtriers, plus vous vous améliorez. Plus vous améliorez votre amour de ce qui est beau et bon et de la liberté[6]. »

De 1946 à sa mort, Kovner est un résident du kibboutz Ein HaHoresh. Il a été membre du parti Mapam et Hachomer Hatzaïr, mais n'a jamais eu un rôle politique officiel. Il a joué un rôle majeur dans la conception et la construction de plusieurs musées de l'Holocauste, y compris le Musée de la Diaspora à Tel Aviv[7].

Il est mort en 1987 d'un cancer des cordes vocales, peut-être en raison de sa forte consommation de tabac. Son épouse, Vitka Kempner, était une partisane dans les forêts de Lituanie[4].

Notes et références

  1. « ROZKA KORCZAK-MARLA », jwa.org (consulté le )
  2. « Anna Borkowska », sur Yad Vashem
  3. a et b Ofer Aderet, « La ligue des justiciers juifs », Courrier International, no 1517,‎ , p. 54, traduction d'un article paru le 8 novembre dans Ha'Aretz.
  4. a et b Tom Segev (1993). The Seventh Million. Translated by Haim Watzman. Hill and Wang. p. 140–152.
  5. Avivai Becker, "The battle still rages — the story of an Israeli war survivor", Haaretz, April 25, 2004.
  6. Sylvain Cypel, « Pillages, racisme, expulsions... La conquête de la Palestine racontée par les combattants », sur Orient XXI,
  7. "Israel Prize Official Site - Recipients in 1970 (in Hebrew)".

Voir aussi

Œuvre littéraire

  • Ad Lo-Or (1947), recueil de poèmes, décrit sur un ton lyrique et dramatique la résistance des partisans dans les forêts d'Europe de l’Est.
  • Ha-Mafteach Tzalal (1951) parle aussi de ces combats.
  • Pridah Me-ha-darom (1949) et Panim el Panim (1953) raconte l'histoire de la Guerre israélo-arabe de 1948.

Articles connexes

Liens externes