Église Saint-Jean-Baptiste de Contz-les-Bains
Église Saint-Jean-Baptiste | |
Présentation | |
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Culte | Catholique romain |
Début de la construction | 1869 |
Fin des travaux | 1871 |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Commune | Contz-les-Bains |
Coordonnées | 49° 27′ 12″ nord, 6° 20′ 48″ est |
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L'église Saint-Jean-Baptiste, de style néogothique, construite de 1869 à 1871 en remplacement de l'ancienne église paroissiale dont les vestiges subsistent dans le cimetière sur les plans de l'architecte messin C. Jacquemin. Son orgue Franz Staudt, datant de 1898, possède 29 jeux, 2 claviers et pédalier et figure parmi les plus belles orgues de Lorraine. Il fait très régulièrement l'objet de concerts et spectacles de qualité l'associant à des artistes de renommées nationales et internationales.
La situation de la paroisse en 1860
La construction de l'église de Contz débute au mois de mai de l'année 1869 après une dizaine d'années de préparation, période au cours de laquelle les discussions et les conflits entre la commune, l'évêché et l'administration préfectorale sont nombreux. Ces divergences de vue tombent rapidement dans l'oubli lorsqu'en 1871 la construction est menée à terme.
Une lettre datée du , adressée au préfet du département par l'évêque de Metz, Mgr Paul-Georges-Marie Dupont des Loges, renseigne sur la situation de la paroisse de Basse-Kontz :
« La paroisse de Basse-Kontz est sans pasteur depuis bientôt deux ans par suite du manque de prêtres parlant les deux langues et du mauvais état du presbytère et de l'église. La toiture et le lambris de ce dernier édifice demandent d'importantes réparations: peut-être devrait-on profiter de cette circonstance pour donner un peu plus d'élévation à la nef de l'église et la mettre à la hauteur du chœur, pour placer la porte d'entrée au milieu du pignon du sud-ouest et disposer les fenêtres sur un même plan au lieu du plan inégal que l'on a adopté lorsqu'on a agrandi cet édifice... Comme la fabrique manque des ressources nécessaires pour pourvoir à ces dépenses, je viens vous prier, Monsieur le Préfet, de bien vouloir déléguer un architecte à l'effet d'étudier sur place les deux bâtiments, de dresser un devis des travaux pour que ceux qui sont les plus urgents soient exécutés aussi tôt que faire se pourra, et que l'on ait des idées arrêtées sur l'exécution des autres. Je chargerai, de mon côté, l'administrateur de la paroisse de faire appel à la pieuse générosité des paroissiens pour qu'ils viennent en aide à la commune aussitôt que l'on connaitra le chiffre total de la dépense... »
L'abbé Clément, curé de Rettel, assurait l'intérim en attendant la désignation d'un prêtre titulaire. Le père François Hab, originaire de Basse-Kontz et pour lors missionnaire en Malaisie, a l'occasion d'évoquer ce problème dans les lettres qu'il adresse à sa famille au village. Ainsi note-t-il, le : « Avez-vous enfin un nouveau curé, et quelles sont les nouvelles de la paroisse? »
Puis, en mai 1862 : « Même si vous n'avez pas de curé actuellement, ne croyez pas que vous êtes libres de ne plus avoir à vous préoccuper de Dieu et du salut de votre âme. C'est un grand malheur pour la paroisse, car là où il n'y a pas de service divin, le démon aura beau jeu. »
Enfin, le : « Je suis heureux que vous ayez un nouveau curé. Faites en sorte que celui-là ne vous abandonne pas. »
À la réception de la lettre de l'évêque, le préfet de la Moselle charge le sous-préfet de Thionville de prendre en charge ce dossier et de communiquer le contenu de cette lettre à la municipalité de Basse-Kontz et, dans sa séance du , le conseil municipal répond dans une lettre qui demande au préfet d'utiliser le temps où le poste de prêtre serait vacant pour effectuer les réparations nécessaires à l'église, en insistant sur le manque de moyens de la commune et de ses habitants[1].
À cette délibération, le maire joint une lettre de sa main afin d'apporter quelques précisions quant à la situation de la paroisse. Il y indique notamment son désaccord avec l'évêque de Metz qui, selon lui, porte peu d'intérêt à la commune, et accuse la jalousie le curé de Rettel[2].
Orgue
Historique
Grâce à la générosité du père Eugène Rauber, maître de chapelle de la cathédrale de Verdun, et frère du curé de Contz, l'orgue de l'église Saint-Jean-Baptiste est construit en 1898 par le facteur d'orgue Franz Staudt (1860-1938) de Puttelange-aux-Lacs. Il coûte la somme de 20 millions de francs et est inauguré le 27 avril de la même année[3].
Durant la première guerre mondiale, les tuyaux sont réquisitionnés par les Allemands pour en faire des munitions. En 1922, l'orgue est restauré par des organiers hollandais et en 1936 un relevage est réalisé. Il est endommagé au cours de la seconde guerre mondiale (éclats d'obus, tuyaux déchirés, infiltrations d'eau, etc.). Après des réparations en 1959, 1965 et 1978, l'instrument fait l'objet en 1990 d'un relevage complet et d'un changement dans sa composition par Michel Gaillard de l'entreprise Aubertin de Courtefontaine. L'orgue est alors réinauguré le lundi de Pâques. Le 26 avril 1998, il fête son centenaire[3].
Composition
Le buffet de l'orgue est de style néogothique adapté au style de l'église. Doté de quarante-trois tuyaux de façade, il est en chêne massif et repose sur une tribune de style baroque avec balustrade en fer forgé. L'instrument pèse 7 tonnes et utilise 1 800 tuyaux en étain et en sapin, répartis sur deux étages. La transmission est de type pneumatique tubulaire (sommiers à pistons). La console est orientée vers le chœur[3].
Registres
La tuyauterie est répartie en vingt-neuf jeux[3].
I. Grand orgue 56 notes |
II. Récit expressif 56 notes |
Pédale 25 notes |
Accessoires |
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Galerie photographique
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Saint George et Saint Aloïs
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Sainte Agathe et Sainte Cécile
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Sainte Marguerite et Sainte Catherine
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Saint Nicolas et Saint Sébastien
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Sainte Anne et Sainte Élisabeth
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Saint Isidore et Saint Vincent
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La nef
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Le choeur
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Escalier menant à l'église
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Vue depuis le parvis
Notes et références
- Contenu de la lettre : « le conseil municipal de Basse-Kontz, réuni en séance extraordinaire sous la présidence de Monsieur le Maire, Présents: HILLARD Pierre, GEORGES Mathias, EVEN François, LANDZERT Jean, SCHANENTGEN Pierre, HILLARD Nicolas, LECHER Jean, SANDT Jean, RITTE Jean, SCHARFF Jacques et GENDT Jean. Monsieur le Maire fait lecture au conseil municipal d'une lettre par laquelle Mgr l'Évêque appelle l'attention de Monsieur le Préfet sur l'état de l'église et du presbytère de la commune de Basse-Kontz et lui propose de profiter de la vacance du titre pour faire exécuter à ces deux édifices les réparations dont ils ont besoin… Le conseil, après avoir sérieusement examiné cet état de choses, émet ce qui suit: La commune, en adoptant un plan inégal pour l'agrandissement de son église, avait probablement à cette époque des motifs fondés. Aujourd'hui, comme cet édifice ne menace ruine en aucune façon, la commune croit devoir en ajourner encore pendant quelques années les réparations signalées dans le rapport de Mgr l'Évêque, vu que la paroisse n'en profiterait jamais, attendu que l'église est trop petite et que ces réparations n'ajouteraient rien à sa surface. Il n'y en aurait donc pour résultat qu'une forte dépense. En outre, la commune qui est sans fonds et sans ressources, ne peut nullement compter sur la générosité des fidèles car il n'y en a que de pauvres dans la paroisse. Quant au presbytère, la commune est disposée à le faire réparer autant qu'il sera possible, avec les fonds disponibles en caisse et le produit du concours des fidèles. Si donc il y a lieu de déléguer un architecte pour ce dont il s'agit, le conseil laisse ce soin à l'administration qui voudra bien le faire dans l'intérêt de la commune. »
- Contenu de la lettre : « En vous adressant l'extrait de délibération ci-joint, j'ai l'honneur de vous faire connaitre que les idées exprimées par Mgr l'Évêque de Metz dans son rapport du 31 juillet dernier sont peu conformes aux nôtres, vu qu'il les a basées pour la plupart sur des données inexactes. D'abord, nous voilà sans pasteur depuis déjà deux ans. Pourquoi, en nous le retirant, ne nous a-t-il pas fait connaitre ses motifs ? Pourquoi ne me les a-t-on pas fait connaitre au mois de février dernier, lorsque j'ai été à l'évêché demander la raison pour laquelle on nous laissait si longtemps sans curé ? Pourquoi m'a-t-on formellement promis que nous serions servis au mois de septembre au plus tard et que ce retard n'était occasionné que par le manque de prêtres parlant les deux langues ? Cependant, il est de notoriété publique que depuis ce temps, bien des paroisses des environs qui étaient sans prêtre depuis deux ou trois mois, ont été servies avant nous, lesquelles ayant même des églises ou presbytères plus mauvais que les nôtres. Ce qui prouve que nos édifices étaient en assez bon état, ou bien, que Mgr l'Évêque nous portait bien peu d'intérêt. Mais, Monsieur le Sous-Préfet, je crois pouvoir vous dire que tout cela n'est que le résultat d'une certaine jalousie de la part de Monsieur le Curé de Rettel, notre administrateur, qui depuis qu'il nous dessert n'a cherché que ses propres intérêts. La commune, fatiguée de tels services, lui en a témoigné son déplaisir. Aussi, en s'en apercevant, a-t-il promis de prendre des mesures en conséquence, et en voici la preuve : »
- Crédit Mutuel du Val Sierckois, « L'orgue de Contz-lès-Bains », Prospectus distribué lors des concerts,