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Louis Guizot

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Louis Guizot
Fonctions
Juge de paix (en)
Maire de Saint-Geniès-de-Malgoirès
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Louis FerrierVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Lou MascaraVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Paul Guizot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Louis Guizot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Louis Guizot (1740-1794) est un homme politique et magistrat français. Premier maire noir d'une commune française, il est guillotiné sous la Terreur.

Biographie

Louis Guizot naît le près du Cap-Français, sur l'île de Saint-Domingue. Cousin germain d'André Guizot, le père de François Guizot, il est le fils de Paul Guizot, un colon huguenot établi sur l'île depuis 1726[1] et d'une esclave afro-antillaise de Saint-Domingue, Catherine Rideau. Lorsqu'elle accouche, Paul est rentré en France[2]. Il reçoit le patronyme « Ferrier »[2]. En 1742, alors qu'il a deux ans, Paul paye à Louis et Catherine un aller pour la France[2]. Catherine, qui ne peut supporter le climat méditerranéen, est alors affranchie et retourne sur l'île[2].

C'est donc Paul qui élève Louis[2]. Il apprend la confection des bas de soie à Lédignan, puis passe une licence en droit et devient viguier de François-Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès[2], ce qui l'autorise à connaître des litiges mineurs[3]. En 1760, dans un contexte de durcissement des dispositions du Code noir, il épouse Marie Boisson (fille d'un commerçant et ancien consul « très estimé »[3]), dont il a quatre filles et deux fils[2]. Après force « atermoiements légaux », il est reconnu par son père en 1763, en accord avec le frère et les sœurs de celui-ci, mais contre l'avis d'un autre frère qui l'accuse de folie[2]. Autorisé à s'appeler « Guizot » par décision du parlement de Toulouse[3], il reçoit le baptême catholique en 1766[2].

Devenu un notable local, il prend une part active à la rédaction du cahier de doléances de Saint-Geniès-de-Malgoirès en vue des États généraux de 1789 ; sont notamment réclamées, dans ce texte qui sert de modèle aux villages voisins, la tolérance religieuse[2], la liberté de la presse, et une meilleure répartition de l'impôt[3]. Il est aussi l'un des quatre délégués locaux à l'assemblée générale des trois ordres qui se tient à Nîmes en mars[2]. Capitaine général de la garde républicaine locale au début de la Révolution, il a 56 hommes sous ses ordres[2]. Au début de 1790, il devient président du comité directeur de la Fédération de la Gardonnenque, qui regroupe 50 compagnies et 12 000 hommes, et prend la parole lors de l'assemblée fondatrice[3] pour recommander « loyauté » et « unité »[2]. Il est élu maire de sa commune le par 167 voix sur les 176 émises (contre 2 au consul sortant), ce qui amène Henri Hugues à qualifier ce scrutin de « véritable plébiscite »[3]. Il est également élu le membre du Directoire du département du Gard et en 1793 il devient juge de paix pour le canton de Saint-Geniès.

Girondin et favorable au fédéralisme, il est menacé par la Terreur montagnarde. Selon une tradition orale, il fuit Jean Borie, le représentant du gouvernement, en se cachant dans un grenier[2] ; en tout cas, il est arrêté mi-1794 et incarcéré à la citadelle de Nîmes. Au cours d'un procès de trois jours, il reçoit plusieurs soutiens d'amis et d'habitants de Saint-Geniès (rebaptisée « Montesquielle »), qui déposent à décharge[2]. Condamné à mort, il est guillotiné place de la Révolution le [4],[2].

Postérité

Son fils Louis sera juge de paix du canton de Saint-Chaptes[5].

Son nom a été donné à l'école maternelle de Saint-Geniès-de-Malgoirès (Gard)[6].

Il faudra attendre 1929 et l'élection de Raphaël Élizé à Sablé-sur-Sarthe pour qu'un autre homme de couleur occupe une magistrature municipale en France[2].

Références

Sources