Prosper Menière

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Prosper Menière
Portrait par Guillaume Bodinier.
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signature de Prosper Menière
Signature dans son dossier de Légion d’honneur.

Prosper Menière[a], né le 28 prairial an VII () à Angers et mort le 7 février 1862 à Paris 5e, est un médecin français.

Il est célèbre pour sa description princeps de la maladie de Menière (ou syndrome de Ménière), trouble associant des vertiges, une surdité et des acouphènes[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Menière a poursuivi ses études entamées dans sa ville natale, à la faculté de médecine de Paris. Reçu au concours de l'internat en 1824, il est nommé à l'hôpital Hôtel-Dieu et soutient sa thèse de doctorat au sujet de Recherches sur la constitution médicale du troisième trimestre de 1826[3] en 1828 avant de passer l'agrégation de médecine en 1832. Il se distingue par son organisation de la lutte contre la meurtrière épidémie de choléra de 1832, et reçoit la Légion d'honneur pour services rendus.

De février à juin 1833, il est chargé par le gouvernement de Louis-Philippe de suivre la duchesse de Berry, dont la santé est fragile, durant sa captivité à la citadelle de Blaye. Il assumera cette mission jusqu'à la délivrance de la princesse et son arrivée à Palerme. Il a laissé un journal de cette captivité[4], publié par son fils en deux volumes in-8º, en 1882.

En 1838, il devient médecin titulaire de l'Institut des sourds-muets de Paris[1].

Il a publié de nombreux articles au sujet des orchidées et notamment de leur pollinisation[5].

La maladie de Menière[modifier | modifier le code]

Dans son mémoire, resté célèbre, présenté à l'Académie de médecine le , Prosper Menière était le premier à rapporter à l'oreille interne la maladie associant des vertiges paroxystiques et une surdité[6]. Une semaine plus tard, Armand Trousseau s'appuyait sur la description de Menière pour démanteler la congestion cérébrale. Il confirmait ainsi le rôle de Prosper Menière dans l'identification de cette maladie de l'oreille interne. En 1938, Hallpike, Cairns[7],[8] et Yamakawa[9] en montreront la physiopathologie, et rattacheront cette dernière à l’histologie.

De son côté, Émile Ménière continua les recherches entreprises par son père et notamment la description de cette maladie. Son travail eu pour conséquence la dénomination actuelle de ce syndrome[10],[11].

Malgré un travail très prenant, il restait ouvert à la culture de son temps, comptant parmi ses amis Victor Hugo ou Honoré de Balzac.

Il est mort d'une pneumonie, à son domicile parisien du 254 rue Saint-Jacques. Il était l'époux de Pauline Becquerel (1819-1841), fille du physicien Antoine Becquerel et tante d'Henri Becquerel, le prix Nobel de physique en 1903.

Le couple a eu un fils, Emile Ménière. Celui-ci, né à Paris le , y est meurt le . Médecin otologiste comme son père, Émile Ménière devient médecin de l'Institution Nationale des sourds-muets à Paris en 1890[12],[13],[10],[14]. Il a poursuivi notamment les travaux médicaux de son père, mais ne doit pas être confondu avec celui-ci, le véritable découvreur de la maladie de Menière[15],[16],[17],[11].

Émile Ménière laisse une descendance.

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Sur une forme de surdité grave dépendant d’une lésion de l’oreille interne », Bulletin de l’Académie nationale de médecine, Paris, J.-B. Baillière, vol. 25, no 26,‎ , p. 242 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  • La Captivité de Madame la duchesse de Berry à Blaye, 1833 : journal du docteur P. Menière, médecin envoyé par le gouvernement auprès de la princesse, publié par son fils, le docteur E. Menière, Paris, Calmann-Lévy, , 2 vol. 23 cm (OCLC 612883981), « t. 1 », « t. 2 ».
  • Détermination d'un herbier attribué à J.-J. Rousseau. Annales de la société linnéenne de Maine-et-Loire, 1 (1853) : 215-224. 1854.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il n'y a pas de "é" au patronyme « Menière », du moins pour Prosper. Son fils Émile a modifié le patronyme en Ménière[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François Legent, « Le Parcours de Prosper Menière, créateur de la labyrinthologie », sur Bibliothèques d'Université Paris Cité, (consulté le ).
  2. (en) Marc A Thorp et Adrian L James, « Prosper Ménière », The Lancet,‎ (DOI 10.1016/S0140-6736(05)67144-9, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Thèse du Dr Prosper Menière » (consulté le ).
  4. « La Captivité de la duchesse de Berry : extraits du journal du docteur P. Ménière », La Revue des Deux Mondes, t. 49,‎ , p. 649-680 (lire en ligne sur Gallica).
  5. Sauvêtre Pascal, « Prosper Ménière, le médecin qui aimait les orchidées », L'Orchidophile revue de la Fédération France orchidées, no 215,‎ , p. 363.
  6. Mémoire sur des lésions de l'oreille interne donnant lieu à des symptômes de congestion cérébrale apoplectiforme, lu à l'académie impériale de Médecine, séance du 8 janvier 1861. Lire en ligne.
  7. (en) Hallpike CS. & Cairns H, « Observations on the pathology of Meniere's syndrome » The Journal of Laryngology & Otology 1938;53(10):625-655.
  8. (en) Hallpike CS, Cairns H, « Observations on the Pathology of Ménière's Syndrome: (Section of Otology) », Proc R Soc Med, vol. 31, no 11,‎ , p. 1317-36. (PMID 19991672, PMCID PMC2076781, lire en ligne [PDF]) modifier.
  9. (de) Yamakawa K. « Über die pathologische Veränderung bei einem Ménière-Kranken » J Otorhinolaryngol Soc Jpn. 1938;44:2310-2.
  10. a et b « Ménière, Émile Antoine (1839-1905) », sur idref.fr.
  11. a et b « Bienvenue sur Adobe GoLive 4 », sur nantesorl.free.fr (consulté le ).
  12. www.biografiasyvidas.com/biografia/m/meniere.htm
  13. Voir son portrait sur le site du ministère de la Culture et de la Communication - droits réservés.
  14. Medarus, « Prosper MENIÈRE (1799- 1862) », sur medarus.org (consulté le ).
  15. « Émile Ménière (1839-1905) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  16. Émile Ménière, Des moyens thérapeutiques employés dans les maladies de l'oreille, Thunot, (lire en ligne).
  17. (en) Bloomsbury Publishing, Dictionary of Medical Terms, AC Black, , 480 p. (ISBN 978-1-4081-3635-5, lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]