Église Saint-Cyriaque de Wiwersheim

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Église Saint-Cyriaque
Image illustrative de l’article Église Saint-Cyriaque de Wiwersheim
Présentation
Culte catholique
Architecte Henri Hannig
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale Collectivité européenne d’Alsace
circonscription administrative Bas-Rhin
Commune Wiwersheim
Coordonnées 48° 38′ 25″ nord, 7° 36′ 27″ est
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Église Saint-Cyriaque
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Église Saint-Cyriaque

L'église Saint-Cyriaque est une église paroissiale située à Wiwersheim dans la circonscription administrative du Bas-Rhin, dans la Collectivité européenne d’Alsace. Construite entre 1887 et 1888, elle remplace à la fois l’ancienne église paroissiale du XVIIIe siècle, qui se trouvait dans le cimetière et n’était plus utilisée depuis les années 1830, ainsi que la chapelle du pèlerinage à Notre-Dame des Douleurs, qui avait été occupée par la paroisse depuis lors. Dans le cadre de ce chantier, qui est marqué par les difficultés financières et les conflits entre habitants, les deux anciens lieux de culte sont rasés et la nouvelle église construite à l’emplacement de la chapelle.

Conçue par l’architecte Henri Hannig, la nouvelle église Saint-Cyriaque est assez simple sur le plan architectural, avec un plan classique combinant un chœur et une nef quadrangulaire à la façade occidentale de laquelle est intégré le clocher. Le chœur de style gothique tardif est celui de l’ancienne chapelle du XVe siècle qui a été préservé, tandis que le reste de l’église privilégie le style néogothique.

Le mobilier provient pour l’essentiel des deux édifices précédents. Se distinguent notamment une pietà et des vitraux du XVe siècle dans le chœur, ainsi que plusieurs toiles attribuées à Joseph Melling et une série de peintures sur le thème de la Passion du Christ réalisée par une main anonyme du XVIIIe siècle.

Historique[modifier | modifier le code]

La première église du village est dédiée à saint Georges et construite dans l’enceinte du cimetière vers le XIIe siècle[1]. Peu après 1700, cette église est rasée et une autre, cette fois dédiée à saint Cyriaque, est construite au même emplacement[2]. Ce nouvel édifice semble avoir été construit à l’économie, sans clocher et est rapidement critiqué pour sa taille, plus petite que celle de la chapelle du pèlerinage de Notre-Dame des Douleurs se trouvant à la sortie du village[3]. Par conséquent, le conseil municipal achète en 1843 la chapelle à la famille Klein, qui la possède depuis la Révolution, pour en faire l’église du village[4]. Inutilisée, l’église du cimetière est fermée au culte en 1847 et est finalement rasée en 1887[2].

Le mauvais état de la chapelle et le manque de place incitent toutefois à envisager son remplacement au début des années 1880[5]. Le projet est lancé en 1884, mais se heurte à une vive opposition de la part de certaines familles du village et de l’ensemble du conseil de fabrique en raison de son coût très important, évalué à plus de 30 000 Reichsmark, soit plus de deux fois l’intégralité des recettes annuelles de la commune[6]. Le conseil municipal et les autorités religieuses passent outre cette opposition et poursuivent le projet, mais peinent à rassembler les fonds nécessaires[6]. Sollicité pour apporter une aide financière, le gouvernement du district de Basse-Alsace trouve le projet trop dispendieux et la conditionne à une réduction de la taille de l’église. Les quêtes dans les villages avoisinants se montrent également décevantes, les habitants se montrant ouvertement hostiles aux quêteurs[7].

Bien que le financement ne soit pas assuré, le chantier débute en et la première pierre est posée le [8]. Afin de faire le plus possible d’économie, les paroissiens, y compris les femmes et les enfants, sont mis à contribution pour transporter les matériaux sur le chantier. Malgré ces difficultés, l’église est achevée au début de l’année 1888 et consacrée le [9].

L’église est restaurée en 1995[10].

Architecture[modifier | modifier le code]

Vue générale de la nef et du chœur gothique, avec au fond le grand maître d’autel néogothique.

L’église est construite selon un plan classique comprenant un chœur voûté d’ogive à l’est à chevet à cinq pans à l’est et une nef quadrangulaire, à l’extrémité occidentale de laquelle est implanté le clocher[10]. Le chœur est l’élément le plus ancien de l’église, puisqu’il s’agit encore de celui de l’ancienne chapelle du milieu du XVe siècle. Il ne se trouve toutefois plus à son emplacement d’origine, mais a été démonté et remonté à son emplacement actuel lors de la construction de l’église en 1887[5].

Mobilier[modifier | modifier le code]

Les fenêtres de l’abside sont dotées de vitraux provenant de l’ancienne chapelle représentant une Vierge à l’Enfant, saint Georges, le blason d’une famille indéterminée et deux autres figures non identifiées. Ceux-ci ont été réalisés vers 1480-1500, peut-être dans l’atelier de Pierre Hemmel d’Andlau. Les panneaux du bas représentant saint Jacques en pèlerin et un autre personnage ne sont en revanche pas d’origine, mais ont été ajoutés en 1887[7],[11].

  • Autel, tabernacle (maître-autel)[12].
  • 2 autels, 2 retables (autels secondaires), de la Vierge, de saint Joseph[13].
  • 2 bas-reliefs Trophées liturgiques[14].
  • Bas-relief Déploration[15].
  • Fonts baptismaux[16].
  • 5 tableaux le Christ au Jardin des oliviers, Ecce Homo, la Flagellation, le Portement de croix, la Crucifixion[17].
  • 5 tableaux : Agonie du Christ, Flagellation du Christ, Jésus présenté au peuple, Montée au Calvaire, Calvaire[18].
  • Tableau Le Christ au Jardin des oliviers[19].
  • Tableau Ecce Homo[20].
  • Groupe sculpté Éducation de la Vierge[21].
  • Groupe sculpté Vierge de Pitié[22].
  • Tableau Le Portement de croix[23].
  • Tableau La Flagellation[24].
  • Tableau, cadre épisode de la vie de saint Etienne[25].
  • tableau : Saint Cyriaque diacre[26].
  • Tableau La Crucifixion[27].
  • Tableau Mise au tombeau[28].
  • Tableau Moïse et le serpent d'airain[29].
  • Statue saint Sébastien[30].
  • Chaire à prêcher[31].
  • Orgue (grand orgue) 1899, Edmond Alexandre Roethinger[32], / orgue Yves Koenig, 2002[33].
Les fonts baptismaux.

Les fonts baptismaux sont composés de deux parties réalisées à des dates différentes. Le socle est un ancien tronc de quête datant des environs de 1475. Ayant la forme d’un simple parallélépipède, il porte sur ses flancs les armoiries de l’évêque Robert de Bavière et un autre blason non identifié, probablement celui d’un bienfaiteur. La cuve porte la date de 1694 et une inscription identifiant le commanditaire comme étant le curé de l’époque, Jean Jacques Blisch. Une autre inscription presque illisible mentionne un schultheiss et une troisième évoque le caractère sacré du baptême[34],[11].

L’église contient quatre autels. Le maître autel au fond du chœur est une réalisation néogothique des ateliers Klemm de Colmar. Il n’a toutefois pas été fabriqué pour l’église de Wiwersheim, mais provient de l’église Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, à laquelle il a été acheté en 1893 lorsque celle-ci est entièrement passé au culte protestant. En avant de celui-ci le second maître d’autel porte une représentation de l’agneau pascal. Il est l’œuvre du sculpteur Denis Ritter de Truchtersheim et a été donné à l’église en 1995[35]. La chaire a été fabriquée en 1893 par les ateliers Boehm de Mulhouse et comporte notamment les statues des quatre évangélistes[36].

La statuaire comprend une pietà en bois provenant de l’ancienne chapelle et datée des environs de 1460. La posture des personnages est inhabituelle, notamment celle du Christ, qui est représenté dans une position assise plutôt que couchée et dont la jambe gauche est pliée à angle droit. Le style se retrouve toutefois dans d’autre œuvres de la région, qui pourraient provenir du même atelier, notamment la sainte Anne de l’église de Bergheim. Le maître autel néogothique comprend également deux statues baroques en bois réalisées vers 1700 et représentant sainte Anne et saint Sébastien[35].

Les autres ornements comprennent deux pierres tombales situées vers la tribune. L’une est de provenance inconnue est porte le nom de Laurent Gurlner, chanoine de la cathédrale de Strasbourg mort en 1534[11]. L’autre est une partie du monument funéraire de Marguerite de Wangen, qui se trouvait dans l’ancienne église paroissiale et date du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle[35]. Les boiseries du chœur proviennent également de l’ancienne église paroissiale et intègrent également le devant de l’autel de celle-ci, réalisé dans les années 1780. Les deux grandes pièces en bois ornées accrochées dans la nef ont probablement la même origine[36].

Les peintures comprennent un grand tableau de Joseph Melling de 1787 représentant saint Cyriaque guérissant Arthémia. Un autre tableau, non signé, qui représente Moïse montrant le serpent d’airain, est également attribué à Joseph Melling. Le chœur comprend par ailleurs un ensemble de tableau portant sur le thème de la Passion du Christ, avec le Christ au Mont des Oliviers, la flagellation, l’Ecce homo, le portement de croix et la crucifixion. la mise au tombeau semble en revanche ne pas faire partie du même groupe d’œuvres au vu de ses dimensions plus petites. L’auteur de ces tableaux peints au XVIIIe siècle n’est pas connu[37].

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Albert Lorentz, « La construction de la nouvelle église paroissiale de Wiwersheim entre 1885 et 1888 », Kochersbari, vol. 62,‎ , p. 16-32 (ISSN 0243-2498, lire en ligne, consulté le ).
  • Wolfgang Schuler, « L’église de Wiwersheim », Kochersbari, vol. 12,‎ , p. 17-31 (ISSN 0243-2498, lire en ligne, consulté le ).
  • Wolfgang Schuler, « Architecture et œuvres d'art de l'église de Wiwersheim », Kochersbari, vol. 62,‎ , p. 16-32 (ISSN 0243-2498, lire en ligne, consulté le ).
  • Michel Hérold, Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 330 p. (ISBN 2-271-05154-1)
    Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Wiwersheim, Église Notre-Dame-des -sept-Douleurs et Saint-Cyriaque, page 260

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Références[modifier | modifier le code]

  1. Lorentz 2010, p. 17.
  2. a et b Lorentz 2010, p. 19.
  3. Lorentz 2010, p. 19-20.
  4. Lorentz 2010, p. 20, 23.
  5. a et b Lorentz 2010, p. 23.
  6. a et b Lorentz 2010, p. 24.
  7. a et b Lorentz 2010, p. 27.
  8. Lorentz 2010, p. 29.
  9. Lorentz 2010, p. 31.
  10. a et b Schuler 2010, p. 33.
  11. a b et c Schuler 2010, p. 35.
  12. Notice no IM67010013, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Autel, tabernacle (maître-autel)
  13. Notice no IM67010018, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture 2 autels, 2 retables (autels secondaires), de la Vierge, de saint Joseph
  14. Notice no IM67010023, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture 2 bas-reliefs : Trophées liturgiques
  15. Notice no IM67010017, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Bas-relief : Déploration
  16. Notice no IM67010021, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Fonts baptismaux
  17. « 5 tableaux : le Christ au Jardin des oliviers, Ecce Homo, la Flagellation, le Portement de croix, la Crucifixion », notice no PM67000479, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  18. Notice no IM67010027, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture 5 tableaux : Agonie du Christ, Flagellation du Christ, Jésus présenté au peuple, Montée au Calvaire, Calvaire
  19. « Tableau : Christ au Jardin des oliviers (Le) », notice no IVR42_199867B1638ZE, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  20. « Tableau : Ecce Homo », notice no AP67W01961, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  21. « Groupe sculpté : Education de la Vierge », notice no AP67W01955, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  22. Notice no PM67000476, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Groupe sculpté : Vierge de Pitié
  23. « Tableau : Portement de croix (Le) », notice no IVR42_199867B1638ZE, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  24. « Tableau : Flagellation (La) », notice no AP67W01963, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  25. « Tableau, cadre : épisode de la vie de saint Etienne », notice no AP67W01953, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  26. Notice no IM67010024, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture tableau : Saint Cyriaque diacre
  27. « Tableau : Crucifixion (La) », notice no AP67W01965, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture.
  28. Notice no PM67000480, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Mableau : Mise au tombeau
  29. Notice no PM67000474, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Tableau : Moïse et le serpent d'airain
  30. Notice no PM67000478, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Statue : saint Sébastien
  31. Notice no IM67010019, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Presbytère
  32. Notice no IM67010030, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Orgue (grand orgue)
  33. Wiwersheim, St Cyriaque et Notre-Dame, Yves Koenig, 2002, facteurs d'orgues
  34. Das sacrament der tauffgen/ eint Hir zum ewigen Leben/ Das allererst und nottigest./ Dadurch wir christen werden/ Ein das erbad uns nimbtus/ Durch gottes wort ail sunde/ werden zugleich in gottes Reich/ aus gnaden new geboren/ Mensch Hait den bund zu alerstundt/ Das Du nicht wirst verlohren.
  35. a b et c Schuler 2010, p. 36.
  36. a et b Schuler 2010, p. 37.
  37. Schuler 2010, p. 41.