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« Sandre » : différence entre les versions

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sandre doré européen, etymologie, section 'habitat' bougée à la suite de 'description', 2 sections pour répartition et habitat, description complétée
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Le '''sandre''' ('''''Sander lucioperca''''') est une [[espèce]] de [[poisson]]s carnassiers originaire de [[Hongrie]], qui vit en [[eau douce]] et dont la taille peut dépasser les {{unité|90|cm}}.
Le '''[[sander|sandre]] doré européen''' ('''''Sander lucioperca'''''), communément appelé '''sandre''', est une [[espèce]] de [[poisson]] carnassier appartenant au genre des [[sander]]s, qui vit en [[eau douce]] mais peut s'adapter aux [[eau saumâtre|eaux saumâtres]], et dont la taille peut dépasser les {{unité|100|cm}}.


== Etymologie et genre du mot ==
Le nom [[latin]] ''{{lang|la|lucioperca}}'' signifie littéralement « grande-perche » (''{{lang|la|Lucius}}'' = grand ; ''perca'' = [[perche]]).
Le nom vient de l'allemand ''Zahn'', qui signidie [[dent]], en référence à ses deux paires de canines proéminentes<ref name="poulet">[http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/79/29/PDF/tel-00008942.pdf ''Le sandre : biologie, comportement et dynamique des populations en Camargue'']. Thèse par Nicolas Poulet, 2004.</ref>.

Le nom [[latin]] ''{{lang|la|lucioperca}}'' signifie littéralement « perche-lumière » (''{{lang|la|Lucius}}'' = lumière ; ''perca'' = [[perche]]).

Pour les dictionnaires Littré, Robert et Quillet, le mot 'sandre' est masculin ; seul le Larousse indique un emploi indifférencié au masculin ou au féminin<ref name="aappma">[http://aappma-du-pays-de-mixe.org/resources/La+deuxi$C3$A8me+cat$C3$A9gorie.pdf ''La deuxième catégorie''], document de l'AAPPMA (association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique) du Pays de Mixe.</ref>{{,}}<ref name="larousse">[http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/Laroussefr_-_Article/11020026 ''Sandre''] dans le dictionnaire Larousse.</ref>.


== Description ==
== Description ==
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*Poids : exceptionnellement jusqu'à {{unité|15|kg}}.
*Poids : exceptionnellement jusqu'à {{unité|15|kg}}.


Appartenant à la famille des [[Percidae]], il en possède les attributs caractéristiques : deux nageoires dorsales distinctes, la première épineuse, la deuxième avec un ou deux rayons épineux et une vingtaine de rayons flexibles ; les deux premiers rayons de la nageoire anale sont également épineux ; les opercules ont deux rayons épine acérées, très coupantes sur leurs bords inférieurs. <br />
== Habitat, répartition ==
Ses traits particuliers sont une tête assez fine et longue, gueule bien fendue, avec les deux paires de canines très développées sur les mâchoires ; un corps allongé, cylindrique et fusiforme, beaucoup moins bossu que celui de la [[perche (poisson|perche]] ; une ligne latérale bien marquée, légèrement incurvée ; un pédoncule caudal assez fin, et les lobes de la nageoire caudale nettement arrondis à leurs extrémités<ref name="aappma"/>. Les écailles sont petites<ref name="poulet"/> et râpeuses<ref name="aappma"/>. La couleur varie d'un milieu à l'autre ; généralement le dos est gris verdâtre, strié de rayures ou de marbrures verticales plus foncées. Les flancs sont plus clairs, gris argenté. Le ventre est blanc<ref name="aappma"/> sauf pour celui du mâle en période de reproduction, qui a alors une teinte plus sombre ; c'est le seul trait [[dimorphisme|dimorphique]] sexuel fiable<ref name="poulet"/>.
Le sandre fréquente les grands cours d'eau ainsi que les eaux calmes (lacs, étangs et réservoirs) de l'[[Europe]] jusqu'à la partie ouest de l'[[Asie]]. Cette espèce a été introduite dans de nombreuses régions d'Europe, parfois au détriment d'espèces autochtones.
Il vit au fond des cours d'eau, près du sol, où il se cache{{Référence nécessaire}}.


L'oeil, particulier à ce genre, est globuleux et vitreux. Il possède les plus grandes cellules visuelles connues chez les vertébrés. Par ailleurs la rétine est très voisine de celle des rapaces nocturnes comme le hibou, de par le grand nombre de cellules visuelles en [[bâtonnet]]s (celles qui ne distinguent que le noir et le blanc, mais qui sont efficaces même en très faible luminosité)<ref name="aappma"/>. De plus, cette rétine possède un tapis réflecteur (le ''tapetum lucidum'') riche en pigments rétiniens<ref name="poulet"/> (en l'occurence la [[guanine]]<ref name="aappma"/>) réfléchissant la lumière et augmentant les sensations lumineuses et donc l'acuité visuelle dans les environnements de faible intensité lumineuse<ref name="poulet"/>. Cet œil extrêment performant fait du sandre le plus efficace des prédateurs chassant à vue en eau trouble et / ou profonde - les autres poissons prédateurs nocturnes (par exmple l'[[anguille]] ou le [[silure]], se servent surtout de leur odorat ou de leur toucher via leurs moustaches<ref name="aappma"/>.

Les alevins mesurent de 3 à 3,5 mm à la naissance. Ils se nourrissent d'abord de [[phytoplancton]], passant très rapidement au [[zooplancton]] puis ajoutant les [[daphnie]] à leur menu. Vers l'âge de 2 mois ils atteignent quelques centimètres de long et les alevins de nombreuses espèces de [[cyprinidé]]s arrivent à point nommé. Ils complémentent leur régime avec des vers, larves aquatiques et [[gammare]]s<ref name="aappma"/>.

Les adultes mangent surtout d'autres poissons, mais contrairement au [[brochet]] ils doivent se limiter à ceux de petite taille : leur gueule est large, mais leur gosier]] étroit. Leur proies favorites sont des [[ablette]]s, [[goujon]]s, petits [[gardon]] de deux ou trois ans, ainsi que des [[écrevisse]]s<ref name="aappma"/>.

Le sandre sert d'hôte pour l'adulte du [[trématode]] ''[[Bucephalus polymorphus]]'', qui vit dans son intestin. Il n'est pas affecté par ce parasite, dont les larves attaquent les cyprinidés comme le [[goujon]], l'[[ablette]], le [[barbeau]] et d'autres espèces. [[Bucephalus polymorphus]] a été introduit dans les cours d'eau de l'Europe occidentale en même temps que l'on y introduisait le sandre<ref name="poulet"/>.

Le sandre est également porteur d'un rhabdovirus originellement identifié sur la [[perche commune]]<ref name="inpn">[http://inpn.mnhn.fr/docs/inventaires/annexef.pdf ''notes relatives aux espèces allochtones pour au moins une entité biogéographique de France et aux espèces autochtones temporairement disparues de France puis de retour''].</ref>.
== Reproduction ==
== Reproduction ==
Sa reproduction a lieu du mois d'avril au mois de juin, lorsque la température de l'eau est voisine de {{unité|15|°C}}. La ponte a lieu sur un nid, protégé pendant la période d'incubation (10 à 15 jours), par le mâle. La fécondité est élevée (environ {{formatnum:200000}} ovules par kilo de femelle).
Sa reproduction a lieu du mois d'avril au mois de juin selon les climats locaux, lorsque la température de l'eau avoisine 12 à {{unité|14|°C}}. Mâles et femelles se réunissent sur les hauts fonds réguliers ou le courant est fortement ralenti, avec une profondeur d'eau idéale de 1 m à 1,5 m. Le mâle prépare un nid sur fond de sable ou de gravier, d'environ 50 cm de circonférence ; toute trace de boue est éliminée, il ne s'arrête que quand apparaissent les racines des végétaux environnants. La femelle dépose ses œufs en petits paquets, que le mâle féconde immédiatement. Le mâle garde farouchement le nid contre les prédateurs pendant la période d'incubation (10 à 15 jours), et il le garde propre et oxygène les œufs à coups de nageoire énergiques. De cette façon un grand nombre d'oeufs éclosent, même dans les eaux turbides et polluées. Le mâle est extrêmement agressif pendant cette période, allant jusqu'à attaquer les nageurs passant à proximité du nid. Il en devient aussi une proie facile pour les pêcheurs peu scrupuleux puisqu'il mord à peu près n'importe quoi passant à sa portée<ref name="aappma"/>. La fécondité est élevée (environ {{formatnum:200000}} ovules par kilo de femelle).

== Répartition ==
Certains le croient originaire uniquement du bassin du [[Danube]] ou du [[lac Balaton]] en [[Hongrie]] ; en réalité son aire de répartition d'origine (avant les introductions humaines) s'étendait de la rivière [[Elbe (fleuve)|Elbe]] en Allemagne jusqu'au pied des monts de l'[[Oural]]. Il était très fréquent dans la plupart des cours d'eau et lacs d'Europe Centrale et de Russie occidentale, jusqu'à la [[mer Baltique]] au nord et la [[mer Caspienne]] et la [[mer Noire]] au sud. Tous les grands bassins fluviaux en contenaient : [[Dniepr]], [[Don (fleuve)|Don]], [[Volga]], [[Vistule]]..., avec pour limite orientale probable les affluents de la [[mer d'Aral]], et au sud le [[détroit du Bosphore]] et la rivière [[Maritza]] (dans la [[mer Égée]]. On le trouvait dans la [[Neva]] (qui coule à [[Saint-Pétersbourg]]), les lacs [[Lac Ladoga|Ladoga]] et [[lac Onega|Onega]], et le [[cercle polaire]] en [[Finlande]]<ref name="aappma"/>.

Cette espèce a été introduite dans de nombreuses régions d'Europe, parfois au détriment d'espèces autochtones.

== Habitat ==

Le sandre aime les grands cours d'eau aux flots lents et aux fonds de sable ou de graviers, ainsi que les eaux calmes des lacs, étangs et réservoirs - à condition que le fond ne soit pas boueux et qu'ils soient d'une profondeur suffisante<ref name="aappma"/>.

Dans les estuaires il va jusqu'à la limite des eaux salées et supporte les eaux saumâtres. Il supporte des écarts de température importants, entre 0° et 26°C. Poisson de fond, il aime avoir plusieurs mètres d'eau au-dessus de lui. Son excellente vision le rend efficace en faible luminosité. Il n'en est pas pour autant un chasseur nocturne, comme certains le pensaient, même s'il lui arrive de chasser pendant la nuit - surtout en été<ref name="aappma"/>.


== Pêche ==
== Pêche ==
Il se pêche au ver, au vif et aux leurres. Du fait de la raréfaction du brochet, il devient un carnassier de plus en plus recherché. Les techniques de pêche du sandre peuvent être équivalentes à celles employées pour le brochet. Il mord aux poissons morts, aux vifs ou aux leurres souples animés par le pêcheur et aussi au boyau de poulet. Il ne coupe pas le nylon avec sa denture et permet l'usage de lignes sans avançon d'acier. En général, l'utilisation de ligne en tresse est recommandée afin de mieux ressentir les touches qui peuvent parfois être discrètes.
Le sandre est un poisson de choix pour les pêcheurs sportifs. Il se pêche au ver, au vif et aux leurres. Du fait de la raréfaction du brochet, il devient un carnassier de plus en plus recherché. Les techniques de pêche du sandre peuvent être équivalentes à celles employées pour le brochet. Il mord aux poissons morts, aux vifs ou aux leurres souples animés par le pêcheur et aussi au boyau de poulet. Il ne coupe pas le nylon avec sa denture et permet l'usage de lignes sans avançon d'acier. En général, l'utilisation de ligne en tresse est recommandée afin de mieux ressentir les touches qui peuvent parfois être discrètes.
Souvent, le sandre tue le vif et le laisse pour le reprendre plus tard.
Souvent, le sandre tue le vif et le laisse pour le reprendre plus tard.


== {{citation|Les dents du lac}} ==
== {{citation|Les dents du lac}} ==


Un sandre a fait l'objet d'un article dans plusieurs quotidiens [[suisse]]s, dont ''[[La Tribune de Genève]]'' le {{date|14|juillet|2009}}<ref>TdG, p. 5. Source [[ATS]]</ref>{{,}}<ref>Voir aussi l'[http://www.lematin.ch/actu/suisse/tessin-sandre-attaquait-baigneurs-143179 article dans ''Le Matin'']</ref>. Le journal rapporte en effet la capture d'un sandre de {{unité|70|cm}} et de {{unité|8|kg}}<ref>Une autre source donne {{unité|6|kg}} et {{unité|60|cm}} : {{it}} [http://info.rsi.ch/home/channels/informazione/ticinoegrigioni/2009/07/12/pesce-Locarno.html?selectedImage=ebf37c2b-0fae-4893-b06b-22a165f3f8db#Text RSI.CH Informazione]</ref>, pêché dans le [[lac Majeur]] après avoir attaqué 6 baigneurs à ''Campo Felice di Tenero''. Deux des victimes du poisson avaient dû se rendre aux Urgences avec des morsures atteignant {{unité|10|cm}}. La capture du {{guil|monstre}} a demandé l'intervention de trois plongeurs. Selon Fabio Croci, responsable des gardes-pêches pour le [[canton du Tessin]], l'animal devait souffrir d'un dérèglement hormonal, ce qui expliquerait son agressivité.
Un sandre a fait l'objet d'un article dans plusieurs quotidiens [[suisse]]s, dont ''[[La Tribune de Genève]]'' le {{date|14|juillet|2009}}<ref>TdG, p. 5. Source [[ATS]]</ref>{{,}}<ref>Voir aussi l'[http://www.lematin.ch/actu/suisse/tessin-sandre-attaquait-baigneurs-143179 article dans ''Le Matin'']</ref>. Le journal rapporte en effet la capture d'un sandre de {{unité|70|cm}} et de {{unité|8|kg}}<ref>Une autre source donne {{unité|6|kg}} et {{unité|60|cm}} : {{it}} [http://info.rsi.ch/home/channels/informazione/ticinoegrigioni/2009/07/12/pesce-Locarno.html?selectedImage=ebf37c2b-0fae-4893-b06b-22a165f3f8db#Text RSI.CH Informazione]</ref>, pêché dans le [[lac Majeur]] après avoir attaqué 6 baigneurs à ''Campo Felice di Tenero''. Deux des victimes du poisson avaient dû se rendre aux Urgences avec des morsures atteignant {{unité|10|cm}}. La capture du {{guil|monstre}} a demandé l'intervention de trois plongeurs. Selon Fabio Croci, responsable des gardes-pêche pour le [[canton du Tessin]], l'animal devait souffrir d'un dérèglement hormonal, ce qui expliquerait son agressivité.


== Galerie ==
== Galerie ==

Version du 16 février 2012 à 01:25

Le sandre doré européen (Sander lucioperca), communément appelé sandre, est une espèce de poisson carnassier appartenant au genre des sanders, qui vit en eau douce mais peut s'adapter aux eaux saumâtres, et dont la taille peut dépasser les 100 cm.

Etymologie et genre du mot

Le nom vient de l'allemand Zahn, qui signidie dent, en référence à ses deux paires de canines proéminentes[1].

Le nom latin lucioperca signifie littéralement « perche-lumière » (Lucius = lumière ; perca = perche).

Pour les dictionnaires Littré, Robert et Quillet, le mot 'sandre' est masculin ; seul le Larousse indique un emploi indifférencié au masculin ou au féminin[2],[3].

Description

  • Taille : 30 à 125 cm, seuls quelques rares specimens dépassent le mètre.
  • Poids : exceptionnellement jusqu'à 15 kg.

Appartenant à la famille des Percidae, il en possède les attributs caractéristiques : deux nageoires dorsales distinctes, la première épineuse, la deuxième avec un ou deux rayons épineux et une vingtaine de rayons flexibles ; les deux premiers rayons de la nageoire anale sont également épineux ; les opercules ont deux rayons épine acérées, très coupantes sur leurs bords inférieurs.
Ses traits particuliers sont une tête assez fine et longue, gueule bien fendue, avec les deux paires de canines très développées sur les mâchoires ; un corps allongé, cylindrique et fusiforme, beaucoup moins bossu que celui de la perche ; une ligne latérale bien marquée, légèrement incurvée ; un pédoncule caudal assez fin, et les lobes de la nageoire caudale nettement arrondis à leurs extrémités[2]. Les écailles sont petites[1] et râpeuses[2]. La couleur varie d'un milieu à l'autre ; généralement le dos est gris verdâtre, strié de rayures ou de marbrures verticales plus foncées. Les flancs sont plus clairs, gris argenté. Le ventre est blanc[2] sauf pour celui du mâle en période de reproduction, qui a alors une teinte plus sombre ; c'est le seul trait dimorphique sexuel fiable[1].

L'oeil, particulier à ce genre, est globuleux et vitreux. Il possède les plus grandes cellules visuelles connues chez les vertébrés. Par ailleurs la rétine est très voisine de celle des rapaces nocturnes comme le hibou, de par le grand nombre de cellules visuelles en bâtonnets (celles qui ne distinguent que le noir et le blanc, mais qui sont efficaces même en très faible luminosité)[2]. De plus, cette rétine possède un tapis réflecteur (le tapetum lucidum) riche en pigments rétiniens[1] (en l'occurence la guanine[2]) réfléchissant la lumière et augmentant les sensations lumineuses et donc l'acuité visuelle dans les environnements de faible intensité lumineuse[1]. Cet œil extrêment performant fait du sandre le plus efficace des prédateurs chassant à vue en eau trouble et / ou profonde - les autres poissons prédateurs nocturnes (par exmple l'anguille ou le silure, se servent surtout de leur odorat ou de leur toucher via leurs moustaches[2].

Les alevins mesurent de 3 à 3,5 mm à la naissance. Ils se nourrissent d'abord de phytoplancton, passant très rapidement au zooplancton puis ajoutant les daphnie à leur menu. Vers l'âge de 2 mois ils atteignent quelques centimètres de long et les alevins de nombreuses espèces de cyprinidés arrivent à point nommé. Ils complémentent leur régime avec des vers, larves aquatiques et gammares[2].

Les adultes mangent surtout d'autres poissons, mais contrairement au brochet ils doivent se limiter à ceux de petite taille : leur gueule est large, mais leur gosier]] étroit. Leur proies favorites sont des ablettes, goujons, petits gardon de deux ou trois ans, ainsi que des écrevisses[2].

Le sandre sert d'hôte pour l'adulte du trématode Bucephalus polymorphus, qui vit dans son intestin. Il n'est pas affecté par ce parasite, dont les larves attaquent les cyprinidés comme le goujon, l'ablette, le barbeau et d'autres espèces. Bucephalus polymorphus a été introduit dans les cours d'eau de l'Europe occidentale en même temps que l'on y introduisait le sandre[1].

Le sandre est également porteur d'un rhabdovirus originellement identifié sur la perche commune[4].

Reproduction

Sa reproduction a lieu du mois d'avril au mois de juin selon les climats locaux, lorsque la température de l'eau avoisine 12 à 14 °C. Mâles et femelles se réunissent sur les hauts fonds réguliers ou le courant est fortement ralenti, avec une profondeur d'eau idéale de 1 m à 1,5 m. Le mâle prépare un nid sur fond de sable ou de gravier, d'environ 50 cm de circonférence ; toute trace de boue est éliminée, il ne s'arrête que quand apparaissent les racines des végétaux environnants. La femelle dépose ses œufs en petits paquets, que le mâle féconde immédiatement. Le mâle garde farouchement le nid contre les prédateurs pendant la période d'incubation (10 à 15 jours), et il le garde propre et oxygène les œufs à coups de nageoire énergiques. De cette façon un grand nombre d'oeufs éclosent, même dans les eaux turbides et polluées. Le mâle est extrêmement agressif pendant cette période, allant jusqu'à attaquer les nageurs passant à proximité du nid. Il en devient aussi une proie facile pour les pêcheurs peu scrupuleux puisqu'il mord à peu près n'importe quoi passant à sa portée[2]. La fécondité est élevée (environ 200 000 ovules par kilo de femelle).

Répartition

Certains le croient originaire uniquement du bassin du Danube ou du lac Balaton en Hongrie ; en réalité son aire de répartition d'origine (avant les introductions humaines) s'étendait de la rivière Elbe en Allemagne jusqu'au pied des monts de l'Oural. Il était très fréquent dans la plupart des cours d'eau et lacs d'Europe Centrale et de Russie occidentale, jusqu'à la mer Baltique au nord et la mer Caspienne et la mer Noire au sud. Tous les grands bassins fluviaux en contenaient : Dniepr, Don, Volga, Vistule..., avec pour limite orientale probable les affluents de la mer d'Aral, et au sud le détroit du Bosphore et la rivière Maritza (dans la mer Égée. On le trouvait dans la Neva (qui coule à Saint-Pétersbourg), les lacs Ladoga et Onega, et le cercle polaire en Finlande[2].

Cette espèce a été introduite dans de nombreuses régions d'Europe, parfois au détriment d'espèces autochtones.

Habitat

Le sandre aime les grands cours d'eau aux flots lents et aux fonds de sable ou de graviers, ainsi que les eaux calmes des lacs, étangs et réservoirs - à condition que le fond ne soit pas boueux et qu'ils soient d'une profondeur suffisante[2].

Dans les estuaires il va jusqu'à la limite des eaux salées et supporte les eaux saumâtres. Il supporte des écarts de température importants, entre 0° et 26°C. Poisson de fond, il aime avoir plusieurs mètres d'eau au-dessus de lui. Son excellente vision le rend efficace en faible luminosité. Il n'en est pas pour autant un chasseur nocturne, comme certains le pensaient, même s'il lui arrive de chasser pendant la nuit - surtout en été[2].

Pêche

Le sandre est un poisson de choix pour les pêcheurs sportifs. Il se pêche au ver, au vif et aux leurres. Du fait de la raréfaction du brochet, il devient un carnassier de plus en plus recherché. Les techniques de pêche du sandre peuvent être équivalentes à celles employées pour le brochet. Il mord aux poissons morts, aux vifs ou aux leurres souples animés par le pêcheur et aussi au boyau de poulet. Il ne coupe pas le nylon avec sa denture et permet l'usage de lignes sans avançon d'acier. En général, l'utilisation de ligne en tresse est recommandée afin de mieux ressentir les touches qui peuvent parfois être discrètes. Souvent, le sandre tue le vif et le laisse pour le reprendre plus tard.

« Les dents du lac »

Un sandre a fait l'objet d'un article dans plusieurs quotidiens suisses, dont La Tribune de Genève le [5],[6]. Le journal rapporte en effet la capture d'un sandre de 70 cm et de 8 kg[7], pêché dans le lac Majeur après avoir attaqué 6 baigneurs à Campo Felice di Tenero. Deux des victimes du poisson avaient dû se rendre aux Urgences avec des morsures atteignant 10 cm. La capture du « monstre » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique a demandé l'intervention de trois plongeurs. Selon Fabio Croci, responsable des gardes-pêche pour le canton du Tessin, l'animal devait souffrir d'un dérèglement hormonal, ce qui expliquerait son agressivité.

Galerie

Notes et références

  1. a b c d e et f Le sandre : biologie, comportement et dynamique des populations en Camargue. Thèse par Nicolas Poulet, 2004.
  2. a b c d e f g h i j k l et m La deuxième catégorie, document de l'AAPPMA (association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique) du Pays de Mixe.
  3. Sandre dans le dictionnaire Larousse.
  4. notes relatives aux espèces allochtones pour au moins une entité biogéographique de France et aux espèces autochtones temporairement disparues de France puis de retour.
  5. TdG, p. 5. Source ATS
  6. Voir aussi l'article dans Le Matin
  7. Une autre source donne 6 kg et 60 cm : (it) RSI.CH Informazione

Voir aussi

Liens externes