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* [http://canal-educatif.fr/012Poussin.htm Film sur Nicolas Poussin (Institut national d'histoire de l'art/Canal éducatif)]
* [http://www.nicolas-poussin.com Biographie]
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* [http://www.agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Nicolas_Poussin Biographie et œuvre]
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Version du 21 mars 2010 à 13:56

Nicolas Poussin
Autoportrait, 1650
(Musée du Louvre, Paris).
Naissance
Décès
Sépulture
Surnom
Le Raphaël françaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française
Activité
Maître
Lieux de travail
Mouvement
Mécène
Influencé par
Conjoint
Anne-Marie Dughet (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Gaspard Dughet (beau-frère)
Jean Dughet (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Nicolas Poussin
Signature
Vue de la sépulture.

Nicolas Poussin, né au hameau de Villers, près des Andelys, le , décédé à Rome le , est un peintre français du XVIIe siècle, représentant majeur du classicisme pictural.

Biographie

Poussin quitte à 18 ans la demeure familiale suite à la désapprobation de ses parents quant à son choix d'une carrière de peintre. Il se rend à Paris sans ressources, trouve un protecteur dans un gentilhomme de Poitiers, entre dans l'atelier de Ferdinand Elle de Malines, puis de Georges Lallemant, de Lorraine, mais n'y reste pas longtemps ; ayant rencontré des dessins originaux de Raphaël et de Jules Romain, il les étudie sans ardeur : c'est là réellement sa première école.

Il parcourt à pied le Poitou, revient à Paris, tombe malade d'épuisement et de fatigue, avant d'aller se rétablir aux Andelys, puis de revenir dans la capitale avec le dessein de partir pour Rome, en vue de s'y perfectionner. Il tente vainement deux fois ce voyage : la première fois il parvient à Florence, mais est contraint de s'arrêter ; la seconde, à Lyon.

C'est à son retour de Florence, et logeant à Paris, qu'il fait la connaissance de Philippe de Champaigne, avec lequel il participe en particulier à la décoration du Palais du Luxembourg. Il effectue différents et brefs séjours dans les ateliers d'autres peintres ; il ne suit pas de cours académique et à ce titre il est considéré comme un artiste autodidacte. Il gagne sa vie avec quelques commandes.

Concourant en 1623 pour une suite de six tableaux racontant la vie de saint Ignace de Loyola commandés par les jésuites, il remporte le prix et attire ainsi l'attention du cavalier Marin, poète à la cour des Médicis qui lui procure des entrées auprès des riches familles romaines et l'occupe aux dessins tirés de son poème d'Adonis.

Il entreprend une troisième fois le voyage de Rome où il arrive en 1624 et étudie les antiques avec le sculpteur François Duquesnoy, auquel l'infortune l'avait attaché ; Poussin venge, par ses éloges publics et savants, Le Dominiquin de l'oubli où on le laissait, sans toutefois heurter son rival, le Guide, dont il se plaisait à louer les qualités.

Vers cette époque et probablement à l'instigation de quelques Italiens jaloux, Nicolas Poussin est attaqué par des soldats près de Monte-Cavallo et reçoit une blessure à la main, qui heureusement n'a pas de suites fâcheuses. Devenu malade, il n'a qu'à se louer des soins plus qu'hospitaliers de la part de la famille de Jacques Dughet, son compatriote, pâtissier de son état, chez lequel il recouvre la santé. Il épouse, en 1629, une des filles de son hôte, Anne-Marie. N'en ayant pas d'enfants il adopte un jeune frère de sa femme qui héritera de son nom et de son talent pour le paysage: (Gaspard Dughet, dit Poussin).

Plaque commémorative Nicolas Poussin a San Lorenzo in Lucina

II est chargé de quelques travaux par le cardinal Francesco Barberini, neveu du pape Urbain VIII, et trouve un protecteur affectueux et constant dans le chevalier Pozzo, de Turin ; il reçoit des commandes pour Naples, l'Espagne et la France, est lié avec Jacques Stella, à Rome. Plusieurs invitations pour se rendre en France lui sont faites, et il ne les accepte que lorsque son ami le plus dévoué, Paul Fréart de Chantelou, vient le chercher en 1640. Les plus grands honneurs l'attendent dans sa patrie : Louis XIII et Richelieu lui demandent de superviser les travaux du Louvre ; il est nommé premier peintre du roi et directeur général des embellissements des maisons royales.

La jalousie de Vouet et les petites persécutions des amis de cet artiste font éprouver à Nicolas Poussin le besoin de revoir sa famille ; il demande un congé et repart pour Rome en 1642, avec Gaspard Dughet et Lemaire, en promettant de revenir. La mort de Richelieu et celle de Louis XIII lui font considérer ses engagements comme rompus : il ne revient plus en France, ne cessant pas toutefois de travailler pour elle, et donnant par ses conseils une nouvelle impulsion à son école, ce qui le fera considérer comme le rénovateur de la peinture sous Louis XIV. Nicolas Poussin meurt à Rome le 19 novembre 1665. Il y est enterré dans la basilique San Lorenzo in Lucina.

Son œuvre

Le jugement de Salomon (dessin sur papier, 1648-49).
L'Inspiration du Poète, Louvre, Paris.

La richesse de ses compositions et la beauté de ses expressions l’ont fait surnommer Le peintre des gens d'esprit. Il recherchait le bon goût de l'antique en y associant quelquefois ou en y ramenant les formes de la nature et celles de l'art ; Nicolas Poussin s'attacha principalement aux beautés expressives, comme peignant par un trait vif et précis le langage de la pensée et du sentiment : aussi recherchait-il dans l'antique ce beau idéal ou intellectuel, en même temps que moral, qui lui faisait choisir les sujets historiques les plus propres aux développements nobles et expressifs de la composition et du style.Dans ses excursions au sein de Rome, dans ses nombreuses promenades solitaires, il méditait partout, observait et notait sur ses tablettes tout ce qui frappait sa vue et son imagination, afin de donner à l'antique, son modèle, la diversité, la vie et le mouvement qui lui manquaient. Il s'instruisait des théories de la perspective dans Matteo Zaccolini, de l'architecture dans Vitruve et Palladio, de la peinture dans Alberti et Léonard de Vinci ; il apprenait l'anatomie non seulement dans Vésale, mais dans les dissections de Nicolas Larche ; le modèle vivant dans l'atelier du Dominiquin, l'élégance des formes dans celui d'André Secchi, enfin les plus beaux faits de poésie et d'histoire dans Homère et Plutarque et surtout dans la Bible. Grande science pour les usages et les costumes des Anciens. Il répéta souvent le même sujet en le multipliant par une disposition nouvelle. Nicolas Poussin reçut à Rome une des plus grandes faveurs que l'on accordât aux artistes étrangers : ce fut d'être employé à peindre un tableau représentant le Martyre de saint Érasme, pour être copié en mosaïque, à la basilique de Saint-Pierre de Rome.Dans la seconde période de sa vie, Poussin exécuta rarement des tableaux de grande dimension : d'une conception vive, d'un esprit précis, ses toiles même les plus petites renferment un poème entier. En avançant en âge, il adoucit un peu sa manière,tout en l'agrandissant; son pinceau devint plus moelleux, l'harmonie plus parfaite, la composition plus riche. On lui reproche d'avoir parfois trop divisé ses compositions et dispersé sa lumière, ce qui nuit à l'ensemble des lignes et à l'effet du clair-obscur.Paysages riants et variés, sites riches, naturels et vrais, belle imitation des différents phénomènes de la nature. Tour à tour grave et doux, agréable et sévère, il nous émeut, nous élève dans les diverses scènes qu'il nous représente, et sympathise avec les émotions qu'il fait naître en nous. Possédant, pour la peinture religieuse, la foi qui inspire le génie et le talent qui exécute, Poussin mérite l’une des premières places parmi les peintres de l'école française. D'un caractère généreux et reconnaissant, d'une philosophie douce et religieuse, moins ami des honneurs que de son repos, menant une vie retirée, paisible et très laborieuse ; ami zélé, à qui rien ne coûtait pour obliger ; d'une modestie égale à sa modération, d'un esprit grave, spirituel, noble, franc et affable, d'une raison droite et saine, Nicolas Poussin posséda tout le génie d'un artiste immortel, toutes les vertus de l'honnête homme.

L'enlèvement des Sabines

L'enlèvement des Sabines, circa 1637, huile sur toile, 159 x 206 cm, musée du Louvre, Paris.

La composition très dramatique de cette toile reflète toute la tension de l'épisode.Les personnages sont nombreux : des soldats romains s'emparent des femmes qui s'efforcent de fuir et pleurent. Seule au milieu du chaos, une vieille Sabine implore Romulus, personnage au manteau rouge qui supervise la scène à gauche du tableau.L'architecture est présentée comme un décor de théâtre. Elle est évidemment anachronique par son classicisme. Poussin utilise un mode d'expression "furieux" qui, selon lui, décrit parfaitement les incroyables scènes de guerre. Son souci est d'être intelligible pour celui qui ne connaîtrait pas le sujet. Pour cela, il donne à ses personnages des attitudes très expressives. Les couleurs violentes rouges, jaunes, bleues participent à la création de cette atmosphère de terreur et de bouleversement. Pour imaginer l'œuvre finale, Poussin fabrique des petits personnages à la cire qu'il habille et qu'il place devant un paysage. Il a procédé de cette façon pour l'enlèvement des Sabines. Poussin est un peintre classique savant qui construit minutieusement ses compositions.

Sa cote

  • L’Agonie au jardin ou Le Christ au jardin des Oliviers, huile sur cuivre, 60,3 par 47 cm, adjugée 6 712 500 $, vente chez Sotheby's à New York le 28 janvier 1999, voir Prix record pour un Poussin, article anonyme, publié page 23 dans L’Estampille l’Objet d’Art, de mars 1999.

Représentations

Une statue de pierre de Ernest-Eugène Hiolle représentant Nicolas Poussin orne l'escalier d'entrée du Musée des Beaux-Arts de Rouen.

Bibliographie

Signature de Poussin
  • Otto Grautoff, Nicolas Poussin, sein Werk und sein Leben, 2 volumes, Munich, 1914.
  • Anthony Blunt, Les Dessins de Poussin, Hazan, 1988 (The Drawings of Poussin, Yale University Press, 1979).
  • (en) Anthony Blunt, Nicolas Poussin, Pallas Athene Publishing, Londres, 1995.
  • André du Bouchet, L'Emportement du muet, Paris, Mercure de France, 2000.
  • E. Gandar, Les Andelys et Nicolas Poussin, réimpr. de l'éd. de 1860, éd. de Fontenelle, 1991 (ISBN 2-85019-020-9)
  • Henry Keazor, Poussins Parerga. Quellen, Entwicklung und Bedeutung der Kleinkompositionen in den Gemälden Nicolas Poussins, Schnell & Steiner, Regensburg 1998, (ISBN 3795411467)
  • Henry Keazor, Nicolas Poussin 1594-1665, Taschen, Hong Kong, Köln, London et al., 2007, (ISBN 3822853194) / (ISBN 978-3822853191)
  • Alain Mérot, Poussin, Paris, Hazan, 1990.
  • Pierre Rosenberg et Renaud Temperini, Poussin “Je n'ai rien négligé”, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes » / Réunion des musées nationaux, 1994.
  • Jacques Thuillier, Poussin, Paris, Flammarion, 1994.
  • Honoré de Balzac, Le chef d'œuvre inconnu
  • Jean-Louis Vieillard-Baron, Et in Arcadia ego. Poussin ou l'immortalité du Beau, Éditions Hermann, 2010

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes