« Joseph E. Stiglitz » : différence entre les versions
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* {{fr}} [http://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=6609&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html site de l'Unesco : interview de J. Stiglitz (2002)] |
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* {{fr}} [http://www.nonfiction.fr/article-1519-joseph_stiglitz__les_fruits_de_la_perversion_financiere.htm Revue de presse]d'articles récents de Joseph Stiglitz, 2008. |
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Version du 20 octobre 2008 à 16:15
Nationalité | américaine |
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Domaines | Économie (Nouveau keynésianisme) |
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Institutions | Université Yale, MIT, Université de Stanford, Université d'Oxford, Université de Princeton, Université de Nairobi, Graduate School of Business de l’Université de Columbia |
Site | www.josephstiglitz.com et business.columbia.edu/stiglitz |
Joseph Eugene Stiglitz est un économiste américain né le qui reçut le « Prix Nobel » d'économie en 2001 (pour un travail commun avec George Akerlof et Michael Spence). Il est un des fondateurs et un des représentants les plus connus du « nouveau keynésianisme ». Il a acquis sa notoriété populaire à la suite de ses violentes critiques envers le FMI et la Banque mondiale, émises peu après son départ de la Banque mondiale en 2000, alors qu'il y était économiste en chef.
Parmi les recherches les plus connues de Stiglitz figure la théorie du screening, qui vise à obtenir de l’information privée de la part d’un agent économique : cette théorie, avec les lemons d’Akerlof et l’effet signal de Spence, est à la base de l’économie de l'information et du nouveau keynésianisme. Il s'intéresse aussi à l'économie du développement.
Biographie
Stiglitz est né en 1943 à Gary, Indiana (États-Unis), de Charlotte et Nathaniel Stiglitz. De 1960 à 1963, il étudia à Amherst College. Sa quatrième année d’université se déroula au MIT, où il entreprit ses travaux de recherche. De 1965 à 1966, il continua ses recherches à Chicago avec Hirofumi Uzawa.
Il décroche son titre de docteur en 1967 (24 ans) au MIT de Boston et une bourse Fulbright de recherche à Cambridge. Stiglitz est nommé professeur à 27 ans et entre, deux ans plus tard, à la Société d'économétrie, le panthéon de la profession. Ainsi commence alors une carrière exceptionnelle, à l'Université Yale (1966-1973) d'abord où il est promu professeur ordinaire alors qu'il a à peine 27 ans. On le retrouve ensuite successivement au MIT, Université Yale, Université de Stanford (1974-1976), Université d'Oxford (1976-1979), Université de Princeton (1979-1988) avec, entre-temps, des séjours à l'Institut d'études du développement de l'Université de Nairobi.
Entre temps, il s'impose comme étant un grand théoricien et fait sien des sujets comme les causes et conséquences des inégalités, la persistance du chômage, la fréquence des crises financières. Cependant, Joseph Stiglitz oriente plus son attention surtout sur l'Asymétrie d'information. Un thème qui fera de lui un des fondateurs de l'économie de l'information et, c'est à ce titre d'ailleurs, qu'il reçoit le Prix Nobel d'économie en 2001.
Stiglitz enseigne actuellement dans la Graduate School of Business de l’Université de Columbia et est le rédacteur en chef du journal The Economists' Voice aux côtés de Bradford DeLong et Aaron Edlin. Il est également membre du Board of Advisors du Oxford Council on Good Governance. Il a par ailleurs été nommé par Jean-Paul II à l’Académie pontificale des sciences sociales.
Après deux divorces, Stiglitz a épousé en troisièmes noces Anya Schiffrin le 29 octobre, 2004. Celle-ci est professeure de journalisme à la School of International and Public Affairs de l’université de Columbia (New York) et dirige le groupe de réflexion Initiative for a Policy Dialogue fondé en 2000 par Joseph Stiglitz. Anya Schiffrin est aussi la codirectrice du programme International Media and Communications (IMC) de l'université de Columbia.
Rôle politique
Stiglitz a également joué de nombreux rôles politiques. Il a ainsi servi dans l’administration Clinton comme responsable de ses conseillers économiques (1995 - 1997). Il a par la suite été vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale de 1997 à 2000. Il n’en critiquera pas moins fortement cette institution par la suite, ainsi que le Fonds monétaire international.
Il se montre également très critique envers le président George W. Bush, le considérant comme une menace pour la bonne tenue de l’économie mondiale; pour lui « le président américain serait plus dangereux que les candidats aux élections brésiliennes de 2002. » [1]
Selon une étude qu'il a codirigée avec Linda Bilmes (professeur en économie à Harvard), le coût de la guerre en Irak est sous-estimé, elle pourrait coûter entre mille et deux mille milliards de dollars contre une évaluation officielle (Institut de recherche du congrès) de 251 milliards depuis 2005 et six milliards de dollars par mois depuis.
En 2008, le Président de la République Française, Nicolas Sarkozy, lui confie une mission de réflexion sur le changement des instruments de mesure de la croissance française, conjointement avec Amartya Sen[2].
Apports économiques
Asymétries d'information
L'hypothèse de la rigidité : salaire d'efficience
Il a développé également des argument pour prouver l’existence du phénomène de salaire d'efficience : selon cette hypothèse, les employeurs peuvent avoir un intérêt à verser un salaire plus élevé que le salaire qui optimiserait leur profit, afin d'attirer et de conserver les meilleurs salariés et de corriger des biais informationnels.
Son implication internationale
Joseph Eugene Stiglitz compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui souhaite apporter des réponses intelligentes et appropriés qu'attendent les peuples du monde face aux nouveaux défis de notre temps.
Ouvrages
Aux côtés de ses publications académiques, Stiglitz est également l’auteur de Whither Socialism, un ouvrage plus littéraire visant à expliquer les raisons de l’échec de la mise en œuvre du socialisme en Europe de l’Est, le rôle de l’information imparfaite dans les marchés. Stiglitz y dénonce également les idées fausses quant au libre marché théorique dans lequel opère le système capitaliste dans sa forme libérale.
En 2002, Stiglitz publia La Grande Désillusion (Globalization and its discontents), où il affirme que le FMI fait passer l’intérêt de son « principal actionnaire », les États-Unis, avant ceux des nations les moins favorisées qu’il a pourtant pour objectif de servir. D'autre part, en prenant comme exemple la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz soutient que les politiques préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes dont il avait à s'occuper, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté. Ce livre a cependant été critiqué par de nombreux économistes, comme contenant des contre-vérités[3].
Dans cet ouvrage, qui devint un "best seller" mondial (il a été traduit dans une trentaine de langues), il offre également quelques réflexions et inspirations aux altermondialistes, aux critiques des protestataires de Seattle ou Gênes à l’égard de la mondialisation actuelle. Ainsi en 2004, il a été l'un des invités principaux au Forum social mondial de Mumbai (Inde) pour y exposer et débattre sa vision économique[4].
En 2003, dans Quand le capitalisme perd la tête (Roaring Nineties), c'est en tant qu'ancien membre et président du Conseil économique du président Bill Clinton qu'il revient sur le rôle des décisions d'Alan Greenspan alors à la tête de la Réserve fédérale dans la récession économique de 2000 aux États-Unis. L'auteur concentre ensuite sa réflexion sur les dysfonctionnements de la sphère financière en critiquant la dérèglementation incontrôlée du secteur financier et ses conséquences telles l'affaire Enron.
En 2007, le réalisateur Jacques Sarasin réalise pour le compte de l'hebdomadaire économique Challenges une série de 5 entretiens intitulés Où va le monde Monsieur Stiglitz ? avec les thématiques suivantes : Où va la mondialisation ? / L'économie mondiale / Le système financier mondial / Mondialisation et environnement / La mondialisation et les Pays en développement.
Proposition alternative pour les pays en développement
Tout en n'étant pas altermondialiste, Joseph Stiglitz collabore avec les forums sociaux et partage certaines analyses : il est ainsi partisan d'une taxe (Tobin ou équivalente) sur les transactions financières et pour une régulation de la mondialisation. En Bolivie, Il a également approuvé la nationalisation (ou la réappropriation) des hydrocarbures, qu'il a décrit comme un processus de « restitution de biens »[5].
De même, Stiglitz a fondé en 2000 l'« Initiative for a Policy Dialogue »[6] à l'Université de Columbia, initiative qui s'est donné pour mission d'expliquer aux pays en développement qu'il y a des alternatives aux prescriptions du FMI. L'IPD organise également une formation pour journalistes, afin que ceux-ci puissent décrypter et analyser les propos émanant du FMI avec leurs propres paramètres.[7]
L'IPD travaille en collaboration avec des instituts de recherche, dont certains du « Tiers Monde » et notamment l'ONG fondée par Martin Khor, Third World Network, accréditée auprès de l'ONU, [1], du courant altermondialiste. .
Œuvres
Stiglitz a écrit de nombreux livres et articles. La liste suivante n'est pas exhaustive :
- 1981, Credit Rationing in Markets with Imperfect Information, avec A. M. Weiss,
- 1996 Whither Socialism ? (Wicksell Lectures), MIT Press
- 1999 Principes d'économie moderne (De Boeck, 1999, 2004).
- 2002, La grande désillusion Paris, Plon (et Livre de Poche, 2003).
- 2002, The Rebel Within: Joseph Stiglitz and the World Bank, commentaires de Ha-Joon Chang, Anthem Press
- 2002, Mundo Global ¿Guerra Global? ouvrage collectif avec le Sous-commandant Marcos, Atilio Boron et al. ed. Continente en collaboration avec Attac Argentine, 128 p. ISBN 950-754-096-2
- 2003, Quand le capitalisme perd la tête (titre original The Roaring Nineties (Les Rugissantes Années 1990))
- 2003, Aux frontières de l’économie du développement avec Gerhard Meier
- 2004, Principes d’économie moderne
- 2005, Économie monétaire : Un nouveau paradigme
- 2005, Fair Trade For All avec Andrew Charlton, (Oxford University Press)
- (en) A Chance For The World Bank de Jozef Ritzen, avant-propos de J. Stiglitz, (Paperback - Mai 2005)
- 2006, Un autre monde : Contre le fanatisme du marché (Fayard, 2006) ISBN 2213627487; édition originale : Making Globalization Work (W. W. Norton & Company, septembre 2006) ISBN 0393061221
- Quelques articles de Stiglitz classés selon les thématiques
- A Note on Technical Choice Under Full Employment in a Socialist Economy, 1968, EJ
- Incentives and Risk Sharing in Sharecropping, 1974
- "Output, Employment, and Wages in the Short Run" with R.M. Solow, 1968, QJE
- "The Effects of Income, Wealth, and Capital Gains Taxation on Risk-Taking", 1969, QJE
- "Capital Gains, Income, and Saving" with K. Shell and M. Sidrauski, 1969, RES
- "A Re-Examination of the Modigliani–Miller Theorem", 1969, REStat
- "Allocation of Heterogeneous Capital Goods in a Two-Sector Economy", 1969, IER
- "Rural–Urban Migration, Surplus Labour, and the Relationship Between Urban and Rural Wages", 1969, Eastern Africa ER
- "Behavior Towards Risk with Many Commodities", 1969, Econometrica
- "Distribution of Income and Wealth Among Individuals", 1969, Econometrica
- The Implications of Alternative Saving and Expectations Hypotheses for Choices of Technique and Patterns of Growth" with D. Cass, 1969, JPE
- "The Structure of Investor Preferences and Asset Returns and Separability in Portfolio Allocation", with D. Cass, 1970, JET
- "A Consumption-Oriented Theory of the Demand for Financial Assets and the Term Structure of Interest Rates", 1970, RES.
- "Non-Substitution Theorems with Durable Capital Goods", 1970, RES
- "Factor Price Equalization in a Dynamic Economy", 1970, JPE
- "Increasing Risk I: A definition", with M. Rothschild, 1970, JET.
- "Increasing Risk II: Its economic consequences", with M. Rothschild, 1971, JET.
- "Differential Taxation, Public Goods, and Economic Efficiency", with P.S. Dasgupta, 1971, RES
- "On the Optimality of the Stock Market Allocation of Investment", 1972, QJE
- "Some Aspects of the Pure Theory of Corporate Finance: Bankruptcies and Take-overs", 1972, Bell JE
- "The Structure of Indirect Taxation and Economic Efficiency" with A.B. Atkinson, 1972, JPubE
- "Some Further Results on the Measurement of Inequality" with M. Rothschild, 1973, JET.
- "Approaches to the Economics of Discrimination", 1973, AER
- "Risk Aversion and Wealth Effects on Portfolios with Many Assets", with D. Cass, 1973, RES
- Increases in Risk and Risk-Aversion" with P.A.Diamond, 1974, JET
- "Benefit-Cost Analysis and Trade Policies", with P.S. Dasgupta, 1974, JPE
- The Cambridge–Cambridge Controversy in the Theory of Capital: A View from New Haven", 1974
Voir aussi
Notes et références
- cf. entretien accordé le samedi à O Globo.
- Agence France Presse
- voir : (en) Réponse du FMI à Stiglitz
- 19 janvier 2004, conférence débat sur la globalisation, l'économie et la sécurité socialearchives du FSM
- http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=1905, article de Rosa Rojas : source La Jornada (Mexique), 19 mai 2006
- L'IPD (Initiative for a Policy Dialogue)
- portraits de l'opposition globale 2002
Documentaires
- DVD : Où va le monde Monsieur Stiglitz ?
- Pas assez de volume ! (Notes sur l'OMC), documentaire de Vincent Glenn dévoilant les mécanismes et les objectifs de l'OMC et comprenant une interview de Joseph Eugene Stiglitz.
Articles connexes
- Altermondialisme
- Asymétrie d'information
- Liste des économistes célèbres
- Keynésianisme
- Néo-keynésianisme
- Nouveau keynésianisme
- Commission Stiglitz
Liens externes
- (en) Page personnelle de Joseph Stiglitz
- (en) Nobel e-Museum - Autobiographie
- (en) The Economists' Voice
- (fr) site de l'Unesco : interview de J. Stiglitz (2002)
- (fr) Revue de pressed'articles récents de Joseph Stiglitz, 2008.