Aller au contenu

« Peinture tribale en Inde » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Balise : Suppression de section
Ligne 346 : Ligne 346 :
* [[Religions en Inde]]
* [[Religions en Inde]]
}}
}}
=== Liens externes ===
* [http://mamtavn.wordpress.com/2011/12/06/tribal-art-of-india/ Tribal Art of India]
* [http://www.andershus.fr/articles.php?id=44 Tribes with more than 5 Lakh (500.000) of Population as per census 2001]
* [http://www.data.gov.in/catalog/state-and-district-wise-scheduled-caste-and-schedule-tribe-population-each-caste-and-tribe#web_catalog_tabs_block_10 Census 2011: population tribus/états]
* [http://actesbranly.revues.org/104 Raphaël Rousseleau, 2009 : « L'invention de l'art tribal en Inde: Verrier Elwin 1951 »]
* [http://archive.tehelka.com/story_main46.asp?filename=hub310710Jangarh.asp Susan Nisha, 2010 : Gond Art is becoming a rage abroad]
* [http://wiki.indianfolklore.org/index.php/Main_Page Indian folklore]
* [http://www.metmuseum.org/toah/hd/decc/hd_decc.htm/Main_Page Metropolitan Museum of Art, New York : Islamic Art of the Deccan]
* [http://www.aliak.com/content/patta-chitra-katha-traditional-folk-art-storytelling-using-visual-language Patta Chitra Painting], 1:57
* [http://www.ishafoundation.org/blog/inside-isha/isha-yoga-center/gond-art-painting Gond Art and Painting : Past, Present and Future], 6:44
* [http://craftziners.com/archives/warli-painting-video.html How to do Warli Painting], 4:45
* [https://www.youtube.com/watch?v=wRMUCgQa8cw Rathwa Pithora Painting], 6:53


=== Bibliographie et références===
=== Bibliographie et références===

Version du 17 février 2016 à 01:03

La peinture vernaculaire en Inde désigne un art vivant (contemporain), ancré dans le passé (les mythes, les croyances et les traditions) et exercé dans une communauté restreinte. L'art vernaculaire est fondé sur la mémoire collective.

Fichier:Tribus-Inde-3.jpg
Cliquez pour agrandir

Vernaculaire, tribal ou contemporain ?

Fichier:P16-bhajju-Shyam-light.jpg
Bhajju Shyam (Artiste contemporain Pardhan Gond).

Peut-on dire « art tribal » ? Ce terme pouvant être limitatif. Peut-on parler d'art contemporain, concernant l’art tribal ? Évidemment, l’art des tribus, réalisé de nos jours est de l’art contemporain. Mais peut-être faut il parler de l'art vernaculaire qui a ses racines dans le passé et son expression dans le présent.

Le mot vernaculaire est abordé dans la thèse de Julia Marchand, critique d’art et commissaire d’exposition : « [...] Ce terme (vernaculaire) cherche à ôter cette création des catégories étouffantes. Le titre invite aussi à recentrer le regard sur le processus de création de ces artistes qui agissent autour et à l’intérieur d’un cadre défini par le style local.[...] Non seulement les créateurs sont conscients d’agir à l’intérieur d’un cadre local traditionnel, mais ils prennent en compte la globalisation de la scène artistique [...][1].

Jagdish Swaminathan (en), le visionnaire cofondateur du musée d’art contemporain « Bharat Bhavan » à Bhopal, Madhya Pradesh, a toujours défendu l’art des adivasi (les populations tribales) pour qu’il soit considéré et exposé au même titre que l’art contemporain.

Dans son livre « Jangarh Kalam - Narrative of a tradition - Gond Painting »[2] Udayan Vajpeyi parle d’une différence entre l’art européen et l’art indien : l’art indien, et des Gond en particulier, est basé sur la mémoire collective au contraire de l’art européen qui est un art plus individuel.

Certaines traditions picturales sont ancestrales comme celles des Pithora des tribus Rathwa et Bhil. D’autres sont récentes, bien qu’ancrées dans les racines, ainsi l’école du « Jangarh Kalam »[3] des Pardhan Gond. Les peintures des Hill Korwa sont énigmatiques et restent mystérieuses.

L’émergence d’une nouvelle génération d’artistes en Inde après l’indépendance, a permis les interactions entre les styles et les différentes formes de l’art et entre les artistes de différentes origines, urbaine, rurale et tribale.

Le peintre Mayank Shyam (le fils de Jangarh Singh Shyam) ne souhaite pas qu’on le classe comme un artiste Gond du « Jangarh Kalam ». Son père ne lui disait-il pas qu’il devait suivre son inspiration propre? Mayank vit la vie d’un jeune homme moderne à Bhopal, une vie très éloignée des définitions fondatrices de sa tribu, qu’il ne rejette cependant pas.

Origine de la peinture indienne

Peinture de Bhimbetka, abri no 8

Depuis les temps anciens les Hommes ont dessiné dans les abris sous-roche[4], sur les murs et sur les sols, pour parler de leur vie et laisser leur trace. En Inde plus qu’ailleurs, nous pouvons retrouver ces traces. Les plus anciennes peintures indiennes sont des pétroglyphes âgés de 30 000 ans comme certains que l'on a trouvés à Bhimbetka au nord de Bhopal. La plupart des peintures ont été exécutées en utilisant des pigments rouges et blancs, plus rarement verts et jaunes. Les belles peintures rupestres dans les abris de Bhimbetka étaient probablement les origines des œuvres des tribus Warli et Saura ou des peintures Pithora peints par des tribus Bhil et Rathwa. Ces travaux se sont poursuivis pendant plusieurs millénaires. Au VIIe siècle, on trouve un bel exemple de peinture indienne sur les piliers sculptés d'Ellora dans l'État du Maharashtra, présentant des nuances de couleur rouge et d'orange obtenues à partir de minerais. Par la suite, les fresques d'Ajanta et d'Ellora sont apparues. La littérature bouddhiste indienne regorge d'exemples de textes qui décrivent des palais royaux et aristocratiques recouverts de peintures, mais peu de ces œuvres ont survécu. La peinture murale existe toujours dans l'Inde vernaculaire, sous le nom hindi "Bhitti Citra" (Bhitti = mur, Citra = peinture)[5].

Peinture vernaculaire chez les tribus

On dénombre en Inde 705 tribus officielles (« Scheduled Tribes ») pour une population de 104 millions (census 2011) = 8,6% de la population (95% de la popuation dans le Mizoram (87% chrétiens), 89% dans le Nagaland, 80% dans le Meghalaya, 65% dans l'Arunachal Pradesh, 34% dans le Manipur, 32% dans le Tripura, 26% dans le Jharkhand, 22% dans le Sikkim, 22% dans l'Orissa, 21% dans le Madhya Pradesh, 15% dans le Gujarat, 12% dans le Rajasthan, 12% dans le Chhattisgarh, 12% dans l'Assam) [6].

L'Inde compte 860 langues "indiens" (22 d'entre elles étant reconnues par la Constitution de l'Inde comme langues régionales), donc 838 langues vernaculaires. Deux langues sont officielles : Hindi et Anglais. Les langues sont groupées dans les familles indo-aryenne, Dravidiens, tibéto-birmanes, austro-asiatique et Andamanais.

Les plupart des tribus sont animistes. Leurs artistes illustrent la nature et les dieux incarnés dans la nature et dans la vie quotidienne, et incluent souvent aussi les dieux et rituels hindous. Ci-dessous, celles qui ont développé une expression picturale, l’art vernaculaire[1][7].

La tribu Gond de Madhya Pradesh

La tribu Gond (la deuxième tribu en Inde) est une tribu de langue dravidienne (Gondi) d'à peu près 11 millions d'individus en 2014 (la moitié de la population Gond parle maintenant Hindi), dispersés sur les territoires de Madhya Pradesh (4,5 millions = 6,2% de la population), Chhattisgarh, Bihar, Bengale-Occidental (West Bengal), Jharkhand, Orissa, Gujarat, Andhra Pradesh (Telangana) et Karnataka. Les Gonds vivent également en Uttar Pradesh, mais dans quelques régions de UP, ils sont considérés comme un "scheduled caste" (450 000 habitants). Les Gonds sont animistes.

Le royaume des Gonds

Fichier:Anand-et-son-bada-dev-light.jpg
Les Pardhan Gond peintres, Anand Shyam et sa femme Kala Bai, avec le Bana (et diu), le « Bada Dev ».

Il y a très longtemps le royaume des Gond[2], alors prospère, s’étendait sur le centre de l’Inde. Cette période prospère dure environ 1 400 ans. Les Pardhan, bardes de la communauté, musiciens et chanteurs, sont aussi des prêtres qui permettent à la communauté de rester unie. Ils représentent la mémoire collective Gond en racontant l’histoire du peuple et de ses dieux. Après une très longue période de prospérité, le peuple Gond s’appauvrit ; il n’y a plus assez de familles riches pour rémunérer les Pardhan. La tradition se perd avec ses artistes.

Jangarh Singh Shyam

En 1982, Jagdish Swaminathan, est chargé d’organiser et de développer le Musee Bharat Bhavan à Bhopal. Il va apporter une vision radicalement nouvelle à l’art indien contemporain, cherchant dans l’art des artistes tribales beauté, spontanéité et traditions. La tradition des Pardhan, faite de musique et de contes va se trouver restaurée par la couleur de la peinture. Musique et couleur sont un tout en Inde.

À la recherche des artistes tribaux, Vivek découvre une maison, dont les murs sont peints de couleurs merveilleuses dans le village de Patangarh. C’est l’œuvre du jeune Jangarh Singh Shyam. Swaminathan l’appelle auprès de lui pour travailler au musée Bharat Bhavan et développer ses dons artistiques. Jangarh s’installe à Bhopal avec sa jeune épouse Nankusia. Il est vite reconnu comme un maître. Il initie sa femme ses enfants, ses neveux et nièces. L’école « Jangarh Kalam » est née.

Sa créativité et l’originalité formelle de ses dessins le rendent célèbre, en Inde et à l’étranger. Il expose au musée tribal Bharat Mahotsav au Japon en 1988, puis à Londres, à Paris au Centre Pompidou pour « Magiciens de la Terre » en 1989[8], aux Pays-Bas en 1992 et en Australie en 1993. Jangarh se suicide au Japon en 2001 dans des circonstances qui restent encore débattues.

L'école « Jangarh Kalam » des Pardhan Gond

Fichier:Subhash-vyam-light.jpg
Subhash Vyam (Pardhan Gond artiste).

Le Jangarh Kalam[9] est devenu le mouvement artistique (contemporain) actuel des Pardhan Gond. Un mouvement inspiré par l’art de Jangarh et par la musique Pardhan, celle du Bana, reprise et transformée en couleurs et en dessins. Des peintures acrylique ou encre de Chine sur papier ou toile. Chacun des artistes du mouvement Jangarh Kalam est inspiré par la mythologie éclatante de la tribu et développe également un style propre, symbolisé formellement par une signature pictographique[10], logotype formé de points et de traits, qui s’inspire souvent des tatouages et des masques rituels. Aujourd’hui grâce à ce mouvement artistique, la mémoire collective et les traditions Gond renaissent. Cet élan sert un mouvement plus global de reconnaissance des formes artistiques tribales en Inde et des populations souvent opprimées ou spoliées.

Les peintres les plus connu de l’école « Jangarh Kalam » sont : la veuve de Jangarh, Nankusia Shyam[11], ses enfants Japani et Mayank[12], ses neveux Bhajju Shyam[13],[14] et Venkat Singh Shyam[15] et ses cousins Durga Bai[16], Subhash Vyam[16] et Ram Singh Urveti[12].

L'art ancestral des Gond : Digna, Bhitti Citra, tatouage

  • Le Digna est un motif décoratif que les femmes gond avait coutume de dessiner sur les sols et les murs pour les fêtes et les mariages. « Un Digna est de bon augure et symbolise la pureté », explique Subhash Vyam. « C’est le début de notre art. C’est comme un ornement »[17]. Et Bhajju Shyam dans son livre Création[14] : « Ce sont les femmes de notre communauté qui les premiers ont créé l'art [...] Elles ont décoré les sols et les murs de leurs maisons de dessins, en utilisant les cinq couleurs de la terre : blanc, noir, jaune, rouge et vert [...] Le Digna est l'alphabet de notre art ».
  • Le Bhitti Citra (peinture murale)
  • Le tatouage sur les femmes Baiga est réalisé par les femmes Gond, des sous-tribus Badna (Badnin) et Ojha.

La tribu Bhil de Madhya Pradesh et Gujarat

Fichier:Pema Fatya et son oeuvre.jpg
Pema Fatya (Bhil artiste). Gouache sur papier.

La tribu Bhil est une tribu de langue indo-aryenne de 13 millions d'habitants ; la première tribu en Inde. Ils vivent dans le Madhya Pradesh (4,6 millions = 6,3% de la population), Le Gujarat (3,5 millions = 5,8% de la population), l’Andhra Pradesh, Le Rajasthan, le Chhattisgarh, le Maharashtra, le Karnataka, le Tripura et le Bangladesh. Les Bhils sont animistes.

Leur tradition picturale est ancestrale, elle existe depuis des milliers d'années. Les Bhils peignent les murs et les plafonds de leur maisons d’images qui racontent leurs légendes, leurs traditions, leurs dieux protecteurs, la nature[18].

Certains artistes Bhil comme Ladoo Bai, son mari Teru Tahad et Bhuri Bai[12] ont quitté leurs terres originelles de Jabhua au début des années 1980 (à la demande de Swaminathan) pour exercer leur art à Bhopal. Pema Fatya, le dernier Maitre Bhil vivant, a choisi de rester vivre sur la terre ancestrale.

Peinture Pithora des tribus Bhil et Rathwa

Peinture Pithora chez un paysan dans le Gujarat; artiste : Paresh Rathwa

Les peintures Pithora[19],[20], peints par des artistes des tribus Bhil et Rathwa sur les deux côtés de la frontière entre Gujarat et Madhya Pradesh, sont des performances rituelles réalisées à la demande d’une famille quand un vœu a été exaucé (mariage, naissance, prospérité…).

Ce sont des rituels avant d’être des œuvres d’art, et sont exécutés par le Maitre (le baba) souvent assisté d’un prêtre. Les peintures sacrées recouvrent trois murs de la pièce et correspondent à des rituels holistique. Cette peinture sacrée issue de la tradition Pithora a été découverte et valorisée par Swaminathan dans le cadre du travail du Musée d’art contemporain Bharat Bhavan à Bhopal.

L’essence du rituel Pithora réside dans la proximité avec la terre. Les thèmes en témoignent, les matériaux également : pigments, lait et liqueur de fleurs de Mahua (l’arbre sacré), couches de boue, de bouses et de chaux préparées par une jeune fille. Les fresques Pithoras, pratiquées exclusivement par les hommes, représentent le soleil et la lune, les animaux et les insectes, le mythe de la création et les dieux. Tout ce qui touche à la vie des tribus Bhil, Rathwa, Nayak et Dhanak. Mais les fresques illustre surtout des chevaux, toujours des chevaux, et encore des chevaux, sur les 3 murs d’une pièce dans la maison. Les chevaux dans une procession de mariage de leurs dieux Babo Pithora et Pithori Devi. Souvent il y a cinq chevaux dans une peinture Pithora qui représentent les 5 dieux : Ganesha, Babo Pithora, Pithora Devi, Indra (le dieu des dieux) et Hudol (qui représente l’esprit féminine).

La tribu Rathwa de Gujarat

La tribu Rathwa ou Rathawa est une tribu de langue Indo-Aryenne avec 550 000 habitants situé surtout dans le Gujarat (535 000). Les Rathwas sont animistes. Les Rathwas vénèrent le dieu Pithora et ont les mêmes origines et traditions que les Bhil, les Nayak (ou Naikda : 3 345 000 habitants dans le Gujarat ; 5e tribu en Inde) et les Dhanak (ou Dhanuk).

La tribu Warli de Maharastra et Gujarat

La tribu Warli avec une langue indo-aryenne compte d'un million d’habitants situés dans le Maharastra (360 000), le Gujarat (260 000), Le Karnataka, Goa et au Pakistan. Les Warlis ont leur propre mode de croyance, de vie et de coutume. Ils sont animistes, mais assimilent volontiers traditions et divinités hindoues.

Les Warlis habitent dans des villages traditionnels, disséminés dans la campagne autour de la ville de Dahanu dans le Thane District. Leurs peintures murales, dont la tradition remonte à 2500-3000 avant notre ère, ont des similarités à celles que l’on trouve dans les grottes de Bhimbetka, dans le Madhya Pradesh.

Les peintres Warli sont d’authentiques peintres qui ont appris simplement en regardant les anciens (les femmes surtout) peindre les fresques traditionnelles sur les murs des maisons, comme cela se pratique en terre Warli depuis plusieurs millénaires. Tous respectent les règles de la tradition : la représentation des personnages avec deux triangles, de couleur blanche sur un fond brun. Les sujets sont les dieux, la vie quotidienne et les légendes de leur tribu. Les Warli expriment leurs croyances par des peintures rituelles, autrefois réalisées uniquement par des femmes, deux fois par an, à la récolte du riz ou lors des mariages. Au départ, elles étaient peintes sur le mur des maisons bâties en terre rouge et en bambou. L’habitation était auparavant lavée rituellement avec de la bouse de vache.

Graphisme et couleurs

Fichier:Jyvya-Soma-Mashé.jpg
Jyvia Soma Mashé (Show and Tell Fondation Cartier à Paris en 2012).

Les motifs graphiques sont très simples : le cercle, le triangle et le carré. Le cercle et le triangle sont issus de l’observation de la nature. Le carré (souvent au centre de la peinture) est l’espace réservé au sacré. Les corps humains sont représentés par des triangles inversés. Ils expriment le mouvement. Le triangle pointé vers le haut représente le bassin, celui pointé vers le bas, le torse. Le cercle représente la tête. Les peintures Warli sont exécutées sur un fond ocre, rouge ou noir. La couleur blanche est obtenue à partir de pâte de riz, d’eau et de gomme et placée à l’aide d’un bâtonnet de bambou mâchonné à son extrémité pour lui donner la souplesse d’un pinceau.

Thèmes

Deux grands thèmes sont souvent présents dans leurs peintures :

  • la danse Tarpa, nom de l'instrument au centre qui rythme la danse formant une spirale ou les couples mariés se tiennent les mains dans le dos. Les femmes se distinguent par leur chignon. C'est une danse de joie, mystique, un hymne à la vie, aux forces de la nature. Elle célèbre l'harmonie de l'homme avec les forces cosmiques ;
  • l’arbre Banyan qui se trouve souvent au centre du tableau. L'arbre Banyan est appelé « l’Arbre de Vie » Cet arbre ne meurt pas. Il est considéré comme sacré.

Depuis une trentaine d’années, les peintures montrent une recherche esthétique plus grande, plus innovatrice. À la suite de Jivya Soma Mashé, le maitre incontesté, les peintres représentent leurs rêves, disent leur émotion, parlent d’espoir[21],[22],[23].

La tribu Baiga de Madhya Pradesh

Fichier:Baiga Peinture.jpg
Peinture Baiga par Shanti Bai; Tribal Heritage Museum, Bhopal
Baiga tatouage

La tribu Baiga[24],[25] est une tribu de langue dravidienne avec 390 000 habitants qui vit dans les États de Madhya Pradesh (district de Mandla et Balaghat 250 000 habitants), Uttar Pradesh, Chhattisgarh et Jharkhand. Les Baigas sont animistes.

La peinture des Baiga

Les femmes Baiga de la région de Bundelkhand font des peintures et des reliefs muraux à thème religieux et décoratif. Elles peignent également des miniatures et de l’art naïf sur papier.

Le tatouage par les Badna Gond

Les Baigas accordent aux tatouages une place centrale dans leur mode de vie. Le tatouage est la seule chose qui subsiste après la mort.

C’est la seule tribu où le corps des femmes est entièrement tatoué. Cet art tribal est désormais couché sur le papier. Il étonne et renvoie à des âges ancestraux où le corps et les esprits étaient liés. Les femmes Baiga ont aussi tatoué leur visage (le « gudna »). Ces tatouages ont une relation avec leur religion, leurs dieux et déesses, mais les tatouages sont aussi considérés comme des bijoux peints, trop chers à acquérir pour les Baiga. Leurs tatouages ont une forme ovale avec des nombreux petits points sur le front, mais aussi sur d’autres parties du corps.

Le tatouage est souvent réalisé chez les Baiga - trois à quatre mois après la mousson - par les femmes Gond, des sous-tribus Badna (Badnin) et Ojha, qui vivent dans les mêmes régions que les Baiga. Elles se déplacent dans les villages des Baiga pour faire des tatouages sur les bras, les jambes et le corps des femmes Baiga. Les jeunes filles Baiga commencent à être tatouées, pour la première fois à l’âge de sept ans ; la deuxième partie de leur corps est tatouée à la puberté.

La tribu Hill Korwa de Chhattisgarh : l'écriture magique

La tribu Hill Korwa, qui est une tribu de langue austro-asiatique, vit au Chhattisgarh dans le district du Jashpur. La population des Hill Korwa a beaucoup diminué depuis quelques dizaines d’années. Ils ne sont plus que quelques milliers des personnes. Les Hill Korwas sont animistes[26]. Les Hill Korwas sont nomades et chasseurs. Ils sont illettrés. Ils n’ont pas été non plus remarqués par leur art tribal. Pourtant Swaminathan a découvert chez ces hommes de pays et cultures très reculés des artistes contemporains. Arrivés chez les Hill Korwas, les émissaires de Swaminathan prennent des notes. À leur grande surprise, les villageois s'emparent de leurs feuilles de papier, de leurs stylos, crayons et marqueurs et se mettent spontanément à dessiner.

Fichier:Hill Korwa.jpg
Artiste Hill Korwa.

Voici ce qu’en dit Jagdish Swaminathan dans son catalogue pour l’exposition « The Magical Script »[27] du Bharat Bhavan en 1985 : « la première chose que l’on voit dans ces dessins, c’est leur caractère calligraphique, comme si ce n’était pas un dessin mais une écriture. Mais les Hill Korwas n’ont pas de documents écrits ; ils sont illettrés […] Quand on regarde ces dessins on pense tout de suite aux œuvres de Paul Klee ». Là où les membres d'autres tribus tracent le plus souvent des formes figuratives mi humaines mi animales, les Hill Korwa couchent sur le papier des rythmes calligraphiques, un alphabet inconnu, parfois surligné de traits ou accompagné d'arcs et de flèches. Les Hill Korwas parlent un dialecte sans écriture. Il faut croire que la rencontre, lors de leurs déplacements dans les villes avoisinantes, avec la chose écrite a été des plus éblouissantes.

Les interprétations de ces apparentes écritures sont multiples. "Quand ils écrivent, je crois bien qu'ils prennent leur crayon pour un arc. Ils n'écrivent pas, en fait : ils tirent. Ils tirent des signes qui sont des flèches." rapporte Archana dans le livre « Korwa »[28] de Frank André Jamme. Ils écrivent vite, très vite, note Swaminathan dans son catalogue. Comme ils marchent. Les Hill Korwas marchent facilement 40 km par jour, avec une vitesse infernale. Une autre théorie dans le catalogue de Swaminathan : Les Hill Korwa sont appris dans les villages, que respect et pouvoir est lié à l’habilité à écrire. Pour les Hill Korwas, l’écriture n’est pas un outil pour communiquer, mais une pure magie qui donne pouvoir.

Au moins les Hill Korwas ont apportés leur contribution à « l'écriture automatique ».

La tribu Santhal de Bengale : la peinture Jadupatua

Peinture Santhal, style Jadupatua.

La tribu Santhal - une tribu de langue austro-asiatique - compte 6 millions d’habitants (la troisième tribu en Inde) qui vivent dans les États de Bengale-Occidental (West Bengal), Bihar, Orissa et Jharkhand. Les Santhals sont animistes.

Ils sont connus pour leurs peintures sur rouleau[29] : les Jadupatuas[30], qui a la même expression que dans l'art de Patta Chitra. Les jadupatuas (jadu veut dire magicien et patua image) sont peintres et conteurs, et vont de village en village raconter les histoires qu'ils ont peintes sur des rouleaux de feuilles de papier.

La tribu Saura d'Orissa

Peinture Saura.

La tribu Saura (alias Sora, Saora, Savara et Sabara)[31],[32] - une tribu de langue austro-asiatique - vit dans l'Orissa avec 535 000 habitants en 2011[33],[34]. Les peintures muraux Saura[35] ont une certain ressemblance avec celles des Warli. Les Sauras sont des grand marcheurs, grimpeurs et chasseurs. Les Sauras sont hindouistes.

Chez les Saura, on exerce le chamanisme. Les "grands chamanes" sont toujours des femmes. Au nombre de ces fonctions figure la relation aux morts. La tâche de conduire les rituels funéraires afin de mieux accompagner les morts vers l'au-delà incombe donc à ces grands chamanes. Leurs peintures sont des moyens destinés à conjurer des mauvais sorts ou à invoquer des moments propitiatoires ou, plus généralement, destinés à marquer les 4 principaux moments de la vie : la naissance, la puberté, le mariage, le décès. Au delà des formes traditionnelles de l’art indien qui relate généralement des épisodes des grandes légendes de l’hindouisme, les Sauras puisent leur inspiration pour traduire une Inde qui mêle scènes primitives et objets du monde moderne. Très souvent les illustrations sont inscrites dans un cadre géométrique très strict, une façon de figurer le resserrement de la tribu en un lieu protégé, tel un temple virtuel porteur de leur identité. Deux motifs d’encadrement bordent généralement chaque peinture : celle située à l’extérieur symbolise la ligne des montagnes qui les entourent, l’autre figure la forêt qui les abrite. Probablement une façon d’affirmer leur territoire et leurs ressources face aux dangers qui les menacent.

La tribu Tharu d'Uttarakhand et Uttar Pradesh

Fichier:Painted Tharu house.jpg
Peinture par une femme Tharu

La Tharu - une tribu de langue indo-aryenne - vit au Nepal (1 700 000), dans l'Uttarakhand (256 000) et l'Uttar Pradesh (84 000). Ils sont hindou (87 %) et bouddhistes (13 %). Les Tharu est un peuple mongoloïde. Les femmes Tharu font des peintures murales[36].

La tribu Meena de Rajastan et Madhya Pradesh

Fichier:Nurturing-walls-animal-art-by-meena-women-28photo-of-women-painting-29(1).jpg
Peinture Mandana par des femmes Meena

La tribu Meena (ou Mina) - une tribu de langue indo-aryenne - avec une population de 3,8 millions (la quatrième tribu en Inde), vit au Rajasthan (Jaipur, Bundi et Jhalawar) et à Madhya Pradesh (Bundelkhand, Gwalior et Nimar). Les Meenas sont hindouistes.

Les Meenas peignent[37] les murs et les sols de leur maisons avec des images géométriques (peinture Mandana) et animalières (la peinture Thapa)[38] pour leur fêtes rituelles et surtout pour des raisons décoratives. Les Meenas avaient leur propre royaume au Rajasthan jusqu’au XIe siècle et étaient à cette époque considérés comme une caste égale à celle des Rajput. Après le XIe siècle les Rajput ont pris le pouvoir. Avec la pauvreté au XIXe siècle, les Meenas furent obligés d'avoir des activités criminelles pour survivre. Ils furent placés par les Anglais sous le régime du Criminal Tribes Act.

La tribu Kurumba de Tamil Nadu

Fichier:Peinture Kurumbas.jpg
Peintre Kurumba

La tribu Kurumba est une tribu de langue dravidienne avec une population d’environ 12 000 personnes réparties en une trentaine de villages dans le Tamil Nadu. Les Kurumbas sont animistes.

Les montagnes du Nilgiris révèlent de nombreuses inscriptions peintes ou gravées sur les parois des grottes et les falaises abruptes. Datant probablement de 2 à 3 000 ans, elles témoignent de la présence d’une grande diversité de peuplades dans des lieux difficiles d’accès.

La tribu Kurumba est l’un des 7 groupes tribaux des montagnes du Nilgiris, proche des frontières de Karnataka et Kerala. Ce sont traditionnellement des chasseurs (tir à l’arc) et des cueilleurs de miel sauvage. Aujourd’hui la chasse est interdite, la cueillette du miel se poursuit, elle est complétée par la cueillette d’autres fruits sauvages ou semi-sauvages qui sont vendus sur les marchés locaux.

Une de leurs traditions consistait à effectuer des peintures sur les façades de leurs maisons. Ces œuvres étaient principalement liées au rythme de la nature, des pluies et des récoltes, avec en particulier la célébration de Pongal, la grande fête annuelle du monde rural dans le Sud de l'Inde qui sur 3 jours honore successivement le soleil, le riz et le bétail. Ces traditions se sont presque éteintes à la fin du XXe siècle avant de reprendre il y a quelques années grâce à la fondation « CPR Environmental Education Centre » et l’organisation « TRIFED ». Plusieurs membres de la tribu ont décidé de reprendre le flambeau des anciens afin de transmettre aux générations qui suivent toute la richesse d’une culture respectueuse de son environnement. Toutes les peintures témoignent de leur attachement à la nature. Les arbres sont très présents, chaque variété ayant une fonction médicinale ou rituelle : le « houroudey maran » avec ses vertus médicinales, le « meha maram », l’arbre à sève rouge réputé pour attirer la pluie, ou bien encore le « pahala maran » favorisant les mariages.

La tribu bouddhistes Monpa d'Arunachal Pradesh : la peinture Thanga

Fichier:Peinture Thanka.jpg
Peinture Thangka par un Monpa

La tribu Monpa vit dans l'Arunachal Pradesh (50 000 habitants), au Tibet (25 000) et dans le Bhutan (3 000). Ils sont bouddhistes. Les Monpas est un peuple mongoloïde qui parlent des langues tibéto-birmanes. Les Monpas sont bouddhistes. Les Monpas font des peintures Thangka.

Les peintures Thangka représentent généralement des diagrammes mystiques symboliques (mandala), des divinités du bouddhisme tibétain ou de la religion bön, ou encore des portraits du dalaï-lama. Ils sont destinés le plus souvent à servir de support à la méditation. Le sujet est représenté au centre, entouré de personnages subordonnés faisant partie de sa suite, de ses diverses formes divines, etc. Les divinités importantes du panthéon sont représentées dans la partie supérieure. La partie inférieure est réservée aux offrandes diverses et aux divinités gardiennes de la Loi. Sont figurées également des montagnes, un élément de l'iconographie tibétaine traditionnelle.


Les tribus de l'école Hazaribagh, Jharkhand

Fichier:Hazaribagh.jpg
Artiste Hazaribagh avec peinture Sohrai

Les femmes des tribus Kurmi, Prajapati, Ganju, Santhal, Oraon, Malhar, Munda…, dans la région de la ville Hazaribagh (altitude 2000 m) dans Jharkhand, sont animistes et peignent les murs de leur maisons avec des images pour célébré les mariages (l'art "Khovar" avec souvent l'arbre de vie) et pour fêter le moisson et vénérer les vaches (l'art "Sohrai" avec les animaux et les plantes).

La peinture Khovar est maintenant exercé dans les villages de Jorakath et Kharati dans le sud-ouest de Hazaribagh; la peinture Sohrai dans le village Bhelwara dans l'est de Hazaribagh.

L'école Hazaribagh est une école de peinture ancestrale qui existent depuis des milliers d'années dans les caves dans la région (âgé de 5 000-15 000 ans). Les sites sont : Saraiya, Mirzapur, Vindhyan, Isco, Thethangi, Saraiya, Satpahar, Khandar, Raham, Sidpa, Gonda, et Nautangwa.

Peinture vernaculaire chez les « non-tribus »

Ci-après, voici quelques écoles ou styles de peinture vernaculaire indienne, qui n'est pas forcement lié aux tribus et qui illustre plutôt la mythologie indienne et les traditions hindi.

Peinture Patta Chitra d'Orissa et Bengale-Occidental

Patta Chitra : Krishna et Radha.

L'art de Patta Chitra[39] s’exerce principalement en Orissa et au Bengale-Occidental (West Bengal). Le Patta Chitra est un style de peinture originaire de l'État de l'Orissa, dont les premières représentations datent du VIIIe siècle. Le style très particulier de cette peinture aux lignes appuyées et à l'utilisation de couleurs très vives indique qu'elle pourrait être influencée par l'art des tribus aborigènes voisines.

Peinture religieuse, elle est intimement liée au culte de Jagannâtha, neuvième avatar de Krishna tout particulièrement vénéré à Puri. Les œuvres représentent essentiellement des scènes de la mythologie indienne et des deux grandes épopées que sont le Râmâyana et le Mahābhārata mais aussi des légendes du folklore local.

Dans le Bengale-Occidental, le peintre est aussi chanteur. Les sujets peints par les patuas du Bengale-Occidental sont extrêmement variés. Leur auditoire est essentiellement de religion hindoue ou musulmane, parfois catholique. Certains pats évoquant aussi bien la Révolution Française que le désastre nucléaire d'Hiroshima à des thèmes d'information générale (celui d'un cyclone qui dévasta le district de Midnapur ou plus récemment le décès de Mère Teresa).

À l'origine, les peintures étaient réalisées sur des feuilles de palme séchées (le Tala Patta Chitra : Tala = palmier, Patta = feuille, Chitra = illustration), mais avec le temps, les feuilles de palme ont souvent été remplacées par de la soie ou du coton enduit d'un mélange de gomme, de pâte de graines de tamarin et de craie. Ce support, appelé « patta », est ensuite légèrement poncé afin d'obtenir une surface complètement lisse. Les peintres-chanteurs vont de village en village présenter leurs peintures sur rouleaux (support de tissu ou de papier), relatant les épopées hindoues ou les grands mythes santals. Les illustrations ont pour principaux thèmes l’histoire du monde à travers les 10 « avatars » de Vishnu, la vie de Krishna ou celle de Ganesh.

Peinture Kalamkari de Telangana, Andhra Pradesh et Gujarat

Fichier:Kalamkari-painting.jpg
Peinture Kalamkari.

L'art du Kalamkari[40] s’exerce surtout en Iran et dans l'Andhra Pradesh/Telangana, mais aussi dans le Gujarat par le tribu Vaghri. "Kalam" désigne "stylo", et "kari" signifie "l'art" ou "la main". Il s'agit d'une toile de coton écru, peinte à la main à l'aide d'un Kalam, bambou taillé muni d'un chiffon servant de réservoir, en utilisant des teintures végétales. Les thèmes traditionnels sont la représentation des épiques et des puranas (mythologie indienne), ainsi que les motifs floraux. Au cours des âges, l'iconographie s'est enrichie en fonction des goûts des acheteurs et de l'imagination de l'artiste : miniatures Mogholes, arbres de vie, tapis persans, scènes de la vie quotidienne, etc.


Peinture Madhubani (ou Mithila) de Bihar

Fichier:First night.png
Peinture Madhubani : First Night.

On trouve la peinture de Madhubani (ou Mithila)[41] surtout au Népal et à dans le Bihar. La peinture de Madhubani est un style de peinture originaire de la région de Mithila dans l'État du Bihar. Les origines de la peinture de Madhubani remontent à l'antiquité et selon la tradition, ce style de la peinture serait né à l'époque du Râmâyana, lorsque le roi Janak avait demandé à des artistes de réaliser des peintures pour le mariage de sa fille, Sitâ avec le dieu hindou Râma. La peinture de Madhubani était traditionnellement faite par les femmes des villages autour de l'actuelle ville de Madhubani et d'autres domaines de la région de Mithilâ. Les peintures étaient généralement réalisées sur les murs (le Bhitti Citra) des huttes de boue fraîchement plâtrées, mais aujourd'hui, elles sont également faites sur toile ou sur papier.


Peinture Phad de Rajasthan

Fichier:Phad artist.jpg
Peinture Phad.

Le Phad est exercé au Rajasthan depuis 700 ans, surtout dans le désert de Thar (Jaisalmer, Bikaner). Les peintures Phad[42] se présentent généralement sous la forme de longs rouleaux, de tissus ou canvas, colorés au prédominent le jaune, le rouge et le vert et qui sont transportés par les Bhopa, ces prêtres baladins, originaire du tribu Nayakas, qui chante la légende de Pabuji, un héros et dieu local, vénéré par le tribu Rabari. Les Bhopa chante également la légende de Devnarayan (un guerrier qui est une incarnation de Vishnu)[43],[44]. Les rouleaux Phad ont une longueur de 5 à 10 mètres. La présentation de chaque épique dure toute la nuit. Les maîtres de l'école Phad sont des hommes des familles Joshi du district Bhilwara qui était les seules à exercer ce peinture jusqu'au milieu du XXe siècle. Dans les années 1960 Joshiji créa une école - Institut Chitrashala - pour enseigner la peinture Rajasthani et surtout la peinture Phad. Il y a maintenant seulement 13 artistes qui exerce cette art.

Peinture Mandana et Thapa de Rajasthan et Madhya Pradesh

La peinture Mandana s’exerce au Rajasthan et dans le Nord de Madhya Pradesh. Les femmes peignent les murs (le Bhitti Citra) et les sols (le Bhumi Sobha) de leur maisons avec des images géométriques pour protéger la maison, pour les fêtes rituelles et surtout pour des raisons décoratives.

Fichier:Thapa.jpg
Peintre Thapa.

Si la peinture Mandana à un vocabulaire ornemental géométrique et stylisé, les peintures Thapa peints sur des murs extérieurs sont en revanche des compositions très libres mettant en scène le monde animal et floral et l’univers villageois.

La vitalité de la mémoire orale et picturale du Rajasthan a été perpétuée par des castes et des tribus que l’histoire ne retient pas ou mentionne peu : les pasteurs Gujar, les chameliers Raika, les potiers Kumbhar, les musiciens Manghaniyar et Langa, les conteurs Bhopa, tous ceux dont la tâche traditionnelle étaient de servir et de divertir l’aristocratie. Leurs femmes sont les gardiennes de traditions picturales dont certains motifs apparaissent déjà sur les poteries de la civilisation de l’Indus (IIIe– IIe millénaire av. J.-C.). Elles tracent sur les murs de leurs modestes maisons de torchis, de puissantes fresques sacrées appelées Thapa (terme hindi qui désigne une impression ou une marque), glossaires poétiques de la vie villageoise. Elles dessinent sur le seuil des diagrammes sacrés, les Mandana (terme hindi qui signifie, « orner », « trace des motifs »), sorte de langage incantatoire stylisé à l’extrême en l’honneur de la déesse Lakshmi, pourvoyeuse de prospérité et de richesses. Mandana et Thapa sont réalisés aux moments clés du cycle de la vie : naissance, fiançailles, mariages. Pour la fête hindi Holi et tous les ans au mois de Kartik (mi-octobre mi-novembre, à la fin de la récolte) à l’occasion du festival Dipavali, les maisons reçoivent les plus somptueuses décorations et l’on célèbre la déesse Lakshmi en allumant des lampes à l’huile. Lors d’un mariage, les femmes tracent des signes de bienvenue autour de la porte ; lors des fiançailles, ce sont des motifs de lions et lionnes qui apparaissent sur les murs de la chambre à coucher. Les Thapa possèdent une grande liberté de ton et de trait, l’originalité de chaque composition reflète le style propre aux femmes d’une même maisonnée. Elles puisent leur inspiration dans leur mémoire collective ainsi que dans la contemplation quotidienne de la nature, qu’elles réinterprètent savamment dans la stylisation du geste pictural. Mandana et Thapa constituent un art éminemment éphémère, une empreinte saisonnière vouée à l’effacement.

Peinture Kolam de Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Karnataka

Fichier:Kolam peinture.jpg
Peintre Kolam.

La peinture Kolam s’exerce en particulier dans les états de Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Karnataka. Le Kolam est un motif d'inspiration géométrique tracé avec de la poudre de riz à l'entrée des maisons et commerces en guise de bienvenue et pour porter chance. De nature éphémère, les Kolams sont dessinés à main levée en laissant la poudre s'écouler. Ils sont déposés chaque matin devant l'entrée des maisons afin d'apporter la prospérité. L'art du Kolam est traditionnel et très ancien en Inde où il est généralement transmis de mère en fille. Encore bien vivant dans les villages, il tend forcément à se perdre dans les grandes métropoles urbaines, encore qu'il ne soit pas rare de l'y rencontrer devant les seuils de bien de maisons ou des boutiques.

Peinture Kalam de Kerala

Fichier:Kalamezhuthu 6(1).jpg
Peintres Kalam.

Au Kerala, les Kalam sont l’apanage de certaines communautés d’hommes : des peintres rituels dont la tâche héréditaire consistent à élaborer des fresques anthropomorphes dans les temples et les maisons. Presque invisibles, les peintures Kalam ne s’offrent pas aux regards du promeneur matinal comme le Kolam[45], elles sont élaborées le plus souvent dans l’intimité et concentrent l’attention de la famille à l’intérieur de la maison ou des dévots lorsqu’elles sont dessinées au sein du temple. Ces peintures réalisées au moyen de poudres minérales et végétales servent de support aux cérémonies en l’honneur de la Déesse, des serpents et autres divinités du panthéon hindou. Elles sont également élaborées dans un but thérapeutique car dans l’esprit du villageois indien, les maladies, la stérilité, la mort prématurée étaient et sont encore attribuées aux puissances surnaturelles ou aux « esprits saisisseurs » qu’il convient d’amadouer ou d’anéantir par des incantations, des chants et des gestes symboliques des mains (mudra).

Annexes

Expositions

Fichier:Ladoo-bai-musee-light.jpg
Ladoo Bai (peintre Bhil) avec son œuvre à Tribal Heritage Museum, Bhopal.
  • 1984 - Mumbai, Chemould Art Gallery - Jyvia Soma Mashé, solo
  • 1985 - Bhopal Inde - Bharat Bhavan - « Hill Korwa »
  • 1988 - Japon, Bharat Mahotsav - Jangarh Singh Shyam
  • 1988 - Londres, Bharat Mahotsav - Jangarh Singh Shyam
  • 1989 - Paris, Musée Pompidou et Halle de la Villette - « Magiciens de la terre » avec Jangarh Singh Shyam
  • 1990 - New Delhi - National Gallery of Modern Art - Jangarh Singh Shyam
  • 1992 - Pays-Bas - « Nine contemporary Indian artists » - Jangarh Singh Shyam
  • 1992 - Mumbai - Chemould Art Gallery - Jangarh Singh Shyam, solo
  • 1993 - Australie - « Multiple streams of Contemporary Indian Art » - Jangarh Singh Shyam
  • 1996 - Paris - Galerie du jour par Frank André Jamme - « Hill Korwa »[28]
  • 1996 - Mumbai - Chemould Art Gallery - Hazaribagh painting from Jharkhand
  • 1997 - New Delhi - Sahajan Art Gallery - Jangarh Singh Shyam, solo
  • 1998 - New Dehli - Crafts Museum - « Other Masters » - Jyvia Soma Mashe, Jangarh Singh Shyam, Bhajju Shyam ...
  • 1998 - Paris, Musée des Arts Décoratifs - Expéditions Indiennes - Jangarh Singh Shyam
  • 2001 - New York - Drawing Center - « Hill Korwa »
  • 2001 - Mumbai, National Gallery of Modern Art - Venkat Shyam
  • 2004 - Barcelone - Venkat Shyam
  • 2007 - Écosse - The tallest Story Competition - Venkat Shyam
  • 2007 - Paris, Halle Saint Pierre - Jyvia Soma Mashé
  • 2009 - Mumbai - Pundole Art Gallery - « Now that the trees have spoken » par Ranjit Hoskote : Bhuri Bai, Ram Singh Urveti, Ladoo Bai, Narmada Prasad Tekam
  • 2009 - Mumbai - Chemould Art Gallery « Jangarh Singh Shyam and family »
  • 2010 - New Delhi - Art Alive Gallery - « Jangarh Kalam » par Udyan Vejpeyi : Durga Bai, Ram Singh Urveti, Bhajju Shyam, Mayank Shyam
  • 2010 - Paris, Musée du Quai Branly - « Autres Maîtres de l'Inde » par Jyotindra Jain
  • 2010 - Paris, Hervé Perdriolle galerie - Jangarh Singh Shyam, solo
  • 2010 - États-Unis, Davis Museum - Painted songs and stories
  • 2010 - Brookline Art Center, near Boston - « The tribal art of Venkat Raman Singh Shyam »
  • 2012 - Paris, Fondation Cartier - « Histoires de voir » Avec Gond et Warli
  • 2015 - Paris, Espace Beaurepaire, Galerie Anders hus et Galerie Librairie Impression - « Vernacular India » : Gond, Bhil, Rathwa, Hill Korwa, Baiga, Meena, Warli
  • 2015 - France, Beaucouzé à la Grange Dîmière, « Quand l'élephant perdit ses ailes... » : Durga Bai, Subhash Vyam, Ladoo Bai, Anand Shyam

Musées avec art tribal et art vernaculaire Indien

Fichier:Tribal-art-museum-bhopal.jpg
Tribal Heritage Museum Bhopal
  • Allemagne, Francfort - Museum der Weltkulturen
  • États-Unis, New York - Brooklyn Museum
  • États-Unis, Los Angeles - Fowler Museum of Culturel History
  • États-Unis, San Diego - Mingel International Museum
  • France, Paris - Musée du Quai Branly
  • France, Paris - Musée Guimet
  • France, Nice - Musée des Arts Asiatiques
  • Inde, Port Blair, Andaman & Nicobar Islands
  • Inde, Visakhapatnam, Andhra Pradesh : Andhra Pradesh Government will construct a tribal museum
  • Inde, Itanagar, Arunachal Pradesh, « Jawaharlal Nehru State Museum »
  • Inde, Guwahati, Assam, « Ethnographic Museum »
  • Inde, Visakhapatnam, Andhra Pradesh, « Araku Tribal Museum »
  • Inde, Jagdalpur, Chhattisgarh, « Tribal Museum »
  • Inde, Raipur, Chhattisgarh
  • Inde, Ahemabad, Gujarat, « Gujarat Tribal Museum » : Peinture Pithora et Warli
  • Inde, Tejgadh, Gujarat, « Vaacha - Museum of Adivasi Voice » : Peinture Pithora
  • Inde, Gurgaon, Haryana - « Museum of Folk and Tribal Art »
  • Inde, Shimla, Himachal Pradesh
  • Inde, Ranchi, Jharkhand, « Ranchi Museum »
  • Inde, Bangalore, Karnataka
  • Inde, Mysore, Karnataka, « Tribal Art Musum »
  • Inde, Kozhikode, Kerala, « Kirtads Ethnological Museum »
  • Inde, Bhopal, Madhya Pradesh - « Bharat Bhavan » : Peinture de tribus de MP et de Chhattisgarh
  • Inde, Bhopal, Madhya Pradesh - « Tribal Heritage Museum » : Peinture des tribus de MP et de Chhattisgarh
  • Inde, Bhopal, Madhya Pradesh - « National Museum of Mankind » or « Janjatiya Sangrahalaya » : L'art des tribus en Inde
  • Inde, Khajuraho, Madhya Pradesh, « Adivart Tribal and Folk Art Museum »
  • Inde, Madhya Pradesh, « Bhimbetka abris-sous-roche » : L'origine de la peinture indienne.
  • Inde, Pune, Maharashtra, « Tribal Cultural Museum » : Peinture Warli
  • Inde, Maharastra, « grottes Ajanta »
  • Inde, Maharastra, « grottes Ellora »
  • Inde, Imphal, Manipur, « Tribal Museum »
  • Inde, New Delhi, « Bharatiya Adimjati Sevak Sangh »
  • Inde, New Delhi, « National Museum »
  • Inde, Bhubaneswar, Orissa, « Museum of Tribal Arts and Artifacts »
  • Inde, Udaipur, Rajastan, « M.L. Verma Tribal Museum » : Peinture Bhil, peinture Sahariya, peinture Meena
  • Inde, Muthorai Palada (Ooty), Tamil Nadu, « Tribal Research Centre Museum »
  • Inde, Hyderrabad, Telangana, « Nehru Centenary Tribal Museum » : Peinture Saora
  • Inde, Agartala, Tripura, « Tripura State Tribal Cultural Museum »
  • Inde, Munsyary (Pithoragarh), Uttarakhand, « Tribal Heritage Museum »
  • Inde, Lucknow, Uttar Pradesh, « Tribal Museum »
  • Inde, Kolkata, West Bengal, « Ethnographic Museum » : Peinture Santal, peinture Tangka
  • Japon - Mithila Museum
  • Pays-Bas, Leiden, « Rijksmuseum voor volkenkunde »
  • Royaume-Uni, Londres, « British Museum »
  • Royaume-Uni, Oxford, « Pitt Rivers Museum »
  • Suisse, Genève, « Musée Barbier-Mueller »

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie et références

  • William G. et Mildred Archer : Santhal Painting - Axis - 1936
  • Verrier Elwin : Phulmat of the Hills; A Tale of the Gonds. London: J. Murray, 1937.
  • Verrier Elwin : The Tribal Art of Middle India, 1951
  • Verrier Elwin : The art of the North-East Frontier of India - Shillong, North-East Frontier Agency, 1959
  • Verrier Elwin : Folk Paintings of India - International Cultural Centre - 1967 - ASIN B002E8KCE0
  • Museum of Mankind, Shelagh Weir, and Hira Lal. The Gonds of Central India; The Material Culture of the Gonds of Chhindwara District, Madhya Pradesh. London: British Museum, 1973. (ISBN 0-7141-1537-1)
  • Pingle, Urmila, and Christoph von Fürer-Haimendorf. Gonds and Their Neighbours: A Study in Genetic Diversity. Lucknow, India: Ethnographic & Folk Culture Society, 1987.
  • Banerjee, B. G., and Kiran Bhatia. Tribal Demography of Gonds. Delhi: Gian Pub. House, 1988. (ISBN 81-212-0237-X)
  • Mark Tully : No Full Stops in India - Penguin Books - 1991 - (ISBN 978-0-14-010480-6) : Son rencontre avec Jangarh Singh Shyam
  • P. Sainath : Everybody loves a good drought; stories from India's poorest districts - Pinguin Books India - 1996 (ISBN 978-0-14-025984-1) : Rencontre avec Pema Fatya
  • Ramachandra Guha : Savaging the Civilized, Verrier Elwin, His Tribals & India - The University of Chigago Press - 1999
  • Tribal Arts and Crafts of Madhya Pradesh - Manohar Ashi - Mapin Publishing - 2006 - (ISBN 978-81-858-2240-2)
  • Encyclopaedia of Indian paintings - Rakesh Kumar - Anmol Publications - 2007 - (ISBN 978-81-261-3122-8)
  • Bestiaire indien - Kanchana Arni et Gita Wolf - Acte Sud Junior - 2007 - (ISBN 978-2-7427-6637-6)
  • Tribal Art, Primitivism, and Modern Relevance - Kanchan Chakraberti, Dinanath Pathy - Working Artists Association of Orissa - 2008
  • Gond Devlok - Dr. Dharmendra Pare - Adivasi Lok Kala Evam Tulsi Sahitya Academy - 2008
  • Indian Folk and Tribal Paintings - Charu Smita Gupta - Editor Priya Kapoor - 2008 - (ISBN 978-81-7436-465-4)
  • Do! - Gita Wolf, Ramesh Hengadi & Shantaram Dhape - Tara Books - 2009 - (ISBN 978-81-90754-61-3) - Warli illustrations
  • The Circle of Fate - Raja Mohanty et Sirish Rao - illustrations : Radhashyam Raut - Tara Books - 2009 - (ISBN 978-81-8621-158-8) : Patachitra (Orissa) illustrations
  • Monkey Photo, Gita Wolf, Tara Books, 2010, (ISBN 978-81-907-54-62-0) : Patua illustrations
  • Faire - Gita Wolf, Ramesh Hengadi, Shantaram Dhadpe, Rue du Monde, 2010, (ISBN 978-23-55041-00-6) : Conte Warli
  • Painted Songs and Stories: The Hybrid Flowerings of Contemporary Pardhan Gond Art - John Bowles - Indian National Trust - 2011 - (ISBN 978-81-73048-67-8)
  • Following my Paintbrush - Gita Wolf et Dulari Devi - Tara Books - 2011 - (ISBN 978-93-80340-11-1) : Mithila illustrations
  • Sitas's Ramayana - Samhita Arni et Moyna Chitrakar - Tara Books - 2011 - (ISBN 978-93-80340-03-6)
  • (en) Tribal arts in India : national inventory of tribal museums, Vadodara, Bhasha Research and Publication Centre, (ISBN 978-8-192-24055-8)
  • Art contemporain indien, un mot, plusieurs cultures - Hervé Perdriolle - 5 continents - 2012 - ISBN 88-7439-609-0
  • (en) Rambharos Jha, Waterlife, Besant Nagar, Madras India, Tara Books, (ISBN 978-9-380-34013-5) : Mithila illustrations
  • Jean Clottes et Meenakshi Dubey-Pathak, Des images pour les dieux : art rupestre et art tribal dans le centre de l'Inde, Paris, Éditions errance, (ISBN 978-2-877-72559-0)
  • (en) Arthur R. Flowers et Manu Chitrakar, I see the promised land : a life of Martin Luther King JR, Chennai, Tara Books, (ISBN 978-8-192-31710-6) : Sur Martin Luther King
  • (en) Bhil Devlok - Bhananushanker Gahlot and Dr. Dharmendra Pare - Adivasi Lok Kalam Evam Boli Vikas Academy - 2013
  • (en) Gita Wolf et Sunite, The enduring ark, India, Tara Books, (ISBN 978-9-380-34018-0)
  • (en) Gita Wolf et Joydeb Chitrakar, Gobble you up! : based on a Rajasthani folktale, Chennai, India, Tara Books, (ISBN 978-8-192-31714-4) : Meena illustrations
  • (en) Carlo Collodi (ill. Swarma Chitrakar), The Patua Pinocchio, Chennai, Tara Books, (ISBN 978-9-383-14512-6)
  • (en) Gita Wolf, Visit the Bhil Carnival, Chennai, India, Tara Books, (ISBN 978-93-83145-11-9)
  • Padmaja Srivastava, Barbara Pillot et Rajendra Shyam (illustrations), L'éléphant volant, Editions du Jasmin, (ISBN 978-2-35284-156-2)
  1. a et b « Construction identitaire de l'art tribal contemporain indien : Jangarh Singh Shyam et Jyvia Soma Mashe (Thèse de Julia Marchand, Paris 1 Panthéon Sorbonne – 2011) »
  2. a et b « « Jangarh Kalam - Narrative of a tradition - Gond Painting » par Udayan Vajpeyi et Vivek. Publié en 2008 par Tribal Welfare Department, Madhya Pradesh, Inde. ISBN 81-903764-3-8 ». »
  3. « Jangarh Kalam »
  4. Riddles of Indian Rockshelter Paintings - S K Tiwari - Sarup and Sons - 1999 - Modèle:ISBN-978-3-908617-13-6
  5. Bhitti Citra - Rabindranath Tyagi - Rājakamala Prakāśana - 1966 numérisé en 2007
  6. « Statistique sur les « sceduled tribes », « census 2011/2001 » »
  7. « Raphaël Rousseleau, 2009 : L'invention de l'art tribal en Inde: Verrier Elwin 1951 »
  8. Magiciens de la terre - 1989-2014 - Retour sur une exposition légendaire. - Éditions Xavier Barrel - Centre Pompidou, 2014 (ISBN 978-2-84426-693-4)
  9. « Artistes de L'école « Jangarh Kalam » »
  10. Signature - patterns of Gond Art - Gita Wolf, Bhajju Shyam et Jonathan yamakami - taraBOOKS, 2010, (ISBN 978-93-80340-02-9)
  11. Bulli & The Tiger, Shalina Reys and Nankusia Shyam, Pratham Books, 2010, (ISBN 9789350220177)
  12. a b et c Freedom : Sixty Years After Indian Independence, illustrations : Mayank Kumar Shyam, Ram Singh Urveti, Bhuri Bai... - Art and Heritage Foundations - 2007 - ISBN 978-81-904858-0-7
  13. La vie nocturne des arbres - Bhajju Shyam, illustrations: Durga Bai et Ram Singh Urveti - Acte Sud Junior - 2013 - ISBN 978-2-330-02132-0
  14. a et b Creation - Gîta Wolf - illustrations: Bhajju Shyam - Tara Books - 2014 - ISBN 9789383145034, Création, Acte Sud Junior, 2015, ISBN 978-2-330-04918-8
  15. Finding My Way - A Gondwana Journey - Venkat Raman Singh Shyam with S. Anand - navayana 2012 - A draft sample for Frankfurt Buchmesse 2012
  16. a et b Bhimayana - Illustrations: Durga Bai et Subhash Vyam - 2012 - Éditions MeMo - EAN 9782352891536 - La vie d'Ambedkar
  17. « Courrier International - 30 septembre 2010 »
  18. « Artistes Bhil »
  19. Painted Myths of Creation. Art and Ritual of an Indian Tribe - Jyotindra Jain - Lalit Kala Akademi - ASIN: B000OJOIUA
  20. The Ritual Painting of the God Pithora Baba in Central Gujarat : A Tribal Ritual - 1984 - Haku Shah
  21. The painted world of the Warlis: Art and ritual of the Warli tribes of Maharashtra - Yashodhara Dalmia - 1988 - Lalit Kala Akademi - ASIN: B0006ETVN2
  22. Les petits hommes qui dansent sur les murs. L'art ancestral des Warlis. - Christian Guillais et Michèle Panhelleux - 2014 - (ISBN 978-1-291-81100-1)
  23. My Gandhi Story - Texte et Warli dessins par Rajesh Chaitrya, Nina Sabnanini, Ankir Chadha - Éditions Tulika Publishers - 2014 - (ISBN 9789350464830)
  24. The Baiga - Verrier Elwin - Gian Publishing House - 2009 (edition reprint) - (ISBN 978-81-212-0054-7)
  25. Baigas: The Hunter Gatherers of Central India - Rajesh K. Gautam - 2011 - (ISBN 978-9350180396)
  26. The Hill Korwa - S.G. Deogaonkar - 1986 - ISBN 0-00-000030-2
  27. « « The Magical Script », publié en mars 1983 par J. Swaminathan pour « Roopankar, Museum of Fine Arts, Bharat Bhawan, Bhopal, India ». Auteur : J. Swaminathan. Producteur : Akhilesh Varma. »
  28. a et b « Korwa : des écritures magiques » publié en 1996 par « Galerie du Jour Agnès B.». Auteur : Franck André Jamme. (ISBN 978-2-906496-22-4).
  29. Scroll Paintings of Bengal, Art in the Village - Amitabh SenGupta - 2012 - (ISBN 978-1-4678-9663-4)
  30. « Jadupatuas »
  31. The Religion of an Indian Tribe - Verrier Elwin - Oxford University Press - 1955
  32. Saora Pictographs - Verrier Elwin - Marg - 1948
  33. « Tribal Population in Orissa, census 2011 »
  34. « Tribal Population in Orissa, page 100 -120 »
  35. Let A Thousand Flowers Bloom: Contemporary Art of Orissa - Dinanath Pathy - Aryan Books International - 2001 - (ISBN 978-81-7305-209-5)
  36. « Tharu Tribal Arts and Culture »
  37. Nurturing Walls: Animal Paintings by Meena Women - Madan Meena - Tara Books - 2009 - (ISBN 978-81-86211-68-7)
  38. les peintures Mandana et Thapa sont aussi exercé par d'autres tribus et non-tribus au Rajasthan et au nord de Madhya Pradesh
  39. « Pattachitra Painting »
  40. Kalamkari and Traditional Design Heritage of India - Shakuntala Ramani - Wisdom Tree - 2007 - (ISBN 978-81-8328-082-2)
  41. Madhubani Painting - Upendra Takur - Abhinav Publications - 2003 - (ISBN 978-81-7017-156-0)
  42. « Phad Art alive »
  43. (en) William Dalrymple, Nine Lives, Bloomsbury Publishing Plc, , 96–97 p. (lire en ligne)
  44. Eyes on the Peacock's Taie : A folktale from Rajasthan (Under the banyan) - Vayu Naidu and Mugdha Shah (illustrator) - Tulika Publishers - 1997 - ISBN 81-86838-27-9
  45. Kolam Kalam : Peintures rituelles éphémères de l'Inde du Sud - Chantal Jumel - 2010 - (ISBN 978-2-7053-3833-6)