Électrification du réseau ferré au Luxembourg

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L’électrification du réseau ferré au Luxembourg est un processus quasi-achevé des lignes de chemin de fer en installations fixes permettant la traction électrique, en 25 kV alternatif.

Le réseau aujourd'hui[modifier | modifier le code]

En 2015, 262 des 275 km que compte le réseau ferré luxembourgeois sont électrifiés et ce, depuis 2018, en 25 kV alternatif exclusivement.

Historique[modifier | modifier le code]

Les premières lignes de chemin de fer électrifiées au Luxembourg furent les chemins de fer industriels et miniers, ainsi que les réseaux de tramway[1].

Après guerre, alors que le pays est ravagé mais bénéficie du plan Marshall dont l'un des objectifs est de réduire la dépendance au charbon, le grand-duché fait d'abord le choix de la traction Diesel puis décide au début des années 1950 d'électrifier son réseau, qui aurait été un « îlot » non électrifié placé entre trois pays en train d'électrifier les leurs[1].

Il reste à choisir un tension et si le 15 000 V – 16,67 Hz allemand est exclu d'office dans le contexte particulier de l'après-guerre, les ingénieurs luxembourgeois choisissent finalement le 25 000 V – 50 Hz français pour la ligne 6 et le 3 000 V belge pour la ligne 5 dans la continuité de la ligne 162 belge, avec la mise en place d'installations de commutation 3 kV / 25 kV en gare de Luxembourg[1].

Ce choix pour la ligne 5 restera un cas unique, le 25 kV sera utilisé pour toutes les électrifications suivantes, celles des lignes vers l'est et l'Allemagne et les lignes du bassin minier dans les années 1960 et 1970 ; ainsi une section de séparation est implantée entre le 25 000 V – 50 Hz luxembourgeois et le 15 000 V – 16,7 Hz allemand[1].

Enfin, les années 1980 à 1990 verront l'électrifications des dernières lignes du pays, comme la ligne 1 ou la ligne 7[1]. Pour la ligne 1 notamment, les CFL font le choix de l'utilisation du 2 × 25 000 V – 50 Hz[1]. Depuis cette période, seuls les tronçons subsistants de la ligne de l'Attert, des voies de service et la ligne industrielle ouverte par l'Arbed dans les années 1970 ne sont pas électrifiés[1].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

3 000 V[modifier | modifier le code]

Cette tension fut choisie exclusivement sur la ligne 5, de Luxembourg à Kleinbettingen-Frontière car cette ligne prolonge la ligne belge 162 depuis Arlon en Belgique, la ligne 1 et la ligne belge 42 n'étaient alors pas électrifiées, elles le furent à la fin du XXe siècle en 25 000 V.

Cette alimentation a l'inconvénient d'exiger une caténaire lourde et des sous-stations d'alimentation très rapprochées (8 kilomètres à 20 kilomètres) donc des lignes électriques en haute tension nouvelles en milieu rural.

La ligne 5 a été réélectrifiée en 2 x 25 kV en , le 3 kV est donc désormais inutilisé au Luxembourg.

25 kV[modifier | modifier le code]

Cette tension est utilisée dès le début de l'électrification du réseau ferré luxembourgeois, hors ligne 5 et axes équipés par la suite en 2 x 25 kV. Sous cette tension la caténaire peut être légère et réduite à un seul fil de contact parfois sans fil porteur.

2 × 25 kV[modifier | modifier le code]

C’est une légère amélioration de l’alimentation en 25 kV qui permet d’espacer davantage les sous-stations (jusqu'à 100 kilomètres), donc un raccordement direct sur le réseau de transport en Haute tension B et, parfois, sans adjonction de pylônes. L’électricité est transportée par un feeder à 25 kV en opposition de phase avec la caténaire. Des autotransformateurs à intervalles réguliers permettent d'alimenter la caténaire depuis le feeder. Le courant est ainsi principalement transporté sous une tension de 50 kV et par un câble de résistance électrique inférieure à celle du rail ce qui diminue les pertes et surtout les fortes intensités du courant de retour traction.

Il a commencé par être utilisé notamment sur la ligne 1, de Luxembourg à Troisvierges-Frontière en 1993 et est utilisé depuis pour la plupart des nouvelles électrifications.

Autres systèmes[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive des autres tensions électriques qu'on peut rencontrer au Luxembourg ou qui furent utilisées autrefois sur des lignes bien spécifiques :

Chronologie de l'électrification du réseau ferré au Luxembourg[modifier | modifier le code]

Les premières électrifications ont concerné les transports urbains et les trains de mine.

Le tableau suivant établit la chronologie des opérations concernant l'électrification des lignes du réseau ferré en Luxembourg[2]. Il s'agit :

  • essentiellement de la mise en service (à distinguer de la mise sous tension) d'installations électriques (catenaires par exemple) permettant la circulation de trains électriques ;
  • des opérations de réélectrification, c'est-à-dire de modification substantielle de systèmes d'alimentation en électricité (changement de système, de courant, etc) ;
  • des opérations de désélectrification, c'est-à-dire de la mise hors service d'installations électriques permettant la circulation de trains électriques ;
  • des fermetures de ligne entraînant la fin de l'exploitation de trains électriques.

Avant 1955[modifier | modifier le code]

Les tramways et les lignes minières ne sont pas listées ici.

Ligne Date Tension Compagnie(s)
Ligne de Luxembourg à Echternach : Section de Luxembourg à Dommeldange 550 V courant continu PH (CV)/TVL
Ligne de Luxembourg à Echternach : Suppression de la ligne [3] CFL/TVL

Après 1955[modifier | modifier le code]

Ligne Date Tension Compagnie(s)
Ligne 6 25 kV - 50 Hz CFL / SNCF
Ligne 5 3 000 V CC CFL / SNCB
Raccordement gare d'Hollerich-triage de Luxembourg 3 000 V CC CFL
Ligne 4 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 3 : Section de Oetrange à Wasserbillig
Ligne 3 : Section de Luxembourg à Oetrange 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 6b 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 6c 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 6a
Ligne 6f : Section d'Esch-sur-Alzette à la gare de Belvaux-Soleuvre 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 6f : Section de la gare de Belvaux-Soleuvre à Differdange 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 6f : Section de Differdange à Pétange et lignes 6g et 6j 25 kV - 50 Hz CFL / SNCB
Ligne 6h CFL / SNCF
Ligne 6e 25 kV - 50 Hz CFL / SNCF
Ligne 3 : Section de Wasserbillig à la frontière allemande 25 kV - 50 Hz CFL[4]
Ligne 3 : Desserte du port de Mertert. 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 6d 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 7 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 1 : Section de Luxembourg à Kautenbach et Ligne 1a 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 1b 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 1 : Section de Kautenbach à Troisvierges 25 kV - 50 Hz CFL
Ligne 1 : Section de Troisvierges à la frontière belge 25 kV - 50 Hz CFL / SNCB
(cofinancé)
Raccordement gare d'Hollerich-triage de Luxembourg : Équipement en zone commutable 1994 25 kV - 50 Hz/3 000 V CC CFL
Ligne 6c : Fermeture du tronçon Rumelange-Rumelange - Ottange CFL
Ligne 6b : Prolongement à Volmerange-les-Mines 25 kV - 50 Hz CFL
Raccordement gare d'Hollerich-triage de Luxembourg : Suppression de la zone commutable et du 3 kV années 2010 25 kV - 50 Hz CFL
Ré-électrification de la ligne 5 25 kV - 50 Hz CFL[5]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Le 25 kV chez nos voisins Luxembourgeois », sur archivchemindefer.free.fr (consulté le ).
  2. (lb) 150 Joer Eisebunn zu Lëtzebuerg 1859-2009
  3. Traction électrique abandonnée en réalité après la guerre, maintenue pour les tramways municipaux.
  4. Section de séparation 25 kV - 50 Hz / 15 kV - 16,67 Hz à la frontière
  5. Section de séparation 25 kV - 50 Hz / 3 kV courant continu à la frontière

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]