Église Notre-Dame de Portbail

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 30 novembre 2021 à 00:33 et modifiée en dernier par Thierry74 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Ancienne église Notre-Dame de Portbail
L'église Notre-Dame, avec sa tour fortifiée et ses puissants talus, dominant le havre.
Présentation
Type
Style
Religion
Propriétaire
Ville de Port-Bail-sur-Mer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Usage
Exposition temporaire (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

L'église Notre-Dame est une ancienne église dédiée au culte catholique qui se dresse sur la commune déléguée de Portbail au sein de la commune nouvelle de Port-Bail-sur-Mer dans le département de la Manche, en région Normandie. L'église aujourd'hui désacralisée sert de lieu d'expositions d'avril à septembre.

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Localisation

L'église est située, sur la côte du havre à proximité du pont aux treize arches et du baptistère paléochrétien, à Portbail, dans le département français de la Manche.

Historique

L'édifice est le plus ancien de la région datant de l'époque romane.

Sous la nef, on a découvert, en 1968, lors de fouilles un hypocauste, vestiges de thermes d'une villa du IIe siècle[2],[note 1].

Les chartes de l'abbaye de Saint-Wandrille font état[3] de l'existence de Port-Bail au VIIe siècle (670-687) et d'un monastère qui aurait été détruit par les Normands en 856. En 1026[4], dans une donation, l'église Notre-Dame, est le centre d'un territoire mentionné « territoire d'abbaye » de « Port Bahil ». Avant la fin du XIe siècle, l'église est donnée à l'abbaye bénédictine de Lessay et devint un prieuré qui sera déserté dans la seconde moitié du XIIIe siècle[5]. Le fait que Notre-Dame soit à l'époque une simple église prieurale[note 2] est conforté par la présence dans la commune de deux églises, Notre-Dame et l'église Saint-Martin, distante de 250 mètres. Ceci s'explique par le fait que jusqu'en 1803[4], il existait deux paroisses distinctes : Portbail et Gouey[note 3].

C'est ce monastère restauré en 1026[6], qu'il convient d'attribuer à l'origine de l’église Notre-Dame, d'abord église conventuelle, puis église paroissiale qui a cessé de l'être en 1909.

Description et mobilier

Clocher fortifié.

L'ancienneté de l'église Notre-Dame qui appartient à l'école de Lessay[7] est confirmée par son appareil en arête-de-poisson avec des réemploi roman dans sa façade nord-ouest, ainsi qu'une porte bouchée dans la façade occidentale, et au sud-ouest, là encore une porte bouchée et un étroit jour roman.

Elle garde de son histoire une charpente en bois du XVe siècle, une litre funéraire peinte, des statues en pierres polychromes du XVIe siècle, des dalles funéraires[note 4] et de magnifiques chapiteaux romans historiés du XIIe siècle[6]. Sa tour fortifiée a eu plusieurs fonctions : tour de guet, garde pour la défense, aujourd'hui elle sert de point d'amer (point de repère) aux bateaux pour entrer dans le havre. Sur des clichés du début du XXe siècle, on peut voir que le clocher est alors peint en blanc[8].

De l'édifice primitif roman avec son abside en cul de four[6], il subsiste la nef et le chœur qui a été modifié par l'adjonction des deux chapelles : Sainte-Barbe, qui constitue la base de la tour (XVe siècle) et la chapelle seigneuriale Saint-Jacques (XVIe siècle). Le clocher fortifié, couronné de créneaux en encorbellement sur de faux mâchicoulis à arcatures, surmonté d'une flèche pyramidale en pierre et le transept sont du XVe siècle, comme le porche[9].

La seule verrière figurée de l'église, « Cœur Immaculée de Marie », est recensé à l'inventaire général du patrimoine culturel[10].

Sur le mur nord de l'église, à l'intérieur de la chapelle, on peut voir un fragment de litre funéraire avec les armes peintes de la famille Hellouin « d'azur au chevron d'or, accompagné en chef de trois étoiles de même et en pointe d'un fer de lance renversé d'argent ». Les Hellouin ont été anoblis par lettres de noblesses enregistrées en 1640, à la suite de l'achat en 1604 par Jean Hellouin, né à Caen, d'une charge de conseiller du Roi[11].

Notes et références

Notes

  1. Les vestiges ont été recouverts après la restauration de l'église. Port-Bail étant entre autres situé sur une voie romaine.
  2. L'ancien prieuré avec sa tour d'escalier est situé à côté de l'église.
  3. Certains auteurs on vu dans Gouey l'ancien vicus de Gaudiacum.
  4. Dont celle de Pierre du Castel, décédé le , qui repose sous une dalle de marbre noir à l'entrée du chœur.

Références

  1. « Église Notre-Dame », notice no PA00110549, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Georges Bernage, « Portbail et son terroir », Vikland, la revue du Cotentin, no 1,‎ avril-mai-juin 2012, p. 15 (ISSN 0224-7992).
  3. Portbail et son baptistère
  4. a et b Bernage 2012, p. 18.
  5. Bernage 2012, p. 16.
  6. a b et c patrimoine, mairie de Portbail.
  7. Girard et Lecœur 2005, p. 9.
  8. Gaston Dufour, « Portbail il y a un siècle », Vikland, la revue du Cotentin, no 1,‎ avril-mai-juin 2012, p. 10 (ISSN 0224-7992).
  9. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-9139-2038-5), p. 52.
  10. « Verrière à personnage : Cœur Immaculée de Marie », notice no IM50002450, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  11. Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 108.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Émile Travers, « L'église de Portbail », dans La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. : Manche 1re partie, Le Havre, Lemale & Cie, imprimeurs éditeurs, (lire en ligne), p. 335-336
  • Jean-Jacques Bertaux, « L'église Notre-Dame de Portbail », dans Congrès archéologique de France. 124e session. Cotentin et Avranchin. 1966, Paris, Société française d'archéologie, , p. 83-92

Articles connexes

Liens externes