Caille peinte

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Excalfactoria chinensis

La Caille peinte (Excalfactoria chinensis), également connue sous les noms de Caille peinte de Chine, Caille de Chine ou Caille naine, est une espèce d'oiseaux de la famille des Phasianidae, de l'ordre des Galliformes.

De toutes les cailles, cette espèce en est la plus petite.

Morphologie[modifier | modifier le code]

La Caille peinte de Chine mesure entre 11 et 15 cm de longueur pour une masse de 40 grammes environ.

A l'état sauvage, les mâles se caractérisent par un plumage des parties supérieures d'un brun terne moucheté de noir, d'une poitrine et de flancs gris-bleu tandis que le ventre et l'arrière des flancs reste brun-roux. Le menton est noir, orné d'un fer à cheval blanc. La femelle, plus terne, est d'un aspect général brun moucheté de petites taches marron et beige.

Captivité[modifier | modifier le code]

Caille peinte mâle
Couple

A l'état domestique, la Caille de Chine est présente sous sa forme sauvage mais aussi dans les mutations blanche, argentée, panachée, brune (Catherine) et noire.

Comportement[modifier | modifier le code]

Locomotion[modifier | modifier le code]

Elle se déplace sur ses deux pattes. Elle a une capacité de vol très limitée.

Alimentation[modifier | modifier le code]

Lorsque le mâle trouve un petit insecte, il le tient en évidence dans son bec, se dresse et lance un appel répété à la femelle qui accourt, le reçoit et le mange. À ce moment, celle-ci produit une fiente pâteuse qui est consommée par le mâle. Tout en contribuant à l'alimentation de la femelle en période de ponte, il semble que ce comportement d'échange resserre les liens du couple. Il est aussi possible que la coprophagie d'une fiente partiellement digérée restitue au mâle une partie des éléments nutritifs indispensables (vitamines en particulier) dont il se prive pour alimenter la femelle.[réf. nécessaire]

En captivité, la Caille peinte de Chine peut être nourrie avec des graines pour oiseaux exotiques. Elle apprécie aussi les vers de farine et le pissenlit.

Comportement social[modifier | modifier le code]

La caille peinte se rencontre par couples ou en famille de cinq ou six individus. Comme la plupart des cailles, elle répugne à s’envoler, préférant courir entre les tiges herbacées en profitant de sa petite taille. Si elle est forcée, par un chien par exemple, elle décolle brutalement, vole rapidement en ligne droite sur quelques mètres et se repose immédiatement dans la végétation où elle détale à toute vitesse. La nourriture consiste en petites graines de graminées et en menus insectes (Hennache & Ottaviani 2011).

Voix[modifier | modifier le code]

Les deux sexes émettent un doux sifflement assez plaintif, tii-tii-tiou, la dernière syllabe plus basse que les deux autres. Cette caille chante plutôt à la tombée de la nuit mais elle peut chanter toute la journée et même la nuit en début de saison de reproduction (Wells 1999). D'un naturel discret, le mâle est sujet à des chants plus fréquents et mélodieux que la femelle, notamment durant les parades, les offrandes d'insectes ou pour retrouver un compagnon. On dit qu'il pituite, courcaille.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Œuf de Coturnix chinensis -Muséum de Toulouse

La caille peinte est monogame et les liens du couple sont très étroits. Le nid, parfois dômé, est une petite cavité aménagée au sol, délimitée avec des herbes et des racines. Il est construit par la femelle, le mâle se contentant de collecter des matériaux. Les jeunes sont matures vers l’âge de deux mois et sont capables de se reproduire l’année de leur naissance (Wells 1999). La durée d'incubation est de 16 à 18 jours. La femelle pond 4 à 6 œufs par couvée.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Répartition[modifier | modifier le code]

Cette espèce a une très large répartition géographique qui s’étend en Inde, au Népal, au Sri-Lanka, aux îles Nicobar, au Myanmar, en Thaïlande, dans le sud-est de la Chine, à Taiwan, à Hainan, en Indochine, en Malaisie, aux Philippines, dans toute l’Indonésie, en Nouvelle-Guinée et en Australie. Elle a été introduite aux Mariannes (Guam), à La Réunion et à l’île Maurice.

Habitat[modifier | modifier le code]

La caille peinte est typiquement une espèce de basse altitude mais elle été signalée à 1300m dans les îles de la Sonde, à 2000m dans le sud de l’Inde et à 2400m d’altitude au Sri Lanka. Elle se rencontre dans les champs de riz, les chaumes, les friches, les prairies humides, les rives broussailleuses des fleuves et rivières, les coteaux couverts de fougères (Hennache & Ottaviani 2011).

Migration[modifier | modifier le code]

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Excalfactoria chinensis a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1766, sous le nom initial de Tetrao chinensis[1].

Synonyme[modifier | modifier le code]

  • Tetrao chinensis Linné, 1766 (protonyme)
  • Coturnix chinensis (Linné, 1766)

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Selon la classification de référence du Congrès ornithologique international (version 3.3, 2013)[2], cet oiseau est représenté par 9 sous-espèces :

  • Excalfactoria chinensis chinensis (Linnaeus, 1766) ;
  • Excalfactoria chinensis trinkutensis Richmond, 1902 ;
  • Excalfactoria chinensis palmeri Riley, 1919 ;
  • Excalfactoria chinensis lineata (Scopoli, 1786) ;
  • Excalfactoria chinensis novaeguineae Rand, 1941 ;
  • Excalfactoria chinensis papuensis Mayr & Rand, 1936 ;
  • Excalfactoria chinensis lepida Hartlaub, 1879 ;
  • Excalfactoria chinensis australis Gould, 1865 ;
  • Excalfactoria chinensis colletti Mathews, 1912.

Statut et conservation[modifier | modifier le code]

Bien que largement répartie, la caille peinte est considérée comme peu commune. Elle est très rare en Thaïlande, où pourtant David-Beaulieu la disait commune au Tranninh. Elle est devenue assez rare au Sri lanka, où elle ne se rencontre plus que dans les prairies à l’est de l’île, et en Inde. Sarker n’a plus confirmé sa présence au Bangladesh en 2001. Elle demeure très localisée en Australie. En de nombreuses régions, la diminution de la surface d’habitat favorable, en raison du drainage des prairies humides et des changements de méthodes culturales, est une menace pour la survie de cette espèce (Hennache & Ottaviani 2011)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hennache, A. & Ottaviani, M. (2011). Cailles, Perdrix et Francolins de l’Ancien Monde, 400 pages. Editions W.P.A. France, Clères, France.
  • Wells, D.R. (1999). The birds of the Thai-Malay Peninsula. Vol 1. Academic Press, London.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Linné, 1766, Systema Naturae ed.12 p.277
  2. Congrès ornithologique international, version 3.3, 2013

Liens externes[modifier | modifier le code]

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