Verrerie d'Hardinghen

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Verrerie d' Hardinghen
Verrerie Desandrouin
Plan figuratif des mines de houille et verrerie d'Hardinghen. Lithographie de Robaux Félix en 1830
Présentation
Destination initiale
Fabrication de produits verriers
Construction
1624
Propriétaire
Commune de Hardinghen
Localisation
Pays
Commune
Adresse
Rue de la Verrerie, Bois des Saules
Coordonnées
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La verrerie d'Hardinghen dans le Pas-de-Calais[1],[2],[3] est fondée vers 1624 et sera exploitée par la suite par Gédéon Desandrouin et E. Cazin[4],[5]

Contexte[modifier | modifier le code]

Un peu d'histoire[modifier | modifier le code]

Des Alsaciens dès 1624 viennent à la verrerie d'Hardinghen et peuplent le hameau de Beucres à Fiennes[6]

Un siècle plus tard, en 1720, arrivèrent dans le pays deux fils de Gédéon Desandrouin seigneur d'Heppignies, de Lodelinsart et du Longbois, qui venait d'obtenir, par arrêt du Conseil d'État du de la même année, l'autorisation de construire une verrerie dans le Boulonnais[7].

C'étaient Jean-Antoine et François-Joseph Desandrouin dit de Longbois (1695-7/5/1731), frères de Jacques Desandrouin, bien connu par le rôle prépondérant qu'il a joué dans la fondation de la compagnie des mines d'Anzin.

La verrerie est ainsi construite près des carrières du Haut-Banc[8]

Jean-Antoine mourut peu de temps après, le .

François-Joseph, seigneur du Longbois, resté seul, acquit du duc d'Aumont, marquis de Villequier, puis, après la mort du marquis de Villequier survenue en 1720, de son frère le duc d'lullnières, la jouissance des mines d'Hardinghen, dont il continua l'exploitation.

Au décès de François-Joseph Desandrouin, Pierre reprit la succession et mourut le , sans enfants ; ses biens sont légués à François-Joseph-Théodore Desandrouin[9]

En 1768 lors du voyage de la frégate l'Aurore, les visiteurs constatent que la verrerie a deux fourneaux, qu'elle fabrique des bouteilles et que M. Désandrouin possède trois vaisseaux pour les emmener à Bordeaux et à La Rochelle ainsi qu'ailleurs[10]

Un arrêté 1221 du 5 pluviôse () autorise François-Joseph-Théodore Desandrouin à organiser un legs au profit des pauvres ouvriers mineurs, verriers et indigents de la commune d'Hardinghem [11]

Un décret du autorise Jacques Désandrouin à établir une deuxième verrerie[12]

En 1789 un nouveau four en forme de tonnelle est testé mais la fonte du verre se fait en 28 à 30 heures au lieu de 10 à 12 heures. Ce principe est abandonné pour reconstruire des fours selon l'ancien principe de four circulaire plus performant que les fours rectangulaires[13]

La verrerie se spécialise dans la dame-jeanne qu'elle exporte dans les îles et présente à l'Exposition des produits de l'industrie française de 1806 [14]

Par un acte passé le 9 vendémiaire An 13 () il avait été contracté société pour l’exploitation des mines de charbon et verrerie situées sur les communes d’Hardinghen, Réty et Elinghen, entre Feu M. le vicomte Desandrouin et Mr le comte de Liedekerke Beaufort, propriétaires chacun pour moitié de tout ce qui composait les dits établissements, M. Cazin d’Honincthun propriétaire pour un quart et Mme Bridgeham veuve Cazin tutrice de Ferdinand-Auguste-Joseph Cazin et Augustine Théodore Cazin, pour un quart. » Cette société prend fin à la majorité des jeunes Cazin, échue 23 oct 1819. Elle est volontairement prolongée pour 25 ans sous le nom de la SA « Les propriétaires des établissements des mines de charbon et verreries d’Hardinghen ». En , la société associe Mr Hilarion, comte de Liedekerke Beaufort, demeurant à Bruxelles, actuellement en son château d’Hardinghen, Mr Pierre-Elizabeth, baron Cazin d’Honincthun, lieutenant de chasse du Roy demeurant à Versailles, en sa maison d’Hardinghen, Joseph-Henri-Ferdinand- Auguste Cazin, garde du corps du Roi, Mlle Augustine-Théodore Cazin, fille majeure … propriétaires des verreries et mines d’Hardinghen [15]

La verrerie a repris ses activités en 1814, au retour de la paix. A la suite peut-être du décès du baron Cazin, les associés recherchent de 1824 à fin 1826 un nouvel associé pour un quart des parts[16].

La verrerie éteint ses feux en 1833, toujours dirigée par les Cazin d'Honincthun et elle est démolie en 1885 [17]

Et autour[modifier | modifier le code]

Fosse Lamarre[modifier | modifier le code]

A 360m à l'ouest de la verrerie était situé le puits Lamarre no 1[18].

La fosse Lamarre est constituée de trois fosses creusées en 1799 par la société Désandrouin-Cazin, et situées au sud de la route de Marquise à Guînes. La fosse no 1 exploite une veine à 23 mètres, mais rencontre des ouvrages anciens, la fosse no 2 rejoint la fosse no 1 et exploite à 34 mètres, et la fosse no 3 rencontre de l'eau dans d'anciens travaux.

Cazin d'Honincthun[modifier | modifier le code]

Le citoyen Pierre-Elisabeth Cazin d'Honincthun voyant que le gouvernement impérial était tombé, il en fit sur-le-champ de grandes démonstrations vers Louis XVIII dans son voyage de Calais à Boulogne. Cazin d'Honincthun. propriétaire des verreries et mines d'Hardinghen[19],

Pierre-Elisabeth Cazin d'Honincthun sera, pour ces faits, décoré chevalier de la Légion d'Honneur le et officier le [20]

Traversée de la Manche[modifier | modifier le code]

Le , Jean-Pierre Blanchard et son ami et mécène américain John Jeffries traversent la Manche de Douvres à Guînes en 2 heures 25 minutes, à bord d’un ballon gonflé à l’hydrogène. Alors qu’ils approchaient du rivage, l’aérostat s’éleva, décrivant un magnifique arc au-dessus de la terre avant d’aller se poser en forêt de Guînes.

M. Cazin d'Honninctun emmena les aéronautes dont Jean-Pierre Blanchard non chez lui mais au château de Hardinghen chez son associé le vicomte Desandrouin, propriétaire des Charbonnages du Boulonnais et d'une importante verrerie ; le château, proche de la forêt de Guines, qui abrita par la suite un couvent de religieuses dominicaines voir en ligne : [2]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. J. B. Balleroy et J. B. Germond, Dictionnaire des productions de la nature et de l'art, qui font l'objet du commerce, tant de la Belgique que de la France, vol. 1, (lire en ligne), La verrerie de Hardinghen département du Pas de Calais France en fournit principalement les îles
  2. Robert Fulton, Recherches sur les moyens de perfectionner les canaux de navigation, et sur les nombreux avantages de petits canaux : dont les bateaux auraient depuis deux jusqu'à cinq pieds de large, et pourraient contenir une cargaison de deux à cinq tonneaux; on y a joint des observations sur l'importance des communications navigables, une description détaillée de machines à la faveur desquelles on établirait ces communications à travers les pays les plus montueux, sans le secours des sas d'écluses et des ponts aqueducs; avec des dessins de constructions nouvelles d'aqueducs, et de ponts en bois et en fer, Dupain-Triel et Bernard,, , 224 p. (lire en ligne), Les charbons de terre et de bois de faux de la forêt d'Hardinghem, les bois de chauffage et de construction prendraient un débouché plus étendu. La verrerie d'Hardinghem et diverses manufactures prendraient de l'activité par un nouveau moyen de transport qui favoriserait l'échange de ces productions avec les denrées qui manquent dans le pays Marquise et Guines deviendraient des villes d'entrepôt.
  3. Everard Kints, Journal encyclopédique, vol. 1, t. 2, (lire en ligne)
  4. PRECIS DE L'HISTOIRE de Boulogne, (lire en ligne), En remontant l'escarpement à droite des carrières du Haut Banc on rencontre la belle verrerie d'Hardinghen bâtie il y a cinquante quatre ans par M le vicomte Desandrouin et M Cazin père On y fabrique particulièrement des bouteilles pour la consommation des villes voisines et le commerce de Bordeaux ainsi que des dames jeannes de la plus grande beauté expédiées autrefois au Nouveau Monde en si grande quantité qu'elles formaient seules la cargaison de plusieurs bâtimens
  5. Almanach du commerce de Paris, des départements de l'Empire ..., vol. 12, (lire en ligne)
  6. Louis Joseph Harbaville, Mémorial historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, (lire en ligne), Le hameau de BEUCRES a été peuplé en 1624 par une colonie d'Alsaciens employés aux verreries d'Hardinghem
  7. Olry, Albert (1847-1913), Topographie souterraine du bassin houiller du Boulonnais ou bassin d'Hardinghem, vol. 1, Impr. nationale (Paris), (lire en ligne)
  8. PRECIS DE L'HISTOIRE de Boulogne, (lire en ligne)
  9. Édouard Grar, Histoire de la recherche : de la découverte et de l'exploitation de la houille dans le Hainau français, dans la Flandre française et dans l'Artois, 1716-1791, vol. 3, A. Prignet,, (lire en ligne)
  10. François-César Le Tellier de Courtanvaux, Alexandre Guy Pingré, Charles Messier, Journal du voyage sur la frégate l'Aurore, , 316 p. (lire en ligne)
  11. Bulletin des lois de la République Française, vol. 3 à 5, Impr. Nationale des Lois, (lire en ligne), Le legs de douze cents francs de rente fait par le C Joseph Théodore Desandrouin pour les pauvres ouvriers des fosses et verreries et autres pauvres indigens de la commune d'Hardinghen département du Pas-de-Calais suivant son testament du 8 thermidor an IX sera accepté par les membres du bureau de bienfaisance de ladite commune qui est en outre autorisé à former au besoin la demande en délivrance II La distribution des fonds provenant dudit legs sera faite selon le vœu du testateur par le C Cazin son associé pendant sa vie et après son décès par les membres du bureau de bienfaisance de la commune qui seront tenus de suivre exactement les intentions du donateur
  12. Conseil de commerce et Bureau du commerce : 1700-1791 : inventaire analytique des procès-verbaux, Mégariotis (Genève), (lire en ligne)
  13. Everard Kints, Journal encyclopédique, vol. 1, t. 2, (lire en ligne)
  14. Magnien, Dictionnaire des productions de la nature et de l'art qui font l'objet du commerce de la France, soit avec l'étranger, soit avec ses colonies, et des droits auxquels elles sont imposées, A. Bailleul, (lire en ligne)
  15. archives du notaire Dutertre 4E 50/75 archives départementales du Pas de Calais
  16. Feuille d'Annonces, 1824 à 1826
  17. Epigraphie du département du Pas-de-Calais, Sède et Cie,, (lire en ligne)
  18. Bulletin du Service de la carte géologique de la France, Librairie polytechnique Ch. Béranger,, (lire en ligne)
  19. (V.J.F.Henry : Essai Hist. del Arrond. de ... voir en ligne :[1]
  20. « Pierre-Elisabeth Cazin d'Honincthun », sur Base leonore (consulté le )