VLP

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VLP, acronyme de Vive La Peinture, est un groupe français actuel de l’art urbain, activiste du mouvement graffiti. VLP vit et travaille à Paris.

Pionnier du mouvement graffiti

VLP, né au début des années 1980[1], est un des plus anciens groupes français d’art urbain toujours en activité. Après le départ de Martial Jalabert (né en 1953) en 1994, le groupe est composé de deux peintres : Michel Espagnon (né en 1948, Beaux-Arts de Paris) et Jean Gabaret (né en 1947, faculté d’arts plastiques de Paris).

Les idées force

Les VLP fonctionnent "comme un groupe de rock qui privilégierait le live à l'enregistrement studio". Il s’inspirent de l’actualité, de la bande dessinée et de l’histoire de l’art. Pour eux, les œuvres doivent avoir du sens et donner à réfléchir. Les VLP travaillent comme un laboratoire de recherche où l’ironie et la remise en question sont le moteur. Ils interviennent simultanément sur le même support et les matériaux qu’ils utilisent (affiches publicitaires, cartons d’emballage, palissades de chantiers, tôles de zinc des toits de Paris…) viennent souvent de la rue, qui est pour eux le dernier espace de liberté.

Historique

1980-1985 : Des catacombes au canal de l’Ourcq

En 1980, les trois peintres se rencontrent dans les catacombes de Paris lors de fêtes punk-rock et peinture. Ils fondent VLP trois ans plus tard et peignent à la bombe les palissades du trou des Halles et celles des environs de Beaubourg, du musée d’art moderne… C’est le début du street art en France : dans cette dynamique, d’autres groupes se forment aussi. Les VLP sévissent également en banlieue où ils utilisent la peinture acrylique et la laque industrielle. Leur première expo-perfo a lieu à la galerie Diagonale à Montparnasse : ils installent dans la cour une palissade empruntée à un chantier, la bombent, la découpent à la tronçonneuse et distribuent les morceaux au public dans des sacs à congélation. C’est le Sacrifice du sovaj.

En 1985, les VLP organisent avec la mairie de Bondy le premier rassemblement des graffitistes le long du canal de l’Ourcq. Des kilomètres de murs et des ponts sont peints et une exposition intitulée Les Flamboyants se déroule à l’Espace Maurice Chauzy de Bondy mêlant art graffiti et Figuration Libre. Cette année-là aussi, ils réalisent des peintures-affiches pour le spectacle Ma vie ma mort de Pier Paolo Pasolini écrit par Kathie Acker et monté par Richard Foreman au théâtre de la Bastille qu’ils collent dans le métro.

1986-1999 : entre France et Allemagne : palissades et performances

S’ensuit une période où les VLP enchaînent peintures sur palissades, collages et performances. D’abord, ils collent des affiches originales, Les Cent Coups de tête, dans tout Paris. Puis, ils piratent, avec les frères Ripoulin, des panneaux publicitaires dans les quartiers Opéra et Madeleine. Ils peignent en direct sur la scène du Palace, du Rex Club, de la Locomotive… où se produisent dans le même temps des groupes de rock. De la France à l’Allemagne, il n’y a qu’un pas. Que les VLP franchissent vite. À partir de 1989 et pendant dix ans, ils exposent à Berlin, Leipzig, Coblence, Munich ou encore Trêves, où ils peignent en direct devant le public et sur les plateaux de télévision. Fans d’actions collectives, les VLP fondent en 1996 le groupe Étant donné avec leurs amis Miss Tic, Paëlla Chimicos et Daniel Baugeste avec qui ils réalisent des toiles communes que l’espace Paul-Ricard accueillera pour une grande exposition.

2000 : la naissance de Zuman

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Logo de Zuman

Avec le nouveau millénaire, apparaît Zuman. Créé à partir d’une compilation de photos envoyées par des internautes, c’est un profil qui représente l’anti-héros, l’humain qui se pose des questions. Dans sa tête, se bousculent les informations, représentées par des pixels figuratifs ou abstraits. Tiré sur des affichettes, Zuman est accompagné d’une phrase que chacun peut interpréter librement. Les VLP collent Zuman sur les murs des villes. Parallèlement à ce travail de rue, ce personnage emblématique se retrouve sur les toiles que les VLP exposent dans les galeries : Artazart, l’Espace Beaurepaire, Anne Vignial, G.M. Kahn…

2005 : Zuman Kojito, personnage emblématique de VLP

En 2005, nait Zuman Kojito. Personnage en pied (2 mètres de haut), avec sa bulle qui exprime ses doutes sur lui-même et l’état du monde, il apparaît lui aussi aux angles des rues parisiennes, surprenant le passant avec lequel il entame un dialogue. On le retrouve aussi dans les galeries Marion Meyer, Keller, le Cabinet d’Amateur…

En 2008 l’exposition Vive l’Art urbain consacre ce travail démarré un quart de siècle plus tôt. Elle se déroule à la galerie Univer à Paris où les VLP invitent leurs amis peintres des débuts : Gérard Zlotykamien, Paëlla Chimicos, Jérôme Mesnager, Dix10 et Jean Faucheur.

La même année les VLP sont à l’Espace des Blancs-Manteaux à Paris pour « Aux arts citoyens » et « Dites 33 » . Ils organisent ensuite une flash-mob devant le Centre Pompidou, consistant à faire tourner les participants munis de pancartes à l'effigie de ZUMAN, autour du pot géant de Raynaud : l'opération porte le nom de "Quand la peinture tourne autour du pot".

En mars les VLP posent leur Zuman Kojito sur le M.U.R. (vingt-quatre mètres carrés) rue Oberkampf à Paris, puis en Bourgogne ainsi qu’en Lorraine où il apparaît sur des bâches géantes qui recouvrent les remparts de Longwy.

Actualité

2009 : les sculptures VLP

En 2009 a lieu une performance galerie Deborah Zafman (où les VLP « customisent » 10 jeunes filles nues) filmée en direct par Télé Zéro. Pour la « 1re Nuit du Street Art » place St Sulpice, ils réalisent deux peintures en live. Ils font de même l'année suivante pour « Street Art Paris ».  Suivent les expositions « Vive l’Art Urbain » 2 puis 3 avec Villeglé comme invité d’honneur.

En 2010 Zuman est décliné en biblio-sculpture (format 140x100x35 cm matière bois) puis en 2012 en acier brossé sous le nom de "Zuman Steel" en collaboration avec Seven Gallery.

2013 : Les 30 ans de VLP

En 2013 les VLP fêtent leur trente ans d'aventures par une succession d'expositions : Galeries Seven, Onega, Keller, Nunc… à Paris, Richard Gallery, Richemond Palace à Genève, et le Festival de Cannes où ils réalisent une performance sur un très grand format avec Psykoze.

En octobre ils sont invités au "1er Festival du film Street Art" à l’Espace Pierre Cardin lors de « L’Opus Délit Show ».

2013 est aussi l'année du "Zuman World Tour" : leur emblématique Zuman Kojito est collé dans différentes métropoles (Goa, Miami, New-York, Lisbonne, Saigon, ou encore Hanoi).

2014

Les VLP réalisent différentes expostions en 2014 : "Urban Art" à l'Hôtel de Noailles, "Histoire du Graff" à Enghien Les Bains, "Culture Urbaine" à Epinay sur Seine, "La part des anges" à Bordeaux, ou encore "Tondi" à la Mairie du 18e à Paris . En octobre les VLP participent à la vente Street-Art organisée par l'étude Tajan .

Bibliographie

Livres

Extraits de presse

  • « Violentes, gaies, hardies, leurs peintures crient contre la grisaille, armées d'enthousiasme, de générosité et d'une rare efficacité graphique » (Jean-Louis Pradel, L'Événement du jeudi, 1986)
  • « Ce qui me paraît significatif aujourd'hui, c'est autant un renouvellement complet de la peinture expressionniste, voire baroque, que l'action des fresquistes tels que VLP » (François Pluchart, Pôle Position, 1985)
  • « Violence et crudité, transe et danse, guérilla urbaine et rituel d'exorcisme : l'art de VLP » (André Laude, Artension, 1990)
  • « Their speciality was painting their frescos sauvages illegally on walls and construction fences, but now they paint everywhere, even for galleries » (Kim Levin, The Village Voice - New York, 1988)
  • « Ils ont un fol amour de leur art... si ça continue, on va leur offrir un musée ! » (Christine Masson, L'Express, 1985)
  • « Ainsi, derrière le nom générique de Vive La Peinture, se cachent des artistes qui partagent le même passé de guérilleros artistiques » (Élisabeth Couturier, Paris Match, 1987)
  • « VLP, issu de la contre-culture des années 1980, a donné un véritable coup de fouet à la peinture » (Harry Kampianne, Art actuel, 2002)
  • « Aujourd’hui, ces derniers font partie des rares de cette génération à encore utiliser les murs comme véhicules de communication et d’exposition éphémère » (Graff it !, 2002)
  • « Zuman Kojito habite les murs de Paris… VLP milite pour le retour de la peinture dans la rue » (Le Monde 2, 2006)

Références

  1. Leurs premières interventions communes remontent à octobre 1983, dans les catacombes, où se trouvait alors également Jérôme Mesnager. in Denys Riout, Le Livre du graffiti, p. 127.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes