Texte d'architecture

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Un texte d'architecture est un texte utilisé dans et pour le domaine de l'architecture[1]. C'est soit un texte littéraire théorique sur l'architecture tel une théorie, un traité ou un manifeste, soit un texte descriptif d'un bâtiment, d'un matériau ou d'une technique de construction. Mais il peut prendre aussi la forme d'un texte de loi, d'un code de déontologie, d'un contrat ou d'une annotation sur un dessin technique.

Il est important de noter que ses rôles et ses usages dépendent du pays dans lequel le texte est utilisé mais nous pouvons dire qu'il est utilisé de cette manière dans le domaine de l'architecture des pays d'Europe.

Types de texte[modifier | modifier le code]

Voici une liste non exhaustive de différents types de texte dans le domaine de l'architecture[2] :

  • Les annotations sur dessin
  • Les descriptifs
  • Les contrats
  • Les cahiers des charges
  • Les écrits théoriques
  • Les codes de déontologie
  • Les articles de loi
  • Les textes sur l'Histoire de l'architecture

Les annotations[modifier | modifier le code]

Les annotations sont des notes explicatives faites sur un texte ou sur un document graphique[3].

Ces notes sont accompagnées d'une légende quand elles sont trop nombreuses. Elles suivent des conventions graphiques.

Littérales[modifier | modifier le code]

Les annotations littérales sont des précisions souvent utilisées pour informer sur le propos du document, l'unité de mesure, le nom de l'espace concerné, ou parfois pour faire référence à une annexe[4].

Par exemple : « L'unité utilisée est le centimètre », « Le châssis de fenêtre A dont les spécifications se situent dans le dossier technique ».

Numériques[modifier | modifier le code]

Les annotations numériques sont des précisions souvent utilisées pour informer sur les dimensions d'un espace, le niveau d'un étage, ou pour informer une numérotation[5]. La plupart du temps, elles fonctionnent avec les annotations littérales.

Par exemple : « Dans le plan du R+3, la salle de bain offre une surface de 8 m2 ».

Les descriptifs[modifier | modifier le code]

Un descriptif est un document fourni par un fabricant dans le but de transmettre toutes les informations concernant le produit fabriqué. Dans le domaine de l'architecture, ces documents sont souvent à propos de matériau de construction, de spécifications techniques en rapport avec la mise en œuvre[6].

Les contrats[modifier | modifier le code]

Le métier d'architecte est une profession libérale. D'après l'ordre des architectes, lorsque la mission est définie, l'architecte doit rédiger un contrat. Il confirme que l'architecte exerce la conception et le contrôle d'exécution[7]. Le client qui signe ce contrat est appelé le maître d'ouvrage. Un architecte peut concevoir différents types de constructions qui sont classés par catégories selon l'ordre des architectes.

Privées[modifier | modifier le code]

Les contrats d'architecture de type privé sont les contrats dont le client n'est pas public (gouvernement, institution, école, ministère…). Un contrat privé est libre de rédaction tant qu'il respecte les lois en vigueur. La rédaction de celui-ci peut être assistée par un avocat. Il suit la réglementation européenne relative à la concurrence[8].

Publics[modifier | modifier le code]

Les contrats d'architecture de type public sont des contrats préétablis par le client dont la rédaction suit une réglementation très précise[9]. Il existe quatre types de marchés publics :

  • par appel d'offres ;
  • par concours ;
  • par appel d'offres concours ;
  • par procédure négociée.

Le cahier des charges[modifier | modifier le code]

Un cahier des charges ou CDC est un document disponible par l'ensemble des acteurs d'un projet[10]. Il doit être respecté, il est établi avant la mise en œuvre et dans le cas des contrats public, il sert à sélectionner le prestataire. C'est un document contractuel.

Cahier des charges administratives générales[modifier | modifier le code]

Le cahier des charges administratives générales (CCAG) est la partie administrative du cahier des charges qui reprend l'ensemble des clauses juridiques et qui fixe l'ensemble des aspects contractuels d'un marché (conditions d’exécution des prestations, de règlement, de vérification des prestations, de présentation des sous-traitants, délais, pénalités, conditions générales...).

Il existe cinq cahiers des charges administratives générales en fonction du marché[11] :

  • CCAG aux travaux
  • CCAG aux marchés industriels
  • CCAG aux prestations intellectuelles
  • CCAG aux fournitures courantes et prestations de services
  • CCAG aux techniques de l'information et de la communication.

Cahier des charges spéciales[modifier | modifier le code]

Le cahier des charges spéciales fixe les dispositions techniques nécessaires à une mise en œuvre des prestations. Le cahier des charges spéciales (CDCS) est rédigé par l’acheteur et est une pièce constitutive du marché public intégré au dossier de consultation des entreprises. Il est signé par la personne publique et le prestataire.

Théoriques[modifier | modifier le code]

La théorie architecturale est l'ensemble des textes dont l'acte est de penser, discuter et d'écrire sur l'architecture. Mais elle peut aussi être sous forme de conférences ou de dialogues retranscrits à l'écrit. Nous pouvons la trouvons dans différents supports tels que des livres, des magazines, des sites Internet ou des œuvres d'art.

Les théories et traités[modifier | modifier le code]

Les théories et les traités d'architecture sont des ouvrages théoriques qui ont pour but de présenter les règles de l'architecture savante.

Les dictionnaires[modifier | modifier le code]

Un dictionnaire d'architecture est un ouvrage pratique présentant les définitions des termes utilisés pour désigner des éléments d'architecture.

Manifestes[modifier | modifier le code]

Un manifeste d'architecture est un ouvrage écrit par un architecte ou par un groupe d'architectes dont le but est souvent de présenter une posture critique envers l’architecture ou une posture esthétique.

La déontologie[modifier | modifier le code]

Le métier d’architecte est défini et organisé par l’ordre des architectes qui rassemble l’ensemble des règles de la pratique du métier dans le code de déontologie professionnelle[12].

La loi[modifier | modifier le code]

La loi définit dans plusieurs de ses articles la protection du titre et de la profession d’architecte. Elle régit l’exercice de la profession dans le cadre d’une personne morale. L'architecte s'appuie sur les modifications de la propriété que l'on retrouve dans les articles 516 à 710 du code civil (Belgique)[13]. Elle définit l’ordre des architectes. L’ensemble de ces lois se trouvent dans le code civil.

Histoire de l'architecture[modifier | modifier le code]

L’histoire de l’architecture étudie l’évolution historique de l’architecture, ses principes, ses idées et ses réalisations. L’histoire de l’architecture informe aussi sur les civilisations et les cultures.

Littérature[modifier | modifier le code]

Beaucoup d’écrits littéraires s’inspirent et se nourrissent de l’architecture pour créer l’environnement narratif. Par exemple dans Notre Dame de Paris de Victor Hugo[14]. L’architecte s’appuie parfois sur des romans ou des œuvres littéraires afin de produire un projet. De même que certains architectes produisent des textes comme moyen de représentation[15].

Productions des textes[modifier | modifier le code]

Nous retrouvons peu d’informations ou de preuves écrites sur l’architecture à proprement parler avant le premier siècle après Jésus-Christ, mais cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas. Beaucoup d’œuvres n'ont pas survécu à l’antiquité. L'une des premières œuvres écrites connue étant celle de Vitruve.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Paolo Amaldi, Espaces no 12, Paris, La Villette, , 96 p. (ISBN 978-2-915456-26-4)
  2. Jean-Michel Leniaud, Béatrice Bouvier, École nationale des chartes (France), Les périodiques d'architecture, XVIII0-XX0 siècle : recherche d'une méthode critique d'analyse, Chartres, École nationale des chartes, , 326 p. (ISBN 978-2-900791-42-4, lire en ligne)
  3. On parle généralement d'annotations sur texte mais dans le domaine de l'architecture, elles existent la plupart du temps sur les dessins techniques.
  4. Effectivement, il est très rare actuellement de trouver des plans ou des représentations graphiques sans indications textuelles. Les documents graphiques ont une valeur juridique.
  5. Les annotations numériques font foi lors d'un litige.
  6. Olivier Haenecour, Thierry Loth et Michel Procès, Guide pratique des règles de l’art, Bruxelles, Larcier, , 368 p. (ISBN 978-2-8044-7598-7)
  7. « Faut-il établir un contrat ? »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ordredesarchitectes.be, (consulté le ).
  8. Ordre des architectes, Guide de l'architecte, Bruxelles, Ordre des Architectes / Conseil francophone et germanophone, , 160 p., p. 82
  9. « Guide de l'architecte »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ordredesarchitectes.be, (consulté le ).
  10. La dénomination du cahier des charges et la manière de le rédiger dépend du pays européen dans lequel le bâtiment sera construit.
  11. En fonction de l'ampleur du projet, la précision ainsi que le nombre de clauses administratives peut varier. De plus, si le maître d'ouvrage est de type public alors les clauses administratives sont très spécifiques.
  12. http://www.ordredesarchitectes.be/files/7713/8918/7547/Rglement_de_dontologie_du_16_dcembre_1983_tabli_par_le_Conseil_national_de_lOrdre_des_Architectes.pdf
  13. Le code civil belge actuel est une évolution du code civil français de 1804 appelé code Napoléon
  14. Philippe Hamon, Expositions : littérature et architecture au XIXe siècle, Mayenne, José Corti, , 200 p. (ISBN 2-7143-0320-X)
  15. (mul) Jean Nouvel, Manifeste du Louisiana, Danemark, Louisiana Museum of Modern Art, , 180 p. (ISBN 978-87-91607-33-2)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gaston Bachelard, La poétique de l’espace, Paris, Quadrige, , 214 p. (ISBN 978-2-13-057596-2)
  • Collectif, Code civil belge, Marabout, 2015.
  • Jean-Nicolas-Louis Durand, Précis des leçons d'architecture, vol. 2, Paris: École polytechnique, 1805. 15 vols.
  • Philippe Hamon, Expositions, littérature et architecture au XIXe siècle, Mayenne: José Corti, 2001.
  • Pierre Hyppolite, Architecture et littérature contemporaines, Limoges: Presses universitaires de Limoges, 2012.
  • Jacques Lucan, Précisions sur un état présent de l’architecture, Lausanne: Presses polytechniques et universitaires romandes, 2016.
  • Isabelle Mimouni, Balzac et l’architecture, Lille: Atelier national de reproduction des thèses, 1999.
  • Ordre des Architectes, Guide de l'architecte, 2017 [PDF].
  • Guillaume Philandrier, Les annotations sur L'Architecture de Vitruve : livre V à VII, Arts De La Renaissance, Paris: Classiques Garnier, 2011.
  • Pollio Vitruve, De architectura, traduction Ch. L. Maufras, vol. 1, Université de Gand: Panckoucke, 1847. 10 vols.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]