Station internationale de géobotanique méditerranéenne et alpine de Montpellier

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La Station internationale de géobotanique méditerranéenne et alpine est une société savante vouée à la biologie de la région méditerranéenne.

La société a été créée à Montpellier en 1930[1].

Les buts et les missions[modifier | modifier le code]

Dès sa formation, le but essentiel de la station est l'étude géobotanique de la région méditerranéenne y compris son pourtour montagneux. Plusieurs travaux traitant ce sujet avaient déjà été exécutés avec le concours de la station naissante, d'autres, plus nombreux, étaient sur le chantier. Suivant une tradition inaugurée à Montpellier même, la station favorisa en particulier tous les efforts ayant pour but la représentation cartographique de la flore et de la végétation. Elle se proposait, en outre, de recueillir et de donner des renseignements sur toute question touchant la végétation méditerranéenne et alpine (détermination des plantes critiques, bibliographie géobotanique, renseignements phytosociologiques et écologiques, etc.).

Le fond documentaire de la Station a été légué par Mireille Braun-Blanquet, fille de Josias Braun-Blanquet au Conservatoire botanique national de Bailleul (CBNBL) en 1993. La bibliothèque a été transféré dans les locaux du CBNBL en 1994[2].

Les botanistes fondateurs[modifier | modifier le code]

Ses membres fondateurs sont :

Les autres membres sont :

Elle reçut à sa création l’appui de prestigieux botanistes :

Son œuvre[modifier | modifier le code]

Les botanistes fondateurs avaient déjà développé une série de concepts qui furent rapidement admis par nombre de leurs confrères, en particulier sur les travaux Braun-Blanquet et Furrer en 1913, qui fondent la reconnaissance de l'association végétale, non sur les espèces qui dominent le paysage, mais sur l'identification des espèces caractéristiques différentielles, celles que l'on trouve, même minoritaires, assurément dans l'association végétale déterminée[4]. Le succès en grand, au point que l'un d'eux, dans sa thèse de doctorat, dès avant 1930, s’enflamme : « Il nous a semblé superflu, au début de ce chapitre, de rappeler la terminologie employée par l'École zuricho-montpelliéraine, ainsi que les principes d'une méthode floristique dont les résultats particulièrement féconds ont d'ores et déjà consacré la valeur. Le principe philosophique qui est à la base de cette « doctrine compréhensive et claire » a séduit les botanistes de tous pays qui, nombreux, sont venus à elle avec enthousiasme. [5]»

La doctrine choquait les tenants de l'approche phytogéographique qui privilégiaient l'espèce dominante, celle qui expliquait les paysages[4] ; quelques botanistes de renom restèrent sur cette critique :

  • Henri Gaussen leur reproche de négliger l'écologie des espèces étudiées ;
  • Félix Lenoble qui développait un concept formationiste qui s'en tenait à l'étude purement physionomique des groupements végétaux.

La querelle entre les tenants de l'une ou l'autre des doctrines fit écrire à l'écologue Ramon Margalef, en 1968, que le débat n'était pas scientifique et, dans un regard épistémologique, renvoyait chacun à ses propres visions de la botanique et des paysages[4].

À partir des travaux de ses membres, il y fut créé une approche de la phytosociologie que l'on nomme aujourd'hui zuricho-montpelliéraine, sigmatiste ou sigmatique. Cette approche considère l'association végétale comme « un groupement végétal stable et en équilibre avec le milieu ambiant caractérisé par une composition floristique déterminée dans laquelle certains éléments révèlent par leur présence une écologie particulière et autonome ». Ce qui détermine l'existence d’espèces caractéristiques pour chaque association végétale. Les détracteurs de la méthode reprochent à l'association végétale stigmatiste de n'avoir qu'une existence statistique[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La Station Internationale de Géobotanique Méditerranéenne et Alpine, dans la Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale, 1930, vol.10, no 107, p. 553-557 [1]
  2. Jean-Marie GEHU, « Le devenir de la bibliothèque de l'ancienne SIGMA dans la continuité scientifique de Josias Braun-Blanquet », Braun-Blanquetia,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  3. Exposé des titres et travaux scientifiques de Raoul Combes, Paris : Hermann & Cie, 1945, p.4 [2]
  4. a b et c Frédéric Alexandre et Alain Génin, Géographie de la végétation terrestre : modèles hérités, perspectives, concepts et méthodes, Paris, Armand-Colin, , 302 p. (ISBN 978-2-200-27038-4), p. 83.
  5. Gustave Malcuit, Contributions à l'étude phytosociologique des Vosges méridionales saônoises, les associations végétales de la vallée de La Lanterne, thèse de doctorat, Soc. d'édit. du Nord, 1929, p. 21
  6. ÉcoSocioSystèmes : Phytosociologie [3]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ch. Lahondère, Initiation à la phytosociologie sigmatiste, Bulletin de la Société botanique du Centre-Ouest, Nouvelle série : n° spécial 16, 1997, 46 pp. [4]
  • J-M Géhu, 1997. Le devenir de la bibliothèque de l'ancienne SIGMA dans la continuité scientifique de Josias Braun-Blanquet. Braun-Blanquetia n°21. 80 pp.[5]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]