Siège de Montségur

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Siège de Montségur
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Informations générales
Date mai 1243 au 16 mars 1244
Lieu Montségur
Issue Victoire française
Belligérants
Royaume de France Cathares et Faydits
Commandants
Hugues des Arcis Raymond de Péreille
Pierre-Roger de Mirepoix
Forces en présence
~ 2 000 hommes ~ 100 hommes
Pertes
215 à 220 prisonniers cathares brûlés vifs

Croisade des Albigeois

Batailles

Modèle:Croisade des Albigeois

Coordonnées 42° 52′ 32″ nord, 1° 49′ 57″ est

Le château de Montségur a été assiégé à plusieurs reprises. Le siège le plus important est celui de 1243-1244, qui s'acheva par la prise du château et le bûcher de deux cents cathares.

Montségur

Montségur est un fief qui appartient au XIIe siècle à la famille de Pareille. Son château était probablement en ruine en 1200. Vers 1204, pour une raison inconnue, le diacre cathare de Mirepoix demande à son seigneur de rebâtir le château. Certains supposent que les « Parfaits » (nom que les Inquisiteurs donnaient ironiquement aux Cathares mais que le peuple occitan préférait appeler les Bonnes Dames et les Bons Hommes), informés des projets d’Innocent III à leur encontre, auraient voulu disposer d’un refuge.

Avec l’occupation des vicomtés Trencavel, puis du comté de Toulouse par les troupes de Simon de Montfort, Montségur devient un centre cathare important. Bien que connaissant cette situation, Montfort ne se préoccupa pas de ce château, qui lui aurait fait perdre beaucoup de temps alors qu’il avait tant à faire pour contrôler ses conquêtes. Le château servait ainsi de refuge aux périodes les plus sombres de la lutte, pour se vider en période de paix, les prêtres cathares repartant dans les plaines.

Vers 1230, peu avant l’institution de l’Inquisition, l’évêque cathare Guilhabert de Castres demande au seigneur Raimond de Péreille l’autorisation de faire de Montségur la capitale des Cathares. Après une longue réflexion[1], Raimond accepte. Le château devient alors un centre cathare important, hébergeant plusieurs centaines de Bonnes Dames et de Bons Hommes. De ce fait, il devient un véritable lieu de pèlerinage pour les fidèles cathares. Leur Église, riche, aide Raimond de Péreille à recruter des soldats pour défendre le château. Le seigneur avait également fait venir un chevalier faydit, Pierre-Roger de Mirepoix, lui avait confié le commandement du château et lui avait donné la main de sa fille Philippa.

Le siège

En 1243, le concile catholique de Béziers décide d’intensifier la lutte contre les Cathares et décide de prendre le château, comprenant qu’aucune autre action ne serait efficace sans avoir obtenu, auparavant, la chute de Montségur. Il voulait également répondre au massacre des Inquisiteurs à Avignonet et châtier ses instigateurs. Le concile confie la lutte à Hugues des Arcis, sénéchal de Carcassonne. Venu en reconnaissance sur les lieux, Hugues comprend que le château, construit sur une montagne escarpée, ne peut être pris d’assaut. Il commence donc le siège autour au mois de mai 1243 après avoir établi un cordon de sécurité, qui se révèlera cependant inefficace, car il n’empêchera jamais le seigneur de Péreille de communiquer avec l’extérieur. L’été et l’automne s’écoulent sans que des actions importantes soient entreprises, Hugues des Arcis cherche les point faibles de la forteresse et Raymond de Péreille attend les secours du comte Raymond VII de Toulouse si ce n'est de l'Empereur ennemi farouche du pape.

Le comte de Toulouse, toujours excommunié, cherche alors à rentrer en grâce auprès du pape et n’a pas, de toutes les façons, les moyens militaires pour déloger l’assaillant. Hugues des Arcis, l’hiver venu, ne plie pas bagages pour autant. Il a désormais un plan. Le long de la crête, à environ un kilomètre, il y a le Roc de la Tour sur lequel est construit un petit fortin. Des hommes l'escaladent de nuit et massacrent dans leur sommeil les soldats de la garnison. La prise de cette défense avancée permet à une partie de l’armée de s’installer à la même altitude que celle de la forteresse. En novembre 1243, Durand, évêque d’Albi, arrive avec un nouveau contingent de soldats. Leurs connaissances techniques leur permettent d’installer une pierrière sur le Roc de la Tour et de bombarder une barbacane qui, située sur la crête, défend l’accès au château.

En janvier 1244, Péreille et Mirepoix font venir Bernard de la Vacalerie, un constructeur de machines de sièges, qui en construit plusieurs autres pour contrer celle des Français. En février, la barbacane, qui vient de subir depuis trois mois les bombardements est prise par les assaillants. Démoralisé, manquant de soldats, Raimond de Péreille, avec le consentement de l'evêque cathare Bertrand Marty décide de négocier la reddition du château. Les pourparlers commencent le 1er mars. Hugues d’Arcis accepte les conditions demandées par Raimond de Péreille :

  • reddition de la forteresse au bout de quinze jours,
  • pardon à tous les défenseurs, y compris ceux qui ont participé au massacre d’Avignonnet, à condition qu'ils comparaissent devant l’Inquisition qui leur fera subir, éventuellement, une peine légère,
  • vie sauve à tous les autres habitants du château à condition qu'ils abjurent leur foi cathare,
  • ceux qui s'y refuseront seront brûlés.

Bilan

Monument commémorant les deux cents Parfaits brûlés à l'issue du siège

La forteresse est livrée le 16 mars. Certains des Cathares, au nombre de deux cent quinze à deux cent vingt, refusent d’abjurer et sont livrés aux flammes. Le château est confié en 1245 à Guy II de Lévis seigneur de Mirepoix, qui le fait rebâtir peu après. Après le bûcher, l’Église cathare est complètement désorganisée. Ses dernières citadelles, Quéribus et Niort se rendent en 1255 et les derniers Bons Hommes se réfugient en Lombardie.

Auparavant et pendant le siège, vers Noël 1243, plusieurs Cathares avaient quitté le château et s'étaient glissé entre les lignes françaises, emportant le trésor des Cathares pour le cacher dans une grotte du Sabarthès. De même quatre Bons Hommes avaient quitté secrètement le château au moment de la reddition. Ces faits, dont la finalité demeure encore mystérieuse, ont donné lieu à de nombreuses spéculations à propos du « Trésor » et des « mystères » cathares.

Annexes

Bibliographie

  • Georges Bordonove, La Tragédie cathare, Paris, Pygmalion – Gérard Watelet, coll. « Les Grandes Heures de l’Histoire de France », , 462 p. (ISBN 2-85704-359-7), p. 417-430

Notes et références

  1. Auparavant, le seigneur gardait la possibilité d’expulser les Parfaits en cas de siège. Accepter la demande de Guilhabert signifie se mettre aux ordres de l’église cathare et se faire les protecteurs des dignitaires.

Articles connexes