Raymond Berr

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Raymond Berr (1888-27 septembre 1944, Auschwitz) est un polytechnicien (X 1907), ingénieur du corps des mines. Il fait toute sa carrière dans les Établissements Kuhlmann (devenue Péchiney). Déporté avec son épouse Antoinette et leur fille Hélène Berr, il est assassiné à Auschwitz.

Éléments biographiques

Raymond Berr[1] est né en 1888. Il est le fils de Louis Lehmann Berr (1852-1933), juge d'instruction, puis conseiller à la Cour d'appel de Paris, et de Henriette Alice Lévy. Il a pour frère jumeau Maxime Gustave Berr (1888-1917; X 1907]) capitaine d'artillerie, mort pour la France.

Il est le petit-fils de Maurice Lévy (1838-1910; X 1856) de l'Académie des sciences.

Raymond Berr épouse Antoinette (1891-1944), la fille de Jacob Camille Cécile Rodriguez-Ély (1854-1922; X 1874), industriel, et de Berthe Leven. Raymond et Antoinette Berr ont 5 enfants: Jacqueline (1915-1921); Yvonne (1917-2001); Denise (1919-2011); Hélène Berr (1921-1945); et Jacques (1912-1998). Yvonne est mariée à Daniel Schwartz (X 1937), de la famille Debré. Denise est l'épouse de François Job (1918-2006; X 1938). Raymond Berr est le grand-père de Maxime Schwartz (1940, X, 1959), directeur de l'Institut Pasteur.

Par Daniel Schwartz, Raymond Berr est parenté par alliance avec les frères de Daniel Schwartz: Laurent Schwartz et Bertrand Schwartz (X 1939; corps des mines).

Polytechnique et École des mines

Il est de la promotion de 1907 de polytechnique (X 1907).

En 1911, il est élève ingénieur à l'École des Mines de Paris, devient préparateur du cours de minéralogie, à la demande de Pierre Termier.

Il devient professeur de géologie à l'École des Mines de Saint-Étienne

Première Guerre mondiale

En 1914, Raymond Berr est lieutenant d'artillerie. Il est blessé au bras le 27 août , mais repart sur le front.

Il est affecté au Ministère de l'Armement, direction des Poudres, capitaine adjoint au chef de service.

Il est attaché au Commissariat général de la Reconstruction des Régions libérées

Entre les 2 Guerres

En 1919, il devient sous-directeur des Établissements Kuhlmann. En 1920, il en devient directeur.

Seconde Guerre mondiale

Première arrestation

Le 23 juin 1942, Raymond Berr est arrêté sous le prétexte que l'étoile jaune qu'il porte est agrafée et non cousue. Il est libéré le 22 septembre 1942, après 3 mois d'internement au camp de Drancy. L'entreprise Kuhlmann a versé une caution. Il est contraint de travailler à son domicile.

La déportation

Le 1er février 1944, Raymond Berr prend la décision de quitter son domicile 5, Avenue Élisée-Reclus dans le 7e arrondissement de Paris. Il est hébergé par diverses personnes. Cependant, il change d'avis et le 7 mars 1944, il retourne avec sa famille dormir à son domicile[2].

Le lendemain matin, le 8 mars 1944, Raymond, Antoinette et Hélène Berr sont arrêtés à leur domicile. Ils sont tous les trois déportés vers Auschwitz par le Convoi No. 70 en date du 27 mars 1944.

Antoinette Berr est gazée le 30 avril 1944.

Hélène Berr est déportée à Auschwitz avec son père et sa mère, le 27 mars 1944, jour de ses 23 ans. D'Auschwitz, elle est envoyée à Bergen-Belsen. Un matin, ne pouvant se lever à l'heure de l'appel, elle est battue à mort par une gardienne, quelques jours avant la libération du camp par les troupes anglaises, le 10 avril 1945 (Mariette Job, son éditrice et nièce, qui apporte ces précisions, suggère cette date sans la préciser formellement).

Atteint d'un phlegmon au genou, Raymond Berr est assassiné par le médecin-chef polonais du camp d'Auschwitz III-Monowitz le 27 septembre 1944, d'après David Rousset[3].

Prix Raymond Berr à Polytechnique

En 1962, La Société des Amis de Raymond Berr décerne pour la première fois un prix portant le nom de Raymond Berr à un élève sortant de Polytechnique qui s'est distingué en chimie.

Rue Raymond-Berr à Saint-André

Une rue à Saint-André, dans le Nord, porte le nom de Raymond Berr[2].

Bibliographie

Notes et références

  1. Voir, Raymond Berr (1888-1944). Annales.org.
  2. a et b Voir, Serge Carpentier. Raymond-Berr: l'histoire d;un dirigeant de Kuhlmann, à Saint-André.
  3. Voir, David Rousset, Les Jours de notre mort, 1947, Éd. du Pavois, rééd. Hachette, coll. Pluriel, 2005.