Rachel Deniau

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Rachel Deniau
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
LacordaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Rachel Deniau, née Rachel Lacordais le à La Croix-en-Touraine (Indre-et-Loire) et décédée en à Birkenau est une résistante française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunes années[modifier | modifier le code]

Rachel Lacordais naît le à La Croix-en-Touraine, quatrième enfant d'un bûcheron et d'une femme au foyer[1],[2]. La famille réside à Saint-Denis-Hors, commune limitrophe d'Amboise[2]. En 1921, elle épouse Paul Deniau, ouvrier[2] et devient factrice des postes à Amboise[3].

Activités pendant l'occupation[modifier | modifier le code]

Elle intègre une filière de la Résistance, fait passer des lettres clandestinement en zone Sud[2] et aide des prisonniers de guerre évadés à franchir la ligne de démarcation[4],[5]. Son époux ignore tout de ses activités clandestines pour la libération de la France[2]. À la suite d'une dénonciation, la filière est démantelée le par la Gestapo de Tours[6]. Le lendemain, elle est arrêtée, et enfermée en compagnie des autres membres de la filière à la prison de l’École Michelet à Tours avant d'être envoyée au fort de Romainville le [6]. Elle est déportée à Auschwitz le dans le convoi dit des 31 000[6] pour être internée au camp des femmes de Birkenau : elle y meurt du typhus au Revier le 10 avril 1943. La date précise de sa mort diverge selon les sources : allant de début mars[3], au 10 avril, selon l’acte de décès établi par l’administration SS du camp, jusqu'au 2 juin 1943 selon l'administration française[7].

Sa famille apprend sa mort seulement en mai 1945, par Hélène Fournier, seule rescapée des vingt tourangelles du convoi[6].

Hommages[modifier | modifier le code]

Une rue de la commune de La-Croix-en-Touraine (Indre-et-Loire) porte son nom.

Son nom figure sur la stèle aux Déportés érigée, par la ville d’Amboise, en mémoire des Amboisiens ayant subi la déportation durant la deuxième Guerre Mondiale.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Elle a été reconnue Morte pour la France[8].

Joseph Deniau, le dernier fils de Rachel Deniau a été reconnu pupille de la Nation en raison de la déportation de sa mère[9].

Mémoire et valorisation contemporaine[modifier | modifier le code]

Rachel Deniau fait partie des femmes mises en lumière par le projet Les Illustres inconnues de Touraine contribuant à améliorer la visibilité des femmes tourangelles ayant marqué l’histoire locale ou nationale dans Wikipédia. Ce projet initié en 2020 par Osez le féminisme 37 et porté par les Archives départementales d’Indre-et-Loire a obtenu le soutien de la Ville de Tours et de l’Université de Tours. Il a réuni différents acteurs (HF Centre Val de Loire, Bibliothèque municipale de Tours, association La FUN) et a donné lieu à une série d’actions :

  • des editathons avec la création de notices biographiques sur Wikipédia ;
  • une exposition grâce aux illustrations réalisées par Audrey Silva et au travail biographique collectif ;
  • la création d’un jeu de plateau pédagogique “Qui sont-elles ? Les Illustres inconnues de Touraine”, illustré et fabriqué par Mary Christides.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Simon Ciupa, « La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, CDDP37 », Association ERIL (Etude sur la Résistance en Indre-et-Loire), La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, CDDP37 : Tours, 2005.,‎
  2. a b c d et e « Mémoire Vive – Rachel DENIAU – 31773 », sur www.memoirevive.org (consulté le )
  3. a et b Sylvie Pouliquen, Femmes de l’Ombre en Touraine, Chambourg-sur-Indre, PBCO éditions, 2015,, 176 p. (ISBN 978-2-35042-050-9), pp. 28, 62-63.
  4. Chantal Ciret, « Des femmes en Résistance en Région Centre, actes du colloque du 6 avril 2011 à Tours, », Résistances en Touraine et en Région Centre, bulletin de l’association ERIL, hors série n°4, 2011.,‎
  5. « Musée de la résistance en ligne », sur www.museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  6. a b c et d Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), 303 p. (ISBN 9782707302175), p. 86
  7. « Base de données deportation DÉPARTEMANT DE L'INDRE-ET-LOIRE », sur www.lesmortsdanslescamps.com (consulté le )
  8. Service historique de la défense (SHD), Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC) à Caen. - Dossier individuel de Rachel Deniau/Lacordais. Cote AC 21 P 442666.
  9. Office national des anciens combattants et victimes de guerre, dossiers des pupilles de la Nation. – Dossier de Joseph Deniau. Archives départementales d’Indre-et-Loire, Cote 2927W57

Liens externes[modifier | modifier le code]